Étiquette : amour (Page 2 of 13)

Au fil des pages avec Antigone

J’ai lu Antigone d’Yann Liotard et Marie-Claire Redon (éd. La ville brûle, octobre 2017, 52 pages), un album jeunesse à partir de 8 ans selon l’éditeur mais je dirai plutôt pour les adolescents, à partir de 12/13 ans.

J’ai apprécié l’idée de rendre accessible aux plus jeunes Antigone de Sophocle, en racontant l’acte héroïque d’Antigone qui face à la tyrannie de son oncle, ne cédera jamais afin d’apporter les derniers rites funéraires à son frère, quoi qu’il ait pu faire avant son décès. Il peut être, en effet, délicat d’aborder avec les plus jeunes la mythologie grecque qui fait appel à des thèmes forts et graves et qui peut heurter leur sensibilité, Antigone étant née d’un inceste par exemple, son père étant Œdipe et sa mère, sa grand-mère maternel. La jeune femme fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation, sans jamais accepter le moindre compromis, jusqu’à la mort.

Les illustrations sont magnifiques, riches en détails et en mise en scène, entre des pages bleutées toutes en finesse et des pages rouge vif plus épurées et se focalisant sur les chœurs de souris, faisant écho à la détermination et à la résistance de la jeune femme. J’ai également apprécié les chats anthropomorphes et les petites souris, tantôt en arrière-plan tantôt dans les chœurs.

Un très bon moment de lecture avec cet album jeunesse qui finit sur un petit dossier thématique très intéressant sur Antigone dans la Grèce antique, en particulier la pièce de de théâtre de Sophocle (datant sans doute de -421 avant JC) et qui permet d’initier les jeunes lecteurs à la tragédie grecque tout en pouvant être le point de départ d’une réflexion philosophique sur les thèmes de l’injustice et de la résistance face à l’oppression, si bien personnifiée dans la figure d’Antigone!

TTL n°253 chez Carole #Une femme à l’honneur

C’est aussi une participation au Throwback Thursday Livresque n°253, le thème proposé ce jeudi par Carole étant « Une femme à l’honneur », le 8 mars étant la Journée internationale des droits des femmes. Il s’agit d’un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre en fonction d’un thème donné.

Pour un autre avis sur cet album jeunesse: Nathalie.

Participation #5 Challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib #Mythologie grecque

Participation#4 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie #Adaptation d’une tragédie grecque

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Prénom: « Antigone »

Au fil des pages avec Pierre et Lou

J’avais lu, en juin 2023, Pierre et Lou d’Eric Wantiez et Marie Deschamps (éd. Scutella, décembre 2009, 88 pages), un album illustré à partir de 10/11 ans, classé au rayon « Adolescents » de ma médiathèque. Nous suivons deux jeunes adolescents aux tempéraments bien différents, Pierre, amoureux des oiseaux et aimant être dehors et Lou, timide dessinatrice qui reste dans sa chambre avec son chat, qui, au fil des pages, se découvrent. Et si leurs sentiments naissants étaient partagés?

Il y est ainsi question des premiers émois amoureux contés avec tendresse et un brin d’humour par leurs animaux de compagnie, le chat de Lou et les oiseaux de Pierre, dont les chamailleries font écho au rapprochement incertain et mignon entre les deux adolescents et qui s’amusent à commenter les faits et gestes de ce couple tout mignon.

J’ai bien apprécié tant cette douce et touchante romance que les illustrations bleutées au charme suranné et dans un style épuré mais pour autant non dépourvu de poésie, d’émotions et de sensibilité et qui selon les pages se rapproche des bulles de la bande dessinée. Un très bon moment de lecture!

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Prénom: « Lou »

Au fil des pages avec Chéri

Pour une lecture commune avec Nathalie et Isabelle dans le cadre du challenge 2024 sera classique aussi!, le mois de février 2024 étant dédié aux classiques français, j’ai relu Chéri de Colette (éd. Le Livre de poche, n°36557, avril 2023, 282 pages), un roman paru pour la première fois en 1920 et que j’avais déjà lu quand j’étais étudiante par curiosité.

Fred Peloux, surnommé « Chéri », âgé de 25 ans entretient une relation, depuis 6 ans, avec Léa de Lonval, une courtisane, demi-mondaine âgée de 49 ans et amie de sa mère qu’il connaît depuis la petite enfance. Leur relation est sur le point de se terminer, la mère de Chéri ayant décidé qu’il était temps pour lui de se marier avec Edmée, une jeune fille de 18 ans à peine sortie de l’internat. Mais la rupture est-elle aussi simple qu’ils ne le pensaient, chacun étant à la croisée de leur vie, elle, vieillissante qui voit sa vie de courtisane se terminer dans cette dernière relation et lui, désormais marié, à la fin d’une vie insouciante d’un rentier adulescent?

