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Au fil des pages avec Des vents contraires

Je viens de terminer de lire l’un de mes derniers emprunts à la médiathèque, Des vents contraires d’Olivier Adam (éd. Points, 2008, rééd. 2010, 288 pages), un roman court que j’ai bien apprécié et qui est le premier lu de cet auteur. Ce roman décrit une famille à la dérive après le départ inattendu de la mère.

Il y a un an déjà, Sarah est partie du jour au lendemain en laissant tout derrière elle et sans plus jamais donner le moindre signe de vie. Elle laisse derrière elle son mari, Paul Anderen et leurs deux jeunes enfants, Clément et Manon, respectivement âgés de 9 et 4 ans. Quittant sa maison dans la banlieue parisienne lui rappelant bien trop la disparue, Paul repart vivre avec les deux enfants auprès de son frère Alex et de son femme, Nadine à Saint-Malo, ville de son enfance. Que la vie est dure pour cette famille qui tente malgré tout de se reconstruire et de vivre! Chacun attend à sa façon le retour de Sarah, que ce soit Paul ou ses enfants si attachants, ayant grandi trop vite par ce départ. Saint-Malo leur sera-t-il salutaire?

J’ai mis quelques pages pour m’imprégner du style d’écriture d’Olivier Adam: des phrases longues, sans vraiment de ponctuation, mélangeant style direct parfois cru et indirect… Puis une fois adopté, ce style particulier donne son tempo à la lecture, me plongeant dans les états d’âme du narrateur, cet homme ayant perdu pied et sombré dans l’alcoolisme (incompréhension, tristesse, colère, résignation, bonheur, espoir se mélangeant inlassablement), raccroché à la vie par l’amour inconditionnel qu’il porte à ses enfants. Et cette question qui revient sans cesse: pourquoi est-elle partie comme ça? Et comme les flots de la mer et le tourbillon du vent, il y a l’alternance de noirceur et d’espoir avec des destins mêlés de personnes de tout âge aussi malmenées par la vie que lui et ses enfants, chacun portant son lot de souffrances : un père séparé de son fils, un mari trompé, des enfants projetés bien trop tôt dans des préoccupations d’adulte, etc. Sans oublier Saint-Malo et la mer, bien plus que le cadre de vie de l’histoire, des personnages à part entière. Il y a une omniprésence charnelle de cette mer comme de Sarah, la mère absente.

C’est une histoire touchante qui reflète pourtant la vie réelle de bien des familles, en cas de disparition/séparation comme en témoignent le flux continu d’affaires devant les Juge aux Affaires Familiales, Tribunaux pour Enfants ou dans le pire des cas, les Tribunaux correctionnels ou Cours d’Assises… Un bon moment de lecture malgré parfois des facilités dans l’histoire (des rencontres de Paul qui arrivent bien trop à propos) ou des erreurs commises dans la procédure pénale (et non, en France, le retrait par la victime de sa plainte en matière familiale n’entraîne pas son classement, le Procureur de la République étant détenteur de l’opportunité des poursuites)! Il ne me reste plus qu’à voir le film adapté de cette histoire mais aussi à lire d’autres romans de cet auteur comme par exemple Je vais bien, ne t’en fais pas (déjà vu en film).

Challenge Petit Bac d’Enna #7 Catégorie Son: « Vents »

Au fil des pages avec Ondine

J’emprunte à la médiathèque Ondine de Benjamin Lacombe (éd. Albin Michel Jeunesse, 2012), un album jeunesse grand format avec des calques imprimés à partir de 6 ans (voire plutôt plus grand). S’inspirant du conte éponyme de Friedrich de La Motte-Fouqué et de la pièce de théâtre de Jean Giraudoux, l’auteur relate une histoire d’amour dramatique entre un chevalier, Herr Hans de Ringstetten et Ondine, la fille adoptive, impétueuse et mutine, d’un vieux couple de pêcheurs dans la Forêt-Noire, une forêt enchantée.

Relevant le défi d’Ursule, une gente dame d’un royaume voisin, Hans se perd dans la forêt sous une pluie battante. Il tombe petit à petit amoureux d’Ondine qu’il épouse avant de regagner ensemble son château. Très vite, Ondine et Ursule deviennent amies. Bien que tout semble aller pour le mieux, malgré la présence d’ondins, le destin tragique des protagonistes se met petit à petit en place à travers ce trio. Ursule, arrogante et capricieuse vient compromettre l’amour unissant Hans et Ondine en enracinant, au fil du temps, de sombres idées dans l’esprit de Hans. Rivalités et jalousie amoureuse apparaissent alors. Le drame ne peut qu’arriver, Ondine révélant finalement sa vraie nature.

Les illustrations sont splendides et complètent à merveille le texte, notamment les calques imprimés qui permettent la mise en abîme et de jouer avec l’eau, élément central de l’histoire puisqu’Ondine est un esprit de l’eau qui, si elle se fait aimer d’un homme, recevra en retour une âme humaine. Il y a tout un travail autour des couleurs et des détails, Benjamin Lacombe indiquant lui-même en fin d’album s’être inspiré des peintres préraphaélites du XIXe siècle comme John Everett Millais et Dante Gabriel Rosseti. Coup de cœur pour cet album jeunesse sombre et romantique avec cette légende alsacienne/germanique!

Participation #155 Je lis aussi des albums

Participation #14 Contes & Légendes 2020 de Bidib #légende alsacienne/germanique

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Personne réelle: « Ondine »

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