Étiquette : trahison (Page 1 of 2)

Au fil des pages avec Ce que révèlent les roses

En décembre dernier, j’ai lu, en e-book, Ce que révèlent les roses de Romane Clessie (éd. Autoédition, octobre 2023, 348 pages), une réécriture du conte de La Belle et la Bête avec la romance slow burn se déroulant en Bretagne, entre le duc Évan de Kastel, un jeune homme maudit en 1825 et Éléanor, une jeune femme éprise de liberté et d’indépendance qui se retrouve piégée au sein du domaine oublié de Talmadenn, après avoir fui le jour de son mariage arrangé, en 1910, son futur époux, le riche et cruel comte Gwendal de Donval. Et si l’audace et la compassion de la jeune femme réussissaient à briser la malédiction de la sorcière Morgane dont le fantôme vengeur hante les lieux?

Au fil des jours, Éléanor tente de percer les nombreux mystères et secrets de cet étrange lieu figé dans le temps dont personne ne peut s’échapper. Peut-elle se fier à ce que lui révèlent les roses du jardin? Malgré leurs dérangeantes vérités, peut-elle faire confiance au duc? Celui parviendra-t-il à se pardonner un jour son passé qui lui est rappelé, tous les jours, par les stigmates et cicatrices béantes sur son visage qui l’enlaidit et le rend effrayant? Car est-il toujours le même jeune homme qui doit expier à jamais ses erreurs et méfaits de jeunesse lorsqu’il a trahi Morgane? De par sa force de caractère et sa curiosité malgré la peur et les interdits d’Évan, la jeune femme trouve petit à petit sa place et apporte le souffle émancipateur permettant à un homme brisé et résigné de se pardonner. 

Il y est ainsi question de rédemption, d’amour sous fond de voyage dans le temps, d’apparences trompeuses, de seconde chance, de la condition de la femme, d’émancipation féminine… J’apprécie toujours autant le style d’écriture de cette autrice ainsi que l’univers imaginé dans cette réécriture moderne et sombre avec en particulier les domestiques du domaine, comme Mim et Oli, transformés en petits êtres végétaux, victimes eux-aussi de la malédiction et qui sont touchants. Un bon voire très bon moment de lecture! 

Participation #11 Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Conte revisité

Participation #9 Challenge 2025 sera classique aussi! de Nathalie #Conte revisité

Au fil des pages avec Nos armes

J’ai lu Nos armes de Marion Brunet (éd. Albin Michel, février 2024, 384 pages), un roman social noir contemporain. En 1996, Axelle et Mano, âgée respectivement de 19 et 23 ans, se rencontrent, portées par les même aspirations et revendications sociales de gauche jusqu’à ce qu’un braquage dans une banque ne les sépare, leur groupe de militants révoltés ayant opté pour des actions armées. Leur vie s’est alors arrêtée, Axelle en purgeant sa peine après avoir été condamnée pour le meurtre d’un policier et Mano s’empêchant de vivre par culpabilité, que ce soit en vivant ou plus tard en s’exilant en Inde. Vingt-cinq plus tard, Mano est informée qu’une femme la cherche. Serait-ce Axelle pour des retrouvailles tant espérées ou pour régler leurs comptes?

Les chapitres oscillent entre plusieurs temporalités et alternent entre le point de vue d’Axelle (à la première personne du singulier) et de Mano (à la troisième personne). A travers leur romance passionnée qu’aucune n’arrive à oublier, il y est aussi question de l’évolution de la société française sur 25 ans, tant dans les mouvements sociaux, les évolutions technologiques ou changements politiques… J’ai apprécié le style d’écriture de l’autrice, empreint d’une certaine colère et de violences à l’image des protagonistes. Un très bon moment de lecture addictif et prenant où l’urgence se fait sentir à chaque page!

