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Au fil des pages avec Le don de Lorenzo, enfant de Camargue

Hier soir, je finis de lire Le don de Lorenzo, enfant de Camargue de Michael Morpurgo et illustré par François Place (éd. Gallimard Jeunesse, 2019, 320 pages), un roman junior à partir de 10 ans, en vue de la lecture commune autour de Michael Morpurgo du 20 juin.

Dans les années 80, Vincent, un jeune Anglais part l’été de ses 18 ans en voyage en Camargue. Mais une nuit, il est découvert en plein marais salant fiévreux et très affaibli par un homme âgé, Lorenzo Sully qui le recueille chez lui, dans une ferme isolée de Camargue, près d’Aigues-morte, où il vit avec son amie d’enfance, Kezia Charbonneau. Pendant sa convalescence, il écoute patiemment Kezia lui raconter sa vie à partir de sa première rencontre avec Lorenzo, un jeune garçon autiste passionné par les flamants roses dans les années 40. 

Comme Vincent, je découvre la vie de Kezia marquée par les événements survenus pendant la Seconde Guerre Mondiale, ses parents ayant choisi Aigues-Mortes pour installer leur manège en bois en 1942 et inscrire leur fille à l’école communale. Elle subit alors les moqueries et les propos racistes de ses camarades de classe en tant que Rom. Un jour de marché, alors qu’elle s’occupe du manège avec ses parents, elle rencontre Lorenzo attiré par les flamants roses sculptés dans la rosace du manège. Une amitié se noue immédiatement entre les deux enfants mais aussi entre leurs parents respectifs. En échange de tours de manège gratuit pour Lorenzo, la mère de ce dernier accepte d’instruire chez elle Kezia. Mais en tant qu’enfants différents, le danger les guette avec l’arrivée de l’armée allemande dans la ville d’Aigues-Mortes et notamment le Caporal Willi Brenner. 

L’écriture est plaisante et fluide pour de jeunes lecteurs qui pourront ainsi se plonger facilement dans la période sombre de l’Occupation et de la Seconde Guerre Mondiale avec une intrigue au dénouement heureux (peut-être trop) malgré le contexte historique. Il est ainsi question du régime de Vichy, de l’Occupation, de l’arrivée de l’armée allemande dans la zone libre, de la Milice (montrée ici encore plus vile que les Nazis), du camp de Saliers – un camp d’internement réservé aux Nomades (1942/1944), du Débarquement des Alliés en Provence…

J’avais lu en janvier 2021 dans le cadre du Mois consacré aux légendes arthuriennes du challenge Contes et Légendes Le Roi Arthur de Michael Morpurgo et illustré par Michael Foreman (éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1994, rééd. 2007), un roman jeunesse à partir de 9 ans.  Le schéma narratif est le même avec des récits enchâssés, la narratrice Kezia âgée racontant avec son regard d’enfant son passé. Mais je l’ai trouvé plus abouti que dans Le Roi Arthur, le jeune anglais Vincent convalescent dans la ferme camarguaise dans les années 80 étant un personnage secondaire jusqu’à la fin du roman et interagissant avec la narratrice.

Michael Morpurgo évoque d’ailleurs les légendes arthuriennes dans ce roman, les deux jeunes héros en étant passionnés, Kezia en apprenant à lire avec le roman et Lorenzo revivant des aventures arthuriennes dans les ruines d’un château surnommé « Lot » (Camelot), lui étant un Arthur tuant des dragons avec une Excalibur imaginaire devant « Nièvre », Kezia-Guenièvre.

J’ai passé un bon moment de lecture plein d’optimiste et d’humanité qui permettra aux jeunes lecteurs, plutôt collégiens, d’aborder la Seconde Guerre Mondiale avant de passer à des textes plus douloureux dont certains autobiographiques comme Le journal d’Anne Franck, L’ami retrouvé de Fred Uhlman, Un sac de billes de Joseph Joffo… Ce peut être aussi une façon de parler (malheureusement encore au XXIe siècle) de racisme vis-à-vis des gens du voyage par exemple ou d’antisémitisme.

