Étiquette : vengeance (Page 1 of 2)

Au fil des pages avec L’héritier trahi

J’ai lu, en e-book, le tome 1 du dyptique L’héritier trahi de Holly Black (éd. Rageot, octobre 2023, 512 pages), un roman fantasy young adult se déroulant dans le royaume de Terrafæ, 8 ans après les événements qui ont secoué la Haute Cour de Domelfe. Le prince héritier, Chêne a bien grandi, désormais âgé de 17 ans tout comme Wren, la fille captive de Dame Nore de la Cour des Crocs qui avait été libérée par Jude et désormais âgée de 18 ans. Les deux doivent s’associer afin de libérer Madoc, le père adoptif de Chêne prisonnier de Dame Nore dans le Nord glacial, à la Citadelle de l’Aiguille de glace. Mais malgré leur amitié passée, peuvent-ils se faire confiance après tant d’années passées éloignés l’un de l’autre?

Même si encore une fois j’aurai apprécié que les personnages soient plus âgés et donc plus matures (mais je sais, on est sur du young adult), j’ai trouvé intéressant de retrouver deux personnages qu’on avait laissés enfants dans La reine sans royaume. J’avais d’ailleurs trouvé Wren touchante et résiliente dans la première trilogie, subissant la cruauté de ses parents. Elle a désormais bien grandi, en marge de la société, comme un fantôme, n’ayant pas sa place parmi les humains et sa « non-famille » et vivant dans la peur d’être à nouveau captive de Dame Nore. Elle se cherche encore, se dénigrant sans cesse et ayant peur de sa propre nature cruelle et de son besoin de vengeance. La quête identitaire de Wren se mêle alors avec l’expédition de Chêne pour délivrer Madoc, contre l’avis de sa sœur Jude.

Le rythme monte crescendo, surtout dans les derniers chapitres. J’attendais le moment de la trahison et je n’ai pas été déçue par le dernier rebondissement même si je le voyais venir, les Fæs ne pouvant pas mentir mais savant habilement parler et contourner cet interdit.

Comme pour la première trilogie avec le cycle Jude/Cardan, il manquait le point de vue de Chêne, tout ce premier tome se passant sous le point de vue de Wren qui a bien du mal à décortiquer les sentiments et attitudes du prince héritier, ce dernier étant un charmeur comme sa mère biologique et un courtisan sanguinaire et fin stratège comme son père adoptif Madoc. 

Un bon moment de lecture avec son lot d’action et de rebondissements (assez prévisibles) et d’enjeux politiques où il est bien difficile d’accorder sa confiance sans se faire piéger, la romance restant très secondaire! Je suis curieuse de connaître le dénouement et ai hâte de lire le second tome qui paraîtra en avril prochain.

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Adjectif: « Trahi »

Participation #1 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec La malédiction de Satapur (T2)

J’ai lu la deuxième enquête de Perveen Mistry, La malédiction de Satapur de Sujata Massey (éd. Charleston, juin 2021, 485 pages), un roman policier historique se déroulant en 1922 dans les Indes britanniques. Perveen Mistry, désormais avocate associée au sein du cabinet de son père accepte la mission du gouvernement britannique de se rendre dans le petit État princier de Satapur afin de résoudre un différend entre la maharani douairière et sa belle-fille quant à l’éducation à donner au jeune maharadjah héritier de 10 ans, Jiva Rao. En effet, l’agent britannique sur place, Colin Wythe Sandringham se heurte à sa condition d’homme, ne pouvant approcher les deux femmes pratiquant la purdah, même si certains hommes sont tolérés au palais, comme Mr. Basu, le vieux précepteur des deux enfants royaux, Adytia « le Bouffon » ou l’oncle royal des enfants, le Prince Swaroop. Et si la vie même du jeune héritier était en danger, après celle de son père et de son frère aîné, les deux étant décédés dans de troublantes circonstances et en raison des craintes d’empoisonnement au palais? Perveen arrivera-t-elle à trouver un compromis entre les deux maharanis sans mettre sa propre vie en danger?

J’ai trouvé l’intrigue et surtout l’enquête policière moins prenante que dans le tome précédent et même avec des longueurs, même si j’ai été surprise par la tournure prise par la rencontre entre Perveen et l’agent britannique, tuteur des deux enfants royaux. Au-delà de la mission confiée à la jeune femme, il y est une nouvelle fois question de la condition de la femme, d’inégalités sociales (comme par exemple entre la famille royale et les domestiques du palais), d’injustices ou de relations amoureuses qui se heurtent aux différences de classes ou de castes, d’us et coutumes au sein du palais royal… J’aurai apprécié que l’autrice s’attarde plus sur le rôle de l’Agence de Kolhapur dans la gestion de cet État princier mis sous tutelle britannique plutôt que d’appuyer longuement sur la mésentente entre les deux maharanis.

Un bon moment de lecture même si j’ai préféré le premier tome, ce deuxième tome reprenant des thèmes similaires, voire redondants tout en introduisant un début de romance qui, je suppose, sera encore plus présent dans le prochain tome, Le Prince de Bombay!

