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Au fil des pages avec Le Bureau de mariage de M. Ali

En lecture commune avec Nathalie, j’ai lu Le Bureau de mariage de M. Ali de Farahad Zama (éd. JC Lattès, février 2010, 366 pages), un roman se déroulant, à Vizag, dans le Sud de l’Inde, à la fin des années 2000. Monsieur Ali, un fonctionnaire musulman à la retraite, décide d’ouvrir une agence matrimoniale chez lui, sa femme n’étant jamais très loin pour l’épauler dans ses nouvelles tâches bien prenantes. Très vite et face au succès grandissant de son agence, Monsieur Ali se retrouve débordé. Grace à sa femme, il engage une assistante: Aruna, une jeune femme d’une vingtaine d’années, discrète et efficace. Les journées s’enchaînent à traiter les demandes des clients, recevoir les courriers de réponse et faire le bon choix pour chacun d’entre eux, compte-tenu des us et coutumes du mariage, quelle que soit leur religion (musulman, hindou ou chrétien) ou leur statut (célibataire, divorcé ou veuf). Si prompt à conseiller ses clients, Monsieur Ali ne devrait-il pas les suivre pour lui-même, vis-à-vis de son fils unique, Rehman qui a pris part à des manifestations pour protéger les droits de paysans expropriés? 

La quatrième de couverture annonçait le roman comme « une version à l’orientale d’Orgueil et Préjugés », ce qui n’est pas vraiment le cas même s’il y a beaucoup d’orgueil et de préjugés de la part des clients et de leurs familles faisant appel à M. Ali et à son assistante, Aruna, cette dernière n’étant pas insensible aux charmes de l’un d’entre eux. On en apprend beaucoup sur le mariage en Inde, chacun ayant ses propres exigences et idéaux sur la future belle-fille ou le futur gendre, les critères de sélection étant très souvent plein d’orgueil, de préjugés et de discriminations, quant à la caste, la couleur de peau, le niveau d’éducation, de richesses (la question de la dot) et même la taille souhaitée! Les mariages arrangés par les parents des futurs époux apparaissent comme la norme et plus vertueux que les mariages d’amour. Mais n’y a-t-il pas la place pour les sentiments? Il y aurait finalement plus de Raison et sentiments dans le personnage d’Aruna, une jeune femme pauvre, encore meurtrie par un mariage avorté et qui ne sait si elle doit privilégier son devoir familial en tant que fille aînée ou se laisser guider par les élans de son cœur. 

Derrière un ton léger et un humour qui m’a bien plu, l’auteur dépeint un pays en pleine mutation sous le prisme du mariage, entre essor de la modernité et poids encore bien prégnant des traditions religieuses et familiales. Il y est question de la société multiculturelle indienne, de la condition de la femme, de corruption, d’inégalités sociales, d’émancipation, de « choc » générationnel avec une jeunesse qui aspire à plus d’émancipation dans le respect des aînés, de revendications sociales… Les personnages principaux sont attachants, que ce soit les époux Ali ou Aruna. J’ai également apprécié le personnage de leur fils, Rehman qui apportent une dimension politique et sociale au récit. Un bon voire très bon moment de lecture! Il existe une suite traduite en français, Les Mille et une conditions de l’amour (éd. JC Lattès, mai 2012, 350 pages), un roman que j’envisage de lire dans les mois à venir, voulant en savoir plus sur Rehman et qui, je l’espère n’aura pas de « coquilles » de traduction comme celles malheureusement relevées dans ma lecture (comme « pécunier » et « huit clos »). 

J’ai enfin relevé de nombreux passages gourmands comme les nombreux plats préparés par Madame Ali: des lentilles pour des idlis et des dosas (p.36), « du pesaratt – des crêpes de haricots mung épicées – pour le petit déjeuner » (p.91) ou ceux végétariens d’Aruna et de sa mère: des brinjals (aubergines) avec des oignons émincés et des épices: « des clous de girofle, de la cardamome et un bâton de cannelle » puis du chili (p.97), des pakuras, « des boorulu – des friandises rondes à base de lentilles avec un cœur en sucre de palme » (p.186), « du pulihora – du riz au tamarin, relevé de gingembre et de piments rouges » (p.212) pour le pique-nique ou bien encore le repas nuptial lors d’un mariage musulman: « un biryani de mouton, du brinjal et un plat d’accompagnement à base de courges en guise de sauce, outre une raïta d’oignons et de noix de coco » (p.253) ou pour accompagner un thé, « des idlis, des gâteaux au riz et aux lentilles cuits à la vapeur, sans sambhar, avec du chutney à la noix de coco en supplément » fort appréciés par l’oncle maternel d’Aruna, Shastry, le livre se terminant même sur la recette de l’halva (un plat à base de semoule sucrée). 

