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Au fil des pages avec Un meurtre absolument splendide

Pendant le Mois Anglais 2024, attirée par le titre et son résumé qui semblait non dénué d’humour so british, j’ai lu Un meurtre absolument splendide de Julia Seales (éd. du Masque, mai 2024, 388 pages), une romance cosy mystery historique se déroulant lors du bal annuel d’automne organisé chez les Ashbrook (le père et ses deux enfants, Daniel âgé de 32 ans et Arabella, âgée de 22 ans) malgré le mauvais temps. La famille Steele avec leurs trois filles, Beatrice, Louisa et Mary, fait partie des invités tout comme leur cousin et héritier, Martin Grub. Au cours de la soirée, l’invité d’honneur, Edmund Croaksworth est retrouvé empoisonné. Qui peut être le coupable parmi les 15 participants à ce bal?

Ce meurtre est l’occasion pour Beatrice Steele, passionnée dans le plus grand secret d’enquêtes policières qu’elle lit et analyse dans le journal londonien, de démontrer ses talents tout en assistant l’inspecteur Drake, tombé en disgrâce à Londres et embauché par la victime pour retrouver sa sœur disparue depuis 2 ans mais qui agace autant qu’il attire la jeune lady. Leur coopération sera-t-elle optimale pour débusquer le coupable avant la fin de la nuit, surtout qu’au fil des heures, le nombre de suspects ne cesse de croître, chacun semblant avoir des secrets?

Cette enquête policière tient surtout à son ton décalé et loufoque dans une ambiance mélangeant Agatha Christie et Jane Austen. Certes, les personnages pourraient apparaître trop caricaturaux. Mais l’autrice détourne avec beaucoup d’humour les codes et usages de la haute aristocratie anglaise à travers le code de bonne conduite pour jeunes filles de Swampshire (qui existe en version poche!), tout en y apportant une touche de modernité qui, malgré quelques anachronismes, ne m’a pas gênée et de féminisme.

Les situations loufoques s’enchaînent tout comme les réactions complètement farfelues des différents personnages lorsqu’ils sont mis au pied du mur par le duo improbable d’enquêteur, Beatrice veillant à ce que l’inspecteur Drake, âgé de 29 ans, se comporte comme un gentleman dans les interrogatoires. Bien loin de la fille sage à la recherche d’un mari, la jeune femme de 25 ans se révèle une détective amatrice déterminée. Un bon voire très bon moment de lecture! S’il y a une suite, je la lirai avec plaisir, l’autrice laissant planer le doute sur la benjamine, Mary (avec peut-être une touche fantastique sur sa nature?).

Pour d’autres avis sur ce roman: Samarian.

Participation #6 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Romance cosy mystery historique

Participation # Le Mois Anglais 2024 de Lou et Titine #Romance cosy mystery historique

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 deBidib et Fondant #Cuisine anglaise

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec La fin de Chéri

Pour une lecture commune avec Isabelle et Nathalie, j’ai lu La fin de Chéri de Colette (éd. France Loisirs, février 1996, 271 pages, à partir de la page 145), un court roman paru pour la première fois en 1926 et se déroulant 6 ans après Chéri, en 1919/1920. Désormais âgé de 30 ans et marqué par la Grande Guerre, Fred Peloux ne sait plus que faire de sa vie. Délaissé par sa femme Esmée qui passe son temps à travailler en temps qu’infirmière auprès du médecin dont elle s’est entichée dans un hôpital de blessés de guerre, il n’a plus goût à rien, pas même à l’argent et décide de revoir son ancienne maîtresse, Léa, la seule dont il se dit avoir été amoureux. Ses retrouvailles lui permettront-elles de mettre fin à sa dépression?

La Grande Guerre a profondément changé la société française, accordant plus de place aux femmes lorsque les hommes sont partis au front. J’ai d’ailleurs apprécié retrouvé le personnage d’Esmée qui a bien mûri et trouvé sa place au sein de son mariage arrangé, même si ce n’est pas auprès de son époux dont elle n’attend plus rien.

