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Billet de suivi: Un mois au Japon 2022

Après une Quinzaine British Mysteries le mois dernier, Hilde et Lou organisent au mois d’avril 2022 Un mois au Japon. Pour plus d’infos, n’hésitez pas à aller sur leurs blogs. Il est notamment prévu trois lectures communes avec un titre au choix d’Aki Shimazaki pour le 8 avril 2022, d’Yoko Ogawa pour le 15 avril 2022 et d’Hiro Arikawa pour le 25 avril 2022.

Ce billet sera actualisé au fil du mois en tenant compte uniquement de nos lectures sur le Japon tout en faisant un billet séparé pour chaque participation.

Semaine 1 du Mois au Japon:

Nous avons déjà commencé en début de semaine notre escale au Japon en lisant deux albums jeunesse d’Ayano Imai, Pendant qu’il dort… (éd. Minedition, 2013) et Songe dans la forêt (éd. Minedition, 2018) et dans lesquels nous retrouvons une même thématique avec la protection de l’environnement.

Semaine 2 du Mois au Japon:

Mardi 5 avril 2022, je suis allée à la médiathèque et ai pris deux nouvelles lectures pour le Mois au Japon: un album jeunesse rigolo sur la filiation avec Mon papa et moi de Tadao Miyamoto (éd. Mango, 1995) – un petit ours demandant à son père, lors d’une partie de pêche à la ligne, comment il peut être sûr qu’il est son père et une nouvelle pour adulte avec L’étrange bibliothèque d’Haruki Murakami et illustré par Kat Menschik (éd. Belfond, coll. 10/18, n°5134, 2005, rééd. 2016, 73 pages). L’album jeunesse a été lu comme histoire du soir dès le soir même.

Samedi 9 avril 2022, j’ai lu dans la matinée Tsubaki d’Aki Shimazaki emprunté la veille à la médiathèque avec d’autres romans japonais comme La Marche de Mina d’Yoko Ogawa (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages) pour la LC du 15 avril 2022, Le Dévouement du suspect X de Keigo Higashino (éd. Actes Sud, 2011, 316 pages), un roman policier et qui se passe avant Un café maison que j’avais lu l’année dernière et 4 des 5 romans du cycle 3 d’Aki Shimazaki, L’ombre du chardon.

  • (Album jeunesse) Mon papa et moi de Tadao Miyamoto (éd. Mango, 1995), un album jeunesse à partir de 3 ans qui aborde avec humour et tendresse la question de la filiation lors d’une partie de pêche à la ligne de Papa Ours et son fils
  • (Roman adulte) 8 avril 2022/LC autour d’un livre d’Aki Shimazaki: Tsubaki (éd. Actes Sud, coll. Babel, n°712, 1999, rééd. 2016, 115 pages), un roman court constituant le premier tome de la première pentalogie Le poids des secrets de cette autrice japonaise avec l’histoire familiale d’Yukiko, une survivante de la bombe atomique tombée sur la ville de Nagasaki et qui cache un lourd secret familial qu’elle révèle à sa fille dans une lettre-testament à son décès.

Cette semaine, Hilde et Lou ont proposé deux check-lists pour pimenter le challenge de quelques défis, et ce de façon facultative.

Semaine 3 du Mois au Japon:

En cette semaine de vacances, je vais essayer de chroniquer d’anciennes lectures et visionnages de films qui nous avait plu les années précédentes et dont j’avais pu parler très brièvement au détour d’un RAT, d’un billet de suivi ou d’un point lecture. J’ai également emprunté des romans japonais à la médiathèque la semaine dernière.