Pour d’autres avis sur ce roman: Nathalie, Hilde, Isabelle et Blandine.

Participation #10 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #LC

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Objet: « Bureau »

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Inde

Participation # Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Croyances, superstitions et cérémonies religieuses

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Au fil des pages avec Capitaine Rosalie

En cette semaine du 11 Novembre, j’ai proposé à mon mini sorcier de lire Capitaine Rosalie de Timothée de Fombelle et illustré par Isabelle Arsenault (éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Cadet, octobre 2018, rééd. août 2023, 72 pages), un roman jeunesse pour les 7/9 ans, lauréat du 32e Prix des Incorruptibles en 2021 dans la catégorie CE2/CM1 et qui est recommandé par l’Éducation Nationale en classe de CM1/CM2. Au cours de l’hiver 1917, tandis que son père est sur le front et que sa mère est à l’usine d’obus, Rosalie (la narratrice) peut aller à l’école élémentaire, avec les grands même si elle n’a que 5 ans et demi. Alors que tous pensent qu’elle ne fait que rêver et dessiner, la petite fille s’est confiée une mission comme capitaine: apprendre à lire. Parviendra-t-elle à exécuter son plan?

J’ai apprécié cette histoire et la belle relation qui se noue entre Rosalie et sa mère, cette dernière lui lisant, le soir venu, les lettres reçues du front, son père ayant de moins en moins de permissions. Rosalie est bien déterminée à découvrir l »origine du chagrin de sa mère, celle-ci faisant le choix de l’ignorance afin de protéger l’innocence de Rosalie de la guerre qui fait rage. Elles sont toutes les deux attachantes. Derrière la tristesse se mêle de l’espoir dans la quête de vérité de la petite fille séparée de son père par la guerre. Comment laisser loin du conflit les enfants et leur laisser vivre leur jeunesse, sans les voir grandir trop vite? Mais sont-ils si ignorants qu’on voudrait qu’ils le soient? Les illustrations apportent une touche de douceur derrière un texte tout en retenue et en fortes émotions afin d’aborder pudiquement la guerre aux plus jeunes et ses conséquences si bouleversantes. Il y est ainsi question de l’apprentissage de la lecture, de deuil, de relation mère/fille, d’enfance, de la vie à l’arrière pendant la Première Guerre Mondiale… Un très bon moment de lecture avec cette histoire émouvante!

Pour d’autres avis sur ce roman jeunesse: Blandine et Nathalie

Participation #2 Challenge Pages de la Grande Guerre de Nathalie #La vie civile à l’arrière pendant la Guerre

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Prénom: « Rosalie »

Participation # (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Canada/Québec (Illustratrice)

Participation #7 Challenge Littérature jeunesse 2025-2026 de Pativore #Roman jeunesse

Billet de suivi: Il était 13 fois Noël

Le mois de décembre approchant, c’est le retour de Il était 13 fois Noël, un challenge de Noël coorganisé par Chicky Poo et Samarian qui ouvrent les portes de leur Chalet du 15 novembre 2025 au 11 janvier 2026. Cette année, elles ont imaginé une nouvelle formule avec des cases à cocher à la manière d’un gigantesque bingo avec un système de points selon les pièces du Chalet. Pour plus d’infos, n’hésitez pas à aller sur leurs blogs et sur le forum du Chalet.

Ce billet sera actualisé au fil du challenge tout en faisant un billet séparé pour chaque participation.

Pour les autres participantes à cette édition 2025: Chicky Poo, Samarian, SorbetKiwi, Marinette, Isabelle, Hilde, Lou, L’Orouge, Nathalie, Audrey, Eimelle, So, Jelydragon, Méline (IG)…

Du 15 au 30 novembre 2025: Noëlloween, transition entre le challenge Halloween 2025 de Hilde et Lou (avec un RAT post-Halloween encore jusqu’au 16 novembre minuit) et l’ambiance de Noël. Rendez-vous est donc pris dans le grenier du Chalet, entre deux cartons de décorations de Noël et de toiles d’araignées.

Semaine 1 d’Il était 13 fois Noël

  • 29 novembre, rendez-vous au salon pour discuter de notre PAL de Noël
  • 30 novembre/nos calendriers de l’Avent et passage en cuisine pour présenter les plus gourmands
  • 1er décembre/billet photo (Froid polaire), un mur de cadre nous attendant comme chaque année dans le couloir

Semaine 2 d’Il était 13 fois Noël

  • 8 décembre/billet photo (Farce de lutin)
  • du 12 au 14 décembre/RAT dans le salon du Chalet avec au moins une lecture sur le thème de l’hiver et/ou de Noël dans une ambiance cocooning et festive: mon billet de suivi du marathon de lectures

