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Au fil des pages avec Le jardin d’Emily

Repérée chez Chicky Poo, j’ai lu, en version numérique via ma médiathèque, Le Jardin d’Emily, Une histoire sur la jeunesse d’Emily Dickinson de Lydia Corry (éd. Jungle, octobre 2024, 112 pages), une BD jeunesse à partir de 9/10 ans et qui retrace une partie de la vie de la poétesse américaine, même si l’autrice a pris quelques libertés tout en entendant se montrer fidèle à l’esprit d’Emily Dickinson, comme elle l’explique dans son avant-propos. On retrouve donc la poétesse adolescente, aux côtés de son chien Carlo et de sa première passion pour la botanique avec la création d’un herbier, de ses rêveries champêtres, la Nature comme source de nombreux de ses poèmes. 

J’ai bien apprécié ma lecture, tant graphiquement (les illustrations étant douces, apaisantes et colorées) que dans le récit biographique dans lequel s’intercalent des poèmes ou des extraits d’Emily Dickinson dont le premier recueil a été publié à titre posthume, en 1890. On la suit surtout avec son chien le temps d’une journée de balade dans les prairies, bosquets et marais entourant la demeure familial, à Amherst, dans le Massachusetts, aux États-Unis. La moindre découverte émerveille l’adolescente à l’esprit curieux et fine observatrice de la Nature. Elle m’a ainsi fait penser à d’autres personnages fictifs aussi rêveuse et fantasque comme Anne Shirley dans Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery (éd. Monsieur Toussaint Laventure, 2020, 384 pages) ou plus récemment, Cosima qui « littérature » sa vie dans Le vent passe et la nuit aussi de Milena Agus.

Un bon voire très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse et qui peut être une jolie initiation à la poésie pour les plus jeunes lecteurs et qui m’a rappelée une autre fiction biographique lue peu avant, Herbarium, La prairie d’Emily Dickinson de Laura Ulonati et Nathalie Novi (éd. Cambourakis, avril 2025, 80 pages), un album jeunesse à partir de 5 ans! 

J’ai également relevé des passages gourmands comme le pique-nique préparé par sa mère (avec une patate chaude pour réchauffer les mains dans les poches) ou la recette, en fin d’ouvrage, du pain d’épices, Emily Dickinson appréciant faire la cuisine et des pâtisseries.  

Participation #7 Le Mois Anglais 2025 de Lou et Titine #Autrice-illustratrice anglaise

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Personnes Célèbres: « Emily Dickinson »

Participation #10 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Recueil de poèmes (1890)

Participation #22 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Angleterre

Participation #18 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Pique-nique

 

Au fil des pages avec Ce que révèlent les roses

En décembre dernier, j’ai lu, en e-book, Ce que révèlent les roses de Romane Clessie (éd. Autoédition, octobre 2023, 348 pages), une réécriture du conte de La Belle et la Bête avec la romance slow burn se déroulant en Bretagne, entre le duc Évan de Kastel, un jeune homme maudit en 1825 et Éléanor, une jeune femme éprise de liberté et d’indépendance qui se retrouve piégée au sein du domaine oublié de Talmadenn, après avoir fui le jour de son mariage arrangé, en 1910, son futur époux, le riche et cruel comte Gwendal de Donval. Et si l’audace et la compassion de la jeune femme réussissaient à briser la malédiction de la sorcière Morgane dont le fantôme vengeur hante les lieux?

Au fil des jours, Éléanor tente de percer les nombreux mystères et secrets de cet étrange lieu figé dans le temps dont personne ne peut s’échapper. Peut-elle se fier à ce que lui révèlent les roses du jardin? Malgré leurs dérangeantes vérités, peut-elle faire confiance au duc? Celui parviendra-t-il à se pardonner un jour son passé qui lui est rappelé, tous les jours, par les stigmates et cicatrices béantes sur son visage qui l’enlaidit et le rend effrayant? Car est-il toujours le même jeune homme qui doit expier à jamais ses erreurs et méfaits de jeunesse lorsqu’il a trahi Morgane? De par sa force de caractère et sa curiosité malgré la peur et les interdits d’Évan, la jeune femme trouve petit à petit sa place et apporte le souffle émancipateur permettant à un homme brisé et résigné de se pardonner. 

Il y est ainsi question de rédemption, d’amour sous fond de voyage dans le temps, d’apparences trompeuses, de seconde chance, de la condition de la femme, d’émancipation féminine… J’apprécie toujours autant le style d’écriture de cette autrice ainsi que l’univers imaginé dans cette réécriture moderne et sombre avec en particulier les domestiques du domaine, comme Mim et Oli, transformés en petits êtres végétaux, victimes eux-aussi de la malédiction et qui sont touchants. Un bon voire très bon moment de lecture! 