Comme dans Chéri, j’ai trouvé surprenantes et incongrues certaines réflexions de Colette sur la féminité et plus largement sur la condition femme, en particulier de la femme âgée, même si la vision retranscrite de Léa est celle de Chéri et est donc bien partiale. Celle-ci est d’ailleurs très peu présente dans cette suite qui s’épanche sur les états d’âme de Fred. 

Le jeune homme, en « pleine crise » des 30 ans se sent vieux et incompris, victime du syndrome du survivant. Il perd complètement pied dans cette société d’après-guerre, ne réussissant pas à trouver sa place parmi des femmes « viriles » qui n’ont plus besoin d’un homme à leurs côtés comme sa mère ou sa femme (ces dernières continuant leurs combines mises en place pendant la guerre par exemple). Il tente, comme il l’avait déjà fait dans Chéri, de retrouver son amour perdu dans les souvenirs d’une Léa jeune et belle, à travers des photos conservées par une amie commune, là-même auprès de qui il s’était déjà réfugié et dont le collier de perles lui rappelait alors Léa.

Il n’a donné aucune chance à son couple, même s’il ne trompe plus Esmée. Son insouciance a laissé place à une méchanceté à l’égard de sa femme, prenant un plaisir malsain à jouer sur sa vulnérabilité, Esmée s’inquiétant à raison pour lui à défaut de l’aimer. Bien que le roman soit court, j’ai trouvé les épanchements du jeune homme bien longs et ne pouvant que déboucher sur un drame. Une lecture en demi-teinte, avant tout pour Esmée et pour le tableau de la société d’après-guerre!

Participation#7 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie

Participation #1 Challenge Pages de la Grande Guerre de Nathalie #La fin et les suites de la guerre

Au fil des pages avec Balades Indiennes

Pendant le RAT indien et gourmand, j’ai lu Balades indiennes de Chitra Benerjee Divakaruni, Anita Nair et Bulbul Sharma (éd. France Loisirs, août 2004, 173 pages), un recueil de 4 nouvelles avec l’histoire de femmes qui sont à un tournant de leur vie.

Chitra Benerjee Divakaruni a écrit les deux premières nouvelles. Dans L’échographie, deux cousines, Anju et Arundhati très proches malgré la distance, l’une vivant aux États-Unis et l’autre en Inde, sont enceintes de leur premier enfant et attendent avec appréhension l’échographie qui leur permettra de connaître le sexe de l’enfant à naître. Mais cette échographie aura-t-elle les mêmes répercussions? Quelle sera les conséquences des décisions prises, en particulier pour Arundhati? Il y est ainsi question de grossesse, de mariage arrangé, de condition de la femme (que ce soit celle à naître ou mariée) et même de divinités avec Prajapati, « le dieu ailé et capricieux du Mariage » (p.19).

Puis dans Une liaison (p.51), alors qu’elle est en train de préparer le dîner, Abha apprend de son mari, Ashok, que sa meilleure amie Mina a une liaison. Elle se sent blessée de ne pas l’avoir appris de l’intéressée et au fil des jours, doute de l’identité de l’homme avec qui son amie a une liaison. Serait-ce son mari? Je crois que cette nouvelle a été ma préférée des 4  lues. Il y est également question de mariage arrangé, de condition de la femme mariée, du droit au bonheur ou bien encore d’émancipation féminine face aux traditions familiales qui perdurent malgré le départ de ses femmes indiennes aux États-Unis.

Dans À flot d’Anita Nair (p.109), Prabha Devi, une jeune quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main en apprenant à nager, cet apprentissage faisant écho à sa soif d’émancipation. Il y est ainsi une nouvelle fois question de la condition de la femme indienne, de ses désirs et droit au bonheur, entre modernité et traditions familiales suite à un mariage arrangé. J’ai également bien apprécié cette nouvelle et le cheminement intérieur de l’héroïne qui se redécouvre, s’étant au fil des années « éteinte », perdant petit à petit son brin de folie et d’excentricité joyeuse.

