Étiquette : relation parent-enfant (Page 1 of 9)

Au fil des pages avec L’affaire Crystal Singer

J’ai lu L’affaire Crystal Singer d’Ethan Chataignier (éd. Albin Michel, coll. Imaginaire, octobre 2023, 288 pages), roman d’uchronie se déroulant sur plus d’une décennie, entre les années 60 et 70, aux États-Unis, le narrateur, Rick Hayworth, ne pouvant oublier la seule femme qui l’aime, Crystal Singer. Ensemble, avec Ronnie, Otis et Priya trois autres étudiants en mathématiques du MIT, ils avaient réussi à envoyer, en 1960, dans le désert de l’Arizona, au bord de la route 66, la bonne réponse aux martiens à la dernière équation envoyée 30 ans plus tôt, Albert Einstein ayant échoué à résoudre l’équation ayant trait à la relativité. La communication avec Mars était alors reparti mais très vite, la jeune femme de 24 ans avait disparu, laissant derrière elle Rick, son petit ami de 28 ans inconsolable.

Il y est ainsi question de vie extraterrestre, de mathématiques, d’astronomie, de musique mais surtout d’une quête désespérée d’un amour perdu, Crystal Singer s’étant laissée submerger par la réponse à la dernière énigme martienne sur l’entropie et le Curieux Langage, faisant fi de sa propre existence et au détriment de sa propre santé mentale et physique. La persévérance et l’espoir fou de Rick lui permettront-il de la retrouver?

Le roman est bavard à l’image du personnage principal qui a mis également sa propre existence en arrêt ou plus exactement ne vivant qu’à travers son passé, que ce soit sa relation vis-à-vis de son père qui est décédé sans qu’il ne puisse se réconcilier avec lui ou que ce soit sa relation avec Crystal dont il n’arrive pas à se remettre. Toute sa vie est consacrée à la retrouver, encore plus lorsqu’il apprend l’existence de sa fille, désormais âgée de 12 ans et qu’il part à la recherche des personnes qui ont entretenu, comme lui, une correspondance épistolaire décousue. Outre la communication avec les martiens, il est avant question de communication entre humains, la distance qu’elle peut créer entre eux et même en eux-mêmes, dans le difficile équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. Rick se perd dans sa vie et sur la route, à l’instar de Crystal au point de questionner sur la nature humaine.

D’ailleurs, même si cela peut faire sens avec le caractère de Crystal et sert de rebondissement à l’intrigue, j’ai trouvé maladroit d’introduire l’existence cachée de leur fille et qu’elle n’est pas été confiée à Rick plus tôt, surtout qu’il n’est pas fait mention d’un déni de grossesse et que Crystal a été victime d’un cambriolage, à la fin de sa grossesse, dont le procès a été médiatisé compte-tenu de sa célébrité.

Un bon moment de lecture avec ce premier roman à la première personne, à la fois bavard et nostalgique, un brin suranné (et donc quelques longueurs redondantes), profondément humain, au style introspectif et avec l’idée, certes pas nouvelle, d’une musicalité des mathématiques et de la vie en général!

Participation #1 Challenge marsien (autour de la planète Mars) – 2e édition de Ta d loi du cine, « squatter » chez Dasola

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Prénom : « Crystal »

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Throwback Thursday Livresque: Sensibilité

TTL n°260 chez Carole #Sensibilité

Ce jeudi 25 avril 2024, je participe au Throwback Thursday Livresque, un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre en fonction d’un thème donné. Cette semaine, le thème est « Sensibilité ».

Cela m’a immédiatement fait penser à un classique anglais dont le titre en VO est Sense and Sensibility de Jane Austen, paru pour la première fois en 1811 même s’il est traduit en français en Raison et sentiments.

Mais finalement j’ai choisi une de nos dernières relectures jeunesse qui a pour thème la sensibilité et plus précisément l’hypersensibilité avec Rêveur de Mark Janssen (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, octobre 2022, 32 pages), un album jeunesse grand format et à partir de 6 ans.

Un après-midi, après l’école, Aaron part se promener en forêt avec son père, tout en gribouillant des dessins. Il est perturbé par une question que la maîtresse à poser en classe aux élèves, à savoir ce qu’ils voudraient faire plus tard. Le jeune garçon n’avait pas de réponse et est encore troublé par les réponses de ses camarades de classe qui ne lui correspondent pas. Son père sera-t-il à l’écoute d’Aaron en le rassurant et lui expliquant le potentiel de chacun (entre penseur, faiseur et rêveur)?

Il y est question d’hypersensibilité, de relation père/fils, de choix de métier et de confiance en soi, d’imagination, de croire en ses rêves, droit et respect de la différence… Les magnifiques illustrations plongent le lecteur dans la psyché du jeune garçon, dans une nature accueillante et une imagination enfantine. Un très bon moment de lecture bienveillant avec cet album jeunesse qui se termine sur une longue liste de rêveurs connus et qui inspireront, à n’en pas douter, les jeunes lecteurs!

Et vous, quel livre auriez-vous choisi pour cette thématique? La semaine prochaine, le thème sera: « Grumpy/Sunshine », le 3 mai étant la Journée Mondiale du sourire.

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Adjectif: « Rêveur »

Participation #7 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Pays-Bas

Au fil des pages avec L’enfant et le bonsaï

Lors du RAT du Mois au Japon 2024, nous avons lu L’enfant et le bonsaï de José Campanari et Luciano Lozano (éd. Belin Jeunesse, octobre 2016, 48 pages), un album jeunesse pour les 3/5 ans selon l’éditeur et qui a été classé parmi les albums illustrés du rayon « adolescents » par ma médiathèque.

