Étiquette : triangle amoureux (Page 1 of 2)

Au fil des pages avec Chârulatâ

Pour une lecture commune proposée par Hilde dans le cadre de son challenge Les Étapes Indiennes 2025, j’ai lu Chârulatâ de Rabindranath Tagoré (éd. Zulma, février 2009, 128 pages), un court roman paru pour la première fois en 1901 sous le titre Le Nid gâché, l’auteur bengali ayant reçu le Prix Nobel de littérature en 1913. Le titre actuel choisi par la maison d’édition est celui repris du film indien de Satyajit Ray sorti en 1964 mais je préfère le titre originel.

Cette courte histoire se déroule dans une riche demeure bengali disposant d’un gynécée, réservée aux femmes. Chârulatâ est une jeune femme mariée, très jeune, depuis de nombreuses années avec Bhupati qui la délaisse pour son travail. Ce couple dont le mariage a été arrangé est sans enfants. Face à l’ennui de son épouse, Bhupati fait venir chez eux son cousin Amal, un jeune étudiant qui rêve d’une carrière littéraire et Mandakini, la femme du frère de Chârulatâ. Très vite, une complicité se crée entre Chârulatâ et Amal qui se retrouvent dans le jardin autour d’un projet d’écriture. L’attirance intellectuelle se transforme alors en passion amoureuse pour la jeune femme. Le drame est-il inéluctable? Une seconde chance est-elle possible pour les époux?

L’auteur dépeint, avec une certaine ironie, l’évolution des sentiments au sein de ce triangle amoureux, au cœur d’une famille élargie, ce qui fit scandale lors de sa parution, même si tout est bien chaste et tout en retenue. Chârulatâ semble acculée, face à un époux distrait, naïf et absorbé dans son travail au sein du journal de langue anglaise qu’il a fondé et à un cousin qui lui témoigne un peu d’attention dont elle n’est pas coutumière et une passion commune pour la littérature. Il y est ainsi question de relation de couple au sein d’un mariage arrangé, de passion, de désespoir amoureux, de jalousie, de la condition de femme à l’époque du Raj britannique, son époux étant plus tourné vers l’Occident – l’Angleterre alors qu’elle, est confinée aux traditions et habitudes culturelles indiennes qui la cantonnent à un rôle d’épouse soumise et qui tente pourtant, au contact du cousin de son mari, de s’émanciper à travers la littérature et l’écriture en se découvrant un certain talent dans la composition de textes, bien plus qu’Amal…

Malgré des réactions souvent exagérées voire théâtrales, la jeune femme se révèle plus attachante qu’il n’y paraît dans une société indienne de la fin du XIXe siècle qui la cantonne à un rôle d’épouse soumise. Elle ne sait pas gérer ses émotions, ses premiers émois amoureux non partagés, entre complicités, malentendus et trahisons. De son côté, Bhupati est très paternaliste plutôt qu’époux, réalisant trop tard que son épouse est devenue une femme. Peut-être qu’in fine cela dénonce les mariages arrangés où aucun ne peut s’épanouir. Certains biographes de l’auteur ont vu des éléments autobiographiques dans ce roman, ce dernier ayant été proche de l’une de ses belles-sœurs plus âgées que lui et qui partageait ses goûts littéraires et qui s’était suicidée, à 25 ans, peu de temps après son mariage arrangé avec Mrinalini Devi une fillette de 10 ans alors qu’il avait 22 ans.

Cette lecture m’a permis de découvrir cet auteur dont ce roman est à remettre dans le contexte de l’époque même si malheureusement, en Inde, comme dans d’autre pays, le mariage arrangé des enfants est toujours une triste réalité. J’ai également apprécié le rapprochement intellectuel via le goût de la littérature et de l’écriture et la tentative d’émancipation féminine avant que tout bascule. Pour prolonger ma lecture, j’ai prévu de regarder le film de 1964.

C’est également une participation pour le Challenge 2025 sera classique, le thème de juillet étant les classiques indiens.

Pour d’autres avis sur ce roman: Hilde (IG), Lou, Ewa (IG) et Books&City (IG).

Participation #6 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #LC

Participation #8 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Roman indien

Participation #21 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Inde

 

Au fil des pages avec Des âmes noires

J’ai lu le tome 5 de Monk, Des âmes noires d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, janvier 2000, 509 pages), un roman policier se déroulant à la fin des années 1850, peu de temps après le tome précédent. Hester Latterly a répondu à une petite annonce d’une riche famille écossaise, les Farraline, le critère principal d’embauche étant d’avoir été infirmière auprès de Florence Nightingale pendant la guerre de Crimée. Après avoir rencontré cette grande famille vivant sous le même toit, elle est embauchée pour accompagner Mrs. Mary Farraline, une dame âgée souffrant du cœur, lors de son trajet aller-retour en train entre Édimbourg et Londres et à qui elle devra administrer son médicament, cette dernière souhaitant rendre visite à sa fille cadette enceinte et inquiète de son premier accouchement à venir. 

