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Au fil des pages avec Un deuil dangereux

Ce mois-ci, j’ai lu le tome 2 de Monk, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), un roman policier se déroulant à Londres, à la fin de l’année 1856.  Ce deuxième tome (sur 24) reprend quelques semaines après l’enquête du premier tome, les premiers chapitres faisant mention du procès du coupable.

Cette fois, l’inspecteur Monk, toujours assisté du sergent Evan, est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille de Lord Moidore, qui a été poignardée, en pleine nuit, dans sa chambre. L’hypothèse d’un cambrioleur ayant été écartée par la police, le coupable semble ne pouvoir être qu’un des résidents dans la demeure de Queen Anne Street. Serait-ce un des membres de la famille ou un des domestiques? Son enquête s’annonce aussi complexe et hautement sensible que la précédente.

L’intrigue est moins portée sur l’amnésie de Monk qui fait bon gré mal gré avec cette perte de mémoire. Il tente de faire prévaloir la vérité et la justice, au grand dam de son supérieur Runcorn qui voudrait bien qu’un des domestiques soit vite arrêté. Mais ne risque-t-il pas alors de perdre son travail?

De son côté, à la demande de Monk, Esther se retrouve au cœur de la maisonnée de Queen Anne Street, employée comme infirmière personnelle de Lady Moidore qui surmonte difficilement son deuil en restant, le plupart de son temps, alitée dans sa chambre. Dans une atmosphère pesante et suspicieuse, elle tente de percer les secrets des uns et des autres sans se faire démasquer, Lord Moidore tenant sous sa coupe tant sa famille que ses employés. 

Nous retrouvons également Lady Callandra Daviot qui apparaît un peu comme la marraine la bonne fée tant d’Esther et de Monk, les deux se retrouvant, avec leur caractère si semblable, dans une situation financière difficile au nom de leurs idées progressistes et de justice sociale. J’ai une nouvelle fois apprécié les échanges toujours hautement tendus entre Monk et Esther, tout comme l’introduction d’un nouveau personnage récurrent, l’avocat Oliver Rathbone.

Il y est ainsi question de la société victorienne tout en inégalités sociales et apparences de façade au point de faire condamner un innocent, les membres de la haute aristocratie ne pouvant être coupables du moindre délit ou crime de par leur rang social, de condition de la femme guère enviable (qu’elle que ce soit leur statut: riche ou pauvre, mariée ou célibataire ou même infirmière comme Esther qui se retrouve face à l’arrogance sexiste et rétrograde d’un des médecins de l’hôpital) ou bien des conditions de vie des domestiques au service de l’aristocratie anglaise bien précaires, chacun pouvant risquer sa place à tout moment selon le bon vouloir du chef de la maisonnée…

J’ai d’ailleurs apprécié cette plongée dans la vie quotidienne d’une maisonnée aristocratique anglaise, me faisant penser à la série britannique Downton Abbey, même si celle-ci se déroule plusieurs décennies plus tard ou à un autre roman court de Noël d’Anne Perry faisant à son autre série victorienne, les époux Pitt: Un Noël à Eaton Square (éd. 10/18, novembre 2022, 168 pages). 

Encore un très bon moment de lecture avec ce tome 2, surprise par le dénouement que je n’avais pas totalement vu venir! J’ai hâte de retrouver tout ce petit monde dans le tome 3, Défense et trahison (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 2001, 414 pages). J’ai vu qu’il était disponible à l’une des annexes de ma médiathèque et espère pouvoir l’emprunter rapidement.

J’ai enfin noté quelques passages gourmands avec les plats toujours aussi ratés de la logeuse de Monk, les mets raffinés préparés pour la maisonnée Moidore, Esther les appréciant grandement: « elle n’avait jamais goûté nourriture aussi délicieuse. Qui plus est, tout était servi à profusion. Il y avait de la viande, du poisson d’eau douce et du poisson de mer, du gibier, de la volaille, des huîtres, de la langouste, de la venaison, du civet de lièvre, des tourtes, des pâtisseries, des fruits, des gâteaux, des tartes et des flans, du pudding et des crèmes. Et il arrivait souvent aux domestiques de bénéficier des reliefs de repas rapportés de la salle à manger, en plus des plats cuisinés spécialement pour eux » (p.200/201) ou les plateaux amenés dans la chambre de Lady Moidore comme par exemple « un thé accompagné de petites crêpes et de beurre » (p.354)… Sans oublier les chocolats chauds pris par Esther à la maison du chocolat de Regent Street lors de ses rencontres avec Monk pour les avancées de l’enquête.