Yoshi, un petit garçon laisse sa mère s’occuper de lui pour tous les actes de la vie courante, comme se nourrir, se laver ou se couper les ongles. Chaque jour, il grandit tout en observant son voisin qui s’occupe d’un bonsaï. Prenant conscience qu’il ne veut pas être comme le bonsaï de son voisin, parviendra-t-il à gagner en autonomie!

Les illustrations donnent l’impression que l’histoire se passe dans un Japon ancien et suranné alors que quelques détails, comme la tétine du petit garçon, l’ancre dans une époque moderne. J’ai trouvé l’idée rigolote de comparer la croissance du petit garçon à un bonsaï (entraînant une angoisse et une prise de conscience chez lui). Un bon moment de lecture avec cette jolie histoire, non dénuée d’humour, sur le fait de grandir avec Yoshi, un petit garçon qui était aussi petit qu’un bonsaï et qui apprend à être autonome, sous le regard de son chat!

Participation #4 Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Album jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Personne humaine: « Enfant »

Participation #8 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Participation #6 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Argentine (auteur) et Espagne (illustrateur)

Au fil des pages avec Nipponia Nippon

Dimanche dernier, pendant le RAT du Mois au Japon 2024, j’ai lu Nipponia Nippon d’Abe Kazushige (éd. Philippe Picquier, mai 2016, 143 pages), un court roman qui suit Haruo Tôya, un adolescent de 17 ans qui a un projet lié à l’ibis japonais, oiseau en voie d’extinction et symbole de la Nation japonaise, les derniers spécimens ayant été réintroduits grâce à la coopération du Japon avec la Chine, sur l’île de Sadô, centre de sauvegarde. Son projet est-il de les libérer ou de les tuer?

Reclus seul dans un appartement de Tokyo, loin de sa famille et sans travail comme peut l’être un hikikomori, il prépare mois après mois son projet, grâce à de nombreuses recherches et achats sur Internet. Il y est ainsi question du poids de la solitude, du passage à l’âge adulte, de l’éveil à la sexualité, de harcèlement scolaire, de la condition de la jeunesse dans la société japonaise… 

Ce récit a une certaine « étrangeté » que j’ai pu constater dans d’autres livres d’auteurs japonais, entretenant une part de malaise, les pensées de Haruo étant troublantes, agressives voire dérangeantes, ce dernier, pathologiquement instable, liant son destin à celui des ibis qui l’obsèdent comme une adolescente Sakura dont il est épris et dont il a été séparé. Rien ne semble pouvoir le tirer de cette spirale obsessionnelle, pas même ses parents. Tout cela ne peut que mal finir, le style d’écriture renforçant le mal-être et le passage à l’acte inéluctable. Un roman un brin insolite qui permet de rentrer dans la peau d’un adolescent japonais perturbé et qui se termine sur une fin ouverte et quelque pessimiste, son cas ne semblant pas isolé!

Participation #3 Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman court

Participation #7 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Japon

 

Au fil des pages avec le tome 1 de Mortelle Adèle

Bien avant que mon mini lutin s’intéresse à Mortelle Adèle avec ses copains de classe, j’avais lu, en 2021, le tome 1 de cette BD jeunesse, ayant à l’époque l’idée d’offrir une de ses histoires à l’une de mes nièces. J’avais donc emprunté à la médiathèque, Adèle, Tout ça finira mal de Mr Tan et Miss Prickly (éd. Tourbillon, février 2012, 92 pages), une BD jeunesse à partir de 7/8 ans.

Adèle est une petite fille de 8 ans au sacré tempérament, un « brin » insolente et qui voit ses journées bien remplies, entre Ajax, son bébé lion que tout le monde prend pour un chaton, son ami imaginaire Magnus, ses parents qui passeraient leur temps, sans elle, à manger des légumes et à travailler ou bien encore ses camarades de classe, Geoffroy qui voudrait être son amoureux et Miranda et Jade, deux filles accrocs à la mode et bien trop « filles » pour Adèle qui ne les supportent pas. De gags en gags, entre ironie, humour second degré et même humour noir (qui parlera parfois plus à l’adulte qu’au jeune lecteur), on se demande bien qui sera destinataire des piques et « expériences » plus farfelues et loufoques les unes que les autres de la petite fille, tant que ce n’est pas nous lecteur!

Depuis, le coup de crayon a bien évolué, Diane Le Freyer ayant pris la relève de Miss Prickly mais l’humour est resté le même, Mortelle Adèle n’étant pas encore arriver à court de bêtises et d’imagination! Au fil des tomes, l’univers si apprécié des enfants s’est étoffée avec d’autres personnages on fait leur apparition, comme d’autres membres de la famille d’Adèle, Owen le zombie créé par la petite fille, Ludovic dont Adèle est amoureuse… Les répliques et punchlines de la petite fille sont devenues cultes dans les cours de récréation, comme « poussez-vous les moches », « bande de nazebroques! » ou bien encore « je te zut »… Mortelle Adèle est également une enfant de son temps, du XXIe siècle, préoccupée par le bien-être, le droit d’être enfant et le réchauffement climatique par exemple… Je pense d’ailleurs faire dans les semaines à venir un billet spécial sur les tomes lus et/ou qui ont rejoint nos bibliothèques.

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Prénom: « Adèle »

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