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Au fil des pages avec le tome 1 de Poltron Minet

Repéré à la médiathèque pour sa couverture automnale, j’ai lu le tome 1 de Poltron Minet, La voie romane de Cédric Mayen et Madd (éd. Dupuis, mars 2023, 56 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans. A la fin de leurs vacances d’été à la campagne, il est temps pour Romane et ses parents de rentrer chez eux, mais sans le chaton de la petite fille, Minet étant introuvable. Ce dernier se perd en forêt et à son réveil, il fait la connaissance d’un lapin et d’un écureuil se comportant comme des humains et se dénommant Hardi Lapin et Avare Écureuil. Mais le chaton peut-il leur faire confiance lorsqu’ils se moquent de lui en le surnommant très vite Poltron Minet et en l’amenant voir Chat Pourri qui, dans sa jeunesse, aurait été apprivoisé par un maître?

Minet, encore bien naïf, découvre une nouvelle société aux airs médiévaux qui n’a rien à envier à celle des humains, les préjugés et discriminations étant fort à l’égard des « naturels » comme lui ou des hérissons, mis au ban de cette société animalière car considérés comme des assassins. Sous une apparente harmonie, des règles strictes et injustes les régissent. Sous bonne garde de Féroce Renarde et accompagné de Hardi Lapin et Avare Écureuil, parviendra-t-il à trouver un moyen de retrouver sa jeune maîtresse, Romane?

Graphiquement, les illustrations rondes, colorées, dynamiques et expressives apportent une touche de douceur à un récit abordant des thèmes assez âpres pour des jeunes lecteurs même si à hauteur d’enfant, avec une touche d’humour bienvenue: la condition des animaux, les relations sociales, le vivre ensemble sous fond d’aventures et de quête initiatique, le chaton se révélant au fil des pages bien plus audacieux, dégourdi, bienveillant et déterminé. Un bon voire très bon moment de lecture avec ce premier tome introductif qui donne envie de connaître la suite!

J’ai déjà vu que le tome 2 est disponible à notre médiathèque, Le protocole Seth (éd. février 2024, 56 pages), un tome qui, au vu du résumé du 4e de couverture, semble encore plus sombre en abordant la question des expérimentations sur les animaux. Je ne sais pas si mon mini lutin le lira, ayant trouvé déjà le premier tome bien trop triste, espérant jusqu’à la fin que Minet retrouve la petite fille. 

La BD de la semaine chez Blandine pour cette semaine

 

Au fil des pages avec Antigone

J’ai lu Antigone d’Yann Liotard et Marie-Claire Redon (éd. La ville brûle, octobre 2017, 52 pages), un album jeunesse à partir de 8 ans selon l’éditeur mais je dirai plutôt pour les adolescents, à partir de 12/13 ans.

J’ai apprécié l’idée de rendre accessible aux plus jeunes Antigone de Sophocle, en racontant l’acte héroïque d’Antigone qui face à la tyrannie de son oncle, ne cédera jamais afin d’apporter les derniers rites funéraires à son frère, quoi qu’il ait pu faire avant son décès. Il peut être, en effet, délicat d’aborder avec les plus jeunes la mythologie grecque qui fait appel à des thèmes forts et graves et qui peut heurter leur sensibilité, Antigone étant née d’un inceste par exemple, son père étant Œdipe et sa mère, sa grand-mère maternel. La jeune femme fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation, sans jamais accepter le moindre compromis, jusqu’à la mort.

Les illustrations sont magnifiques, riches en détails et en mise en scène, entre des pages bleutées toutes en finesse et des pages rouge vif plus épurées et se focalisant sur les chœurs de souris, faisant écho à la détermination et à la résistance de la jeune femme. J’ai également apprécié les chats anthropomorphes et les petites souris, tantôt en arrière-plan tantôt dans les chœurs.

Un très bon moment de lecture avec cet album jeunesse qui finit sur un petit dossier thématique très intéressant sur Antigone dans la Grèce antique, en particulier la pièce de de théâtre de Sophocle (datant sans doute de -421 avant JC) et qui permet d’initier les jeunes lecteurs à la tragédie grecque tout en pouvant être le point de départ d’une réflexion philosophique sur les thèmes de l’injustice et de la résistance face à l’oppression, si bien personnifiée dans la figure d’Antigone!

TTL n°253 chez Carole #Une femme à l’honneur

C’est aussi une participation au Throwback Thursday Livresque n°253, le thème proposé ce jeudi par Carole étant « Une femme à l’honneur », le 8 mars étant la Journée internationale des droits des femmes. Il s’agit d’un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre en fonction d’un thème donné.

Pour un autre avis sur cet album jeunesse: Nathalie.

Participation #5 Challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib #Mythologie grecque

Participation#4 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie #Adaptation d’une tragédie grecque

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Prénom: « Antigone »

Au fil des pages avec Fenouil

Nous avions découvert le personnage de Fenouil avec Joyeuses Pâques, Fenouil! de Brigitte Weninger et Ève Tharlet, cette dernière étant aussi l’illustratrice de Cassis. Nous avions beaucoup apprécié sa petite frimousse et celle de cette famille de lapins. Nous empruntons deux autres histoires de Fenouil à la bibliothèque, des albums jeunesse à partir de 3 ans.

Nous commençons par lire Fenouil, reviens! de Brigitte Weninger et Eve Tharlet (éd. Nord-Sud, 1996). Un bol a été cassé dans la cuisine et tout porte à croire que l’auteur en soit Fenouil puisqu’il « fait toujours des bêtises ». Blessé d’avoir été grondé à tort par sa mère, Fenouil part avec son baluchon.

Cette histoire témoigne de ce qui peut se passer dans une fratrie, les parents pouvant eux-mêmes faire des erreurs. En effet, pour le jeune lecteur, cela peut lui rappeler des émotions ressenties, qu’il soit auteur ou non de la « bêtise », notamment lorsqu’il a des frères et sœurs ou lorsqu’il est en collectivité (école, centres de loisirs, en famille avec des cousins par exemple…). Pour le parent lecteur, cela lui rappelle l’importance de ne pas coller des étiquettes toute faites sur son enfant, au vu des conséquences que cela peut avoir sur lui et le sentiment d’injustice qui s’ensuit.

Cet album plus sombre permet ainsi d’aborder avec les tout-petits de nouvelles émotions que même les adultes peuvent ressentir. Les illustrations mettent en exergue la douleur ressentie par Fenouil. Par exemple, il paraît tellement petit face à la colère de sa mère. Qu’il est important de laisser la place au dialogue! D’ailleurs, nous prolongeons la lecture de cette histoire en revenant sur ce qui s’est passé.

Puis nous poursuivons avec Fenouil, parole de lapinou! de Brigitte Weninger et Eve Tharlet (éd. Nord-Sud, 2005). Cette fois-ci, l’histoire est bien plus rigolote que la précédente. Fenouil se sent malade après avoir mangé tout un buisson de mûres, même les vertes. Gardé par Tony et Cooky, il promet à sa mère de ne pas sortir de son lit. Mais qui a dit que rester dans son lit ne peut pas se transformer en folle aventure? Le lit devient alors grâce à l’imagination des trois lapereaux un bateau pirate. Parole de Jojo – euh de lapinou! Nous apprécions beaucoup les illustrations d’Ève Tharlet qui mettent en scène le texte tout en fantaisie de Brigitte Weninger. Encore un bon moment de lecture!

Participation #40 Je lis aussi des albums

Challenge Petit Bac d’Enna – #7 et #8 catégorie Végétal: « Fenouil »

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