Le roman se construit en deux temps, avant et après le mariage, Léa s’enfuyant loin pour ne pas montrer son chagrin, faisant croire qu’elle a jeté son dévolu sur un autre jeune homme et Chéri, attendant désespérément, dans la débauche et en fuyant sa femme Edmée pour qui il ne ressent rien, le retour de son ancienne maîtresse.

Comme à ma première lecture, je n’ai pas eu beaucoup d’empathie pour ce couple dont je n’ai pas ressenti l’amour inconditionné et sensuel que semble vouloir pourtant mettre en scène Colette. Mais j’ai eu, une nouvelle fois, de la peine pour Edmée dont le mariage ne pouvait qu’être un échec.

J’ai trouvé, une nouvelle fois, leur personnalité bien creuse et superficielle et leur relation malaisante et dérangeante, encore plus 20 ans après, que ce soit l’attitude de Chéri, très puérile, qui se complaît dans une posture de petit enfant capricieux et dans ce qu’on pourrait nommer un Œdipe tardif (le lien maternel sa faisant plus auprès de Léa surnommée « Moumoune » que de sa propre mère) ou celle de Léa, très (trop) maternante bien qu’ayant avec lui des rapports sexuels et ne semblant voir dans son amant qu’un beau corps jeune alors que le sien s’est flétri.

D’ailleurs, pour cette lecture commune, j’ai acheté la dernière édition pour les nouveaux programmes scolaires contenant un dossier thématique sur « un amour transgressif », la thèse étant que la transgression de cet amour tient plus au fait que le couple Chéri/Léa avait de véritables sentiments amoureux qu’ils n’avaient pas su voir jusqu’à l’instant de rompre que leur très grande différence d’âge, bien acceptée dans les mœurs de l’époque dans le milieu semi-mondain.

Pour autant, à la fin de ma lecture, j’ai plus eu le sentiment d’une désillusion et d’un état dépressif de part et d’autre, que ce soit de Chéri qui reste figé dans le souvenir d’une Léa idéalisée et qui l’empêche de s’investir dans son mariage que de Léa qui a bien dû mal à se voir vieillir, et voyant la vieillesse comme un frein à tout amour possible.

A travers cette rupture amoureuse qui ne va finalement pas de soi, Colette dresse également un tableau du milieu semi-mondain, toute en apparences, frivolités et faussetés, à l’image de la relation « amicale » entre les trois semi-mondaines désormais âgées, Léa, Charlotte Ledoux, et la belle Marie-Laure, la mère d’Edmée. D’ailleurs, les chamailleries entre Léa et Charlotte, prenant à témoin Chéri, apportent une touche d’humour à ce récit que j’ai quand même trouvé bien terne et superficiel, sans doute à l’image de ce milieu semi-mondain oisif des années 1900/1910, chacun des personnages vivant de leurs rentes, l’argent ne faisant finalement pas le bonheur.

Il existe une suite à ce roman, La fin de Chéri paru pour la première fois en 1926 et qui se déroule quelques années après, dans les années 20, une fois la Première Guerre Mondiale terminée et je suis curieuse de savoir ce qu’il est advenu des personnages, si la désillusion et l’amertume seront toujours présentes. Je vais essayer de l’emprunter à la médiathèque même si cette nouvelle lecture de Chéri a été une nouvelle fois mitigée tout appréciant son aspect sociétal. Ce sera peut-être une nouvelle lecture commune avec Nathalie et Isabelle?

Pour d’autres avis sur ce roman: Nathalie (avec un avis très enthousiaste) et Isabelle (qui a été déçue de sa lecture).

Participation#3 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie #Classique français

Au fil des pages avec Malgré tout

J’avais lu, en mai 2022, Malgré tout de Jordi Lafebre (éd. Dargaud, septembre 2020, 152 pages), un roman graphique avec l’histoire d’un amour à rebours entre Ana et Zeno, l’auteur partant du chapitre 20 au chapitre 1. Désormais sexagénaires, ils arrivent à un nouveau tournant de leur vie. Mais que s’est-il passé depuis 37 ans dans leur vie pour en arriver là que maintenant? Nous remontons ainsi leur fil de leur histoire d’amour.

