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Point lecture hebdomadaire 2024 #12

En ce début de semaine, voici mon point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures (mais pas nos relectures) de la semaine dernière qui s’est terminée sur un week-end de lectures.

Nos lectures du 18 au 24 mars 2024:

Des lectures jeunesse/ados:

Il n’y a aucune nouveauté lue cette semaine avec mon mini lutin qui a surtout relu des Mortelle Adèle et Hulotte et Léon de Juliette Lagrange. De mon côté, j’ai lu dimanche des BD/manga pendant le week-end à mille pages.

  • (BD jeunesse) Yin et le dragon de Richard Marazano et Xu Yao (T1 à T3)

Dimanche après-midi, j’ai la trilogie Yin et le dragon de Richard Marazano et Xu Yao, une BD jeunesse à partir de 10/12 ans et que j’avais emprunté à l’occasion du Nouvel An Chinois mais que je n’avais pas eu le temps de lire depuis: le tome 1, Créatures célestes (éd. Rue de Sèvres, janvier 2016, 64 pages), le tome 2, Les écailles d’or (éd. avril 2017, rééd. mai 2019, 64 pages) et le tome 3, Nos dragons éphémères (éd. février 2019, 64 pages).

Lors de l’invasion japonaise d’un quartier de pêcheurs de Shanghai en 1937, Yin, une jeune fille d’une dizaine d’années espiègle, têtue et courageuse réussit à convaincre son grand-père de soigner un dragon d’or blessé qu’il a pris dans ses filets. Est-il une menace pour Yin au même titre que les gamins des rues lui volant les poissons qu’elle vend et que les soldats japonais, comme le capitaine Utamaro à l’étrange comportement idéaliste?

J’ai bien apprécié les illustrations et le mélange de folklore chinois et de petite histoire dans l’Histoire, même si l’horreur de celle-ci a été atténuée pour un lectorat jeunesse. Cette fiction historique avec une touche fantastique est pleine de bons sentiments et d’espoir en l’Humanité face au grand dragon noir de la fin des temps.

  • (Manga Seinen ado) Les Carnets de l’Apothicaire de Natsu Hyuuga et Itsuki Nanao (T2)

J’ai pioché dans ma PAL du mois prochain pour Un Mois au Japon 2024 en lisant le tome 2 des Carnets de l’Apothicaire de Natsu Hyuuga et Itsuki Nanao (éd. Ki-oon, mars 2021, 159 pages), un manga Seinen à partir de 15 ans, me laissant en plein suspense, la nouvelle tentative d’empoisonnement n’étant pas résolue et n’ayant pas pu emprunter le tome 3, peut-être la semaine prochaine et me donnant une idée sur la véritable identité de Jinshi. Dans ce deuxième tome, on en apprend un peu plus sur Mao Mao, désormais dame de compagnie et goûteuse de Gyokuyo qui, à la demande de l’Empereur, vient à soigner l’une de ses autres concubines, Lifa puis qui, 2 mois plus tard, participe au grand banquet du Printemps en l’honneur des 4 premières concubines. L’adolescente de 17 ans s’affirme de plus en plus et est toujours aussi perspicace pour soigner et reconnaître les poisons. Encore un bon moment de lecture même si j’aurai apprécié, au vu des thèmes abordés, que l’histoire soit plus approfondie et plus mature (certains propos étant, si je puis dire, autocensurés au vu de lectorat ado)!

Des lectures adulte:

Parmi les romans adultes que j’ai lus cette semaine, je ne parlerai dans ce billet que de certains.

  • (Romance d’urban fantasy) Les Ailes de cendres, La dernière élite de Galli May (T2)

J’ai lu, en e-book, le tome 2 qui vient de paraître des Ailes de cendres, La dernière élite de Galli May (éd. Autoédition, mars 2024, 755 pages), une romance d’urban fantasy/paranormale se déroulant à New York, où cohabitent les créatures surnaturelles, que ce soient les « démons » et les « anges » ou bien encore les vampires, les métamorphes et les magikas. J’ai pris plaisir à replonger dans les aventures de Lyrine et Azariel. Les pages s’enchaînent entre rebondissements, solidarité entre Nettoyeurs, complots politiques et trahisons. Lyrine parviendra-t-elle à se protéger et à s’affirmer face aux menaces qui l’assaillent de toutes parts? A qui pourra-t-elle faire confiance? Un très bon moment de lecture, la romance et la part d’action étant bien dosée! J’ai hâte de découvrir la suite mais il faudra attendre, le tome 3 ne paraîtra qu’en novembre prochain.