  • (Film d’animation) Le conte de la princesse Kaguya d’Isao Takahata, film d’animation japonais de 2013 du Studio Ghibli, à partir de 10 ans et s’inspirant d’un conte traditionnel japonais, Le conte du coupeur de bambou datant sans doute du IXe ou Xe siècle
  • (Album jeunesse) La neige en été de Régine Joséphine et Bing Liu (éd. Anna Chanel, 2010), un album jeunesse à partir de 6 ans avec la rencontre avec d’un cerisier et d’une princesse qui se déroule en Chine mais qui aurait pu l’être au Japon.
  • (Roman adulte) Les Terriens de Sayaka Murata (éd. Denoël, 2021, 242 pages), un roman japonais bien plus sombre et noir que ne le laisse supposer le hérisson tout mignon de la couverture avec la promesse de deux cousins, Natsuki et Yû faite lorsqu’ils étaient enfants de survivre, quoi qu’il arrive comme ne pas finir Terrien dans la grande Fabrique à humain et rejoindre la planète, Pohapipinpobopia.
  • (Album jeunesse) Le cerf-volant de Toshiro de Ghislaine Roman et Stéphane Nicolet (éd. Nathan Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 3 ans et qui a fait partie de la sélection CE1 du 31e Prix des Incos en 2020, avec la bienveillante et complice relation entre un jeune garçon mutique et son grand-père âgé et au dos voûté au fil des saisons.
  • (Roman adulte) 15 avril 2022/LC autour d’un livre d’Yoko Ogawa: La Marche de Mina (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages), un roman se déroulant dans les années 70 au Japon avec l’histoire de Tomoko, une petite fille de 12 ans qui au décès de son père va vivre pour un an chez son oncle et sa tante.

Ce week-end, outre des (re)lectures de Pâques, nous avons relu Le pique-nique de la famille Souris de Kazuo Iwamura (éd. L’école des loisirs, 1988, rééd. 2021), un album jeunesse à partir de 3 ans tout mignon et aux jolies illustrations dans lequel nous suivons la famille Souris partir en pique-nique.

Semaine 4 du Mois au Japon:

Ce 20 avril 2022, nous allons à la médiathèque en début d’après-midi et après plusieurs parties de jeux de société (puzzles et dobble), nous rentrons non sans emprunter trois albums jeunesse d’auteurs japonais ou se déroulant au Japon: Kimiko et le botaniste d’Hideko Ise (éd. Seuil Jeunesse, 2009), L’Arbre de Sobo de Marie Sellier et Charlotte Gastaut (éd. de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2018) et La formidable aventure du chat de Maître Kuniyoshi de l’Atelier SAJE à savoir Emma Giuliani et Ariane Grenet, d’après les estampes d’Utagawa Kuniyoshi (éd. Paris Musées, 2015).

  • (Album jeunesse) Le pique-nique de la famille Souris de Kazuo Iwamura (éd. L’école des loisirs, 1988, rééd. 2021), un album jeunesse à partir de 3 ans que nous relisons régulièrement depuis que nous l’avons découvert à la médiathèque il y a trois ans.
  • (Manga) le tome 1 de Kamisama, La mélodie du vent de Keisuke Kotobuki (éd. Ki-oon, 2014, rééd. 2021, 136 pages), un manga entièrement en couleurs à partir de 6 ans et que j’ai repéré chez Pativore.
  • (Roman jeunesse) le tome 4 de Charlock, Attaque chez les Chats-Mouraïs de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (éd. Flammarion Jeunesse, 2021, 77 pages), un roman jeunesse pour les 8/10 ans et qui est pour le moment de le dernier paru de cette série livresque. Cette fois-ci, Charlock enquête en 2020 à Tokyo sur d’étranges chats.

Pendant le week-end, je lis Azami (éd. Actes Sud, 2015, 134 pages), Suisen (éd. Actes Sud, 2017, 162 pages) et Fuki-no-tô (éd. Actes Sud, 2018, 146 pages) à savoir 3 des 5 romans courts composant la troisième pentalogie d’Aki Shimazaki, L’Ombre du chardon, ayant pu en emprunter 4 à la médiathèque à l’exception du deuxième, Hôzuki. Je commence également dimanche soir le dernier tome de cette pentalogie: Maïmaï. Ces courts romans abordent la famille, la relation de couple, la sexualité au Japon encore bien régi par le poids des traditions familiales.

Semaine 5 du Mois au Japon:

Le 25 avril 2022, je continue et finis de lire Maïmaï d’Aki Shimazaki (éd. Actes Sud, 2019, 174 pages), un roman court qui se focalise cette fois sur Tarô, désormais âgé de 26 ans, sa mère, Mitsuko venant de décéder. Pour l’une des histoires du soir, nous lisons L’Arbre de Sobo de Marie Sellier et Charlotte Gastaut.