Pour une fois, ce qui est rare pour le noter, je n’ai pas lu d’inepties dans l’aspect judiciaire du roman même si j’ai relevé quelques erreurs (les septennats et non quinquennats de Mitterrand, la convocation d’Axelle devant le Juge d’instruction et non le Juge de l’Application des peines qui ne peut intervenir au stade de l’instruction criminelle, le fait que la mère d’Axelle n’aurait pas pu se présenter avec un sac à main au parloir famille…). Il a d’ailleurs reçu le Prix littéraire du Barreau de Marseille en 2024.

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Crimes & Justice: « Armes »

Participation #3 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #Roman contemporain

Au fil des pages avec Sur l’île

J’ai lu Sur l’île d’Elizabeth O’Connor (éd. JC Lattès, mai 2024, 272 pages), un court roman d’apprentissage se déroulant sur une île au large du pays de Galles, de septembre à décembre 1938. Âgée de 18 ans, Manod vit avec son père veuf et pêcheur de homards et Llinos, sa sœur cadette âgée de 12 ans. Un jour, une baleine s’échoue et deux ethnologues anglais, Edward et Joan, viennent pour étudier le mode de vie insulaire et le folklore des habitants de l’île, engageant la jeune femme qui maîtrise parfaitement l’anglais comme assistante et traductrice. Leur arrivée lui redonne l’espoir d’une autre vie, sur le continent anglais. En effet, contrairement à sa sœur cadette, Manod aspire à une autre vie loin de l’île aux dures conditions de vie en devenant professeure. Mais peut-elle y croire et faire confiance aux deux ethnologues?

Il y ainsi question d’émancipation féminine, de famille, de la vie insulaire avec son rythme propre lié aux saisons et aux marées et bien différent du continent, de la nature omniprésente à l’image du prologue, de solidarité entre les îliens vivant de la pêche ou de l’élevage de moutons et qui font face à l’exode des plus jeunes, de traditions insulaires…

Avec des chapitres très courts, sobres et épurés, l’autrice dresse un portrait très touchant et tout en délicatesse de cette jeune femme pleine de rêves, d’espoirs et de doutes. On ressent sa sensibilité à fleur de peau et le désespoir qui semble ne pas quitter les îliens, même ceux partis sur le continent, la guerre n’étant pas loin d’éclater. Les chapitres alternent la décomposition de la baleine, les transcriptions des ethnologues et le récit en lui-même avec Manod et les îliens. Un très bon moment de lecture avec ce premier roman de l’autrice pour lequel elle s’est inspirée d’îles existantes au large de la Grande-Bretagne et de l’Irlande et qui se finit en décembre avec les fêtes de Noël!

J’ai enfin relevé quelques légendes galloises ou plus largement celtes ou britanniques avec par exemple les selkies ou femmes-phoques, décrites comme des fées par certains habitants ou autres chansons folkloriques se transmettant par l’oralité au sein des familles de l’île et retranscrites par les deux ethnologues sur le phonographe ou bien encore de croyances ou superstitions en lien avec les éléments de la Nature, la fête de la Mari Lwyd, à Noël, où un des habitants, cette année-là le père de Manod, Tad porte un crâne de cheval décoré de rubans et de clochettes en tête de la procession

Participation #5 Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Folklore gallois

Participation #7 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Royaume-Uni

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Lieu: « Île »

Au fil des pages avec le tome 3 du Pont des Tempêtes

J’ai lu le tome 3 du Pont des Tempêtes, L’héritier insoumis de Danielle L. Jensen (éd. Bragelonne, coll. Fantasy, mars 2024, 552 pages), une romantasy se déroulant dans un monde en guerre et ravagé par des tempêtes sauvages, l’unique voie de passage commerciale étant le pont des tempêtes détenu par le roi d’Ithicana.