La structure narrative est, en effet, étonnante, sous forme de puzzle amoureux dans lequel chaque pièce du passé permet d’arriver au dénouement qui n’est pas une fin mais la concrétisation d’un amour. En remontant le cours de leur vie, on se demande ce qui a fait qu’aucun des deux n’a jamais jusque-là sauter le pas vers une relation de couple.

Leur histoire est belle, touchante et romantique même si elle a pris le temps d’une vie pour ce couple aux personnalités bien différentes, à l’instar de leur prénom, chacun à l’extrémité de l’alphabet (A et Z), d’oser afficher au grand jour leurs sentiments tus jusqu’alors, entre occasions manquées, doutes, aléas de la vie privée et professionnelle, non-dits ou peur de sauter le pas dans cet amour fou. Les deux ont une vie bien remplie: elle: mariée, mère et maire de sa ville, aux faux airs d’Audrey Hepburn et d’une autre héroïne de Jordi Lafebre tout aussi espiègle mais blonde, Eva Rojas dans Je suis leur silence et lui, ancien libraire qui a passé sa vie à écrire sa thèse, à voyager à travers le monde, à ne jamais s’engager sentimentalement et à l’esprit bohême.

J’ai aussi bien apprécié les illustrations colorées, expressives (notamment dans les échanges de regard), dynamiques, pleines de pep’s et qui nous entraînent dans le tourbillon des émotions du couple Ana/Zeno, me faisant penser à la chanson de Serge Rezvani, Le tourbillon de la vie chantée par Jeanne Moreau. Un très bon moment de lecture avec cette histoire pétillante et légère d’Ana et de Zeno mais bien plus amère pour Guiseppe, l’époux d’Ana et dont on peut la relire à l’envers, du chapitre 1 à 20!

Pour d’autres avis sur cette BD: Blandine et Eimelle.

Participation #3 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Espagne

Au fil des pages avec L’Amour est une haine comme les autres

Dans le cadre de l’AAHM Challenge 2024, j’ai lu L’Amour est une haine comme les autres de Stéphane Louis et Lionel Marty (éd. Bamboo, février 2017, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et se déroulant en Louisiane, de 1929 à 1963. Will et Abélard se sont connus enfants et, contre l’avis de tous et dans le plus grand secret, ont maintenu leur amitié une fois adultes. Riche héritier blanc, Will, tout en muscles et à l’intelligence limitée dont le père fait partie du Ku Klux Klan, a repris l’entreprise familiale tout en employant son ami Abélard, un Afro-américain bien plus intelligent que son ami et qui aurait été un élève brillant s’il avait pu faire des études et qui gère, en secret, l’entreprise. Cette amitié d’enfance pourra-t-elle continuer toute leur vie?

J’ai apprécié l’histoire de cette amitié interdite qui fait fit des préjugés et des risques encourus, toute en nuances dans son propos (la haine de l’autre venant tant d’un côté que de l’autre), qui commence en 1948 tout en faisant des bonds dans le passé, dans les étapes importantes de l’amitié entre Abélard et Will et qui finit sur une note positive avec le discours, en 1963, de Martin Luther King, la petite histoire s’intégrant à la grande Histoire. Will fait preuve d’une intelligence du cœur et d’un caractère bien moins benêt qu’il n’y paraît, leur amitié étant plus forte que tout, comme pour Abélard.

Mais je n’ai pas du tout adhéré au graphisme trop grossier et vulgaire à mon goût (les visages des personnages étant trop changeants d’une bulle à l’autre), malgré la jolie illustration de couverture et même si cela participe à la noirceur, la violence et la dureté de cette société raciste et ségrégationniste. Dès la première case, on est plongé dans cette violence gratuite à l’égard d’Abélard qui est frappé à mort, devant son ami Will qui reste immobile.

J’ai également eu du mal avec la représentation des femmes dans cette BD, que ce soit le couple lesbien avec des illustrations qui feront, sans doute, fantasmer l’adolescent prépubère à l’instar des deux héros, adolescents à l’époque de cette rencontre, les mères des deux amis (chacune maltraitante, celle de Will par de la violence physique, celle d’Abélard, psychologiquement) ou la future femme de Will, image idéalisée de la femme fatale, version brune de Jessica Rabbit, à la démarche très chaloupée. C’est d’ailleurs étonnant de constater ce décalage entre ces femmes stéréotypées et la manière nuancée de montrer la ségrégation, la mère d’Abélard étant tout aussi haineuse à l’égard des Blancs que les parents de Will à l’égard des Noirs.

Participation #1 AAHM Challenge d’Enna #BD

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Sentiments: « Haine »

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