Étiquette : spiritisme

Au fil des pages avec Retour à Lake Grove

J‘ai lu Retour à Lake Grove de J. Courtney Sullivan (éd. Les Escales, mai 2025, 560 pages), un roman contemporain se déroulant à Awadapquit, une petite ville balnéaire du Maine, la ville natale de Jane Flanaghan qui y revient, un an après le décès de sa mère, afin de vider la maison familiale pour la mettre en vente. A l’aube de ses 40 ans et alcoolique, elle a tout perdu tant sur le plan privé que professionnel: son mariage avec David et son travail d’archiviste à la bibliothèque Schlesinger de Harvard dédiée à l’histoire des femmes américaines. Elle accepte de travailler pour Geneviève, la nouvelle riche propriétaire d’une maison qui l’a toujours fascinée depuis ses 17 ans et qui serait hantée, en enquêtant sur les précédents occupants des lieux. Jane semble prête à tout pour réparer le passé. Ce devoir de mémoire lui permettra-t-il également d’apaiser ses propres douleurs familiales et de donner un nouveau souffle à sa vie?  

Le propre passé familial de Jane s’entrechoque avec celui historique de la maison victorienne construite en 1846 et située sur le bout d’une falaise surplombant l’océan, à l’écart de la ville, épicentre culturel de tout le roman, sous le prisme de ses occupantes qui renvoie à une part du passé américain: les Abénaquis, peuple autochtone ayant précédé l’arrivée des premiers colons, l’essor de la ville avec les scieries au XIXe siècle, les Shakers, les années 60… Quelle voix donner aux fantômes du passé?

Il y est ainsi question de deuil, de secrets de famille, du devoir de mémoire, de rapatriement culturel, de l’Histoire américaine se mêlant à la petite histoire personnelle de Jane, d’hérédité, de transmission intergénérationnelle, de réhabilitation du passé, d’alcoolisme, de spiritisme…. Mais le rythme est bien trop souvent « cassé » par la façon dont tout cela s’emboîte, l’autrice abusant de procédés narratifs lui permettant de dévoiler les secrets des unes et des autres (comme une découverte d’un objet ancien ou d’une rencontre fort à-propos ou un changement inopiné de point de vue d’un personnage…). Cela m’a paru bancal, tant c’était à destination du lecteur et rendant confuse et décousue l’intrigue principale autour de Jane. Une lecture intéressante mais au rythme inégal et avec bien trop de longueurs et de facilités scénaristiques!

Participation # Challenge Halloween 2025 de Hilde et Lou #Fantômes du passé

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #États-Unis

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Lettre isolée: « à »

Au fil des pages avec Minuit passé

Avec Hilde et Lou, j’ai lu Minuit passé de Gaëlle Geniller (éd. Delcourt, octobre 2024, 204 pages), un roman graphique fantastique au joli jaspage et qui a été choisi comme lecture commune pour le challenge Halloween 2025. Je l’avais repéré depuis sa parution, ayant été attirée par l’illustration de couverture et son aura mystérieuse qui m’avait fait penser à Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce.

Loin de Londres, dans la campagne anglaise, Guerlain, restaurateur d’art s’installe avec son jeune fils, Nisse dans le manoir dans lequel il a vécu plusieurs années auparavant, dans sa jeunesse, avec ses trois sœurs aînées. Ces dernières s’en souviennent mais pas lui. Insomniaque comme lorsqu’il était petit, Guerlain passe des nuits agitées d’autant plus que des événements étranges surgissent. Doit-il s’en méfier ou non? Le manoir serait-il hanté?

Graphiquement, je l’ai particulièrement apprécié avec ce côté suranné, gothique, mystérieux, Art déco et floral, me demandant, comme Guerlain, si la présence des trois corneilles qui lui apportent des fleurs est bienveillante ou malfaisante et qui peut bien être Minuit, d’autant que son fils ne semble pas plus perturbé que cela par ces événements étranges. Les relations entre Guerlain et son fils (autour des livres, en particulier des contes de fées ou des classiques de la littérature anglaise comme Peter Pan) ou avec ses sœurs aînées étaient très touchantes, chaleureuses, soudées et complices, les trois sœurs prenant toujours soin de leur petit frère malgré la distance et les années passées.

Les allers-retours entre présent et passé permettent, petit à petit, de lever le voile sur l’atmosphère onirique et inquiétante du manoir. Les illustrations ont d’ailleurs pris le pas sur l’intrigue, me laissant porter par leur découverte, la fin laissant une part de mystère non dévoilé. Il y est ainsi question de la famille, du temps qui passe, de retour à l’enfance, d’acceptation de soi, de transmission, du plaisir de lire et même de spiritisme et du langage des fleurs… Un très bon moment de lecture moins angoissant et plus lumineux que prévu, même si j’aurai apprécié un peu plus d’explications sur la fin! 

Pour d’autres avis sur ce roman graphique: Hilde, Lou (IG), Nathalie, Chicky Poo et Bianca.

Participation #15 Challenge Halloween 2025 de Hilde et Lou #LC

Participation #25 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine anglaise

Participation # Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Contes de fées

Au fil des pages avec Hiver à l’Opéra

Le mois dernier, j’ai lu Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en février 1897, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur désormais révoqué de la police. Mais l’est-il réellement? Présent lors d’une représentation de la Damnation de Faust à l’Opéra Garnier, il assiste au crime du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du président Faure et se lance à la poursuite de la coupable.  L’inspecteur a-t-il vraiment sombré dans le désespoir et la vengeance depuis le meurtre de sa fille Florine en se rapprochant de groupuscules nationalistes?

Ce nouveau tome mêle enquête policière, complots politiques au cœur de la IIIe République avec une immersion dans les milieux populistes et d’extrême-droite mais aussi spiritisme et hypnose, tout en se réappropriant Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux (1910) – petit clin d’œil au Challenge 2024 sera classique aussi de Nathalie. D’ailleurs, à la place des extraits de Nelly Roussel du premier tome, on trouve cette fois un extrait de Gaston Leroux puis de Victor Hugo, adepte du spiritisme et qui a participé à des tables parlantes afin de rentrer en contact avec l’esprit de sa fille Léopoldine, ne s’étant pas remis de son décès, à l’instar de l’inspecteur qui tente d’oublier dans l’opium. Il y est ainsi aussi question de deuil et de folie.

Un bon moment de lecture avec ce tome 2 même si j’ai préféré le tome précédent qui m’avait bien plu surprise pour son ambiance noire et un brin immorale! Nous retrouvons cette ambiance ici, l’inspecteur étant toujours aussi sombre, mais cette fois dans un décor hivernal et un brin fantomatique et paranormal, la folie n’étant jamais loin. Cela ressort de la mise en page dynamique et parfois en abîme des planches de dessin d’Alexis Chabert. Je me  suis même habituée aux traits un peu grossier des personnages tout en appréciant les décors parisien de la Belle-Époque et l’influence d’Alfons Mucha et d’Edgar Degas. Si un tome 3 venait à paraître (sur le printemps?), je n’hésiterai pas à le lire.

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Lieu: « Opéra »

Participation#5 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie

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