En ce (presque) début de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures) et ma lecture en cours.

Nos lectures du  18 au 24 juillet 2022:

Des lectures jeunesse:

Encore beaucoup de relectures cette semaine car nous ne sommes pas allés à la médiathèque depuis la fin juin. Mais nous n’avons pas encore tout lu de nos derniers emprunts, notamment des histoires sur les insectes et en particulier les fourmis puisque nous attendions d’avoir chez nous une fourmilière pour mieux les observer (ce sont des messor barbarus).

  • (Album jeunesse) Suivons une fourmi de Tsutomu Kikuchi

Nous lisons et relisons Suivons une fourmi de Tsutomu Kikuchi (éd. L’école des loisirs, 1993), un album jeunesse à partir de 2/3 ans aux magnifiques illustrations de fourmis très réalistes. L’histoire est simple: comme le titre l’indique, nous suivons une fourmi qui s’empare d’un petit bout de biscuit pour le ramener jusqu’à son nid. Un très bon moment de lecture!

  • (Documentaire jeunesse) Les fourmis de Stéphanie Ledu et Anne Rouquette

Puis nous lisons et relisons Les fourmis de Stéphanie Ledu et Anne Rouquette (éd. Milan Jeunesse, coll. Mes p’tits docs, 2018), un documentaire jeunesse pour les 3/6 ans. Nous en apprenons un peu plus sur les fourmis rousses des bois: leur mode de vie dans la fourmilière, l’organisation dans leur nid, leur mode d’alimentation, les dangers qui les guettent, etc. Il y a également quelques pages sur d’autres espèces de fourmis. Un chouette documentaire accessible aux plus jeunes et qui peut donner le goût à la myrmécologie!

  • (Album jeunesse) Les idées sont de drôles de bestioles d’Isabelle Simler

Nous lisons Les idées sont de drôles de bestioles d’Isabelle Simler (éd. Éditions courtes et longues, 2021), un album jeunesse à partir de 6 ans et à la couverture intrigante puisque ne présentant aucune information (ni titre/nom de l’auteur ni résumé de quatrième de couverture…). Dans cet album jeunesse surprenant, Isabelle Simler explique ce qu’est une idée. Pour y répondre, elle crée des analogies entre nos pensées et des animaux familiers qui se dessinent et disparaissent aussi vite qu’une idée. Un bon moment de lecture originale, abstraite, poétique et philosophique avec un graphisme si reconnaissable!

  • (Roman jeunesse) Moi, Charybde, piégée avec Scylla de Sylvie Baussier et Tristan Gian (T6)

J’ai lu Moi, Charybde, piégée avec Scylla de Sylvie Baussier (éd. Scrineo, coll. Mythologie, 2022, 111 pages), un court roman jeunesse à partir de 10 ans avec dans les premières pages de jolies illustrations en noir et blanc de Tristan Gian et qui se place du point de vue des monstres de la mythologie grecque et non des héros. Après avoir assouvi sa faim en mangeant un bœuf volé à Héraclès, Charybde, la fille de Gaïa et de Poséidon, a été lourdement punie par Zeus qui l’a transformée pour l’éternité en tourbillon en pleine mer, la condamnant à avaler pour l’éternité, trois fois par jour, tout ce qui passe à sa portée. Le temps qui passe devient pesant pour elle, se remémorant sans cesse l’acte l’ayant conduit à cet état, la rendant triste et dépressive, malgré la présence de Scylla, une nymphe dont le bas du corps a été transformée en 6 chiens attachés à sa taille par la magicienne Circé, jalouse d’elle ou plus précisément de l’amour non réciproque que lui porte le dieu marin Glaucos.

Cette punition était-elle vraiment légitime et n’était pas cruelle pour mettre fin à la trop grande gourmandise de Charybde? Tout comme pour Scylla, victime de la jalousie de Circé, il y est question de justice/injustice, de destinée sous le jonc des dieux et des déesses. Leur destin est mis en opposition avec celui plus favorable réservé à Ulysse, Jason ou Énée qui n’apparaissent dans ce récit que comme personnages secondaires… Il y a la fin un petit dossier documentaire sur le mythe de Charybde et Scylla ainsi qu’un cahier de jeux sur la compréhension de l’histoire. Un bon moment de lecture instructif, à la portée des jeunes lecteurs avec ce tome 6 que j’ai bien plus apprécié que la série de romans jeunesse L’enfance des Dieux.

Des lectures adulte:

Parmi les romans adultes que j’ai lus cette semaine, je ne parlerai dans ce billet que de certains.

  • (Roman fantasy historique) Une plume et des crocs, La nuit des loups de Delphine Montariol (T1)

J’ai lu, en e-book, le tome 1 de la trilogie Une plume et des crocs, La nuit des loups de Delphine Montariol (éd. Belle Époque, 2022, 349 pages), un roman de fantasy historique. A Paris, en mai 1889, Aurore Martin tente de devenir journaliste. A la recherche d’un fait-divers qui pourrait lui permettre de l’être, elle est amenée à enquêter sur une série de meurtres sanglants et fait la rencontre des membres de la brigade lupine, en particulier l’inspecteur principal Gabriel Lysenko. Dans un Paris de la Belle Époque, les goules menacent, osant même sortir le jour.L’autrice développe ainsi tout un univers fantastique rempli de nombreuses créatures surnaturelles avec magie blanche ou magie noire (loup-garou, élémentaire, sorcière, vampire, goule…). Une lecture agréable bien que prévisible et même si des facilités scénaristiques, la jeune femme en pleine quête initiatique faisant à chaque fois des rencontres opportunes à point nommé comme sa rencontre avec le vampire peintre et une romance convenue sorcière/loup-garou un peu trop vite concrétisée à mon goût alors qu’il y a encore deux tomes à paraître! 