Pour d’autres avis sur ce tome 2: Syl et Isabelle.

Participation #4 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Participation #6 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

Participation #8 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine anglaise et chocolat chaud

Au fil des pages avec Obsolète

J’ai lu Obsolète de Sophie Loubière (éd. Belfond, février 2024, 528 pages), un roman noir d’anticipation dystopique qui se déroule en 2224, les êtres humains essayant de survivre dans différents villages sous la tutelle de la Gouvernance territoriale tout en faisant face aux pénuries de ressources et à l’infertilité qui a amené, depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et les crises qui ont suivi à mettre en place le Grand Recyclage, les femmes de plus de 50 ans devant se retirer dans le Domaine des Hautes-Plaines pour laisser leur place à des femmes plus jeunes et encore fertiles.

Désormais âgée de 50 ans comme ses amies d’enfance Odette et Hasna, Rachel est sur le point d’être une retirée, lui restant à peine un mois auprès des siens tandis que son époux Keen archéologue tente d’élucider le décès suspect de 3 fillettes de 8 ans, avec l’aide de de leur fils adolescent, ce triple meurtre ayant été étouffé par les autorités du village.

J’ai apprécié l’univers dystopique dépeint dans ce roman, avec l’idée que la femme est un produit sans grand avenir, à obsolescence programmée à 50 ans, loin des dictatures stéréotypées qu’on peut voit d’habitude même s’il faut être en couple pour avoir un enfant et que j’ai trouvé que l’autrice aurait pu plus approfondir la nature humaine, la puissance de l’amour filial/parental face au diktat du bien de la communauté par exemple et la psyché humaine, ce qu’elle fait en toute fin à travers la résolution du triple meurtre des fillettes.

Mais j’ai eu du mal à croire que dans un monde dans lequel les émotions sont contrôlées par un bracelet modérateur d’humeur posé dès 11 ans et Maya, un cylindre connecté d’intelligence artificielle au point de faire disparaître la criminalité, le racisme, l’homophobie par exemple, il puisse quand même perdurer la jalousie, l’adultère et surtout le sexisme et l’âgisme sélectif, seules les femmes âgées de plus de 50 ans faisant l’objet du Grand Recyclage.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler même si lors du départ pour le Grand Recyclage, les événements m’ont paru un peu trop surréalistes voire grotesques tout en comprenant l’idée défendue par l’autrice derrière. Je n’ai donc pas non plus adhéré au fait qu’aucun membre de la famille de la femme retirée (que ce soit le conjoint enjoint à procréer à nouveau, la femme retirée elle-même ou bien ses enfants) n’ait jamais recherché son ancienne vie et ait fait si définitivement un trait sur son amour au sens large (autre époux ou ses enfants par exemple). Tous vivent avec leurs doutes et leurs regrets mais acceptent bon gré mal gré la situation pour sauver l’Humanité.

Un bon moment de lecture, me demandant s’il fallait craindre le pire pour ces femmes retirées (est-ce un nouveau génocide tel que celui de la Seconde Guerre Mondiale ou un nouveau Soleil Vert?) et qui fait malheureusement écho au discours d’Emmanuel Macron du 16 janvier 2024 défendant un « réarmement démographique » face à la baisse de natalité constatée en 2023 et en proposant un plan de lutte contre l’infertilité!

J’ai, enfin, noté quelques passages gourmands pour le Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 avec de la cuisine végane à base d’aliments de demain comme les repas préparés par le père de Rachel, Charlus comme par exemple ce dîner: « une tarte aux carottes-oignons accompagnée d’une salade, et des muffins à la banane et aux amandes pour le dessert. Du cidre et de la bière brassée à partir de pain rassis blanc et gris accompagneraient le repas des adultes » ainsi que de « la crème de betterave » (p.52) ou bien encore le menu de la fête de départ des mères organisée par Hasna: « bouchées de truite fumée à la réglisse de nos jardins, tartines aux germes de poireau vinaigrés et œufs mimosa sur pain de cannabis, sablés de grillons et crottin de chèvre, ravioles aux insectes, aux algues et au pesto, purée de fruits aux agrumes et au miel, crème de fleurs de monarde, houmous au caramel et vers de farine, flan au sésame et bonbons bananes » (p.156) ou bien encore les derniers pancakes préparés par Rachel le matin de son départ accompagné d’un « thé (…) Fort, pour lui. Chaud. Avec du lait d’avoine et du sucre » (….) Casser des œufs. Peser la farine de pomme. Une pointe de levure et de sel. Beurre, lait, cassonade. Remplir la maison d’une odeur de pâte qui chauffe dans la poêle. Ni l’un ni l’autre n’avons faim » (p.203).