  • (BD adulte) Le dernier quai de Nicolas Delestret

J’ai ensuite lu Le dernier quai de Nicolas Delestret (éd. Bambou coll. Grand Angle, avril 2023, 160 pages),  une BD fantastique que j’avais depuis un moment en version consultable en ligne sur Izneo mais que j’ai récemment pu aussi emprunter en version papier à ma médiathèque. A l’hôtel du dernier quai, Émile accueille, en hôte bienveillant et dans une routine bien établie, les clients qui viennent de mourir. Mais un matin, tout se dérègle, semant le trouble dans l’esprit d’Émile, lors de l’arrivée de 3 nouveaux clients qui ne se souviennent pas de leur passé. Comment pourra-t-il les aider? L’histoire m’a fait penser à celle de 669 Peony Street de Mélanie Launay (éd. Michel Lafon, janvier 2022, 238 pages), un roman fantastique se déroulant en Angleterre, à l’époque victorienne. Il y est ainsi question de mort, de résilience et de pardon.

  • (BD adulte) Radium girls de Cy

J’ai lu Radium girls de Cy (éd. Glénat, coll. Karma, août 2020, 136 pages), une BD adulte à la couverture phosphorescente et que j’avais repérée depuis très longtemps mais que je n’avais pas pu encore emprunter à la médiathèque, trouvant très intéressant le sujet abordé mais pas le graphisme. Ma lecture a confirmé ma première impression. En 1918, New Jersey, des femmes travaillent comme ouvrières à l’United State Radium Corporation, une usine fabriquant des montres à cadran en utilisant de la peinture au radium. Insouciantes et non averties du danger mortel du radium, elles travaillent sans protection et s’amusent de son effet phosphorescent, surnommées alors les « Ghost Girls ». Mais bientôt la réalité les rattrape, lorsque certaines d’entre elles tombent malades et décèdent. Le radium était-il si inoffensif pour leur santé? J’ai apprécié l’histoire tirée de faits réels, moins les illustrations aux crayons de couleur, qui m’a fait penser plus récemment au scandale de l’amiante.

Ma lecture en cours:

(Roman policier contemporain) La jurée de Claire Jéhanno

J’ai commencé à lire, en e-book, jusqu’au chapitre 24, La jurée de Claire Jéhanno (éd. HarperCollins, avril 2023, 291 pages), un roman contemporain aux chapitres courts et dans lequel on suit Anna Zeller, jurée le temps d’un procès d’assises d’un couple accusé d’empoisonnement et de meurtre et qui la renvoie à son propre passé, vingt ans auparavant lorsqu’elle était encore Anna Boulanger.

Au fil des pages avec Hiver à l’Opéra

Le mois dernier, j’ai lu Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en février 1897, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur désormais révoqué de la police. Mais l’est-il réellement? Présent lors d’une représentation de la Damnation de Faust à l’Opéra Garnier, il assiste au crime du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du président Faure et se lance à la poursuite de la coupable.  L’inspecteur a-t-il vraiment sombré dans le désespoir et la vengeance depuis le meurtre de sa fille Florine en se rapprochant de groupuscules nationalistes?

Ce nouveau tome mêle enquête policière, complots politiques au cœur de la IIIe République avec une immersion dans les milieux populistes et d’extrême-droite mais aussi spiritisme et hypnose, tout en se réappropriant Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux (1910) – petit clin d’œil au Challenge 2024 sera classique aussi de Nathalie. D’ailleurs, à la place des extraits de Nelly Roussel du premier tome, on trouve cette fois un extrait de Gaston Leroux puis de Victor Hugo, adepte du spiritisme et qui a participé à des tables parlantes afin de rentrer en contact avec l’esprit de sa fille Léopoldine, ne s’étant pas remis de son décès, à l’instar de l’inspecteur qui tente d’oublier dans l’opium. Il y est ainsi aussi question de deuil et de folie.

