Étiquette : Clémence Pollet

Point lecture hebdomadaire #48

En ce début de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures) et ma lecture en cours.

Nos lectures du  27  juin au 3 juillet 2022:

Des lectures jeunesse:

  • (Roman jeunesse) Charlock, À la recherche du Tikki d’or de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (T5)

Nous lisons le tome 5 de Charlock, A la recherche du Tikki d’or de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (éd. Flammarion Jeunesse, 2022), un roman jeunesse pour les 8/10 ans et même avant et qui est paru le 22 juin 2022. Encore une très chouette aventure (plus qu’une enquête cette fois) pour le chat bleu détective, Charlock qui vient en aide avec ses amis à une chatte noire malchanceuse Vira! Ce duo auteur/illustrateur fonctionne toujours aussi bien et en plus cette fois ils associent chats et pirates, un combo gagnant chez nous (avec une fin digne des Goonies). On espère un tome 6, chaperlipopette!

  • (Album jeunesse) Le Maître des Neiges d’Isabelle Garcia-Chopin et Clémence Pollet

Pendant le RAT des Contes et Légendes d’Inde, nous lisons Le Maître des Neiges d’Isabelle Garcia-Chopin et Clémence Pollet (éd. Glénat, 2020), un album jeunesse à partir de 6 ans selon l’éditeur. Après la mort du chef spirituel de son village, le Maître des Neiges part à la recherche de l’enfant dans lequel ce chef s’est réincarné. Accompagné d’un jeune novice du monastère, il commence un long périple fait de dangers et de rencontres de divinités qui lui apparaissent en rêve pour le guider. Il y est question de quête, de spiritualité, de bouddhisme, de méditation avec ce conte à la structure narrative classique se déroulant dans les montagnes tibétaines. Un moment de lecture nous imprégnant dans la culture tibétaine et ses croyances!

  • (Album jeunesse) Maman Oie Ours et le cousin catastrophe de Ryan T. Higgins

Nous lisons également Maman Oie Ours et le cousin catastrophe de Ryan T. Higgins (éd. Albin Michel Jeunesse, 2021), un album jeunesse à partir de 4 ans. L’ours Michel toujours aussi grincheux part à la pêche. Mais ni les souris ni les oies ne s’en aperçoivent et pensent que leur vœu de voir Michel amusant est exaucé lorsqu’il confonde son cousin, Kevin toujours prêt à rigoler pour lui. Un bon moment de lecture rigolo au cours duquel nous apprenons les prénoms des trois souris!

  • (Album jeunesse) Tombée du Ciel des The Fan Brothers

Nous lisons et relisons aussi Tombée du Ciel des The Fan Brothers (éd. Little Urban, 2021), un album jeunesse à partir de 3/4 ans. Un matin, les insectes et araignées découvrent un mystérieux objet sur le sol. très vite, l’Araignée décrète en être la propriétaire, l’objet étant tombé sur sa toile et fait payer les autres animaux pour venir voir ce spectacle. Mais cette bille n’est-elle pas un bien commun qui devrait être accessible gratuitement? Il y est question de curiosité, de découverte du monde (celui des petites bêtes) et de l’inconnu, de convoitise, de profit et de partage d’un bien commun. Les illustrations en noir et blanc (à l’exception de la bille et des feuilles) sont magnifiques et vintages, pleines de détails de la société hiérarchisée des petites bêtes du jardin portant des hauts-de-forme du XIXe siècle. Il y a aussi une critique du capitalisme avec l’Araignée égoïste et le vert symbolique des feuilles. Un très bon moment de lecture!

  • (BD jeunesse) Linette, Les pieds qui poussent de Catherine Romat et Jean-Philippe Peyraud (T1)

Nous lisons et relisons le tome 1 de Linette, Les pieds qui poussent de Catherine Romat et Jean-Philippe Peyraud (éd. Les éditions de la Gouttière, rééd. 2018, 2022), une BD jeunesse sans texte, tendre et rigolote à partir de 3/4 ans et que j’avais achetée lors des 48h BD en avril 2022 avec l’histoire de Linette, une petite fille débordant d’imagination qui voudrait bien aider sa mère au potager. Un bon moment de lecture!

