Étiquette : 2023 sera classique (Page 1 of 2)

Au fil des pages avec Maya l’abeille

J’ai lu Maya l’abeille de Waldemar Bonsels (éd. Ynnis Editions, 2022, 221 pages), un roman jeunesse initiatique à partir de 9/10 ans et paru pour la première fois en Allemagne en 1912. Quand je l’ai vu à la fin de l’été dans les nouveautés de ma médiathèque, je ne savais pas que l’histoire était si ancienne, ne connaissant que le dessin animé de la fin des années 70 avec son emblématique chanson du générique.

Toute jeune abeille élevée par sa nourrice Cassandre, Maya sort pour la première fois de la ruche par une belle journée d’été. Curieuse et intrépide, elle décide de partir à la découverte du monde et non de devenir une ouvrière récoltant et rapportant chaque jour le pollen à la ruche. La petite abeille est très vite émerveillée par la beauté estivale et impressionnée par ce qui l’entoure, inconsciente des dangers qui la guettent, comme par exemple des prédateurs. Elle rencontre de nombreux insectes et autres petits animaux (bousier, libellule, araignée, punaise, papillon…), parfois amicaux parfois hostiles ainsi qu’un elfe des fleurs. De discussion en discussion, elle désire de plus en plus rencontrer un être humain bon.  Parviendra-t-elle à réaliser son rêve, trouver sa place parmi les abeilles, forte désormais de son expérience?

À chaque rencontre éphémère (à peu près un chapitre à chaque fois, l’animal se faisant dévorer ou disparaissant purement et simplement), la petite abeille mûrit tout comme le jeune lecteur, le narrateur omniscient, profondément humain l’interpellant par des petites phrases en italique qui vont bien au-delà des aventures de la petite abeille. Il y est ainsi question de la vie humaine, du vivre ensemble, d’apprendre de ses erreurs et de ses préjugés, de ne pas se fier aux apparences qui peuvent être trompeuses, de beauté, de mort, de douleurs et de souffrance, du système naturel proie/prédateur, d’un peu de magie avec l’elfe des fleurs ou bien encore d’amour entre insectes d’espèce différente…

D’autre part, je n’ai pu laisser de côté tout au long de ma lecture que l’histoire a été écrite et publiée quelques années avant la Première Guerre Mondiale, surtout à la lecture de la confrontation finale abeilles/frelons, l’auteur apparaissant humaniste et pacifiste, bien que patriotique (vivre pour la reine de la ruche avant sa propre vie d’abeille).

J’ai ainsi apprécié découvrir la véritable histoire de Maya l’abeille, loin de mes souvenirs d’enfance, même si j’ai regretté qu’il n’y ait pas quelques illustrations des différents animaux croisés, anthropomorphisés ou non, comme ce peut être le cas par exemple chez Beatrix Potter. Un bon moment de lecture avec ce roman d’apprentissage à la fois poétique et philosophique, un classique jeunesse allemand qui interroge la nature humaine!

Pour le plaisir, je vous mets le lien du générique de Maya l’abeille:

Participation # Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Classique jeunesse allemand

Participation # Challenge Contes & Légendes 2023 de Bidib #Elfe des fleurs

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Prénom: « Maya »

Participation #12 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib#Allemagne

Au fil des pages avec La princesse aux perles

Fin août 2023, j’ai lu La Princesse aux perles de Mary de Morgan et Yvonne Gilbert (éd. des Éléphants, novembre 2015, 64 pages), un conte de fées anglais paru pour la première fois en 1880 et à partir de 9 ans. Fiorimonde est une princesse d’une grande beauté grâce à la magie noire. Refusant tout mariage que son père a décidé pour elle, de peur de perdre sa liberté et donc sa beauté, elle transforme tous ses prétendants en perles. Son attitude causera-t-il sa perte? Surtout lorsque sa jeune servante, Yolande comprend la véritable nature de la princesse, contrairement aux nombreux prétendants bien naïfs qui défilent?

