Étiquette : Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 (Page 1 of 5)

Au fil des pages avec Une sorcière à la Cour

Pour une lecture commune avec Isabelle, j’ai lu Une Sorcière à la Cour de Philippe Madral (éd. du Masque, 2019, rééd. 2021, 500 pages), un roman policier historique relatant l’Affaire des Poisons, sous le règne de Louis XIV, entre 1678 et 1682, sous le point de vue romancé des mémoires de La Reynie, lieutenant de police chargé par le Roi d’enquêter et de poursuivre devant la Chambre ardente les coupables, qu’ils soient issus du peuple ou de la Noblesse.

À la suite de l’exécution publique de la Marquise de Brinvilliers en 1678, le roi Louis XIV confie à La Reynie le soin d’enquêter sur une série d’empoisonnements qui sévit dans tous les milieux de Paris, même au sein de la Cour royale et d’arrêter les responsables et de fermer les officines où sont vendus philtres d’amour, potions en tout genre et autres poisons (arsenic, poudres de succession, avortements clandestins…)… Mais bien vite, il apparaît que ce sont bien plus que des vengeances personnelles. La vie même du Roi est menacée et son proche entourage, comme sa favorite et mère de ses enfants, Madame de Montespan, est mis en cause. Entre dénonciations, chantages et différends privés, affaires de cœur, messes noires, menaces étrangères venant d’Angleterre, conspirations et complots politiques, il est bien difficile à La Reynie d’avancer dans son enquête, de démêler le vrai du faux des aveux recueillis comme de Marie Bosse, de Catherine Deshayes dite La Voisin et de répondre aux attentes du Roi. Parviendra-t-il à aller au bout de son enquête, sans mettre en danger sa propre vie et celle des siens?

J’ai apprécié cette plongée historique dans l’Affaire des Poisons dont il me restait quelques vagues souvenirs d’école. L’auteur s’est, en effet, beaucoup documenté, comme en témoignent les pages de bibliographie à la fin du roman si l’on veut approfondir sa lecture. 

Pour autant, j’ai trouvé qu’il manquait ce souffle romanesque dont parlait la 4e de couverture, même dans les rebondissements dramatiques comme par exemple avec l’ajout fictif de la mouche et ancienne amante de La Reynie ou sur les occasions possibles d’empoisonnement du Roi au vu de sa routine quotidienne faite devant les courtisans et maîtresses – un roi encore bien marqué par la Fronde et quelques années avant l’exercice d’un pouvoir absolu.

Je n’ai pas  accroché non plus à la personnalité romancée de La Reynie qui de son statut (un Noble très proche du Roi), de sa haute fonction (Haut magistrat puis  Lieutenant de police en charge d’affaires sensibles) et de son âge (la cinquantaine) apparaît quand même très candide, pusillanime et très humain, bien que loyal et juste dans son enquête. Certes, je ne peux savoir qu’elle était sa vraie personnalité d’autant qu’il a été à l’origine de la modernisation des rues de Paris avec l’éclairage public, le traitement des déchets par exemple… Mais j’ai eu l’impression que l’auteur dépeint le personnage avec des pensées et positions bien trop modernes quant à la condition de la femme du XVIIe siècle (y compris au sein de son propre mariage) ou vis-à-vis de la religion pour ce partisan fidèle au Roi… De même, s’agissant de sa profession, sa redondante épiphanie lorsqu’il interroge les « sorcières », ne m’a pas paru crédible tout comme sa position vis-à-vis des tortures – la question – infligées sur les suspects arrêtés afin de leur soutirer des aveux. 

Ce même discours moderne, post mouvement #MeToo, se retrouve également dans le caractère des sorcières arrêtées, décrites tant comme profiteuses d’un système et de la naïveté de leurs clients afin de s’enrichir que comme bienfaitrices à l’égard des femmes battues, violentées ou abusées, victimes de grossesse non désirée.

J’ai d’ailleurs ressenti le besoin après quelques pages de ma lecture d’aller chercher sur Internet des informations sur l’Affaire des Poisons et sur La Reynie afin de démêler ce qui relève du fait historique de ce qui est pure invention de la part de l’auteur et ainsi faire la part des choses entre personnages historiques et fictifs du roman.

J’ai enfin noté quelques passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans en cuisine comme par exemple le chocolat à croquer dont raffolait tant la Reine (p.287) ou bien encore les fastueux repas du Roi avec son lot d’hors-d’œuvre, potages, rôts, légumes et desserts copieusement servis avec du vin et du champagne (p.369 et 415).

Pour un autre avis très mitigé sur ce roman: Isabelle.

