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Balade au barrage du Gouffre de l’Enfer, à Rochetaillée

Mardi dernier, nous sommes partis à quelques minutes de Saint-Étienne en voiture à Rochetaillée, un petit village perché dans le Massif du Pilat, surplombé par les ruines du château datant du XIe siècle. Le parking du Gouffre d’Enfer étant fermé jusqu’en décembre 2025, nous nous garons finalement dans la montée à quelques pas de l’entrée du village. Direction le barrage du Gouffre de l’Enfer construit sous Napoléon III et inauguré en octobre 1866 afin d’alimenter la ville en eau potable et de contrôler toutes inondations ou crues du Furan.

Cela faisait plus de 30 ans que je n’y étais pas allée (la toute dernière fois, en partant de Saint-Étienne même, à pieds, avec des amis pour fêter la fin de l’année scolaire, à quelques pas du collège-lycée du Portail Rouge) et le barrage a bien changé, même si les sous-bois de mousses, fougères et noisetiers, avec une température de 18 degrés au départ de la balade, me replongent dans les souvenirs et me permet de faire découvrir les lieux à mon mini lutin. Même sur le sentier bien balisé et ombragé, il n’est plus nécessaire d’enjamber l’eau.

A l’époque, le niveau de l’eau était également très élevé au niveau du barrage alors que désormais, depuis 2003, il est quasiment asséché, permettant d’ailleurs la nidification des hirondelles des rochers. Compte-tenu des travaux en cours de juin à décembre 2025, une déviation au fléchage fluo a également été mise en place et nous fait arriver en haut du barrage (Alt. 787 m).

Après quelques hésitations, nous n’allons pas jusqu’au second barrage, celui du Pas-du-Riot et inauguré en 1878, malgré un sentier bien plus plat sur 2,4km ni ne repartons par le long escalier sinueux taillé dans la roche de 52 marches. En chemin, nous voyons des plus sportifs que nous qui font de l’escalade sur le Roche Corbière ou la via ferrata, que ce soit côté enfant ou adulte. Après une pause bienvenue pour nous désaltérer et observer le paysage, prenant notre temps au milieu du pont du barrage, nous repartons par le même trajet, par le sentier du parc, pour regagner la voiture pour une fin d’après-midi plage à Saint-Victor, au bord du lac. 

Au fil des pages avec Le parfum des grandes vacances

Je lis Le parfum des grandes vacances de Thibault Prugne (éd. Margot, 2019), un album jeunesse grand format à partir de 6 ans.  Une petite fille, Louise passe l’été chez Pépé Léon son grand-père maternel, solitaire et excentrique, loin de la guerre. D’abord un peu intimidée par son grand-père, elle se laisse entraîner dans son univers enchanteur et bucolique, à l’écoute de la Nature et des oiseaux en particulier. Lors de son séjour, elle s’initie à la photographie, prenant en photos son quotidien et fait aussi la connaissance de Gaspard, un jeune garçon dont elle s’éprend et qui est venu avec son père qui travaille sur la construction d’un barrage.

Les illustrations sur des grandes doubles pages sont magnifiques et lumineuses et accompagnent à merveille un texte teinté de nostalgie, de poésie et au charme désuet, en pleine Seconde Guerre Mondiale et pourtant si éloignée d’elle, dans un havre de paix du Sud de la France où le temps semble s’être arrêté mais qui reste fragile et précaire. Portée par les souvenirs de Louise adulte, l’histoire est émouvante et pleine d’innocence et d’insouciance propre à l’enfance.

C’est une aussi une jolie ode à la Nature, Pépé Léon faisant tout pour vivre en harmonie avec elle et la préserver et en initiant sa petite fille à voir la beauté et la poésie que dégage la Nature. Il y est aussi question de romance avec un amour d’été qui marquera également Louise. Mais j’ai surtout été captée par le personnage du grand-père et de son propre combat, son excentricité prenant tout son sens à la fin de l’histoire et du lien qu’il tisse avec sa petite fille. D’ailleurs, cela m’a fait penser au lac de Castillon, dans le Verdon et à son barrage qui lors de sa mise à l’eau en 1948 a englouti le village de Castillon. Depuis, lorsque le niveau de l’eau est bas, on peut voir l’ancien pont Julien.

Coup de cœur pour cet album jeunesse au charme délicat et avec son lien intergénérationnel fort et émouvant! De cet auteur, j’avais également eu un coup de cœur pour Le souffleur de rêves qu’il avait illustré.

Pour d’autres avis sur cet album jeunesse: SorbetKiwi.

Participation #16 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Retour aux sources

Challenge Petit Bac d’Enna #11 Catégorie Voyage: « Vacances »

Balade au barrage de Malpasset

Cela faisait bien trop de fois que nous passions au-dessus du parking d’accès au barrage de Malpasset sur l’autoroute A8, à quelques kilomètres au Nord de Fréjus, sans prendre le temps de nous y rendre. C’est chose faite ce 15 août 2015, malgré le temps qui commence à tourner et qui fait écho à cette grande catastrophe ayant conduit à la rupture de ce barrage-voûte le 2 décembre 1959.

Le sentier témoigne encore de l’horreur inouïe de ce soir-là : de-ci de-là, des morceaux de ferrailles sortent de nulle part du sol tandis qu’à d’autres endroits, des blocs immenses de pierre et de béton nous font face alors que le barrage est encore loin. Et une fois arrivés au pied du barrage détruit, nous nous sentons bien petits et sans voix.

Pour autant, la nature a repris ses droits, à l’instar d’autres grandes catastrophes du XXe siècle. La végétation a bien repoussé, comme ces mûriers accolés au barrage même. Les gouttes d’eau se font de plus en plus ressentir et nous décidons de rentrer.

Un peu d’histoire : Après des pluies torrentielles en novembre 1959, le barrage de Malpasset, rempli à ras bord, a cédé à 21h13. L’eau ainsi libérée du Reyran (près de 50 millions de m3) s’est transformée en une vague de plus de 40 mètres de hauteur et, en à peine 20 minutes, a emporté 423 vies, de nombreux animaux et détruit tout sur son passage (habitations, voies ferrées, routes, plantations…) jusqu’à la Mer à hauteur de Fréjus. Des causes naturelles et humaines sont à l’origine de ce drame ; ce qui ressort des suites judiciaires (Cass. Crim. 7 décembre 1967 (N°66-91852) ; CE, Ass. 28 mai 1971 (N°76216)).

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