Participation #11 Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Conte revisité

Participation #9 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Conte revisité

Au fil des pages avec Chârulatâ

Pour une lecture commune proposée par Hilde dans le cadre de son challenge Les Étapes Indiennes 2025, j’ai lu Chârulatâ de Rabindranath Tagoré (éd. Zulma, février 2009, 128 pages), un court roman paru pour la première fois en 1901 sous le titre Le Nid gâché, l’auteur bengali ayant reçu le Prix Nobel de littérature en 1913. Le titre actuel choisi par la maison d’édition est celui repris du film indien de Satyajit Ray sorti en 1964 mais je préfère le titre originel.

Cette courte histoire se déroule dans une riche demeure bengali disposant d’un gynécée, réservée aux femmes. Chârulatâ est une jeune femme mariée, très jeune, depuis de nombreuses années avec Bhupati qui la délaisse pour son travail. Ce couple dont le mariage a été arrangé est sans enfants. Face à l’ennui de son épouse, Bhupati fait venir chez eux son cousin Amal, un jeune étudiant qui rêve d’une carrière littéraire et Mandakini, la femme du frère de Chârulatâ. Très vite, une complicité se crée entre Chârulatâ et Amal qui se retrouvent dans le jardin autour d’un projet d’écriture. L’attirance intellectuelle se transforme alors en passion amoureuse pour la jeune femme. Le drame est-il inéluctable? Une seconde chance est-elle possible pour les époux?

L’auteur dépeint, avec une certaine ironie, l’évolution des sentiments au sein de ce triangle amoureux, au cœur d’une famille élargie, ce qui fit scandale lors de sa parution, même si tout est bien chaste et tout en retenue. Chârulatâ semble acculée, face à un époux distrait, naïf et absorbé dans son travail au sein du journal de langue anglaise qu’il a fondé et à un cousin qui lui témoigne un peu d’attention dont elle n’est pas coutumière et une passion commune pour la littérature. Il y est ainsi question de relation de couple au sein d’un mariage arrangé, de passion, de désespoir amoureux, de jalousie, de la condition de femme à l’époque du Raj britannique, son époux étant plus tourné vers l’Occident – l’Angleterre alors qu’elle, est confinée aux traditions et habitudes culturelles indiennes qui la cantonnent à un rôle d’épouse soumise et qui tente pourtant, au contact du cousin de son mari, de s’émanciper à travers la littérature et l’écriture en se découvrant un certain talent dans la composition de textes, bien plus qu’Amal…

Malgré des réactions souvent exagérées voire théâtrales, la jeune femme se révèle plus attachante qu’il n’y paraît dans une société indienne de la fin du XIXe siècle qui la cantonne à un rôle d’épouse soumise. Elle ne sait pas gérer ses émotions, ses premiers émois amoureux non partagés, entre complicités, malentendus et trahisons. De son côté, Bhupati est très paternaliste plutôt qu’époux, réalisant trop tard que son épouse est devenue une femme. Peut-être qu’in fine cela dénonce les mariages arrangés où aucun ne peut s’épanouir. Certains biographes de l’auteur ont vu des éléments autobiographiques dans ce roman, ce dernier ayant été proche de l’une de ses belles-sœurs plus âgées que lui et qui partageait ses goûts littéraires et qui s’était suicidée, à 25 ans, peu de temps après son mariage arrangé avec Mrinalini Devi une fillette de 10 ans alors qu’il avait 22 ans.

Cette lecture m’a permis de découvrir cet auteur dont ce roman est à remettre dans le contexte de l’époque même si malheureusement, en Inde, comme dans d’autre pays, le mariage arrangé des enfants est toujours une triste réalité. J’ai également apprécié le rapprochement intellectuel via le goût de la littérature et de l’écriture et la tentative d’émancipation féminine avant que tout bascule. Pour prolonger ma lecture, j’ai prévu de regarder le film de 1964.

C’est également une participation pour le Challenge 2025 sera classique, le thème de juillet étant les classiques indiens.

Pour d’autres avis sur ce roman: Hilde (IG), Lou, Ewa (IG) et Books&City (IG).

Participation #6 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #LC

Participation #8 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Roman indien

Participation #21 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Inde

 

Au fil des pages avec A petit feu

J’ai lu À petit feu d’Elizabeth Jane Howard (éd. La Table Ronde, coll. Quai Voltaire, mai 2025, 336 pages), un roman choral paru pour la première fois en 1969. On y suit, sur plusieurs mois, la vie d’une famille recomposée plutôt aisée dans l’Angleterre des années 60, chacun se retranchant derrière des non-dits, apparences, hypocrisies et ambitions qui s’entrechoquent, entre Londres, la campagne anglaise, la Côte d’Azur et la Jamaïque, à l’image du chat Claude de l’histoire.