Participation # Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Sorcières

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine du XVIIe siècle (sous le règne de Louis XIV)

Au fil des pages avec Les mauvaises épouses

Repéré quelques mois après sa parution, j’ai lu Les mauvaises épouses de Zoé Brisby (éd. Albin Michel, mars 2023, 336 pages), un roman historique se déroulant entre 1952 et 1953, en pleine Guerre Froide et maccarthysme, sur la base militaire fictive d’Artemisia Lane, dans le désert du Nevada, à quelques kilomètres du site des essais nucléaires et de la toute nouvelle petite ville de Las Vegas qui attire de plus en plus de journalistes et de touristes qui viennent assister en famille et sans protection si ce n’est des lunettes de soleil, au lancement de bombes atomiques comme s’il s’agissait de feux d’artifices et sans avoir conscience des conséquences des retombées radioactives.

A Artemisia Lane, Summer Porter est la dévouée et introvertie épouse d’Edward, le chef du Département scientifique de la base NST – Nevada Test Site – qui voue sa vie au projet de la nouvelle bombe atomique en parfait Américain face à la menace communiste. Summer, elle, est plus réservée sur ce spectacle fait aux essais atomiques qui la rendent malade (nez qui saigne, fausses couches à répétition…). Mais malgré ses doutes qui se sont renforcées depuis qu’elle a visité la ville-témoin (mannequins trop semblables aux humains qui fondent à chaque exposition nucléaire ou tests sur les animaux et les militaires pour étudier les retombées radioactives) et au discours rassurant de son époux, grand défenseur de la bombe atomique qui ne voit aucun risque à vivre si près du lieu de lancement (20km), elle n’en dit rien et accepte de jouer le jeu de la parfaite épouse, que ce soit en organisant ou en participant aux événements mondains liés aux essais ou en intégrant les clubs de lecture ou de marche des autres épouses, pendant que les maris partent travailler.

Un jour, une nouvelle voisine, Charlie, s’installe avec son mari violent et chef de la sécurité à la base, Harry. Les deux femmes se rapprochent, malgré leur caractère opposé, Charlie semblant rebelle, forte et glamour avec ses hauts escarpins rouges et son sourire arrogant, provoquant immédiatement la jalousie et hostilité des autres épouses, en particulier de Lucy qui la prend en grippe en la traitant de vulgaire et d’impolie et qui tente de découvrir ses secrets. Ensemble, elles commencent à rêver à une meilleure vie dans un ranch mexicain, loin de leur mari et des essais nucléaires. Cette soif de liberté leur sera-t-elle salvatrice?

Le duo Summer et Charlie m’a d’ailleurs fait penser à Thelma et Louise, film américain réalisé par Ridley Scott et sorti en 1991 avec dans les rôles-titre Geena Davies (Thelma) et Susan Sarandon (Louise). À l’instar de Thelma, Summer est considérée comme une femme-enfant par son mari qui la rabaisse et l’infantilise sans cesse quand il ne l’ignore tout simplement pas, sa femme n’étant qu’un faire-valoir pour son avancée sociale et professionnelle en tenant son foyer sans faire d’histoire et en organisant, comme les autres femmes de la base militaire, des atomic parties lors des lancements de bombe atomique. Puis, au contact de Charlie, la jeune femme timorée s’émancipe, à tout le moins tente-t-elle de le faire, de son mari (en s’achetant par exemple un jean sans son accord ou en se rendant dans un casino de Las Vegas, en prenant conscience de sa vie terne et ordonnée…) et de la perfidie des autres épouses, en particulier de Lucy, la femme du bras droit de son mari, Mike.

Il y est ainsi question de la condition de la femme américaine dans les années 50, d’inégalités Homme/Femme, d’émancipation féminine, de soif de liberté, de mariage, de maternité, d’homosexualité, de sororité, d’adultère, de violences conjugales, du poids des apparences et du statut social… Un bon voire très bon moment de lecture avec ce roman historique dramatique, à l’écriture fluide, aux courts chapitres rythmés et qui se termine sur une fin ouverte abrupte! 

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine américaine « atomique »

J’ai enfin noté quelques passages gourmands pour le Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine avec les « thés trop chauds/fumants » et les « biscuits trop cuits » de Mrs. Burns (et sa belle amitié avec Summer et Penny), les barbecues « atomiques » et soirées cocktails où les épouses rivalisent entre elles pour être la meilleure hôte possible et proposer les meilleurs mets à la mode « atomique » (roulés à la saucisse, cupcakes, petits fours, coktails…) afin que leur mari puisse être bien vu de leur hiérarchie en retour.

Pause lecture: Les Chatvaliers

Nous avons découvert cette semaine une nouvelle série livresque: Les Chatvaliers de Charles Falque-Pierrotin et Oriana Berthomieu (éd. Gründ). Il y a actuellement 2 tomes parus, le dernier étant paru le 17 août 2023. Ce sont des albums jeunesse à partir de 4 ans selon l’éditeur.

  • (Album jeunesse) À la recherche du Grrrall! (T1)

Nous avons commencé par le tome 1, À la recherche du Grrrall! (2022, 40 pages). Au royaume de Grrretagne, le roi Charthur et la reine Grrrenièvre vivent dans le château de Chamelot, protégés par les chevaliers de la Table Ronde, les Chatvaliers: Lancelotte, la courageuse, Chabenêt, le grand bêta, Chavante, la cultivée ainsi que Percheval, le destrier. Sans oublier leur fils, Fauvain et Félin l’Enchanteur.