Mais à leur arrivée en gare de Londres, au matin, Esther découvre Mrs. Farraline décédée. Elle est alors très vite soupçonnée de vol d’une luxueuse broche en perles grises appartenant à la défunte puis de son meurtre, se retrouvant alors incarcérée à Newgate. Tout la désigne coupable. Financé par Lady Callandra, Monk part immédiatement à Édimbourg, enquêter au cœur même de la famille Farraline pleine de secrets et ayant fait fortune grâce à leur imprimerie familiale et dont un des membres ne peut être que le meurtrier. De son côté, Oliver Rathbone met tout en œuvre pour la défendre.

Sans Esther qui est en retrait, détenue provisoirement en attendant d’être jugée, Monk et Oliver Rathbone semblent eux aussi bien démunis (l’enquête de Monk ne mène à rien, ses découvertes sur la famille Farraline n’étant pas utiles pour disculper Esther et Oliver ne pourra finalement pas la défendre, le procès ayant lieu à Édimbourg et non à Londres), au point que la tension monte entre les deux et que Monk devra faire face à ses sentiments réprimés jusqu’alors à l’égard de la jeune femme. Comme eux et Lady Callandra, on craint pour la vie d’Esther, même si on la sait innocente. L’épreuve de la prison est éprouvante pour la jeune femme, encore plus que la guerre. Elle semble résignée, moins combattive qu’à l’accoutumée, face à la vindicte populaire et à ses conditions d’incarcération. 

Il y est ainsi question de la condition de la femme à l’époque victorienne, des conditions d’incarcération, de la bourgeoisie écossaise, de secrets de famille, de faux-semblants, de triangle amoureux, d’amitié et de solidarité… Encore un bon moment de lecture avec cette enquête réussie même si j’ai trouvé plus de longueurs dans cette intrigue et regretté que l’autrice ne nous donne pas beaucoup d’indices au-fur-et-à mesure de l’enquête pour débusquer le coupable, nous retrouvant, en tant que lecteur, dans le même état de frustration que Monk qui piétine, tout se précipitant dans la dernière partie riche en révélations! En effet, la famille Farraline n’est pas si soudée que cela et leurs membres se révéleront bien différents de leur visage public, pour le pire ou le meilleur. J’ai d’ores et déjà prévu de lire le tome suivant le mois prochain, La marque de Caïn.

Pour d’autres avis sur ce tome 5: Syl.

Participation #2 Challenge British Mysteries 2025 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Participation #4 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Royaume-Uni

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Couleur: « Noires »

Au fil des pages avec Scandale à Bath

J’ai lu Scandale à Bath de Sophie Irwin (éd. Calmann-Lévy, janvier 2024, 380 pages), ayant apprécié le premier tome, Recherche gentleman fortuné même si ce tome est totalement indépendant du précédent. Cette fois, la romance historique s’intéresse à une jeune veuve de 27 ans, Eliza Somerset, son vieil époux lui laissant un héritage conséquent à condition d’éviter tout scandale. Faisant fi de sa timidité et de sa propension à rester discrète et obéissante, elle se rend avec sa cousine Margaret à Bath. Face à la liberté qui s’offre à elle, elle ne sait que décider ni à qui offrir son cœur. Serait-ce pour le nouveau comte, Lord Oliver Somerset, désormais héritier du titre de son oncle qu’elle a toujours aimé et qui est revenu des Amériques après 10 ans d’absence ou un autre comte, Lord Max Melville, un lord poète à la réputation de libertin rencontré en chemin pour Bath et qu’elle recroise avec sa sœur Caroline?

Il y est question également de la condition de la femme, d’émancipation féminine, de relation lesbienne, de la place des Anglo-indiens dans la société anglaise comme le sont les frère et sœur Melville, de l’Art, que ce soit la peinture avec Eliza, son grand-père l’ayant initié à la peinture à l’huile ou l’écriture avec Lors Melville et sa sœur Caroline.

Même s’il s’agit d’un triangle amoureux, trope que j’apprécie moins d’habitude, j’ai passé un bon moment de lecture, ayant trouvé que l’autrice amenait bien les hésitations de l’héroïne. J’ai également apprécié le chemin parcouru par l’héroïne vers la liberté et l’indépendance et qui a passé sa vie à respecter l’étiquette, les choix de sa famille et l’honneur, même si les péripéties vers la fin à Londres m’ont semblé de trop et certains évènements trop modernes pour l’époque, l’histoire se déroulant en 1819.

Participation #2 Le Mois Anglais 2024 de Lou et Titine #Romance historique

Participation #16 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni (Angleterre)

 

Au fil des pages avec Noël, avalanche et hésitations

J’ai lu, en e-book, Noël, avalanche et hésitations de Rose Mia (éd. Hugo Poche, octobre 2021, 357 pages), une romance contemporaine de Noël se déroulant dans un petit village des Alpes, en bas d’une station de ski. En ce soir de réveillon de Noël, Lila a hâte de finir sa journée de travail de caissière du magasin d’altitude d’Avoriaz, Tip Top Shop, pour passer la soirée en famille, en fan de Noël mais c’est sans compter sur un dernier client de dernière minute, Mathieu, un médecin urgentiste tatoué fraîchement arrivé dans l’hôpital local et qui se serait bien passé de Noël. Mais soudain, les voilà tous les deux victimes d’une avalanche qui les piège dans la supérette en partie détruite en attendant l’arrivée des secours, l’un des secouristes n’étant que l’ami d’enfance de Lila, Julien avec qui elle entretient une relation adultérine, celui-ci étant déjà fiancé. Cette nuit passée dans la salle de repos de la supérette ne sera-t-elle qu’une parenthèse enchantée pour ces deux cœurs en souffrance?