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Adjectif: « Obsolète »

Participation #5 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine végane du futur

Point lecture hebdomadaire 2024 #11

Même si la semaine est déjà bien avancée, voici mon point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures (mais pas nos relectures) de la semaine dernière qui s’est terminée sur une note gourmande et une escale en Inde avec un RAT des 15 au 17 mars 2024 coorganisé par Hilde, Bidib et Fondant dans le cadre de leurs challenges respectifs Les Étapes Indiennes, Des livres (et des écrans en cuisine) et Le tour du monde en 80 livres.

Nos lectures du 11 au 17 mars 2024:

Des lectures jeunesse:

  • (Album jeunesse) Hulotte et Léon de Juliette Lagrange

Nous avons lu Hulotte et Léon de Juliette Lagrange (éd. L’école des Loisirs, coll. Kilimax, rééd. 2023), un album jeunesse joliment illustré et à partir de 4/5 ans. Hulotte part en sortie scolaire avec sa classe à Paris. Parmi ses copains de classe, il y a Léon, son ami d’enfance qui est aussi tête en l’air qu’elle est timide. Et s’ils étaient plus qu’amis? Parviendront-ils à ne pas prêter attention aux taquineries et moqueries des autres élèves qui les traitent d’amoureux? Un très bon moment de lecture pour mon mini lutin avec cette histoire toute mignonne!

  • (Album jeunesse) Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat

J’ai également lu un conte indien: Siddhima, L’enfant-déesse d’Amélie Sarn et Carole Gourrat (éd. Milan Jeunesse, octobre 2007, 43 pages), un album jeunesse à partir de 7/8 ans. Alors qu’il est sur le point de mourir, le père de Siddhima, une princesse indienne âgée de 13 ans lui révèle que son dieu protecteur est Shiva, dieu de la guerre et de la destruction. Mais est-ce une malédiction comme le pense Sidhhima? Son ami lui permettra-t-il de faire ouvrir les yeux à la jeune adolescente qui a laissé le royaume aux mains de son cupide oncle? Il y est ainsi question d’amitié, de confiance en soi, de deuil… Un conte initiatique dont j’ai bien apprécié les illustrations, l’histoire étant assez classique et un peu trop courte à mon goût!

Des lectures adulte:

  • (Romance historique) Les Vauriens de St-James, Duchesse à conquérir de Lorraine Heath (T5)

J’ai lu, en e-book, le dernier tome de la série des Vauriens de St-James, Duchesse à conquérir de Lorraine Heath (éd. HarperCollins, coll. Victoria, février 2023, 192 pages), une romance historique parue pour la première fois en 2014 et se déroulant à Londres en 1854 dans laquelle on suit le dernier des amis et ancien pilleur de tombes devenu médecin, William Graves qui refuse, malgré ses sentiments, à les avouer à Winifred Buckland, duchesse d’Avendale, qu’il a soignée 3 ans auparavant en la protégeant, avec son jeune fils, de son mari violent et qui se pense veuve, le Dr. Graves l’ayant dans le plus grand secret fait déporter en Australie, en tant que bagnard, avec l’aide de ses amis dans les tomes précédents. Mais la jeune femme semble perdre la tête et pense que son mari est venu la hanter. Une fin heureuse leur est-il possible à tous les deux? Ce tome est bien plus court que les précédents, avançant un peu trop vite malgré le mystère entourant la duchesse pour savourer pleinement leur histoire, d’autant que j’avais apprécié les rares apparitions du Dr. Graves dans les tomes précédents. Un moment de lecture plaisant pour clore cette série!

  • (Romantasy) Reine de l’Ombre: Cour de monstres et de malice et Cour des serpents et des secrets d’Eliza Raine (T3 et T4)

J’ai fini de lire la série en 4 tomes de Reine de l’Ombre en reprenant au tome 3, Cour de monstres et de malice d’Eliza Raine (éd. Autoédition, août 2023, 265 pages) puis en enchaînant avec le dernier tome, Cour des serpents et des secrets (éd. Autoédition, novembre 2023, 295 pages). Reyna et Mazrith continuent de s’entraider afin de faire face aux manigances de la cruelle Reine des Ombres et aux périls des Affamés qui se répandent sur Yggdrasil. Même si lors de mon point lecture hebdo mentionnant le tome 2, je n’étais pas sûre de continuer cette série, je l’ai quand même fini pour savoir si j’avais vu juste sur la nature de Reyna (ce qui a été le cas), n’ayant pas vu venir celle de Mazrith.