  • (Romance historique) L’institutrice d’Emerson Pass de Tess Thompson (T1)

J’ai lu en e-book le tome 1 d’Emerson Pass, L’institutrice de Tess Thompson (éd. Autoédition, 2022, 372 pages), une romance historique se déroulant dans les montagnes du Colorado, aux États-Unis à l’automne 1910.  Quinn Cooper, une jeune femme pauvre âgée de 22 ans vivant avec sa mère et sa jeune sœur de 16 ans quitte seule Boston pour devenir institutrice de l’école qui vient d’ouvrir à Emerson Pass, une ancienne ville minière remise en état après un incendie par Lord Alexander Barnes, de 15 ans son aîné, riche veuf généreux et tolérant venu d’Angleterre et père de 5 enfants. Et si la jeune femme devenait plus qu’une gouvernante mais une épouse et une mère malgré les différences sociales et d’âge? Il y est question de seconde chance, de tolérance, de droit à l’éducation pour tous (enfants et adultes), quelle que soit son origine sociale et ethnique, de résilience pour la famille Barnes marquée par le décès survenu 3 ans auparavant de l’épouse d’Alexander qui souffrait d’une maladie mentale… Une lecture douce, fleur bleue et prévisible avec beaucoup de bons sentiments et où tout finit bien dans cette petite communauté multiculturelle et soudée! Il existe 4 autres tomes sur les enfants Barnes que je vais lire dans les jours à venir.

  • (Roman policier) Les enfants sont rois de Delphine de Vigan

Ce week-end, j’ai lu Les enfants sont roi de Delphine de Vigan (éd. Gallimard, 2021, 348 pages), un roman policier se déroulant dans l’univers des réseaux sociaux et en particulier des très jeunes enfants influenceurs. Le 10 novembre 2019, Kimmy Diore, âgée de 6 ans, a disparu alors qu’elle jouait avec son frère aîné, Sammy, âgé de 8 ans et d’autres enfants de la résidence. Très vite, les enquêteurs en charge de l’enlèvement comme Clara Roussel, une « procédurière », s’intéresse aux activités de la famille, la mère des deux enfants, Mélanie Claux mettant en scène les deux jeunes enfants sur une chaîne YouTube et son compte Instagram. L’enlèvement est-il en lien avec cette surmédiatisation de leur vie privée? Kimmy était-elle si heureuse, comme le soutient la mère, d’être ainsi mise à nu sur les réseaux sociaux? 

J’avais vu passé de nombreux avis très élogieux de ce roman et pourtant, je l’ai trouvé sans plus, malgré le propos que je peux partager (la nécessité de la protection de la vie privée des enfants, les dérives de la surmédiatisation de leur vie, le problème de consentement, de choix, de libre-arbitre et de soumission au diktat de leurs parents qui à travers eux peuvent combler un vide affectif, un besoin de reconnaissance et d’être aimé, de droit à l’oubli ou bien encore la question d’une vie avec ou sans réseaux sociaux…). Cela rappelle déjà les critiques à l’égard des enfants comédiens, musiciens ou mannequins (les concours de Mini Miss, les castings…) avec le destin parfois tragiques des anciens enfants stars et leur mal-être affectif/social (troubles psychologiques, dépendance affective, à l’alcool, aux drogues ou bien encore inadaptation sociale…).

Le style d’écriture de Delphine de Vigan est très plat, sans envolée romanesque et bien trop sommaire et descriptif, plus proche de l’article de presse ou d’un mémoire de sociologie d’un étudiant en licence… Les personnages sont sans réelle nuance et peu approfondis, même lorsque le roman se projette dans le futur, dans les années 2030 lorsque Sammy et Kimmy sont devenus adultes et doivent vivre avec leur célébrité et les choix parentaux, en particulier de leur mère. Je ressors de ma lecture très mitigée, l’autrice n’ayant pas réussi, à mon sens, à choisir entre l’essai et la fiction.

Ma lecture en cours:

(Cosy Mystery) Cadavres à l’écossaise de Marilou Rouge

Dimanche soir, j’ai commencé à lire jusqu’au chapitre 14 un cosy mystery se déroulant dans la campagne écossaise, Cadavres à l’écossaise de Marilou Rouge (éd. City Éditions, 2022, 303 pages). Desdemona « Mona » Morgan, designer d’intérieur londonienne âgée de 26 ans obtient grâce à sa meilleure amie, Lady Liv un travail pour rénover un vieux château du domaine de Belfort appartenant depuis un an à Lord Iago Saint-Clair, un passionné de vieilles motos de collection et qui va avoir 30 ans. Mais au cours des travaux de rénovation, Mona découvre le cadavre d’une femme qui remonterait à environ 30 ans et est bien décidée à découvrir le coupable, des mystères et secrets de famille entourant le passé de ce château (que ce soit du côté des anciens propriétaires ou des domestiques actuels…).

L’histoire est pour le moment plaisante et se lit très rapidement même si les personnages sont assez caricaturaux et auraient très bien pu se fondre dans un décor historique comme celui par exemple de Son espionne royale (l’humour reposant sur leur antagonisme) avec Mona la blonde, une citadine pauvre marmonnant tout le temps et n’appréciant guère la campagne, Liv la brune, sa meilleure amie oisive et bavarde, Iago, beau brun ténébreux qui donne une seconde chance à ceux qu’il emploie… ou même un peu trop invraisemblables comme les parents de Mona qui dirigent une compagnie itinérante de théâtre tout en étant des voleurs.