J’ai bien plus apprécié la première partie, lorsque les deux sont bloqués par l’avalanche que la seconde (à partir du chapitre 15), se déroulant sur les semaines suivantes, moins fluide et linéaire, avec des longueurs et ellipses temporelles tout en étant en même trop rapide. Cette romance de Noël aurait pu être une simple nouvelle, s’arrêtant à la fin de cette première partie, avec une fin ouverte sur l’après-sauvetage, laissant libre cours à l’imagination du lecteur sur ce rapprochement inattendu. Cela m’a donné l’impression que l’autrice ne savait pas trop comment faire repartir son histoire.

Le temps de l’avalanche, leur rapprochement se fait en douceur et est tout mignon, entre la pétillante Lila et le solitaire grognon Mathieu, sur le trope « sunshine/grumpy ». Tout semble alors pouvoir être possible jusqu’à ce que les secours arrivent et que la vie reprenne son cours. Mais est-ce possible pour chacun des deux de reprendre leur vie telle qu’elle était? Elle en étant la seconde femme, celle cachée et qui végète dans un poste de caissière au lieu de développer sa chaîne YouTube d’influenceuse « Kitchen Desastre » et lui en fuyant, sans cesse, toute relation, passant d’un hôpital à un autre et d’une femme à une autre?

Les péripéties de la seconde partie (qui correspondent bien aux « hésitations » du titre) ne m’ont pas plus emballées que cela, un peu trop convenues et décousues à mon goût. Certes, c’est sans doute dû au fait qu’il y ait un triangle amoureux, trope dont je ne raffole pas, même si la jeune femme va très (trop) vite faire son choix, se révélant bien plus entreprenante et déterminée qu’auparavant tandis que le jeune homme a bien du mal à tisser des liens sociaux et amicaux comme avec son collègue de travail, Thomas. Il y est ainsi question de choix de vie tant dans sa vie personnelle que professionnelle, de passé familial douloureux, d’apparence trompeuse, de droit de vivre et d’aimer… Un moment de lecture plaisant, bien qu’inégal, avec sa dose d’humour et de feel-good!

Participation #18 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Romance de Noël

Participation #17 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #Romance de Noël

Au fil des pages avec L’hiver n’est jamais froid au café de l’amour

J’ai lu, en e-book, L’hiver n’est jamais froid au café de l’amour de Julia Nole (éd. HarperCollins Poche, octobre 2021, 304 pages), une romance contemporaine de Noël sous fond d’enquête policière se déroulant dans le village de Saint-Martin, près d’Albertville, en Savoie. L’histoire est plus un feel-good qu’une romance, cette dernière passant en second plan. Il s’agit avant tout d’un amour familial, celui à l’égard de la grand-mère paternelle, Madie atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui a été placée dans un EPHAD, mettant à mal l’équilibre familial dont elle faisait le lien. Aurélie « Lili » décide de sauver le café de sa grand-mère, laissé à l’abandon depuis le départ du dernier gérant quelques mois auparavant. Elle a un mois pour éviter sa vente. Mais n’est-ce pas un projet insensé? Pourra-t-elle compter sur son entourage, en particulier son meilleur ennemi d’enfance, Thomas devenu un officier de police très séduisant?

La jeune femme va ainsi découvrir qu’elle n’est pas la seule à souffrir de la maladie de sa grand-mère, que ce soit son père qui cache sa souffrance, son frère cadet qui se réfugie dans l’alcool ou sa sœur, mère célibataire qui a déjà bien à faire avec sa fille adolescente. Au fil des jours, elle va également remettre en question ses choix de vie et revoir ses priorités, que ce soit sa promotion attendue dans le cabinet-comptable ou son incapacité à mettre fin à une relation pourtant finie depuis un an. J’ai apprécié l’évolution de la jeune femme, son ancrage familial et sa volonté de vouloir faire vivre, peut-être la dernière fois, un merveilleux Noël à sa grand-mère malade mais aussi sa romance slow burn toute douce avec Thomas, ce dernier étant une présence réconfortante pour elle sans pour autant s’imposer. 

Un bon moment de lecture douce, réconfortante et plein de bons sentiments dans l’esprit de Noël! Sans oublier des passages gourmands que ce soit dans le pub et le café désormais tenu par Lili, comme les délicieux gâteaux de Monique.

Participation #17 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Romance de Noël

Participation #16 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #Romance de Noël

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Maladie/Mort: « Amour »

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant#Gourmandises

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