Étiquette : contes détournés (Page 3 of 9)

Nos lectures « La Belle et la Bête »

Après avoir lu La Belle et Ganesh lors du RAT des Contes et légendes d’Inde le mois dernier, j’ai eu envie de rédiger un billet thématique sur La Belle et la Bête, le thème du mois d’août du Challenge 2021, cette année sera classique étant « L’Amour ». Finalement je ne fais ce billet qu’en septembre autour de ce conte dont la version la plus connue est celle de Marie-Jeanne Leprince de Beaumont et parue en 1756.

Des versions classiques (texte intégral ou abrégé/adapté):

  • (Recueil de contes) La Belle et la Bête et autres contes

J’ai lu La Belle et la Bête et autres contes (éd. Librio, diff. Flammrion, 2016, 79 pages), un recueil de contes courts et reprenant le texte intégral en commençant par le plus connu de ces contes, La Belle et la Bête.

Un riche marchand, père de six enfants perd toutes ses richesses et part vivre avec eux à la campagne. Un jour, il retourne en ville. Mais en revenant, il se perd et trouve refuge dans un château. Se souvenant que sa fille cadette, Belle lui avait demandé une rose, il en cueille une dans le jardin du château, provoquant la colère de son propriétaire, la Bête. Le marchand l’implore de revoir une dernière fois ses enfants. Pour sauver son père, Belle accepte de vivre auprès de la Bête, malgré sa peur et le dégoût ressenti à la vue de ce monstre. Et si les apparences étaient trompeuses?

Mêlant ambiance surnaturelle et parcours didactique/initiatique d’une jeune femme préparée au mariage, l’autrice apporte une réflexion sur l’Amour, qu’il soit paternel, filial ou marital et partant sur le bonheur et sur ce qu’est une richesse ou bien encore la monstruosité. Elle aborde aussi les thèmes des apparences trompeuses, du mariage, du bonheur et de jalousie (avec les deux sœurs de Belle).

Les contes qui suivent reprennent les mêmes thématiques, en particulier l’éducation de la Vertu au sens du XVIIIe siècle. Étymologiquement associée à des qualités viriles comme le courage et la force morale, la Vertu glisse sémantiquement pour signifier une disposition à faire constamment le bien puis est associée à la femme qui doit être fidèle et chaste au XVIIIe siècle. Elle est le contraire du Vice qui est à proscrire dès le plus jeune âge, dans l’éducation des enfants.

L’autrice était également gouvernante d’enfants de la haute société anglaise. Ce sont des contes moraux où il est question d’éducation des jeunes enfants – fille ou garçon – pour les instruire au mieux selon leur tempérament. Plusieurs des contes mettent scène des jumelles comme dans Belote et Laidronette, la première est si belle qu’elle en oublie de cultiver son esprit et sera aidée par sa sœur pour reconquérir le cœur de son époux. Il est aussi question de distinguer l’amour-passion de l’amour-amitié, la seconde étant à privilégier pour un mariage réussi, la beauté se fanant et l’esprit perdurant. D’autres mettent en scène des jumeaux comme dans Le prince Fatal et le prince Fortuné, les corrections/malheurs subis par le premier afin de remédier à son mauvais caractère de naissance tandis que le second, gâté par la flatterie est devenu méchant alors qu’il était né bon.

  • (Album jeunesse) La belle et la bête de Madame Leprince de Beaumont et Annette Marnat

Après avoir lu La Belle et la Bête et autres contes de Madame Leprince de Beaumont, j’ai enchaîné avec cette version illustrée par Annette Marnat (éd. Flammarion Jeunesse, Père Castor, 2017), un album jeunesse à partir de 5 ans et aux magnifiques illustrations. Le trait délicat et doux d’Annette Marnat accompagne le texte merveilleux où il est question de malédiction, d’amour, de vertu, de jalousie et d’apparences trompeuses. Un très bon moment de lecture!

  • (BD jeunesse) La Belle et la Bête d’Hélène Beney et Dawid

Nous avons également lu La Belle et la Bête d’Hélène Beney et Dawid (éd. Bamboo, 2020) dans la collection « Ma première BD » à partir de 3 ans presque sans texte (à l’exception d’un titre par planche) et qui contient également un petit dossier pour apprendre à dessiner les personnages principaux de l’histoire ainsi qu’une version contée. Les émotions ressenties par Belle qui évoluent au-fur-et-à-mesure de sa relation avec la Bête sont bien rendues, comme celles de la Bête qui se font écho de celles de la jeune femme. Une jolie version pour se replonger dans le conte originel et initiée les plus jeunes lecteurs au format BD!

Des versions revisitées/détournées du conte:

  • (Album jeunesse) La Belle et Ganesh de La Luciole Masquée et Joël Cimarrón

J’avais également lu La Belle et Ganesh de La Luciole Masquée et Joël Cimarrón (éd. Karibencyla, 2009), un album jeunesse à partir de 6 ans et qui est une version revisitée du conte, la Bête étant ici le dieu Ganesh, dieu de la Sagesse et de l’Intelligence accompagné de sa petite souris blanche, Mûshika et le lilas blanc ayant remplacé la rose. J’y retrouve les mêmes thèmes que dans le conte originel, même s’il s’agit avant tout d’amitié que d’amour. Alors que dans l’histoire originelle, les deux méchantes sœurs de Belle font des mariages ratés. Ici, la punition est toute autre et renvoie au folklore hindou. Un bon moment de lecture avec cet album jeunesse aux très jolies illustrations à l’huile! Pour un autre avis sur cet album: Blandine.