Un bon moment de lecture avec ce tome 2 même si j’ai préféré le tome précédent qui m’avait bien plu surprise pour son ambiance noire et un brin immorale! Nous retrouvons cette ambiance ici, l’inspecteur étant toujours aussi sombre, mais cette fois dans un décor hivernal et un brin fantomatique et paranormal, la folie n’étant jamais loin. Cela ressort de la mise en page dynamique et parfois en abîme des planches de dessin d’Alexis Chabert. Je me  suis même habituée aux traits un peu grossier des personnages tout en appréciant les décors parisien de la Belle-Époque et l’influence d’Alfons Mucha et d’Edgar Degas. Si un tome 3 venait à paraître (sur le printemps?), je n’hésiterai pas à le lire.

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Lieu: « Opéra »

Participation#5 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie

Au fil des pages avec Malgré tout

J’avais lu, en mai 2022, Malgré tout de Jordi Lafebre (éd. Dargaud, septembre 2020, 152 pages), un roman graphique avec l’histoire d’un amour à rebours entre Ana et Zeno, l’auteur partant du chapitre 20 au chapitre 1. Désormais sexagénaires, ils arrivent à un nouveau tournant de leur vie. Mais que s’est-il passé depuis 37 ans dans leur vie pour en arriver là que maintenant? Nous remontons ainsi leur fil de leur histoire d’amour.

La structure narrative est, en effet, étonnante, sous forme de puzzle amoureux dans lequel chaque pièce du passé permet d’arriver au dénouement qui n’est pas une fin mais la concrétisation d’un amour. En remontant le cours de leur vie, on se demande ce qui a fait qu’aucun des deux n’a jamais jusque-là sauter le pas vers une relation de couple.

Leur histoire est belle, touchante et romantique même si elle a pris le temps d’une vie pour ce couple aux personnalités bien différentes, à l’instar de leur prénom, chacun à l’extrémité de l’alphabet (A et Z), d’oser afficher au grand jour leurs sentiments tus jusqu’alors, entre occasions manquées, doutes, aléas de la vie privée et professionnelle, non-dits ou peur de sauter le pas dans cet amour fou. Les deux ont une vie bien remplie: elle: mariée, mère et maire de sa ville, aux faux airs d’Audrey Hepburn et d’une autre héroïne de Jordi Lafebre tout aussi espiègle mais blonde, Eva Rojas dans Je suis leur silence et lui, ancien libraire qui a passé sa vie à écrire sa thèse, à voyager à travers le monde, à ne jamais s’engager sentimentalement et à l’esprit bohême.

J’ai aussi bien apprécié les illustrations colorées, expressives (notamment dans les échanges de regard), dynamiques, pleines de pep’s et qui nous entraînent dans le tourbillon des émotions du couple Ana/Zeno, me faisant penser à la chanson de Serge Rezvani, Le tourbillon de la vie chantée par Jeanne Moreau. Un très bon moment de lecture avec cette histoire pétillante et légère d’Ana et de Zeno mais bien plus amère pour Guiseppe, l’époux d’Ana et dont on peut la relire à l’envers, du chapitre 1 à 20!

Pour d’autres avis sur cette BD: Blandine et Eimelle.

Participation #3 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Espagne

Point lecture hebdomadaire 2024 #6

En ce début de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures).

Nos lectures du 5 au 11 février 2024:

Des lectures jeunesse:

  • (Album jeunesse) Le secret du Capitaine de Jean Leroy et de Stéphane Poulin

Nous avons lu Le secret du Capitaine de Jean Leroy et de Stéphane Poulin (éd. L’école des loisirs, coll. Kilimax, 2022, rééd. février 2024), un album jeunesse à partir de 5/6 ans que j’avais failli acheter à sa parution, attirée par l’illustration de couverture que mon mini lutin, appréciant toujours les histoires de pirates, a reçu dans le cadre de l’abonnement Kilimax. Valia est une jeune fille orpheline qui est mousse à bord de l’Intrépide dont le capitaine est le corsaire Basile le Brave et qu’elle considère comme son père.  Un soir, un incendie se déclare à bord du navire, le capitaine s’assurant que tout son équipage a pu s’enfuir avant de retourner dans le brasier. Qu’est-il donc allé récupérer? Malgré le danger, Valia le suit. Il y est ainsi question de solidarité, d’aventures, d’enfance, de secrets et même de doudou! Un bon moment de lecture joliment illustrée à la peinture à l’huile par Stéphane Poulin.