Ce tome se déroule parallèlement aux événements des tomes 1 et 2 mais sous le double point de vue du prince héritier de Maridrina, Keris Veliant, le frère de Lara et de la nièce de l’impératrice de Valcotta et sa générale, future héritière, Zarrah. Leur romance se dessinait déjà dans les premiers tomes, apparaissant suffisamment pour me titiller, leurs rapports orageux dévoilant des caractères forts et un trope « amour interdit », chacun faisant partie d’une guerre sans fin qui a pour point d’ancrage la prise de la cité de Nerastis. Là où Lara a été élevée dans le mensonge, Zarrah a vu son deuil être transformé en une arme de vengeance par sa tante. De son côté, Keris refuse de suivre les pas de son tyran de père, rêvant plutôt à la paix sans vraiment sans donner les moyens. Leur rencontre remettra-t-elle en cause leur position, aucun des deux ne dévoilant son identité à l’autre?

Certes, on sait déjà où va l’intrigue mais l’écriture étant addictive, cela ne m’a pas gêné, ayant apprécié d’en découvrir plus sur l’univers imaginé par l’autrice, cette fois dans les rapports haineux entre Maridrina et Valcotta, cette dernière n’étant pas venue en aide à Ithicana. On recroise même rapidement Lara et Aren dans des événements-clés où Keris ou Zarrah avait pu interagir avec eux.

Derrière la romance, il y est ainsi question du poids de l’héritage familial, des préjugés, de complots, de trahisons et du droit à choisir sa propre vie, de deuil, d’emprise… Même si ce tome 3 finit là où s’arrête le tome 2 chronologiquement, j’ai apprécié découvrir cette partie de l’histoire. J’ai hâte de découvrir la suite dans le tome suivant, l’histoire entre Zarrah et Keris n’étant pas terminée. Un très bon moment de lecture, ayant su avant de commencer ma lecture que cela se passait dans la même temporalité que les deux premiers tomes et ayant eu peur alors que ce ne soit qu’une redite!

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Canada

 

Au fil des pages avec La guerrière et le Highlander

J‘ai lu, en e-book, La guerrière et le Highlander de Déborah Guérand (éd. HarperCollins, coll. Victoria, n°195, octobre 2023, 304 pages), une romance historique médiévale se déroulant sur l’île de Skye, en Écosse, dans le clan MacKinnon entre 1375 et 1389, Urain ayant été levée par sa mère comme un garçon pour la rendre plus libre, indépendante et à l’abri des malversations des hommes, la jeune femme étant née d’un viol. Ce secret va perturber sa relation avec son meilleur ami, Alasdair MacKinnon, troisième fils du chef de clan. Leur amour pourra-t-il s’épanouir malgré ce secret vécu comme une trahison par Alasdair?

Le résumé m’attirait beaucoup en raison de la situation particulière d’Urain et je me demandais comment cela allait être traitée par l’autrice. Mais compte-tenu des nombreux retours dans le passé afin d’établir la relation entre Urain et Alasdair, j’ai trouvé que l’intrigue manquait de rythme et les sentiments des deux jeunes gens ne correspondaient pas vraiment à leur âge au fil du temps (10 ans, 16 ans puis à la fin 24 ans), leur relation étant entrecoupée de très longues années sans se voir. J’ai toutefois bien apprécié la description de la situation géopolitique de l’époque, la romance se fondant dans des complots et enjeux politiques intéressants et renvoyant à la grande Histoire de l’Écosse et des figures historiques de l’époque.

Une lecture plaisante, surtout dans la seconde partie lorsque l’histoire revient sur la vie des deux jeunes gens, en 1389! J’ai vu qu’un second tome est paru sur l’un des personnages secondaires qui m’a bien plu, Connor, l’un des cousins d’Alasdair: La rebelle et le Highlander (éd. HarperCollins, Coll. Victoria, n°210, février 2024, 320 pages) et se déroulant en 1393. J’ai bien envie de la lire aussi.

Je la rajoute d’ailleurs pour le thème de février dernier du challenge Romance Historique 2024, « Romance médiévale » et coche au passage la case « Une histoire qui se passe sur une île » du bingo de juin 2024 d’un Week-end à 1000.

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