Semaine 3 d’Il était 13 fois Noël

  • 15 décembre/billet photo (Mon sapin de Noël)
  • 19 décembre/ l’incontournable pull de Noël et l’élection prévue dans le couloir du chalet

Semaine 4 d’Il était 13 fois Noël

  • 22 décembre/billet photo (Magie de Noël)
  • 28 décembre/LC: Cosy Love & Christmas crime d’Anouk Filippini (éd. Auzou, septembre 2025, 388 pages), une romance de l’Avent en 24 chapitres 

Semaine 5 d’Il était 13 fois Noël

  • 29 décembre/billet photo (Cadeau(x))
  • 3 janvier/bilan, envies et objectifs pour la nouvelle année

Semaine 6 d’Il était 13 fois Noël

  • du 9 au 11 janvier/RAT au Chalet avec au moins une lecture sur le thème de l’hiver et/ou de Noël: mon billet de suivi du marathon de lectures pour clôturer le challenge

Il était 13 fois Noël de Chicky Poo et Samarian

Throwback Thursday Livresque: Couverture avec une horloge

TTL n°341 chez Carole #Couverture avec une horloge

Ce jeudi 13 novembre 2025, je participe au Throwback Thursday Livresque, un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Cette semaine, le thème est « Couverture avec une horloge ».

Pour illustrer ce thème, j’ai tout de suite pensé à un classique de la littérature jeunesse anglais et son adaptation en BD, l’horloge étant un élément central de l’intrigue:

  • Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce (éd. Gallimard, coll. Folio Junior, n°690, rééd. novembre 2009, 237 pages), un roman jeunesse fantastique à partir de 10 ans paru pour la première fois en 1958 au Royaume-Uni avec l’histoire de Tom Long, un jeune garçon qui est mécontent de devoir passer ses vacances chez son oncle et sa tante, loin de son frère qui a la rougeole et qui, une nuit, va découvrir un étrange jardin qui semble d’un autre temps et dans lequel il fait la rencontre d’une petite fille, Hatty Melbourne. 
  • Le jardin de minuit d’Edith, d’après Philippa Pearce (éd. Soleil, coll. Noctambule, avril 2015, 100 pages), une BD jeunesse

Et vous, quel livre auriez-vous choisi pour cette thématique? La semaine prochaine, le thème sera: « Trope: Colocation ».

Des bulles silencieuses avec Petit Poilu

Ce mercredi 12 novembre 2025 ce sont les bulles silencieuses qui sont mises à l’honneur pour la BD de la Semaine. En en cherchant une dans nos étagères, je me suis rendue compte que je n’avais pas chroniqué les nombreux tomes empruntés à la médiathèque que nous avons pourtant « lus » et appréciés quand mon mini était tout petit, en maternelle. Il s’agit de la série du Petit Poilu de Pierre Bailly et Céline Fraipont (éd. Dupuis), une BD jeunesse sans texte à partir de 3 ans. Petit Poilu est un petit bonhomme curieux et débrouillard, le jeune lecteur pouvant facilement s’identifier à lui. 

Automne et Halloween obligent, j’ai pensé à ces deux tomes:

  • le tome 4 de Mémé Bonbon de Pierre Bailly et Céline Fraipont (éd. Dupuis, 2008, 32 pages) où il est question de savoir comment réagir face à un adulte trop oppressant et comment accorder ou non sa confiance à un adulte que l’on ne connaît pas. Attiré par des bonbons, Petit Poilu est fait prisonnier par Mémé Bonbon qui le fait travailler dans sa fabrique de bonbons. Parviendra-t-il à se libérer?
  • le tome 8, La forêt des Ombres (éd. Dupuis, 2010, 32 pages) où il est question des préjugés et des dérives face à la peur de l’autre. Après avoir pénétré dans un champignon géant, Petit Poilu accède à une forêt aux teintes automnales. Mais alors que tout se passe bien, Petit Poilu a soudain peur d’une inquiétante ombre qui rappelle le loup. Soudain, la patrouille des glands surgit derrière lui et le recrute pour chasser le loup. Mais est-ce la bonne attitude?

Même sans texte, cette BD jeunesse est pleine d’émotions, très expressive et permet d’aborder de nombreux thèmes, pas forcément simples, à hauteur d’enfant. Chaque tome se termine sur un résumé de l’histoire et une piste de réflexion destinée plutôt à l’adulte pour accompagner cette lecture. Je suis allée à la médiathèque cet après-midi avec mon mini sorcier pour voir si le tome 2, La maison Brouillard était disponible mais il ne l’était pas, l’histoire étant aussi de saison, Petit Poilu pénétrant dans une inquiétante maison dans laquelle vit un étrange vampire. 

La BD de la semaine chez Fanny pour cette semaine avec d’autres bulles silencieuses

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