Un jour, le roi Charthur découvre que sa précieuse gamelle qu’il voulait offrir à la reine pour son anniversaire a disparu. Qui a bien pu la prendre? Secondé par Lancelotte, le roi réussira-t-il à mener l’enquête et dénicher le responsable? Cette enquête est ainsi prétexte à découvrir les habitants du château et leur rôle. Un bon moment de lecture hilarant avec ce premier tome introductif et qui se termine sur une autre origine des 9 vies du chat (croyance qui n’est plus ici héritée de l’Égypte antique)!

  • (Album jeunesse) Les Chatvaliers contre les Ratons baveurs! (T2)

Nous avons enchaîné avec le tome 2, Les Chatvaliers contre les Ratons baveurs! (2023, 40 pages). Alors que tout est paisible au château de Chamelot, les Ratons baveurs, voisins du royaume, avec à leur tête Ratatine, ont bien l’intention de s’emparer d’Exchalibur. Les Chatvaliers parviendront-ils à déjouer leur plan? Ce tome est aussi drôle que le premier tout en finissant sur l’explication de l’origine du nom « raton laveur ».

Outre les références au Roi Arthur, Excalibur et les chevaliers de la Table Ronde, il y a de nombreux jeux de mots, des références à la pop culture, à l’Art (les tableaux de Léopard de Vinci ou les livres de la bibliothèque du château dans le premier tome) ou bien encore à la mythologie grecque (le cheval de Troie dans le tome 2)… Certes, les plus jeunes lecteurs n’auront sans doute pas toutes les références que le parent lecteur aura mais cela reste accessible pour eux, surtout s’ils apprécient les chats. Quand ils seront bien plus grands, ils pourront alors découvrir la version d’Alexandre Astier avec Kaamelott.

Les illustrations colorées sont pleines de pep’s et les personnages très expressifs, participant au rythme des histoires. Une bien chouette manière de revisiter les légendes arthuriennes avec des chats comme personnages principaux! Nous n’hésiterons pas à lire les prochains tomes s’il y a en d’autres.

J’ai enfin noté des passages gourmands tant dans le premier tome que le second avec les repas pris par le gourmand Chabenêt, les banquets ou le fromage tant apprécié par les Ratons baveurs (que je leur laisse bien volontiers).

Participation #9 Challenge Contes et Légendes 2023 de Bidib #Légendes arthuriennes

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant

Au fil des pages avec Une si belle journée!

En ce dimanche pluvieux, nous avons relu Une si belle journée! de Richard Jackson et Suzy Lee (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 2022), un album jeunesse à partir de 3/4 ans que j’avais acheté lors de sa parution. Il pleut. Et si c’était pourtant une belle journée, que ce soit en jouant dans la maison ou en sortant dehors et profiter de la Nature? La pluie sera-t-elle un obstacle à la joie des enfants?

Nous apprécions toujours autant les illustrations de Suzy Lee que nous avions découverte avec La vague dont nous retrouvons au début de l’histoire le « code » couleur (bleu, noir et blanc).  Il y est question de joie de vivre, du monde de l’enfance avec son imagination et son exubérance ou bien encore  la quatrième de couverture posant une bien intéressante philosophie: « et si c’était à nous de colorier nos journées? ». D’ailleurs, plus la journée avance dans l’histoire plus les illustrations deviennent colorées. Nous sommes entraînés dans le tourbillon de vie de ses trois enfants. Sans oublier une pause gourmande estivale autour d’une glace, une fois l’averse passée.  Un très bon moment de lecture tout mignon qui permet aux plus grands de replonger en enfance!

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Glaces

Participation # (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Etats-Unis (Auteur) et Corée du Sud (Illustratrice)

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Moment de la journée: « Journée »

Au fil des pages avec Les vacances de Donald

Début juin 2023, nous avons lu Les vacances de Donald de Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci (éd. Glénat, 2021, 48 pages), un album jeunesse sans textes à partir de 3/4 ans. Ne supportant plus les bruits quotidiens de la ville, Donald part à la campagne, pensant s’y reposer. Mais bien vite, rien ne se passe comme prévu. Ses vacances ne se révèlent pas si calmes et paisibles que souhaitées. Donald parviendra-t-il quand même à en profiter un peu?

Les illustrations de Federico Bertolucci sont très expressives, dynamiques et cartoonesques. Elles rendent vivantes l’histoire rythmée et pleine d’humour, les gags s’enchaînant malgré une trame narrative simple centrée sur le personnage de Donald, toujours aussi gaffeur et râleur, que ce soit quand il essaye de camper, de randonner ou se baigner. Nous croisons même Tic et Tac. Un bon moment de lecture avec cette aventure muette qui respecte les canons du personnage et qui est un joli hommage aux films d’animation Disney des années 50!

Participation # (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Italie (illustrateur)

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine de camping

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