Puis j’ai fini sur une note rigolote mais pas si légère que cela, avec En sandwich! de Bulbul Sharma (p.157), une très courte nouvelle (11 pages) du point de vue du mari, Vinod, tiraillé entre sa femme et sa mère qui se dispute son amour. Que pourrait-il arriver dans vie pour mettre un terme à la situation? On retrouve les mêmes thèmes que précédemment, Vinod sous couvert de ne blesser aucune des deux femmes apparaissant bien lâche.

Dans ce recueil de nouvelles qui débute par un glossaire dans lequel on retrouve la définition de nombreux plats indiens, j’ai relevé de nombreux passages gourmands comme les plats préparés par Abha, journaliste à qui on a proposé d’écrire un livre de recettes de cuisine: un riz au poulet épicé, une assiette de biryani, le rogan josh ou bien encore le pista kulfi (p.84) mais moins ceux ratés de Nirmala et de la mère de Vinod: du jus de dattes ( « le jus aigre de phalsa ») préparé par la mère qui semble aussi mauvais que le thé préparé par Nirmala (« breuvage, à la fois amer et aqueux, tiède et généreusement étendu de lait tourné » (p.160)) ou « les samosa rabougris, les gulab jamun défiats et le café mortel » (p.162) ou bien encore avec des batailles de currys (p.164).

Participation #2 Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #Nouvelles indiennes

Participation #7 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Participation #7 Challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib #Mythologie hindoue

Participation #5 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Inde

Au fil des pages avec La princesse aux perles

Fin août 2023, j’ai lu La Princesse aux perles de Mary de Morgan et Yvonne Gilbert (éd. des Éléphants, novembre 2015, 64 pages), un conte de fées anglais paru pour la première fois en 1880 et à partir de 9 ans. Fiorimonde est une princesse d’une grande beauté grâce à la magie noire. Refusant tout mariage que son père a décidé pour elle, de peur de perdre sa liberté et donc sa beauté, elle transforme tous ses prétendants en perles. Son attitude causera-t-il sa perte? Surtout lorsque sa jeune servante, Yolande comprend la véritable nature de la princesse, contrairement aux nombreux prétendants bien naïfs qui défilent?

Bien que datant de la fin du XIXe siècle, ce conte de fées anglais apparaît bien moderne dans son propos, même si Fiorimonde rejette toute idée de mariage pour de mauvaises raisons et en devient cruelle à l’égard de tout prétendant et orgueilleuse dans sa quête éternelle de beauté. Les véritables héros de ce conte sont d’ailleurs plutôt Yolande et Gervais, leur duo étant attachant et ne recherchant qu’une vie simple et heureuse, sans quête de richesses ou de gloire. On espère à leur côté qu’ils parviendront à mettre fin aux agissements de la princesse. En effet, construit au départ comme un conte randonnée, la princesse déjouant l’une après l’autre toutes les demandes en mariage, l’intrigue prend la forme d’une enquête avec Yolande.

J’ai également bien apprécié les illustrations d’Yvonne Gilbert qui ancrent l’histoire dans un temps ancien, mélange de Moyen-Age et de la Renaissance apportant un certain charme énigmatique et ensorcelant. Un bon moment de lecture avec ce conte joliment illustré qui est décrit en 4e couverture comme un précurseur du Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde !

Participation #14 Challenge Contes & Légendes 2023 de Bidib #Conte de fées

Participation # Challenge 2023 sera classique de Blandine et Nathalie #Conte de fée anglais

Challenge Petit Bac  d’Enna #5 Catégorie Objet: « Perles »

Participation #36 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Angleterre

Participation # Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Album jeunesse/Sorcière

Au fil des pages avec Une sorcière à la Cour

Pour une lecture commune avec Isabelle, j’ai lu Une Sorcière à la Cour de Philippe Madral (éd. du Masque, 2019, rééd. 2021, 500 pages), un roman policier historique relatant l’Affaire des Poisons, sous le règne de Louis XIV, entre 1678 et 1682, sous le point de vue romancé des mémoires de La Reynie, lieutenant de police chargé par le Roi d’enquêter et de poursuivre devant la Chambre ardente les coupables, qu’ils soient issus du peuple ou de la Noblesse.