Ce 26 avril 2022, j’emprunte à la médiathèque des albums jeunesse: des petits contes zen avec Akiko et Takiji d’Antoine Guilloppé (Akiko la courageuse, Akiko la voyageuse et Takiji l’audacieux, éd. Picquier Jeunesse), L’Odyssée de Kumiko L’Odyssée de Kumiko de Nancy Guilbert et Marie-Alice Harel (éd. Gautier-Languereau, 2018) et (avec retard pour la LC) Les mémoires d’un chat d’Hiro Arikawa (éd. Actes Sud, rééd. 2019, 324 pages).

  • (Roman adulte) 25 avril 2022/LC autour d’un livre d’Hiro Arikawa: Les mémoires d’un chat (éd. Actes Sud, rééd. 2019, 324 pages), un roman que j’avais emprunté à la médiathèque l’année dernière mais que je n’avais finalement pas lu.
  • (Album jeunesse) L’Arbre de Sobo de Marie Sellier et Charlotte Gastaut (éd. de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2018), un album jeunesse grand format à partir de 6 ans.
  • (Album jeunesse) L’Odyssée de Kumiko de Nancy Guilbert et Marie-Alice Harel (éd. Gautier-Languereau, 2018), un album jeunesse que j’avais repéré lors de l’édition de l’année dernière d’Un Mois au Japon chez Fondant et Blandine.
  • (Roman adulte) Les Délices de Tokyo de Durian Sukegawa (éd. Albin Michel, 2016), un roman que j’ai lu l’année dernière et qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique que je n’ai pas encore vu.
  • (Album jeunesse) Noa et ses origamis de Céline Lavignette-Ammoun et Baptistine Mésange (éd. Akinomé, 2020), un album jeunesse à partir de 4 ans que nous avions déjà lu les années précédentes. Après la lecture, nous avions même essayé de faire des origamis à partir des explications fournies à la fin de l’histoire.
  • (Album jeunesse) C’est peut-être une pomme de Shinsuke Yoshitake (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans qui nous a bien fait rire avec un petit garçon qui procrastine devant une pomme.  Un très bon moment de lecture complètement loufoque, absurde autour de l’imagination débordante d’un petit garçon ou bien plus philosophe et scientifique qu’il n’y paraît, ne se fiant pas à ses sens et aux apparences, mettant alors en pratique le doute cartésien!

Le 27 avril 2022, à peine emprunté, nous lisons et relisons C’est peut-être une pomme de Shinsuke Yoshitake (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans. Je commence également à lire, avec retard pour la LC du 15 avril, La Marche de Mina d’Yoko Ogawa (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages).

Petit bilan de cette édition du Mois au Japon: encore une jolie évasion livresque au Japon cette année! Merci encore à Hilde et Lou pour l’organisation! Comme Le mois au Japon se poursuit en mai comme l’année dernière, je poursuis mon escale le mois prochain avec nos dernières lectures et billets. J’espère aussi prendre le temps de visionner quelques films… À l’année prochaine!

Un mois au Japon 2022 de Lou et Hilde

Au fil des pages avec Le restaurant de l’amour retrouvé

Début mai 2021, pour prolonger le Mois au Japon, je lis Le restaurant de l’amour retrouvé d’Ito Ogawa (éd. Picquier, 2015, 254 pages), un court roman japonais. Rinco, une jeune femme de 25 ans retourne, après une rupture amoureuse, dans son village natal où vit sa mère qu’elle n’a pas revu depuis 10 ans. Le choc de la rupture lui en a fait perdre de la voix, son ex petit-ami ayant vidé tout l’appartement, y compris les ustensiles de cuisine et à l’exception de la jatte de saumure héritée de sa grand-mère maternelle.

Sa mère accepte qu’elle reste à condition de s’occuper de son cochon femelle apprivoisé, Hermès. Aidé d’un ami de la famille Kuma, Rinco se reconstruit petit à petit en faisant le métier qu’elle aime, cuisiner dans son propre restaurant, « L’Escargot ». Les relations avec sa mère restent tendues, entre non-dits, rancunes et secret familial. Parviendra-t-elle à se remettre de son chagrin amoureux et à renouer avec sa mère grâce à son art culinaire?