Participation #56 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Conte classique

Participation #22 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Conte classique

challenge 2021 lire au féminin

Participation #56 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice/illustratrice françaises

Participation #7 aux Étapes Indiennes de Hilde et Blandine #Étapes n°6 et 8

Au fil des pages avec La petite sœur du Chaperon rouge

Nous lisons La petite sœur du Chaperon rouge de Didier Lévy et Clotilde Perrin (éd. Milan, 2015), un album jeunesse à partir de 4 ans. Devenue célèbre, le Petit Chaperon rouge voudrait également être riche et projette, avec sa grand-mère tout aussi célèbre qu’elle, de transformer la forêt enchantée en gigantesque parc d’attractions. Mais sa petite sœur, Carlotta, amie du loup n’est pas de cet avis et va tout faire pour sauver la forêt et ses habitants issus des contes de fées. Y parviendra-t-elle?

Il s’agit d’une suite moderne au Petit Chaperon rouge qui est bien loin de l’image qu’on s’en fait à la lecture du conte traditionnel de Charles Perrault (qui apparaît même dans l’histoire). Il y est question d’écologie, d’enfance et d’imagination, Carlotta, du haut de ses 8 ans, se dressant contre les plans de de son illustre grande sœur pour sauver la forêt enchantée, réussissant à réveiller les arbres centenaires (ce qui m’a fait penser au Seigneur des anneaux et à L’histoire sans fin). 

Il est amusant de s’arrêter sur les grandes illustrations fourmillant de détails et au trait caractéristique de Clotilde Perrin afin de repérer les personnages des contes de fée comme une sorcière, Raiponce ou une sirène et qui apparaissent aussi sur les pages de garde… Un bon moment de lecture avec ce conte détourné et cette petite fille espiègle, un brin sauvageonne et courageuse!

Participation #53 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Conte détourné

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Couleur: « Rouge »

Participation #20 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Conte détourné

Au fil des pages avec Devine où j’suis!

Nous empruntons à la médiathèque Devine où j’suis! de Richard Marnier et Aude Maurel (éd. Frimousse, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans. Alors qu’elle s’apprête à prendre le thé avec des amies, la mère du Petit Chaperon rouge reçoit un appel de sa fille contrariée. La petite fille est bloquée dans le ventre du Grand méchant loup. Sa mère lui demande alors à parler au loup qui lui-même est dans une situation délicate.

L’histoire est construite à l’image des poupées-gigognes, les personnages issus des contes traditionnels reprenant cette allure des poupées russes. Apparaissent tour à tour le Petit Chaperon rouge, le loup, un ogre, un dragon et aussi un chevalier. La mère du Petit Chaperon rouge arrivera-t-elle à gérer la situation en parlant au téléphone à chacun, Grand-Mère comprise?

Un très bon moment de lecture pour cet album jeunesse rempli d’humour et qui se finit autour d’une bonne galette peut-être pas assez copieuse pour calmer l’appétit de tous! J’avoue avoir eu une nette préférence pour l’histoire que pour les illustrations au style particulier. Une lecture qui pourra être (re)lue lors de la prochaine Épiphanie!

Participation #25 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Participation #26 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Galette et thé

Au fil des pages avec Cœur de bois

J’emprunte à la médiathèque Cœur de bois d’Henri Meunier et Régis Lejonc (éd. Notari, 2016), un album jeunesse pour les adolescents, à partir de 15/16 ans. Aurore, la quarantaine est une belle femme qui semble épanouie. Un matin d’hiver, après un passage par la boulangerie, elle se rend au fin fond d’une forêt dans laquelle vit un vieillard.

En apportant une suite au conte originel du Petit Chaperon rouge, les auteurs questionnent sur le sort de la victime après une agression et la résilience. Comment se reconstruire et continuer à vivre? Au fur-et-à mesure qu’Aurore s’enfonce dans la forêt, sa confiance en elle s’étiole, son moi actuel étant intimement lié à son passé et à cette forêt. La réponse apportée est une possible mais l’une des moins courantes et peut être dérangeante. Les illustrations à forte prédominance sépia (sans oublier le rouge) concourent également à l’ambiance pesante de cette rencontre. Cela me fait penser à certaines affaires pénales, chaque victime, même d’une même fratrie, ne vivant pas de la même façon l’après-agression. Un moment de lecture surprenant et aussi gourmand autour de la galette des rois!

Pour un autre avis: Nathalie.

Participation #16 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #conte revisité

Participation #5 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie

Participation #17 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Galette des rois

Au fil des pages avec Un goûter en forêt

Nous empruntons à la médiathèque Un goûter en forêt d’Akiko Miyakoshi (éd. Syros, 2011), un album jeunesse à partir 4 ans et qui a fait partie de la sélection CP du 25ème Prix des Incos en 2014. Son père ayant oublié le gâteau prévu pour sa grand-mère, Akiko décide de le lui apporter. Elle traverse une forêt enneigée pensant suivre au loin son père. Mais en chemin, elle se perd, fait tomber le gâteau par terre et arrive devant une maison remplie d’animaux étranges qui préparent un goûter. Ces derniers sont aussi surpris qu’elle et l’invitent à se joindre à eux.

L’histoire rappelle au début le conte du Petit Chaperon, Akiko portant des vêtements rouges et se rendant chez sa grand-mère avec un gâteau en traversant une forêt. Mais point de loup rencontré. L’histoire se rapproche alors d’un autre classique de la littérature jeunesse, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll. Il est alors question d’entraide et de générosité pour accompagner en musique et avec un nouveau gâteau la petite fille chez sa grand-mère. Les illustrations au fusain en noir et blanc avec quelques touches colorées sont très jolies. Un très bon moment de lecture onirique, musical et gourmand avec cet album jeunesse!

Participation #8 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Participation #7 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Gâteau

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Lieu: « Forêt »

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