  • (Album jeunesse) Billy à l’envers de Catharina Valckx

Nous avons lu Billy à l’envers de Catharina Valckx (éd. L’école des loisirs, coll. Kilimax, septembre 2022, rééd. janvier 2024), un album jeunesse à partir de 5 ans. Le père de Billy, le hamster cowboy, vient de lire dans le journal que l’Affreux Jojo, un dangereux voleur de nourriture est dans la région. Billy et son meilleur ami, Jean-Claude le ver de terre partent avertir Mamie Hyda mais à la place font la connaissance de sa petite fille, Suzie la fouine. Le trio parviendra-t-il à faire fuir l’Affreux Jojo? Il y est ainsi question de solidarité, de courage et d’ingéniosité face au danger que représente ce voleur. Un moment de lecture rigolo et gourmand (avec les pots de confiture de fraise et les noisettes dont raffole Jean-Claude) même si ce n’est pas notre préféré de cette série!

  • (Documentaire jeunesse) Freedom! L’incroyable histoire de l’Underground Railroad de Jennifer Dalrymphe et Justine Brax

J’ai lu, dimanche après-midi, Freedom! L’incroyable histoire de l’Underground Railroad de Jennifer Dalrymphe et Justine Brax (éd. Albin Michel Jeunesse, septembre 2021, 91 pages), un documentaire jeunesse à partir de 8 ans et qui retrace l’histoire de l’Underground Railroad avec notamment comme fil conducteur celle d’une de ses grandes figurines historiques de ce mouvement abolitionniste, Harriet Tubman, esclave née en 1820 ou 1822 qui a réussi à s’enfuir, qui a aidé comme « conductrice » de nombreux esclaves et en étant espionne et infirmière pendant la Guerre de Sécession. Blandine a également prévu de le lire ce mois-ci, dans le cadre de l’AAHM Challenge 2024. J’en reparle très vite.

Des lectures adulte:

Parmi les romans adultes que j’ai lus cette semaine, je ne parlerai dans ce billet que de certains.

  • (Romance historique médiévale) La passion du lys de Milena Ribault 

Dans le cadre d’une lecture commune facultative pour le challenge Romance historique 2024, j’ai lu, en e-book, La passion du lys de Milena Ribault (éd. Autoédition, septembre 2023, 387 pages), une romance historique médiévale se déroulant en 1307, sous le règne de Philippe Le Bel. L’autrice a ainsi imaginé une romance entre deux personnages fictifs, Isabeau de Briault, filleule du couple royal qui l’ont recueillie au décès de ses parents, avec des dons de guérisseuse et Enguerrand de Rumercourt, turcopolier au sein de l’Ordre des Templiers qu’a pris sous son aile Jacques de Molay, chef des Templiers et qui se fond dans la Grande Histoire, cristallisant les différends religieux et complots politiques entre le Roi de France et l’Ordre des Templiers qui ne peut guère compter sur le soutien du nouveau pape élu, Clément V. Un bon moment de lecture surtout à partir du chapitre 7, lorsque le mariage arrangé a lieu et que toute la partie introductive se termine! J’ai trouvé que la romance était plus un coup de foudre qu’un « enemies to lovers », les  deux époux tentant d’étouffer leurs sentiments et leur désir au nom de leur loyauté et du devoir vis-à-vis du Roi pour l’une, de sa famille et de papauté pour l’autre.

  • (BD adulte) Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (T2)

J’ai lu Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en décembre 1896, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur révoqué de la police. Un bon moment de lecture mêlant enquête policière, milieux populistes et d’extrême-droite et spiritisme tout en se réappropriant Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux (1910)!