Ce roman court au style simple est porté par la cuisine gastronomique de Rinco qui vit délicatement et lentement au rythme des saisons et des plats qu’elle prépare minutieusement et avec beaucoup d’amour, avec des ingrédients locaux et de saison et de générosité aux personnes qui viennent manger dans son restaurant. Sa cuisine, héritée de sa grand-mère maternelle, devient thérapie et réconfort pour elle et pour les autres. Ses plats deviennent sa voix. Chaque plat qu’elle prépare est en effet unique et raffiné et contribue à rendre heureux celui ou celle qui le savoure; ce qui fait bientôt la réputation du restaurant de Rinco.

S’éloignant des rapports conflictuels mère/fille, le texte est un vrai plaisir pour les papilles jusqu’à ce que la mère de Rinco reprenne une place dramatique dans l’histoire (la fin étant un peu abrupte avec en particulier le sort réservé au cochon et (trop) longuement décrit mais qui fait sens dans la reconstruction de Rinco). Avec une touche toute personnelle, la jeune femme crée des plats japonais qui donne envie d’être savourés.

Il y est ainsi question de cuisine comme art-thérapie, de générosité, d’amitié, d’amour (filial, maternel et envers soi-même), de partage mais aussi de Nature avec une montagne généreuse et accueillante au bord d’une source thermale. Un bon moment de lecture feel good dans une atmosphère typiquement japonaise (avec les plats japonais ou les statues de jizô au bord des routes)!

Pour un autre avis: Katell.

Participation #25 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Roman

Participation #3 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Retour aux sources

challenge 2021 lire au féminin

Participation #36 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice japonaise

Participation #55 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Au fil des pages avec Mukashi Mukashi, Contes du Japon

Pour la journée du 27 avril 2021 consacré à un titre publié par les éditions Issekinicho, j’ai choisi les deux premiers recueils de Mukashi Mukashi, Contes du Japon reprenant des contes du folklore japonais à partir de 5 ans.

Dans le premier recueil d’Alexandre Bonnefoy (éd. Issekinicho, 2019), nous lisons trois histoires, la plus longue étant la première. Les illustrations sont rondes, colorées et enfantines.

  • Issun Bôshi: le conte est semblable à celui que nous avions déjà lu il y a quelques jours: Issunbôshi, le petit samouraï d’Alice Brière-Haquet et Sanoe (éd. Nobi Nobi!, 2016). Le jeune garçon pas plus grand qu’un pouce se montre courageux, prêt à affronter de redoutables onis. Nous retrouvons les mêmes thèmes abordés: quête initiatique, aventures, romance et persévérance…
  • Un mariage venteux: une jeune femme venant de se marier se retient de péter. Et si pourtant ses pets étaient magiques? Derrière cette histoire de pets et de prouts, on peut se dire qu’un défaut peut devenir une qualité.
  • Le voyage du mille-pattes: un mille-pattes part chercher un docteur pour soigner un ami malade mais il tarde. Cette histoire courte est rigolote dans sa chute.

Puis nous lisons le deuxième recueil de Mukashi Mukashi, Contes du Japon de Delphine Vaufrey (éd. Issekinicho, 2019) qui comprend également trois histoires:

  • Le moineau à la langue coupée: Emiko est une jeune fille orpheline et qui est élevée par sa méchante tante. Elle se lie d’amitié avec un moineau au joli chant. Et si ce moineau lui apportait le bonheur et la richesse? Cette histoire reprend la structure narrative d’autres contes que nous avons déjà pu lire avec un objet magique ou un être surnaturel qui peut selon la façon dont on se comporte apporter le bonheur ou le malheur. Cela me fait penser par exemple à Dame Hiver ou à  La rivière aux crocodiles Baama-Ba.
  • Le singe et la tortue: au fond des océans, la princesse Otohime entend manger un nouveau plat: le foie d’un singe. Elle ordonne à une tortue de lui ramener un singe. Le singe finira-t-il dans l’assiette de la princesse? Mais comme dit l’expression, malin comme un singe…
  • Une peur étrange: la dernière histoire de ce recueil est rigolote, un jeune garçon gourmand se jouant de ses amis en révélant une phobie étrange: il aurait peur des brioches. Une histoire parfaite pour le Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine!