Bien que datant de la fin du XIXe siècle, ce conte de fées anglais apparaît bien moderne dans son propos, même si Fiorimonde rejette toute idée de mariage pour de mauvaises raisons et en devient cruelle à l’égard de tout prétendant et orgueilleuse dans sa quête éternelle de beauté. Les véritables héros de ce conte sont d’ailleurs plutôt Yolande et Gervais, leur duo étant attachant et ne recherchant qu’une vie simple et heureuse, sans quête de richesses ou de gloire. On espère à leur côté qu’ils parviendront à mettre fin aux agissements de la princesse. En effet, construit au départ comme un conte randonnée, la princesse déjouant l’une après l’autre toutes les demandes en mariage, l’intrigue prend la forme d’une enquête avec Yolande.

J’ai également bien apprécié les illustrations d’Yvonne Gilbert qui ancrent l’histoire dans un temps ancien, mélange de Moyen-Age et de la Renaissance apportant un certain charme énigmatique et ensorcelant. Un bon moment de lecture avec ce conte joliment illustré qui est décrit en 4e couverture comme un précurseur du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde !

Participation #14 Challenge Contes & Légendes 2023 de Bidib #Conte de fées

Participation # Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Conte de fée anglais

Challenge Petit Bac  d’Enna #5 Catégorie Objet: « Perles »

Participation #36 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Angleterre

Participation # Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Album jeunesse/Sorcière

Au fil des pages avec Les 4 filles du Docteur March

Dans le cadre du challenge 2023 sera classique, le mois de septembre est consacré, comme les années précédentes, à un classique de la littérature américaine. Nathalie a proposé une lecture commune des Quatre filles du Docteur March. Je me suis jointe à elle avec cette relecture tout comme Isabelle. J’ai donc lu Les quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott et illustré par Thomas Gilbert (éd. L’école des loisirs, coll. Illustres classiques, novembre 2019, 208 pages), un roman jeunesse pour les 8/11 ans selon l’éditeur et qui est une version traduite et abrégée par Malika Ferdjoukh du texte originel, Little Women paru pour la première fois aux États-Unis en 1868 pour le premier volume et en 1869 pour le second (partie qui n’est pas dans ma version abrégée, Good WivesLes filles du Docteur March se marient). Il existe également deux autres romans: Le Rêve de Jo March en 1871 et Jo et sa tribu en 1886.

Mais revenons-en à l’histoire qui suit, pendant un année (d’un Noël à l’autre), la vie quotidienne de 4 sœurs March – Margaret « Meg » une jolie brune âgée de 16 ans, presque 17 qui tient son rôle de grande sœur au sérieux, Joséphine « Jo », âgée de 15 ans, le garçon manqué un brin colérique, la timide et musicienne Beth âgée de 13 ans, presque 14 et l’orgueilleuse Amy âgée de 12 ans – auprès de leur mère et de leur vieille domestique, Hannah pendant que leur père, pasteur nordiste (et non médecin) s’est engagé comme aumônier pendant la Guerre de Sécession.

Elles font très vite connaissance du petit-fils de M. Laurence, leur voisin et qui fut l’ami de leur grand-père maternel. Âgé de 15 ans, presque 16 et timide, Théodore « Laurie » Laurence est venu vivre chez son grand-père paternel, après le récent décès de ses parents et avoir passé une grande partie de sa scolarité dans un pensionnat en Suisse. Son grand-père voudrait le voir aller à l’université et reprendre ses affaires commerciales et a engagé, à cette fin, un précepteur, John Brooke. Il est alors intégré comme membre à part entière du groupe, faisant fi des conventions sociales.

À l’aube de l’âge adulte pour Meg, Jo et Laurie, chacun aspire à un riche et célèbre futur, à l’exception du désir plus modeste de Beth. Meg se voit en femme accomplie au sein d’un foyer riche et chaleureux, Jo en tant qu’écrivain célèbre et indépendante de tout mari, Laurie en tant que musicien célèbre, Beth vivant humblement auprès de sa famille, avec son piano, où tous seraient en bonne santé et Amy en vivant de sa peinture à Rome. Mais qu’est-il attendu d’une jeune femme du XIXe siècle? L’argent fait-il le bonheur, aux dires de Tante March ou est-ce de vivre au sein d’une famille unie et aimante?