  • (Cosy mystery) Son espionne royale et les conspirations du palais de Rhys Bowen (T9)

J’ai lu le tome 9 de Son espionne royale et les conspirations du palais de Rhys Bowen (éd. Robert Laffont, avril 2022, 378 pages), un cosy mystery qui reprend quelques semaines après le retour de Lady Georgiana des États-Unis, la jeune étant toujours sans le sou et sans toit fixe tandis que sa mère, fraîchement divorcé de son époux américain est repartie en Allemagne et que Belinda est restée à Hollywood tenter sa chance de percer en tant que couturière. La jeune femme se voit confier une nouvelle mission par la Reine, prendre en charge la princesse Marina de Grèce, la fiancée du prince George, duc de Kent.

Mais à peine a-t-elle commencé sa mission informelle qu’elle découvre le corps sans vie de Coco Barrington, l’une des anciennes maîtresses du prince George dans la cour de Kensington Palace. Parviendra-t-elle à sauver le mariage princier sans que la princesse n’apprenne le passé dissolu du prince George? Un moment de lecture plaisant, bien mieux que le tome précédent même si de tome en tome, je trouve que l’autrice ne se renouvelle guère, que ce soit la relation Georgiana/Darcy qui en devient presque ennuyeuse, les arrivées inopinées de son entourage ou l’attitude de sa femme de chambre! Pour autant, je vais continuer cette série livresque, appréciant les talents de plus en plus aboutis de détective amatrice de la jeune femme et le fait de mélanger la petite histoire fictive avec la grande Histoire de la famille royale britannique.

  • (BD adulte/Roman graphique) Rivages lointains d’Anaïs Flogny

J’ai lu Rivages lointains d’Anaïs Flogny (éd. Dargaud, coll. Combo, janvier 2024, 240 pages) un roman graphique consultable en ligne grâce à ma médiathèque. Nous suivons l’ascension au sein de la mafia de Chicago de Jules, un jeune immigré italien, de 1938 jusqu’aux années 60, auprès d’un des chefs d’origine polonaise et de plus de 10 ans son aîné, Adam Czar puis plus tard, à New York et à Marseille. Il y est ainsi question de quête identitaire, d’homosexualité, de l’histoire de la mafia (des vestiges de la Prohibition des années au « nouveau » marché de la drogue, de guerres entre gangs rivaux et de la lutte anti-mafias des Fédéraux tout comme la French Connection, avec comme ville centrale du réseau criminel Marseille).  Un bon moment de lecture qui finit dans un épilogue doux-amer, tout en solitude pour Jules qui a appris à ses dépens aux côtés de son amant, Adam et de son ami new-yorkais Eufrasio!

  • (Roman noir et d’anticipation) Obsolète de Sophie Loubière

J’ai lu Obsolète de Sophie Loubière (éd. Belfond, février 2024, 528 pages), un roman noir d’anticipation dystopique qui se déroule en 2224, les êtres humains essayant de survivre dans différents villages sous la tutelle de la Gouvernance territoriale tout en faisant face aux pénuries de ressources et à l’infertilité. Désormais âgée de 50 ans comme ses amies Odette et Hasna, Rachel est sur le point d’être une retirée tandis que son époux Keen est amenée à enquêter sur le triple meurtre de fillettes qui a été étouffée par les autorités.

J’ai apprécié l’univers dystopique dépeint dans ce roman, avec l’idée que la femme est un produit sans grand avenir, à obsolescence programmée à 50 ans même si j’ai trouvé que l’autrice aurait pu plus approfondir la nature humaine et la psyché humaine, ce qu’elle fait en toute fin à travers la résolution du triple meurtre des fillettes. J’ai eu, en effet, du mal à croire que dans un monde dans lequel les émotions sont contrôlées au point de faire disparaître la criminalité, le racisme, l’homophobie par exemple, il puisse quand même perdurer la jalousie, l’adultère et surtout le sexisme et l’âgisme sélectif, seules les femmes âgées de plus de 50 ans faisant l’objet du Grand Recyclage. Un bon moment de lecture, me demandant s’il fallait craindre le pire pour ces femmes retirées (est-ce un nouveau génocide tel que celui de la Seconde Guerre Mondiale ou un nouveau Soleil Vert?) et qui fait malheureusement écho au discours d’Emmanuel Macron du 16 janvier 2024 défendant un « réarmement démographique » face à la baisse de natalité constatée en 2023 et en proposant un plan de lutte contre l’infertilité!