Participation #23 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Contes japonais

Participation #42 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Contes japonais

challenge 2021 lire au féminin

Participation #29 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice française

Participation #51 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant

Nos lectures en haïkus

Pour cette nouvelle journée du Mois au Japon 2021, j’avais envie de m’arrêter sur la poésie japonaise et les haïkus. En première photo d’illustrations, j’en ai choisi sur le thème printanier, avec bien sûr, les cerisiers en fleurs puisque nous sommes au printemps.

  • J’écris des haïkus

Pour en savoir plus sur les haïkus, j’ai emprunté à la médiathèque J’écris des haïkus de Véronique Brindeau et Sandrine Thommen (éd. Picquier Jeunesse, 2016), un livre documentaire jeunesse à partir de 9 ans pour apprendre à écrire des haïkus et que j’ai trouvé très bien fait et pédagogue. L’autrice reprend les différentes règles pour les écrire en évoquant les grandes fêtes japonaises comme par exemple la fête du 3 février (premier jour de la nouvelle année autrefois) appelée la fête des fèves  pour chasser les démons à la nouvelle année – et les poètes célèbres de haïkus comme Matsuo Bashô (XVIIe siècle), Yosa Buson (XVIIIe siècle) ou encore la poétesse Chiyo-ni (XVIIIe siècle). J’ai noté ce haïku de Matsuo Bashô repris d’ailleurs en épigraphe dans Entre Neige et Loup: « Dans le vieil étang//une grenouille qui plonge//ô le bruit de l’eau! ». Les illustrations de Sandrine Thommen ponctuent toutes ces informations de façon douce.

Mais avant de pouvoir en écrire, il faut comprendre l’essence des haïkus. Alors qu’est-ce qu’un haïku? Ce sont des poèmes extrêmement brefs. Leur simplicité n’est qu’apparente car ils sont en réalité très codifiés, les trois règles à suivre ayant été fixées au XVIIe siècle par Matsuo Bashô, un poète japonais. Ils se composent de peu de mots (pas plus de 12 dont un « mot de saison ») formant 17 syllabes suivant une alternance 5-7-5 et respectant la règle de la « coupure ». Ils doivent pouvoir se lire à voix haute en une seule respiration. Ils se présentent en une seule colonne verticale au Japon et sur trois lignes horizontales en France. S’ancrant dans les saisons, la nature, des instants/instantanés de la vie quotidienne ou encore du temps qui passe, ils reflètent des observations ou des souvenirs et  suscitent l’émotion. Comme l’a écrit Jack Kerouac (XXe siècle), « Le haïku est une phrase douce et courte, avec un sursaut de pensée ».

La fin du livre se termine sur le grand jeu du kukai. Et si maintenant nous nous lancions également dans des écrits de haïkus? C’est ma participation pour la journée consacrée aux éditions Picquier du 22 avril 2021 du Mois au Japon.

  • Mon livre de haïkus, à dire, à lire et à inventer

J’ai aussi emprunté Mon livre de haïkus, à dire, à lire et à inventer de Janik Coat et Jean-Hugues Malineau (éd. Albin Michel Jeunesse, 2012), un recueil de 100 haïkus à partir de 6 ans. Je trouve qu’il complète bien le livre précédent en en étant une application puisque nous y retrouvons des haïkus traditionnels japonais ou d’auteurs français contemporains mais aussi des créations d’élèves d’école primaire ou de collégiens.

Des conseils sont aussi donnés pour tenter à notre tour d’écrire des haïkus. Le livre est illustré de façon épurée par Janik Coat dont nous avions déjà lu un abécédaire animalier, A B C bestiaire (éd. Autrement Jeunesse, 2012). Je me suis d’ailleurs notée quelques-uns des haïkus comme celui-ci de Ryôkan: « Le voleur a tout emporté//Mais il a oublié la lune//À ma fenêtre » et qui me rappelle le deuxième conte d’un album jeunesse, Petits contes zen de Jon J. Muth (éd. Circonflexe, 2005), « Oncle Tsukimi et la lune ».