Mais je dois finalement avouer que les dernières révélations m’ont laissées sans grande conviction. Je n’ai pas été emballée plus que cela par cette série, le duo Reyna/Mazrith manquant à mon goût d’alchimie et de tension romantique, leurs réactions étant trop enfantines malgré leur âge. Cette série était mentionnée comme une romance fantastique pour adultes inspirée de la mythologie nordique, mais à l’exception des rares passages spicy du dernier tome, il aurait pu convenir pour des adolescents. Ce sera vite oublié.

  • (Recueil de nouvelles) Balades indiennes de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma

Pendant le RAT indien et gourmand, j’ai lu Balades indiennes (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles L’échographie et Une liaison de Chitra Benerjee Divakaruni, À flot d’Anita Nair et En sandwich! de Bulbul Sharma. Dans chacune de ces nouvelles, nous suivons des femmes à un tournant de leur vie. Il y est ainsi question de grossesse, de mariage arrangé,  de la condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine… Un bon voire très bon moment de lecture! J’en reparle très vite.

  • (Recueil de nouvelles) La colère des aubergines de Bulbul Sharma

J’ai également lu La colère des aubergines de Bulbul Sharma (éd. Philippe Picquier, avril 2000, 190 pages), un recueil de nouvelles qui contient de nombreuses recettes indiennes, entre les nouvelles (dont une déjà lue dans le recueil précédent, En sandwich).  Il y est question de tranches de vie, de condition de la femme, de gourmandises et de questionnement sur le mariage (arrangé ou non), sur la maternité ou bien encore sur la société indienne… Un bon moment de lecture!

  • (Roman policier historique) L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (T1)

J’ai fini le week-end en lisant L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, 2019, 464 pages), un roman policier historique se déroulant à Calcutta, en avril 1919, au temps du Raj britannique. Il s’agit de la première enquête du capitaine Sam Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard fraîchement débarqué de Londres à Calcutta, après avoir perdu sa femme de la grippe espagnole et restant traumatisé par la Grande Guerre. Désormais capitaine dans la police impériale et assisté par le sergent indien Banerjee, il est chargé de découvrir le coupable d’un haut responsable britannique. Ce meurtre serait-il lié à l’attaque d’un train postal, le Calcutta-Darjeeling?

J’ai apprécié cette enquête historique qui se déroule sur une semaine, même si parfois j’aurai apprécié un peu plus de détails historiques. Il y est ainsi d’inégalités sociales (avec le plafond de verre des Indiens comme le sergent Banerjee pour toute ascension sociale ou du statut indéterminé de ceux issus d’une relation mixte (indienne et anglaise) comme Annie Grant, de racisme « ordinaire » (le capitaine Wyndham se reprochant très vite d’être arrogant et méprisant à l’égard des Indiens sans pour autant y mettre un terme et alors même qu’il reconnaît la compétence du sergent Banerjee), des lois Rowlatt, des prémices de la lutte pour l’indépendance de l’Inde… Un bon moment de lecture qui ne manque pas d’humour british! J’ai vu qu’il existait deux autres tomes que je lirai volontiers.

Cette semaine c’était une Semaine à mille pages organisée par Le pingouin vert sur IG chaque mois tout au long de l’année 2024. Alors combien ai-je lu de pages cette semaine? 1.579 pages lues sans compter les livres jeunesse lus ou non avec mon mini lutin.

Au fil des pages avec Underground Railroad

Dans le cadre de l’AAHM Challenge 2024 le mois dernier, j’ai lu Underground Railroad de Colson Whitehead (éd. Albin Michel, août 2017, 416 pages), un roman historique qui a reçu le Prix Pulitzer en 2017 et se déroulant dans les années 1850 aux États-Unis.

Abandonnée quelques années auparavant par sa mère, Cora est une esclave de 16 ans dans une plantation de coton en Géorgie. Elle accepte de s’enfuir avec Caesar, un esclave plus âgé et récemment arrivé de Virginie. Ils tentent de retrouver leur liberté et de gagner un des États du Nord, poursuivis par un chasseur d’esclaves et aidés en chemin par des sympathisants abolitionnistes. Les événements traumatisants s’enchaînent et s’acharnent sur Cora, cette dernière tentant de garder à distance les gens et de ne pas trop vivre les instants de liberté retrouvée, de peur d’une nouvelle déception ou d’accorder sa confiance à la mauvaise personne. L’espoir est-il, en effet, encore possible face à tant d’obstacles et de haine raciale?