Des lectures adulte:

Parmi les romans adultes que j’ai lus cette semaine, je ne parlerai dans ce billet que de certains.

  • (Cosy Mystery) Les Thés Meurtriers d’Oxford, Point de glas sage d’H.Y. Hanna (T4)

Je lis le tome 4 des Thés Meurtriers d’Oxford, Point de glas sage d’H.Y. Hanna (éd. Autoédition, 2022, 312 pages), Gemma Rose ne pensant pas que Dame Clare Eccleston qui concourait à l’exposition féline de la fête de son village en présentant un de ses chats persans soit décédée d’une crise cardiaque. Serait-ce un meurtre comme le pense la mère de Gemma et les vieilles chouettes? Gemma arrivera-t-elle à persuader son petit ami, Devlin d’enquêter sur ce décès? Une lecture agréable, ayant apprécié l’ambiance cosy et gourmande mais beaucoup moins le tour pris par la relation Gemma/Devlin pas assez enflammée à mon goût et un peu (trop) niaise alors qu’ils sont presque trentenaires. Cette fois, l’autrice termine avec une recette de Victoria sponge cake.

  • (Romance feel-good) Notting Hill with Love… Actually d’Ali McNamara

J’ai fini de lire Notting Hill with Love… Actually d’Ali McNamara (éd. Bragelonne, coll. Milady Romance, 2013, 526 pages), un romance feel-good contemporaine repérée chez Fondant. Fiancée à David et proche de son père qui l’a élevée seul après le départ de sa mère lorsqu’elle était bébé et avec qui elle travaille dans son entreprise de machines à popcorn, Scarlett O’Brien décide, à 23 ans, de faire un point sur sa vie et accepte une « retraite » d’un mois, à Londres pour garder une maison de Notting Hill et prouver à son entourage que la vie peut être à l’image des films. En effet, cette passionnée du Septième Art passe son temps à vivre des « instants-ciné ». Dès son arrivée, Scarlett sympathise avec des habitants du quartier et fait la connaissance de son voisin, Sean. Elle entreprend également de retrouver sa mère, avec l’aide de Sean. Une lecture agréable avec de nombreuses références à des films romantiques très connus comme pare exemple Coup de foudre à Notting Hill, Quatre mariages et un enterrement, Quand Harry rencontre Sally, Le Journal de Bridget Jones, Love Actually et des acteurs tout aussi célèbres comme Johnny Depp, Hugh Grant, Colin Firth ou bien encore Kate Winslet… même si j’aurai aimé un peu plus de « piquant » et de joutes verbales entre Scarlett et Sean!

Ma lecture en cours:

(Roman policier) Les enfants sont rois de Delphine de Vigan

Dimanche soir, j’avais prévu de commencer à lire Les enfants sont rois de Delphine de Vigan (éd. Gallimard, 2021, 348 pages), un roman policier se déroulant dans l’univers des réseaux sociaux.

Au fil des pages avec La tresse

Lors du RAT des Étapes Indiennes du premier week-end de juillet 2020, j’ai lu l’adaptation par l’autrice elle-même, Laetitia Colombani, en album jeunesse de son roman La tresse. Il s’agit de La tresse ou le voyage de Lalita de Laetitia Colombani et illustrée par Clémence Pollet (éd. Grasset Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 6 ans.

Dans cette adaptation pour les jeunes lecteurs, l’histoire reprend la partie indienne du roman tout en la développant avec une fin heureuse, à savoir l’histoire de Smita et de sa petite fille âgée de 6 ans, Lalita pour peut-être, au bout, briser la chaîne de leur statut de Dalits – d’Intouchables et de vivre dans de meilleurs conditions de vie comme le droit pour la fillette d’aller à l’école.