C’est enfin une histoire marquée par les paysages camarguais avec sa faune et sa flore de toute beauté. La Nature est omniprésente, véritable havre de paix en ces temps de guerre, comme en témoignent les illustrations en noir et blanc de François Place. Le personnage de Lorenzo voue sa passion aux flamants roses mais aussi à tous les autres animaux de Camargue qu’il recueille ou soigne. Il vit parmi eux en en prenant soin et en l’observant tel un naturaliste. D’ailleurs, la Camargue étant une zone humide où se reproduisent chaque année les flamants roses, y sont menées des opérations de baguage. Cela me rappelle mes séjours en Camargue avec par exemple la visite des salins, de la ville fortifiée d’Aigues-Mortes ou encore la station balnéaire de Saintes-Maries-de-la-Mer, encore aujourd’hui lieu de pèlerinage pour les Roms, Manouches, Tsiganes et Gitans…

Pour d’autres avis autour de nos LC autour de Michael Morpurgo: Le Roi Arthur chez Enna (et Bastien) et Jeanne d’Arc chez Nathalie

Participation #11 au Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #LC autour de Michael Morpurgo

Participation #27 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Roman jeunesse

Participation #10 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Au bord de l’eau

Semaine 6 du Projet 52-2020: Grain(s)

Pour la semaine 6 du Projet 52-2020 de Du côté de chez Ma’, le thème est « Grain(s)« , ce qui me fait penser à la Camargue avec le sable, le sel et le riz. Quelle variété de grains! J‘ai donc choisi d’illustrer ce thème avec un paysage salinier: montagnes de sel et bassins d’évaporation prenant des teintes roses. Cette photo a été prise en Camargue le 30 octobre 2008, du côté des salins d’Aigues-Mortes où le paysage est fortement modelé par l’exploitation de sel.

Sète et son port de pêche

Eglise Saint-Joseph

La Décanale de Saint-Louis

Ce 10 mai 2009, nous nous rendons à Sète et y arrivons en fin de matinée. Mais le temps se gâte soudainement. Malgré la pluie fine et le vent, nous montons au sommet du Mont Saint-Clair, à 183 mètres d’altitude. Au détour d’une rue, au niveau de l’Église Saint-Joseph, nous voyons une pratique existant également dans le Vieux-Nice: des paires de chaussures sont suspendues sur les câbles électriques.

Panorama du Mont Saint-Clair

Malgré la grisaille, nous avons une jolie vue au niveau du Panoramique des Pierres Blanches. En effet, nous avons une vue plongeante sur Sète, la Mer méditerranée, les canaux et l’étang de Thau. La commune porte bien son nom de « Venise du Languedoc ».

Chapelle Notre Dame de la Salette

Nous visitons ensuite la Chapelle Notre Dame de la Salette datant de la fin du XIXe siècle et ses jolies fresques.

Théâtre de la Mer

Fort Richelieu

Puis nous redescendons vers le port de pêche et faisons une pause déjeuner dans un des restaurants du port avec au menu une paella de la mer. Nous repartons en longeant le bord de mer. Nous passons devant le Théâtre de la Mer, ancien fort, le cimetière marin dans lequel est enterré Paul Valéry, le Fort Richelieu… Dans le cimetière Le Py, se trouve la tombe de Georges Brassens.

MIAM – Sète

Nous finissons cette journée par le Musée International des Arts Modestes (MIAM). Dans le musée, nous pouvons regarder de nombreuses œuvres d’art pour le moins colorées et parfois très enfantines : peintures, sculptures, planches de bandes dessinées, anciens jouets…

Gignac

Pont de Gignac

Ce 9 mai 2009, en fin d’après-midi, nous partons de Saint-Guilhem-le-Désert pour nous rendre à Gignac, à un peu plus de 10 kilomètres de là. Avant d’arriver dans la commune, nous faisons une pause pour regarder de plus près le Pont de Gignac. Comme indiqué sur la plaque apposée sur le pont, ce dernier a été jugé comme le plus beau pont du XVIIIe siècle. Construit entre 1776 et 1810, il est à trois arches. Un sentier est aménagé le long des berges du fleuve Hérault.