Dans un style simple, la narratrice omnisciente passe d’un protagoniste à un autre, que ce soit les 4 sœurs, leur mère, Laurie ou son grand-père, pour nous décrire leur quotidien. Alter ego de l’autrice, Jo apparaît comme une adolescente au discours très moderne et féministe, qui, aurait bien voulu être un garçon afin de gagner sa vie comme elle l’entend et d’être indépendante. Contrairement à sa sœur Meg qui rêve de belles toilettes et qui se rapproche de M. Brooke (un jeune homme aux beaux yeux bruns et instruit), elle n’aspire à aucune histoire amoureuse et ne voit pas les signes de l’amour naissant que lui voue Laurie, le considérant comme un frère.

On est loin de l’imagination débordante d’une Anne Shirley ou d’une Sara Crewe. Mais les 4 sœurs ont en commun leur bonté et leur générosité, leur famille autrefois riche ayant été ruinée lorsque leur père est venu en aide à un ami et continuant à aider les plus pauvres qu’eux comme Mme Hummel, une veuve avec ses enfants en bas-âge ou en tricotant des chaussettes aux soldats…

D’ailleurs, l’attitude des 4 sœurs à être des jeunes femmes modèles, en particulier de l’orgueilleuse Amy qui tente de s’améliorer, m’a fait à plusieurs reprises penser à Sophie, la petite fille qui enchaînent bêtises et maladresses, n’en faisant qu’à sa tête dans Les Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur, roman pour enfants paru pour la première fois en 1858 et que j’ai fait découvrir cet été à mon mini lutin dans une version illustrée.

Surnommées par leur père « petites femmes », on n’en oublierait presque leur jeune âge tant elles font des efforts pour être de petites femmes modèles, travaillant pour les deux aînées (Meg étant préceptrice des enfants Walch et Jo dame de compagnie de Tante March) et chacune participant aux travaux de couture pour Tante March et pour les dons aux soldats. A l’image du livre offert par leur mère, Le voyage du Pélerin de John Bunyan (1678), elles tentent de faire de leur mieux en se comportant comme des adultes qu’elles ne sont pas encore.

La famille tient une place importante dans ce roman initiatique, que ce soit celle des March ou des Laurence. Les 4 sœurs apprennent à prendre la vie du bon côté et surmontent ensemble les épreuves de la vie, que ce soit les difficultés financières, les  châtiments corporels subis à l’école par Amy ou la maladie, comme lorsque Beth tombe très malade à cause de la scarlatine… L’amour qu’elle se porte leur permet de dépasser leurs désaccords et animosités. Les 4 sœurs apparaissent finalement très bien élevées, gentilles et très soudées.

Je ne sais pas si c’est dû à la version abrégée mais je m’attendais à avoir plus de passages religieux (présent à travers les sermons de Meg par exemple ou lorsque les filles s’inspirent dans leur quotidien du Voyage du Pélerin…) et j’ai trouvé parfois le langage de Jo un peu trop contemporain dans son argot alors que le roman a été écrit en 1867, soit peu après la Guerre de Sécession.

Il  y est ainsi question de famille, de condition de la femme au XIXe siècle, d’inégalités sociales, de sororité, d’amitié,  de premiers émois amoureux, du passage de l’adolescence à l’âge adulte, d’entraide, de pauvreté, de bonté, de générosité, de quête identitaire ou de désir de bonheur…

Un bon moment de lecture plein de bons sentiments, parfois un peu trop moralisateur et puritain (notamment s’agissant du péché d’orgueil), avec ce roman d’apprentissage aux personnages attachants et qui donne envie de connaître la suite de la vie des 4 sœurs March et de Laurie, l’histoire s’arrêtant sur les fiançailles de Meg! Leur vie d’adultes sera-t-elle à l’image de leurs rêves et aspirations adolescentes? Auront-ils leur château en Espagne tant de fois rêvé? J’ai d’ailleurs repéré une version intégrale regroupant les deux volumes et traduite par Janique Jouin-de Laurens: Les Quatre filles du Docteur March (éd. Gallmeister, Totem n°166, septembre 2020, 640 pages).

J’ai également noté quelques passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 avec le repas de Noël, les tourtes réconfortantes de la vieille Hannah, les citrons confits qu’apporte Amy à l’école… Et aussi un clin d’œil au Challenge Halloween 2023, la représentation de Noël de la pièce de théâtre, « Malédiction de la sorcière », écrite par Jo et jouée par les quatre sœurs mettant en scène une sorcière, Hagar (p.12/13).