J’ai été surprise par le parti pris, un brin fantastique, de l’auteur de décrire un véritable réseau ferroviaire souterrain (Cora et Caesar montant vraiment à bord d’un vieux train dans une voie ferrée creusée sous terre pour fuir la Géorgie vers la Caroline du Sud par exemple) alors que dans les faits, l’Underground Railroad – le chemin de fer clandestin – était une métaphore d’un chemin d’itinéraires et refuges sûrs emprunté par de nombreux esclaves pour gagner, au-delà de la ligne Mason-Dixon, les États du Nord voire même le Canada, les fugitifs étant aidés en dans leur fuite par d’anciens esclaves, d’Afro-américains libres ou affranchis ou des sympathisants abolitionnistes.

J’ai apprécié les différents points de vue qui permettent à l’auteur de dresser un tableau de l’époque annonciateur quelques années plus tard de la Guerre de Sécession, les partisans abolitionnistes et humanistes s’opposant aux ségrégationnistes, ces derniers traitant de façon ignoble et inhumaine les Afro-Américains subissant les pires sévices et réduits à des objets, des politiques hypocrites de certains États comme la Caroline du Nord qui utilisent les fuyards ou affranchis comme cobayes pour des essais et expériences médicales ou pratiquer une stérilisation de masse par exemple, même si celui de la mère de Cora n’était peut-être pas nécessaire et même si cela a rendu plusieurs fois le rythme du roman peu fluide et peu romanesque, dans un ton plus documentaire ou cours d’Histoire que fiction (la plupart des chapitres débutant par les récompenses pour la capture des fuyards). Sur le même thème, j’ai trouvé plus bouleversant Beloved de Toni Morrison.

Pour d’autres avis sur ce roman: Enna (en version papier et audio) et qui renvoie à d’autres avis de lectrices.

Participation #2 AAHM Challenge d’Enna #Roman historique

Participation #4 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Point lecture hebdomadaire 2024 #10

En ce début de semaine, voici mon point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures). J’ai moins lu cette semaine ayant profité d’être en famille.

Nos lectures du 4 au 10 mars 2024:

Des lectures jeunesse:

  • (Album jeunesse) Mon voyage à moi d’Akiko Miyakoshi

Nous avons lu, comme histoire du soir, Mon voyage à moi d’Akiko Miyakoshi (éd. Syros,  septembre 2022, 40 pages) un album jeunesse à partir de 5/6 ans et que j’avais repéré dans les nouveautés d’une des annexes de notre médiathèque, appréciant cette autrice. Un hôtelier accueille chaque jour des voyageurs dans son hôtel et rêve qu’un jour, lui aussi, partira explorer le monde. Il y est ainsi question de solitude, de désir d’évasion, d’exploration du monde et d’aventures… Encore un très bon moment de lecture avec cette histoire joliment illustrée! J’en reparle très vite lors du Mois au Japon 2024 puisque ce livre faisait partie de ma future PAL japonaise.

  • (BD jeunesse) Mortelle Adèle, J’aime pas l’amour! et Karmastrophique de Mr Tan et Miss Prickly ou Diane Le Freyer (T4 et T17)

Mon mini lutin a encore relu cette semaine plusieurs tomes de Mortelle Adèle et d’Ajax. Ses cousines lui ont aussi prêté deux tomes de Mortelle Adèle qu’il n’avait pas encore lus: le tome 4, J’aime pas l’amour! de Mr Tan et Miss Prickly (éd. Bayard Jeunesse, septembre 2012, 96 pages) et le tome 17, Karmastrophique de Mr Tan et Diane Le Freyer (éd. Bayard Jeunesse, juin 2020, 80 pages).

