Étiquette : prison

Au fil des pages avec Poster Girl

Je viens de finir de lire Poster Girl de Veronica Roth (éd. Michel Lafon, 2022, 319 pages), un roman dystopique pour les adolescents. Dix ans après la rébellion ayant mis fin au régime totalitaire de la Délégation en portant au pouvoir le Triumvirat, Sonya Kantor croupit dans la ville-prison, l’Objectif, avec d’autres Enfants de la Délégation, des opposants politiques ayant adhéré à divers niveaux à l’ancien régime, comme elle, surnommée « Poster Girl » et qui a été la fille des affiches de propagande. Un jour, en échange de sa liberté, Alexander Price, le frère aîné de son fiancé Aaron qui a été tué pendant la rébellion, lui propose de retrouver Grace Ward, une adolescente qui a été retirée à sa famille sous la Délégation lorsqu’elle avait 3 ans car conçue dans l’illégalité. Où mènera l’enquête de Sonya? La jeune femme peut-elle réellement espérer un autre avenir que celui de la prison? Mérite-elle une telle seconde chance? Ou restera-t-elle à jamais ce visage figé dans le passé?

La narration lente et introspective plonge le lecteur dans un monde futuriste gris et sombre dans lequel chacun tente de se remettre de la Délégation qui avait formaté les individus à vivre dans un schéma de vie conditionné par la Perception, un implant cérébral et oculaire qui surveillait la population et quantifiait la moindre parole ou le moindre geste en accordant un montant positif ou négatif de cryptodeniers tout en leur permettant d’avoir accès à une réalité augmentée et à un réseau social amplifié directement relié au cerveau. Que ce soit Sonya ou Alexander, chacun doit vivre avec sa culpabilité et l’après-Perception. Comment survivre à ses choix passés et à une vie calculée? Malgré l’endoctrinement technologique, chacun n’avait-il pas malgré tout une part de choix, même infime, autre que de l’adhésion totale, de l’opportunisme ou à tout le moins de la docilité, certains ayant réussi à résister? 

Au fil de l’enquête de Sonya sous la surveillance d’Alexander qui n’est pas sans dangers et qui s’accélère dans la dernière partie du roman, nous en apprenons plus sur le fonctionnement de la Délégation et sur le passé de la famille de la jeune femme. Sonya n’est plus la jeune fille naïve et docile de 17 ans dont le visage est associé aux affiches de propagande, même si dix ans plus tard elle est toujours considérée comme la « Poster Girl », que ce soit à l’intérieur de la prison qu’à l’extérieur. Au fil des années, elle a pourtant développé une personnalité bien différente de celle que lui avait façonnée sa Perception: elle est devenue plus mature et débrouillarde même si d’apparence froide, elle conserve en elle, par peur et par habitude, les réflexes, codes et usages de la Délégation (posture à adopter dans les transports en commun, choix des mots quand elle s’exprime…). 

Il est ainsi question d’identité, de libre-arbitre, de liberté, de conditionnement par la technologie et de la vie après avoir vécu en dictature. L’intrigue m’a fait penser à des épisodes de Black Mirror comme l’épisode 1 de la saison 3 « Chute libre » avec Bryce Dallas Howard. Certes, il y a quelques facilités scénaristiques mais j’ai apprécié que les personnages ne soient pas manichéens, chacun ayant une part d’ombre et que le monde d’après ne soit pas utopique bien qu’ayant permis le retour de libertés mais avec ses propres défauts: délabré, pauvre, sans opulence, rempli d’objets du quotidien venant du passé ou bien encore fortement marqué par le régime précédent et le réchauffement climatique. Il n’a pas non plus tranché le débat autour des technologies, permettant le retour des Précepteurs et luttant contre l’Armée analogique, un groupuscule d’individus radicaux et violents qui souhaitent la disparition de toute technologie et qui prônent la démédication pour tous. 

Un très bon moment de lecture avec cette dystopie avec un zeste de romance qui décrit un monde futuriste bien trop proche de l’anticipation et qui questionne sur le rôle des nouvelles technologies sur la constitution de l’identité d’un individu et avec une fin ouverte! D’ailleurs, ce questionnement sociétal, philosophique et politique est très actuel puisque l’illustration de couverture de ce roman fait polémique ayant été générée par une intelligence artificielle, l’IA MidJournée.

J’ai enfin noté quelques passages pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine malgré les difficultés à se nourrir correctement dans ce monde dystopique: des légumes et fruits du potager de Sonya et Nikhil qui servent principalement au troc, des boîtes de conserve… La jeune femme se régale de peu: une tomate cerise croquée, un chocolat chaud et un croque-monsieur qui lui rappelle son enfance alors qu’un simple jus d’orange l’écœure par son côté sucré. 