May, la mère se retrouve seule avec son second époux, le colonel Herbert Browne-Lacey, un homme autoritaire, pingre et qui la pousse à rédiger son testament, dans une maison, au cœur de la campagne anglaise, qu’il lui a fait acheter et qu’elle ne supporte plus, après le mariage de sa belle-fille, Alice et le départ à Londres de ses deux enfants, Oliver et Elizabeth. Elle tait sa solitude et sa tristesse en se tournant vers un charlatan spirituel, le Dr. Sedum. De son côté, Alice a fui un père qui l’a traitée comme une domestique pour un époux tout aussi détestable, Leslie Mount et déprime au sein d’une belle-famille envahissante. Quant à Elizabeth et Oliver, ce dernier sans ambition professionnelle se laisse vivre, enchaînant les conquêtes à la recherche d’une riche héritière et profite de la gentillesse et de la naïveté de sa sœur, âgée de 20 ans qui l’entretient en devenant cuisinière à domicile et qui entame une relation amoureuse avec un homme riche de 45 ans, John Cole divorcé et père d’une fille de son âge, Jennifer avec qui il entretient des rapports conflictuels. 

J’ai été charmée par le style d’écriture de l’autrice à l’humour so english et très caustique, le titre français et la façon dont elle amène les rebondissements allant dans le sens d’un roman plus noir que ne le laisse supposer l’illustration de couverture. On compatit pour des personnages qui sont pourtant loin d’être attachants de part leur faiblesse ou leur caractère odieux comme Oliver, bien trop frivole, manipulateur avec sa sœur qu’il rabaisse sans cesse et si peu mature, malgré ses 24 ans, en rentrant dans l’intimité de chacun. Les trois femmes (May, Alice et Elizabeth) tentent à leur manière de s’émanciper mais le poids de leur éducation et des conventions sociales semblent bien trop prégnant pour elles. Ne peuvent-elles pas vivre pour elles-mêmes? Le mariage n’est-il que l’unique solution pour une meilleure vie? Chacune, à leur façon, vont en faire l’amère expérience, entre mariages ratés, isolements, libertés de choix de vie et espoirs envolés. Les apparences s’effritent et les tensions s’accroissent, chacun affichant une image de bonheur inexistant. Il y est ainsi question de la condition de la femme dans les années 60, de leur difficile revendication d’émancipation, de la complexité des relations amoureuses, de choix de vie possibles… Un bon voire très bon moment de lecture! Je ne manquerai pas de lire d’autres romans de l’autrice comme par exemple La longue vue ou sa saga des Cazalet

Participation #4 Le Mois Anglais 2025 de Lou et Titine #Roman

Participation #7 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Roman anglais

Participation #17 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Royaume-Uni (Angleterre)

Au fil des pages avec The Wendy Project

J’ai lu, en version numérique via ma médiathèque, The Wendy Project de Melissa Jane Osborne et Veronica Fish (éd. Ankama, coll. Étincelle, mai 2019, 96 pages), un roman graphique avec le difficile deuil de Wendy Davies, âgée de 16 ans, après la mort de son jeune frère Michael dont le corps n’a pas été retrouvé, après un terrible accident de la circulation, à travers son journal intime. L’adolescente refuse son décès au point de croire que son frère vit encore auprès d’un garçon volant tandis que son autre frère, John est devenu mutique depuis l’accident. Ses parents sont inquiets de son état et l’emmène voir une psychologue. Wendy parviendra-t-elle à faire le deuil de son frère? Comment se reconstruire et accepter de vivre après un tel drame?

J’ai beaucoup apprécié cette BD, se déroulant en Nouvelle-Angleterre et qui est une reprise réussie du roman originel de James Matthew Barrie (éd. Librio, rééd. 2017, 143 pages) en abordant de façon réaliste les étapes du deuil, entre déni, tristesse et culpabilité. J’ai également apprécié la relation entre les deux enfants, Wendy et John, dont les liens fraternels se ressoudent après ce drame. Ces étapes apparaissent également graphiquement, la dessinatrice passant du noir et blanc (le monde réel) aux couleurs vives et oniriques (monde imaginaire).

Les éléments du conte originel se fondent dans l’intrigue agrémentée de certaines citations, l’imagination de l’adolescente meurtrie identifiant les personnages originels à son entourage (la chambre de Michael renvoyant au Pays Imaginaire, les enfants perdus ou Peter Pan à un adolescent délinquant dont elle est amoureuse, la fée Clochette à la fille populaire de son lycée…). On ressent les émotions intenses de l’adolescente qui perd de plus en plus pied, à travers son carnet de dessins remis par la psychologue qui la suit. Un très bon moment de lecture!

Pour d’autres avis sur cette BD: Blandine et Moka

La BD de la semaine chez Moka pour cette semaine

Participation #10 Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Classique jeunesse anglais revisité

Participation #3 Le Mois Anglais 2025 de Lou et Titine #Roman graphique

Participation #6 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Adaptation BD

Participation #13 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #États-Unis

Challenge Petit Bac 2025 d’Enna #4 Catégorie Prénom: « Wendy »

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