Petit aparté ciné: J’avais vu il y a longtemps à la télévision Les Quatre filles du Docteur March, un film américain de Gillian Armstrong  réalisé en 1994 avec dans les rôles-titres Wynona Ryder (Jo) et Christian Bale (Laurie) et qui m’avait donné envie de lire le roman éponyme. J’en garde un très bon souvenir. Cet été, j’ai regardé une nouvelle version cinématographique qui m’a moins plu même si elle laisse une place plus grande aux 4 sœurs comme dans le roman, Les filles du Docteur March, film américain de Greta Gerwig réalisé en 2019 et diffusé sur Netflix, avec dans les rôles-titres Saoirse Ronan (Jo) et Timothée Chalamet (Laurie), l’histoire démarrant une fois les 4 sœurs adultes, Jo vendant sa première histoire à un journal et Amy en Italie avec Tante March et y retrouvant Laurie puis remontant dans le passé par flash-back.

Pour d’autres avis sur ce roman jeunesse: Isabelle pour le 1er volume (éd. Gallimard, collection 1000 soleils, 1988) et Nathalie dans une nouvelle traduction et illustrée par Nathalie Novi regroupant les 2 volumes (éd. Tibert, septembre 2022, 700 pages).

Participation # Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Classique jeunesse américain

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Maladie/Mort: « Docteur »

Participation #32 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Participation # Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Sorcière

Participation #23 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine américaine

Au fil des pages avec Poucette

J’avais relu l’année dernière avec mon mini lutin, sans prendre le temps de le chroniquer, Poucette, d’après Hans Christian Andersen et illustré par Charlotte Gastaut (éd. Flammarion Jeunesse, coll. Père Castor, 2011, 32 pages), un album jeunesse pour les 3/6 ans selon l’éditeur. Il était une fois Poucette, une toute petite fille qui n’était pas plus haute qu’un pouce qui vivait paisiblement jusqu’au jour où elle rencontra une vieille grenouille. Commence alors pour elle un long voyage aux multiples dangers. Arrivera-t-elle à trouver le bonheur et finir sa vie en compagnie d’un prétendant à sa hauteur et qu’elle aimera en retour?

J’apprécie toujours autant les illustrations de Charlotte Gastaut qui apportent une touche asiatique/japonaise au long voyage initiatique de la petite fille. On ressent les émotions de Poucette, que ce soit la solitude, la faim, le froid de l’hiver ou la peur à chaque pression exercée sur elle afin qu’elle prenne, sans son consentement, un mari, que ce soit le fils de la vieille grenouille ou la taupe, voisin de la souris qui la recueille l’hiver venu. On est loin du modèle rousseauiste de l’éducation des jeunes filles aux XVIIIe et XIXe siècles décrit dans Émile ou De l’éducation (1762) selon lequel les femmes devraient tout faire pour plaire et faire honneur à leur mari, en leur rendant la vie agréable et douce, même si c’est dans la souffrance. Toutefois, le choix d’un mari reste important jusqu’à la fin du conte, comme l’était la condition de la femme du XIXe siècle, l’histoire s’achevant par la rencontre avec le prince des fleurs. Il y est également question d’entraide, la petite fille se liant d’amitié avec une hirondelle qu’elle a soigné pendant l’hiver. Poucette se révèle forte face à l’adversité et bienveillante à l’égard de ses amis. Un très bon moment de lecture avec cet album magnifiquement illustré et qui est paru pour la première fois en 1835!