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Objet: « Poster »

Participation #1 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Participation #2 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant

Au fil des pages avec Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle

Pendant le Mois Anglais 2022, j’ai lu Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle de Stuart Turton (éd. Sonatine, 2019, 540 pages), un roman policier fantastique se déroulant, semble-t-il, à l’époque victorienne ou édouardienne (fin XIXe siècle/début XXe siècle puisqu’il est fait mention du téléphone et de la voiture). Dix-neuf ans après le meurtre de leur fils Thomas alors âgé de 7 ans, les époux Hardcastle organisent un bal masqué réunissant toutes les personnes présentes ce jour-là dans leur domaine de Blackheath House, que ce soit les invités ou les domestiques. Mais la mort rôde, leur fille, Evelyn Hardcastle allant mourir le soir même à 23 heures. Serait-il possible d’éviter ce meurtre?

Un homme amnésique s’attelle à cette tâche en tentant de découvrir l’identité du meurtrier. Petit à petit, il tente de comprendre ce qui se passe tout comme nous lecteur. Qui est-il? Pourquoi est-il là? Que doit-il faire? Il apprend ainsi qu’il est piégé dans une boucle temporelle, passant d’hôte en hôte et qu’il ne pourra en sortir qu’en démasquant le coupable.

Au départ frustrée de ne pas savoir où voulait nous emmener l’auteur (le résumé de la quatrième de couverture ne correspondant pas totalement à ce que je lisais), je me suis ensuite laissée porter par l’intrigue digne d’un cluedo, le personnage principal tentant, en revivant dans une seule journée de huis-clos, à chaque nouvel hôte et avec l’aide d’Anna de reprendre possession de son libre-arbitre pour modifier le cours des évènements qui semblent pourtant mener inéluctablement à la mort récurrente d’Evelyn Hardcastle.

Chacun des résidents du domaine a sa part d’ombre et ses secrets, ce qui fait de tout le monde un suspect potentiel. Sans compter sur la présence de personnages qui mettront à mal la détermination de l’enquêteur principal qui doit également composer avec leur statut social: un troublant médecin de peste, un inquiétant valet de pied ou bien encore de vrais/faux alliés et des « hôtes » de plus en plus envahissants psychologiquement…

Lorsque le dénouement approche, l’auteur nous livre alors de nouvelles clés de compréhension de cette enquête fantastique tout en offrant une réflexion sur la nature humaine (innocence/culpabilité), sur la Justice et plus précisément sur le sens de la peine/condamnation pénale (répression, réinsertion, protection des victimes…). Un bon moment de lecture avec ce roman policier fantastique, addictif, surprenant et dans lequel tous les morceaux du puzzle s’emboîtent à la fin!

Pour d’autres avis sur ce roman: Fondant, Clarabel, Pedro Pan Rabbit, Cryssilda et Bidib.

Participation #8 au Mois Anglais 2022 de Lou et Titine #RAT

Participation #9 Challenge British Mysteries 2022 de Hilde et Lou #Roman policier fantastique

Participation #6 Challenge Cottagecore 2022 de MissyCornish #Les propriétés et jardins dissimulés

Participation #56 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Angleterre

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Chiffre: « Sept »

Au fil des pages avec Glouton, Le croqueur de livres

Nous empruntons à la bibliothèque Glouton, Le croqueur de livres d’Emma Yarlett (éd. Gründ, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans. Avec un tel appétit, il ne vaut mieux pas laisser ce petit monstre jaune s’approcher d’un livre, encore moins de contes comme Boucle d’Or, Le Petit Chaperon Rouge et Jacques et le haricot magique. Roi de l’évasion, Glouton n’a qu’un seul objectif: croquer et encore croquer des livres jusqu’à en bouleverser leur contenu.

Coup de cœur pour cet album jeunesse qui détourne, avec beaucoup d’humour des contes traditionnels, en suivant un sacré petit monstre à la frimousse toute mignonne. Et pourtant, wanted Glouton! Gare à vos livres si vous l’apercevez! Les illustrations sont très réussies et s’intègrent parfaitement dans les découpes et rabats du livre. Le jeune lecteur peut ainsi animer l’album et rechercher Glouton en suivant ses pas et ses traces de crocs laissés de page en page, et même de livre en livre.

Avec cet album jeunesse, je participe aux trois rendez-vous de ce 19 octobre 2019: au British Halloween du Halloween Challenge de Hilde et Lou puisque l’autrice est Anglaise, aux Contes et Légendes au pays d’Halloween de Bidib et au Challenge Je lis aussi des albums de Sophie Hérisson.

Pour un autre avis sur cet album jeunesse: Lou.

Challenge Halloween 2019 de Hilde et Lou #British Halloween

Participation #73 Je lis aussi des albums

Challenge Petit Bac d’Enna – #12 catégorie Lecture: « Livres »

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