À la suite de l’exécution publique de la Marquise de Brinvilliers en 1678, le roi Louis XIV confie à La Reynie le soin d’enquêter sur une série d’empoisonnements qui sévit dans tous les milieux de Paris, même au sein de la Cour royale et d’arrêter les responsables et de fermer les officines où sont vendus philtres d’amour, potions en tout genre et autres poisons (arsenic, poudres de succession, avortements clandestins…)… Mais bien vite, il apparaît que ce sont bien plus que des vengeances personnelles. La vie même du Roi est menacée et son proche entourage, comme sa favorite et mère de ses enfants, Madame de Montespan, est mis en cause. Entre dénonciations, chantages et différends privés, affaires de cœur, messes noires, menaces étrangères venant d’Angleterre, conspirations et complots politiques, il est bien difficile à La Reynie d’avancer dans son enquête, de démêler le vrai du faux des aveux recueillis comme de Marie Bosse, de Catherine Deshayes dite La Voisin et de répondre aux attentes du Roi. Parviendra-t-il à aller au bout de son enquête, sans mettre en danger sa propre vie et celle des siens?

J’ai apprécié cette plongée historique dans l’Affaire des Poisons dont il me restait quelques vagues souvenirs d’école. L’auteur s’est, en effet, beaucoup documenté, comme en témoignent les pages de bibliographie à la fin du roman si l’on veut approfondir sa lecture. 

Pour autant, j’ai trouvé qu’il manquait ce souffle romanesque dont parlait la 4e de couverture, même dans les rebondissements dramatiques comme par exemple avec l’ajout fictif de la mouche et ancienne amante de La Reynie ou sur les occasions possibles d’empoisonnement du Roi au vu de sa routine quotidienne faite devant les courtisans et maîtresses – un roi encore bien marqué par la Fronde et quelques années avant l’exercice d’un pouvoir absolu.

Je n’ai pas  accroché non plus à la personnalité romancée de La Reynie qui de son statut (un Noble très proche du Roi), de sa haute fonction (Haut magistrat puis  Lieutenant de police en charge d’affaires sensibles) et de son âge (la cinquantaine) apparaît quand même très candide, pusillanime et très humain, bien que loyal et juste dans son enquête. Certes, je ne peux savoir qu’elle était sa vraie personnalité d’autant qu’il a été à l’origine de la modernisation des rues de Paris avec l’éclairage public, le traitement des déchets par exemple… Mais j’ai eu l’impression que l’auteur dépeint le personnage avec des pensées et positions bien trop modernes quant à la condition de la femme du XVIIe siècle (y compris au sein de son propre mariage) ou vis-à-vis de la religion pour ce partisan fidèle au Roi… De même, s’agissant de sa profession, sa redondante épiphanie lorsqu’il interroge les « sorcières », ne m’a pas paru crédible tout comme sa position vis-à-vis des tortures – la question – infligées sur les suspects arrêtés afin de leur soutirer des aveux. 

Ce même discours moderne, post mouvement #MeToo, se retrouve également dans le caractère des sorcières arrêtées, décrites tant comme profiteuses d’un système et de la naïveté de leurs clients afin de s’enrichir que comme bienfaitrices à l’égard des femmes battues, violentées ou abusées, victimes de grossesse non désirée.

J’ai d’ailleurs ressenti le besoin après quelques pages de ma lecture d’aller chercher sur Internet des informations sur l’Affaire des Poisons et sur La Reynie afin de démêler ce qui relève du fait historique de ce qui est pure invention de la part de l’auteur et ainsi faire la part des choses entre personnages historiques et fictifs du roman.

J’ai enfin noté quelques passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans en cuisine comme par exemple le chocolat à croquer dont raffolait tant la Reine (p.287) ou bien encore les fastueux repas du Roi avec son lot d’hors-d’œuvre, potages, rôts, légumes et desserts copieusement servis avec du vin et du champagne (p.369 et 415).

Pour un autre avis très mitigé sur ce roman: Isabelle.

Participation #1 Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Sorcières

Participation #22 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine du XVIIe siècle (sous le règne de Louis XIV)

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