Puis nous nous rendons à Gignac et commençons notre déambulation dans les rues et les places de la commune. A l’instar du pont de Gignac, plusieurs sites sont classés monuments historiques: la Grande Rue, l’église Notre Dame de Grâce, la place Saint-Pierre…

Tour de Gignac

A quelques jours près, nous aurions pu assister à une fête annuelle à Gignac. En effet, chaque année, le jour de l’Ascension est fêté l’âne Martin qui aurait, selon la légende, prévenu les villageois d’une attaque imminente des Sarrasins en l’an 719 et leur aurait permis de les repousser.

La nuit commence à tomber et nous reprenons la route à travers les vignobles pour rentrer à Montpellier, laissant derrière nous Gignac et son passé médiéval. Le lendemain, nous irons à Sète et son port de pêche.

Balade à Saint-Guilhem-le-Désert

Ce 9 mai 2009, nous allons à Saint-Guilhem-le-Désert, situé  à une trentaine de kilomètres de Montpellier. Nous nous garons sur le parking en contrebas de la commune et suivons le ruisseau Verdus qui nous offre une jolie petite cascade. La forêt avoisinante est remplie de pins noirs, les pins de Salzmann.

Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert

Nous arrivons bientôt à l’Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert que nous visitons. Cette abbaye bénédictine fut fondée en l’an 804 puis reconstruite au XIe siècle en même temps que le cloître. De style roman languedocien, elle est une étape pour les pélerins faisant les chemins de Saint-Jean-de-Compostelle, inscrite à ce titre au patrimoine mondial de l’UNESCO. A l’intérieur, s’y trouve un orgue datant du XVIIIe siècle et fabriqué par Jean-Pierre Cavaillé de 1782 à 1789, juste avant la Révolution française. Cet édifice religieux était autrefois appelée Abbaye de Gellone du nom du vallon dans lequel le village a été construit.

Cloître de Saint-Guilhem-le-Désert

Puis nous continuons notre visite par le cloître qui, avec le temps, fut démantelé, des éléments sculptés ayant été même achetés par un collectionneur américain au début du XXe siècle. Il est ainsi possible de voir une reconstruction du cloître à New York, au musée The Cloistrers. Après être passés sous les galeries, nous nous rendons dans le réfectoire des moines.

Nous sortons ensuite de ces lieux pour déambuler dans les ruelles du village. Puis nous faisons une pause rafraîchissante sur la place de la Liberté où de nombreux touristes sont assis en terrasse, admirant l’immense platane de près de 150 ans d’âge. Nous ne nous attardons pas trop et repartons pour faire une balade. En effet, la commune est le lieu de départ de nombreuses randonnées.

Château du Géant

Nous choisissons la randonnée allant à l’ermitage Notre-Dame-du-Lieu-Plaisant. Nous remontons la rue du Bout du Monde pour sortir du village et suivons ensuite, sur notre droite, le GR74 en direction des ruines du Château du Géant qui surplombe Saint-Guilhem-le-Désert. Une légende entoure ce château. On raconte qu’un géant y aurait vécu avec une pie et qu’il aurait terrorisé les habitants du village. Il aurait envoyé quotidiennement une servante chercher de l’eau au puits du village. Un jour, le chevalier Guilhem, déguisé en servante, aurait réussi à le tuer. Nous ne pouvons pas visiter ces ruines, le site étant une propriété privée.

Plus d’une heure après le début de notre balade, nous faisons demi-tour et redescendons au village, après avoir fait une petite pause pour admirer la vue plongeante sur Saint-Guilhem-le-Désert et ses remparts. En effet, nous n’avions pas prévu une tenue pour randonner. Nous regagnons notre voiture pour nous rendre à Gignac.

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