En effet, Smita refuse que sa fille subisse les mêmes discriminations et injustices qu’elle et son mari. Elle persuade ce dernier de demander à l’instituteur du village, un Brahmane, d’accepter leur fille dans sa classe. Mais malheureusement Lalita est rabaissée par l’instituteur à son rang d’Intouchable. La seule issue que Smita voit: la fuite sous la protection de Vishnou avec sa fille vers une autre ville du pays où une école pour tous les enfants a été ouverte. Arrivera-t-elle à briser le sort d’ordinaire réservé aux Intouchables, femmes de surcroît? Son mari viendra-t-il les rejoindre?

Les illustrations douces et très colorées tempèrent la dureté de la vie de la famille de Lalita, même si son histoire est moins sombre et plus optimiste que dans le roman puisqu’elle est adaptée pour de jeunes lecteurs. Dans le roman, l’intrigue se termine à la sortie de l’offrande au temple de Vishnou sur une fin ouverte, laissant leur sort entre les mains du lecteur. Du haut de ses 6 ans, Lalita est le personnage qui m’a le plus touché. Battue par l’instituteur pour qui elle n’avait pas sa place à l’école en tant qu’Intouchable, elle donne ses cheveux – cheveux considérés comme sa seule richesse – pour une divinité ou plutôt pour l’amour de sa mère qu’elle suit inconditionnellement malgré sa peur et le silence de cette dernière tout aussi inquiète mais déterminée à lui offrir une vie meilleure.

Cette adaptation permet ainsi d’aborder le système des castes en Inde qui perdure malgré son abolition il y a déjà une cinquantaine d’années et la difficulté que rencontre encore aujourd’hui un trop grand nombre d’enfants dans l’accès à l’instruction et à l’école.

Puis quelques jours plus tard, j’emprunte le roman court, La tresse de Laetitia Colombani (éd. Librairie Générale Française, coll. Livre de Poche, rééd. 2018), son premier roman classé comme roman Feel Good. Il s’agit des destins croisés – qui s’entrelacent comme une tresse – de trois femmes:

  • en Inde, dans le village de Badlapur : Smita (et sa petite fille Lalita), une Dalit – une Intouchable trentenaire et mariée vivant dans la misère et les discriminations subies au quotidien par sa caste inférieure
  • en Sicile, à Palerme : Guilia, célibataire vivant son premier grand amour avec Kamaljit récemment régularisé, la vingtaine et qui travaille dans l’atelier familial, au bord de la faillite, de perruques fabriquées à partir de cheveux humains
  • et au Canada, à Montréal : Sarah, mère divorcée de trois enfants, avocate quadragénaire sur le point d’obtenir une promotion au sein d’un prestigieux cabinet et qui cache à son entourage son cancer du sein.

Pour chaque parcours de vie, il est question de la condition de la femme et plus largement d’une quête de liberté, entre espoirs et incertitudes. Malgré leurs conditions sociales fort différentes, chacune doit faire preuve de courage, de dignité et d’adversité envers les discriminations subies, que ce soit des discriminations dues à leur origine, à leur sexe ou à la maladie. Ce roman se lit facilement, en quelques heures, passant d’une vie à l’autre à chaque chapitre, sans pour autant qu’aucune ne se croise. Un lien unit pourtant ces trois femmes, un lien qui était résumé par une carte du monde dans la dernière page de l’album jeunesse et qui se lit en filigrane dans le résumé de la quatrième de couverture.

L’écriture est simple comme dans un Feel Good, l’autrice forçant sur certains caractères des personnages de façon parfois trop répétitive voire même caricaturale. Je pourrai même y voir du cynisme puisque derrière l’offrande payante de Smita et Lalita, le Temple de Vishnou tire profit des cheveux en en faisant commerce.

Ces lectures font partie de l’Étape Indienne n°6 « Politique sociale (corruption, critique de la société…) » et plus précisément n°6.1 « Les Intouchables ». Pour d’autres avis sur le roman: Hilde, Blandine et Nath Sci et pour un autre avis sur l’album jeunesse: Mya Rosa.

étapes indiennes, inde, lectures

Participation #3 aux Étapes Indiennes de Hilde #RAT et #Étape n°6.1

Challenge Petit Bac d’Enna #8 et 9 Catégorie Objet: « Tresse »

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