Ma lecture en cours:

(Roman historique) Underground Railroad de Colson Whitehead

J’ai lu plus de la moitié (p.240) d’Underground Railroad de Colson Whitehead (éd. Albin Michel, août 2017, 416 pages), un roman historique se déroulant dans les années 1850 et qui relate la fuite de Cora, une esclave de 16 ans dans une plantation de coton en Géorgie, abandonnée quelques années auparavant par sa mère qui s’est enfuie sans elle et de Caesar, un esclave plus âgé et récemment arrivé de Virginie. J’ai été surprise par le parti pris de l’auteur de décrire un véritable réseau ferroviaire souterrain (Cora et Caesar montant à bord d’un vieux train dans une voie ferrée creusée sous terre pour fuir la Géorgie vers la Caroline du Sud, pour le moment) alors que dans les faits, l’Underground Railroad était une métaphore d’un chemin emprunté par de nombreux esclaves pour gagner les États du Nord voire même le Canada.

Au fil des pages avec L’Amour est une haine comme les autres

Dans le cadre de l’AAHM Challenge 2024, j’ai lu L’Amour est une haine comme les autres de Stéphane Louis et Lionel Marty (éd. Bamboo, février 2017, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et se déroulant en Louisiane, de 1929 à 1963. Will et Abélard se sont connus enfants et, contre l’avis de tous et dans le plus grand secret, ont maintenu leur amitié une fois adultes. Riche héritier blanc, Will, tout en muscles et à l’intelligence limitée dont le père fait partie du Ku Klux Klan, a repris l’entreprise familiale tout en employant son ami Abélard, un Afro-américain bien plus intelligent que son ami et qui aurait été un élève brillant s’il avait pu faire des études et qui gère, en secret, l’entreprise. Cette amitié d’enfance pourra-t-elle continuer toute leur vie?

J’ai apprécié l’histoire de cette amitié interdite qui fait fit des préjugés et des risques encourus, toute en nuances dans son propos (la haine de l’autre venant tant d’un côté que de l’autre), qui commence en 1948 tout en faisant des bonds dans le passé, dans les étapes importantes de l’amitié entre Abélard et Will et qui finit sur une note positive avec le discours, en 1963, de Martin Luther King, la petite histoire s’intégrant à la grande Histoire. Will fait preuve d’une intelligence du cœur et d’un caractère bien moins benêt qu’il n’y paraît, leur amitié étant plus forte que tout, comme pour Abélard.

Mais je n’ai pas du tout adhéré au graphisme trop grossier et vulgaire à mon goût (les visages des personnages étant trop changeants d’une bulle à l’autre), malgré la jolie illustration de couverture et même si cela participe à la noirceur, la violence et la dureté de cette société raciste et ségrégationniste. Dès la première case, on est plongé dans cette violence gratuite à l’égard d’Abélard qui est frappé à mort, devant son ami Will qui reste immobile.

J’ai également eu du mal avec la représentation des femmes dans cette BD, que ce soit le couple lesbien avec des illustrations qui feront, sans doute, fantasmer l’adolescent prépubère à l’instar des deux héros, adolescents à l’époque de cette rencontre, les mères des deux amis (chacune maltraitante, celle de Will par de la violence physique, celle d’Abélard, psychologiquement) ou la future femme de Will, image idéalisée de la femme fatale, version brune de Jessica Rabbit, à la démarche très chaloupée. C’est d’ailleurs étonnant de constater ce décalage entre ces femmes stéréotypées et la manière nuancée de montrer la ségrégation, la mère d’Abélard étant tout aussi haineuse à l’égard des Blancs que les parents de Will à l’égard des Noirs.

Participation #1 AAHM Challenge d’Enna #BD

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Sentiments: « Haine »

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