Participation #7 Challenge Contes et Légendes 2023 de Bidib #Conte traditionnel

Participation #3 Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Conte traditionnel

Au fil des pages avec Persuasion

Pour la journée « Romantisme » du Mois Anglais 2023, j’ai eu envie de relire Persuasion de Jane Austen (éd. Plume en vol, 2021, 153 pages), roman posthume publié pour la première fois en Angleterre en 1818. Anne Elliot (qui est appelée dans ma version « Anna », ce qui était dérangeant dans ma lecture), désormais une vieille fille âgée de 27 ans, vit paisiblement auprès de son père, un orgueilleux et endetté baronnet et sa sœur aînée tout en se languissant d’un amour passé, celui qu’elle continue de chérir à l’égard de Frederick Wentworth, alors jeune officier de la marine sans fortune et à l’avenir incertain. Elle avait, en effet, 8 ans plus tôt, rompu leurs fiançailles sur les conseils d’une amie de la famille, Lady Russell. En raison d’un travers de fortune, le père d’Anne loue le domaine familial à l’amiral Croft dont l’épouse n’est autre que la sœur de Frederick et se retire à Bath avec sa fille aînée, Elizabeth tandis qu’Anne va chez leur sœur cadette, Mary afin de l’aider dans ses tâches quotidiennes. Frederick revient dans le même temps désormais capitaine, fortuné et à la recherche d’une épouse. Leur amour va-t-il avoir une chance de renaître?

L’histoire fait la part belle à la romance avec Anne, une jeune femme gentille, fidèle, sensible et bien plus intelligente et déterminée qu’il n’y paraît et Frederick qui voudrait bien se convaincre qu’il n’est plus amoureux mais qui ne cesse de rechercher son contact à la moindre occasion. Leur romance « Seconde chance » est douce amère et il est bien sûr question de persuasion dans les choix de vie, en particulier dans le choix d’un mari pour une jeune lady, la force de caractère de tout à chacun, les apparences trompeuses… Est-il possible de faire un mariage d’amour alors qu’à l’époque pullulent les mariages arrangés pour conserver titres et fortune? Le triangle amoureux n’en est pas vraiment un, tant Anne espère – désespère – de pouvoir retenter sa chance avec le capitaine. Elle reste tout au long du roman fidèle à elle-même et à son amour de jeunesse.

D’autre part, derrière la romance, Jane Austen dresse un portrait sarcastique de la vie quotidienne de l’aristocratie et de la bourgeoisie avec leurs vanités, hypocrisies et codes sociaux sous la Régence anglaise, notamment à travers les personnages du père d’Anne, Walter Elliot et sa sœur aînée Elizabeth qui, bien vaniteux, dénigrent les nouveaux riches au nom de l’étiquette et de la supposée suprématie de la noblesse anglaise ou bien lorsqu’elle décrit la vie mondaine bien superficielle à Bath… Le snobisme de la sœur cadette, Mary n’est pas en reste non plus. Il y est question également de la marine britannique – la Royal Navy, l’histoire se déroulant après la défaite de Napoléon.

Le style d’écriture est vif et enjoué, la narratrice omnisciente ajoutant par-ci par-là des petites incursions sarcastiques voire mes cyniques sur les personnages, leurs pensées et leurs modes de vie. Un très bon moment de lecture même si mon préféré de l’autrice reste Orgueil et préjugés!

Petit aparté ciné: J’avais vu il y a longtemps à la télévision le téléfilm britannique d’Adrian Shergold diffusé sur la BBC en 2007. J’ai eu envie de le revoir, étant actuellement en streaming sur Arte avec dans les rôles principaux Sally Hawkins et Rupert Penry-Jones, après avoir été déçu de la dernière adaptation en date, le film de Carrie Cracknell diffusé depuis 2022 sur Netflix avec dans les rôles principaux Dakota Johnson et Cosmo Jarvis. À choisir, il vaut mieux le téléfilm. Malgré un rythme lent et une mise en scène très académique, il est bien plus fidèle au roman et le charme opère entre les deux. Le film est bien trop moderne pour l’époque, Cosmo Jarvis est bien fade dans le rôle du capitaine Wentworth, même si Dakota Johnson tire son épingle du jeu dans un registre plus proche d’une autre héroïne austenienne, Emma. Aucune alchimie ne se dégage du duo. Dans les deux cas, le quatrième mur est régulièrement brisé mais il passe mieux dans le téléfilm car s’appuyant sur des regards de l’actrice et non sur des dialogues simplistes ou bien trop modernes pour une jeune Lady vivant sous la Régence anglaise.

Participation # Le Mois Anglais 2023 de Lou et Titine #Romantisme/Classique anglais

Participation #2 Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Classique anglais

Participation #7 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni/Angleterre

« Older posts

© 2024 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