  • La balade de Koïshi

Nous lisons aussi La balade de Koïshi d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier (éd. Grasset Jeunesse, 2019), un album jeunesse à partir de 3 ans en forme de livre-accordéon dont les deux extrémités peuvent se rejoindre. Nous suivons de sa naissance à sa mort, Koïshi, un petit être « né d’une rizière et du soleil levant », conservant précieusement dans sa poche un grain de riz. Coup de cœur pour cet album jeunesse aux magnifiques illustrations et contant de façon poétique le cycle de la Vie!

  • Entre Neige et Loup

Puis je relis une nouvelle fois Entre Neige et Loup d’Agnès Domergue et Hélène Canac (éd. Jungle, 2019), une BD jeunesse à partir de 7 ans. Élevée par son père, Lila vit cloitrée dans sa maison, sur une île enneigée. Depuis son plus jeune âge, son père la protège d’une malédiction et d’un démon. Un jour qu’il s’absente plus longuement, Lila l’imagine déjà prisonnier du démon et décide de partir à sa recherche. Accompagnée de son chat Bambou et de ses deux grenouilles, Mochi et Moshi, la jeune fille découvre alors une forêt endormie sous la neige, peuplée de jizos énigmatiques parlant en haïkus et d’un loup blanc. Il y est question de quête initiatique, d’amitié, de relations parent/enfant et d’aventures. Un très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse fantastique aux magnifiques illustrations et empreinte de folklore japonais!

Participation #19 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Lecture jeunesse


challenge 2021 lire au féminin

Participation #25 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya

Au fil des pages avec Le maître des estampes

En cherchant des albums jeunesse pour Un mois au Japon à la médiathèque, j’ai jeté mon dévolu sur un album de Thierry Dedieu, un auteur/illustrateur que j’apprécie beaucoup et au style très varié et pour tous les âges comme par exemple, en tant qu’illustrateur, sa série hilarante avec Frédéric Marais, Bob & Marley ou sa série des comptines en noir et blanc pour les tout-petits ou bien encore ses albums avec le bonhomme de neige…  Il a d’ailleurs reçu le Prix Sorcières 2010 dans la catégorie Prix spécial pour l’ensemble de son œuvre. Mais revenons à l’album jeunesse lu cette fois: il s’agit du Maître des estampes (éd. Seuil Jeunesse, 2010), un un album jeunesse pour les 6/9 ans selon l’éditeur.

Dans un Japon médiéval, ou à tout le moins ancien, un riche mandarin commande auprès d’un maître des estampes un dessin. Mais l’artiste accepte à deux conditions qui choquent l’acheteur: un prix a priori conséquent et un délai d’attente de six mois. Les jours passent et le mandarin s’impatiente de plus en plus, prenant le maître des estampes pour un dilettante. En effet, ce dernier semble prendre son temps, contemplant des écureuils et d’autres beautés de la Nature plutôt que d’exécuter sa commande. Et si la réalité était tout autre?

L’histoire se présente comme une fable ou un conte philosophique: des personnages sous forme d’animaux (un cochon pour le riche mandarin et un renard pour le maître des estampes) et à la fin une morale pleine de sagesse à méditer: « des deux vies du papillon, ce n’est pas celle de la chenille que l’on retient, mais celle du papillon ».  Thierry Dedieu arrive également à distiller du suspense dans l’acte de création d’un artiste.

Après l’histoire, l’auteur a mis un carnet de croquis qui reprend les différentes illustrations d’estampes qui étaient, à bien y regarder, déjà présentes sous les pinceaux du maître des estampes et qui nous renvoient à nos propres observations d’écureuils lors de nos balades en forêt. Comme quoi ma digression initiale sur Dedieu m’a peut-être été inconsciemment dicté par ma lecture, Thierry Dedieu étant maître de changer son style suivant son propos. Ici, par des illustrations peu colorées, épurées et sobres, il reprend l’idée philosophique que la Nature est par essence la plus belle des œuvres d’art et que le rôle de l’artiste est de la reproduire le plus fidèlement. Pour autant, il arrive à la sublimer. Un très bon moment de lecture avec cet album jeunesse qui pourra ouvrir le débat philosophique avec les plus jeunes!

Participation #14 Un mois au Japon 2021 de Hilde et Lou #Album jeunesse

Participation #37 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Fable/Conte philosophique

Challenge Petit Bac d’Enna #8 Catégorie Objet: « Estampes »

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