Il a également écouté les 4 nouvelles chansons Mortelle Adèle avec sa préférée, « Very Important Bizarres », chanson qui fait la part belle à la confiance en soi. Pour les écouter: ici

  • (BD jeunesse/Roman graphique) Tidesong de Wendy Xu

J’ai lu Tidesong de Wendy Xu (éd. Bliss éditions, octobre 2022, 240 pages), un roman graphique ou BD jeunesse à partir de 10 ans. Sophie est une jeune sorcière âgée de 12 ans qui est envoyée chez sa grande-tante Lan et sa grande-cousine Sage afin de s’entraîner pour le concours d’entrée à l’école de magie la plus réputée du royaume. Mais sa grande-tante ne cesse de lui donner des corvées, sans l’entraîner. Lorsqu’un de ses sortilèges tourne mal, Sophie, trop impatiente d’apprendre la magie, emmêle sa magie à Lir, un jeune dragon d’eau qui a perdu la mémoire et qui n’arrive plus à se métamorphoser en dragon. Sophie réussira-t-elle son examen d’entrée tout en permettant à Lir de retourner auprès des siens? Il y est ainsi question de magie, d’amitié, d’estime de soi ou plus exactement de manque de confiance en soi, que ce soit Sophie ou Lir, d’apprentissage, de rancunes familiales entre la grand-mère de Sophie et sa grande-tante… Un lecture plaisante avec cette famille de sorcières qui depuis des générations sont liées aux dragons d’eau et même si parfois les illustrations manquent un peu de finesse!

Des lectures adulte:

  • (Romance historique) Les Erainn: Rory, Attractif Enchantment de Thalie Perrot (T1)

J’ai lu, en e-book, le tome 1 de la trilogie, Les Erainn: Rory, Attractif Enchantment de Thalie Perrot (éd. Autoédition, 2e édition, juillet 2023, 290 pages), une romance historique se déroulant près de Saint-Malo, en 1848. Cordélia de Montrésor, âgée de 25 ans se persuade qu’il est trop tard pour elle de trouver l’amour et de faire un mariage heureux, se pensant trop laide et préférant être le chaperon de sa sœur cadette, Juliette, âgée de 17 ans. Mais le retour de Rory Erainn, un capitaine irlandais pour qui elle voue des sentiments depuis leur toute première rencontre 10 ans auparavant, serait-il le déclic pour une métamorphose de la jeune femme?

Il y est ainsi question de romance mais aussi d’enquêtes et de secrets de famille, le frère aîné de Cordélia étant partie à la recherche de leur mère. Une lecture que j’avais choisie pour le thème « French Touch » du mois de mars du Défi Romance Historique 2024 et qui est de l’autrice à la tête de La Guilde des Histos! Mais je n’ai pas été emballée plus que cela, l’autrice ayant écrit la première version de cette romance lorsqu’elle avait 15 ans. J’ai trouvé, en effet, l’histoire trop enfantine, notamment dans les rapports amoureux et avec des rebondissements bien trop à-propos, comme le retour de personnages portés disparus ou des méchants trop caricaturaux comme le marquis Le Dantec. Dommage car le couple Cordélia/Rory est plutôt mignon, aucun des deux ne s’apercevant de leurs sentiments réciproques!

  • (Romantasy) Nedala, Le sang du guerrier de Lira Vedia (T2)

J’ai lu, en e-book, le tome 2 de Nedala, Le sang du guerrier de Lira Vedia (éd. Autoédition, mars 2024, 425 pages), une romantasy dont j’attendais la fin, ayant lu le premier en février 2023 et ce second venant de paraître le 7 mars 2024. J’ai apprécié le « résumé » du tome précédent qui se fait sous le point de vue de Mathioé, laissé pour mort sur le champ de bataille, Lewana, également blessée ayant été emmenée pour être protégée et soignée par le grand maître, Elion. Une vie sans les graveurs de sang est-elle possible? Lewana parviendra-t-elle à être la sauveuse dont on attend d’elle tout en prétendant au bonheur auprès de Mathioé? Malheureusement, j’ai trouvé que ce second tome n’était pas à la hauteur du précédent, même s’il répond à toutes les questions du précédent. Une lecture plaisante mais dont j’aurai apprécié plus d’actions et de rebondissements comme dans le tome 1 et qui s’est révélée trop déjà vue, certaines idées étant intéressantes mais pas assez approfondies à mon goût comme le personnage du sang du guerrier!

Ma prochaine lecture:

(Court roman) La fin de Chéri de Colette

J’avais prévu de lire cette semaine La fin de Chéri de Colette (éd. France Loisirs, février 1996, 271 pages, à partir de la page 145), un court roman se déroulant quelques années après Chéri, le jeune homme, désormais âgé de 30 ans, ayant été marqué par la Grande Guerre. Ce sera donc ma prochaine lecture en lecture commune avec Isabelle et Nathalie (qui l’ont déjà fini).

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