J’ai enfin noté de nombreux passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 avec de nombreux plats indiens, que ce soit les repas préparés par Rama, le domestique de Colin, à base de poulet rôti: « une soupe froide de tomates en entrée ainsi que du riz, deux sortes de légumes marinés, du curry de pommes de terre et du dal », avec « deux bouteilles de vin: un bordeaux (…) et une bouteille de champagne » que ceux au palais royal, exceptés ceux empoisonnés, comme par exemple lorsque Perveen « savour(e) les riches effluves de safrans et d’oignons doux » lors du premier repas au palais: « du curry d’agneau, du curry de pommes de terre, des paneer kofta, du pilaf au safran ainsi que du riz blanc, du dal, du raïta de concombre et des feuilles de fenugrec frites » ainsi que des douceurs: « gâteau de riz et des gulab jamum ».

Participation #2 Challenge Les Étapes Indiennes 2023 de Hilde et Blandine #Roman policier historique

Participation #15 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Lieu: « Satapur »

Au fil des pages avec Automne en baie de Somme

J’ai lu Automne en baie de Somme de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, mai 2022, 64 pages), une BD adulte dont l’illustration de couverture inspirée du peintre Mucha m’a attirée et qui s’est révélée être une intrigue policière en un seul tome se déroulant à la Belle-Époque. En 1896, l’inspecteur parisien Amaury Broyan est chargée de l’enquête du meurtre d’un riche industriel, Alexandre de Breucq, retrouvé empoisonné à bord d’une goélette échouée dans la baie de Somme. Très vite, il suspecte sa veuve qui devient l’unique héritière de son entreprise. Mais le défunt avait également une maîtresse, Axelle Valencourt, un modèle ayant posé pour de nombreux artistes. Qui a bien pu l’assassiner? Et pour quelles raisons?

L’affaire paraît bien plus complexe qu’il n’y paraît et entraîne l’inspecteur dans les différents quartiers de la capitale parisienne, des beaux quartiers aux cabarets de la Butte Montmartre par exemple et même dans les parts d’ombre de sa propre vie, ce dernier n’arrivant pas à contrôler sa colère liée au récent décès de sa fille.

Il y est ainsi question de la condition de la femme à la Belle-Époque (comme le droit à l’avortement ou plus exactement son absence de droit puisque pénalement répréhensible et du statut de la femme mariée), de société secrète, des inégalités sociales (anarchistes, milieu artistique, riches industriels), de vengeance, de séduction… D’ailleurs, l’enquête policière bien sombre est découpée en trois parties qui s’ouvre à chaque fois par un extrait de Quelques lances rompues pour nos libertés (1910) de Nelly Roussel – une essayiste militante féministe et de défense des droits des femmes comme le droit à disposer de leur corps, le droit à l’avortement et d’avoir accès au moyen de contraception – et qui renforce, si besoin était, les profondes injustices liées à la condition féminine, quel que soit son milieu social.

Quant aux planches de dessin d’Alexis Chabert, j’ai apprécié cette plongée dans l’ambiance parisienne de la Belle-Époque où l’on croise édifices en construction et personnages historiques, même si j’ai eu un peu de mal avec les traits des personnages assez brouillons et grossiers. Un bon moment de lecture avec ce polar noir, historique et social qui se finit sur une résolution de l’enquête un brin immoral! Il existe un deuxième tome, Hiver, à l’Opéra que j’ai d’ores et déjà prévu de lire puisque je l’ai emprunté en consultation en ligne grâce à ma médiathèque et dans lequel on retrouve l’inspecteur Broyan pour une nouvelle enquête indépendante de celle-ci.

Pour d’autres avis sur cette BD: Eimelle et Nathalie.

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Lieu: « Baie de Somme »

Au fil des pages avec D’Ambre et de Feu

Acheté l’année dernière peu après sa parution et ayant bien apprécié Entre Neige et Loup, j’avais gardé pour cet automne la lecture D’Ambre et de Feu d’Agnès Domergue et Hélène Canac (éd. Jungle, septembre 2022, 93 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans et une lecture commune avec Hilde dans le cadre du Challenge Halloween 2023.

Au Pays de l’Automne, le Roi a détruit le dernier village de Kitsunes, laissant comme seule survivante une jeune kitsune mi-humaine mi-renarde dénommée Kitsune. Cette dernière réclame vengeance et la mort du cruel Roi d’Automne, ce dernier souhaitant tout dominer et contrôler (tant sa femme que la Nature). Après avoir passé un marché avec les onibis, des créatures maléfiques, en échange d’une ambre perdue qu’elle avait reçue peu de temps auparavant de la déesse Amaterasu, Kitsune enlève le jeune fils du Roi, Koyo. Et si cette rencontre allait changer son destin?

Au fil du chemin pour rejoindre les onibis, Kitsune se métamorphose au contact de Koyo, ce dernier apprivoisant la première. Au départ, Kitsune apparaît très bougonne et peu encline au contact humain. Puis petit à petit elle fait preuve de moins de détachement et de plus d’empathie, en s’ouvrant à l’Autre. Quelle voie choisira-t-elle, la vengeance en livrant le cœur pur du jeune prince aux onibis ou l’amitié et le pardon? Quant au jeune prince, respectueux de la Nature et des animaux, saura-t-il se démarquer de son héritage paternel?

J’ai une nouvelle fois beaucoup apprécié les illustrations d’Hélène Canac ainsi que le poème final de Kitsune. Toutefois, j’ai regretté que certains rebondissements soient un peu trop rapides et qui, à mon avis, n’ont pu être plus développés en raison du format de l’histoire, un one-shot. L’ambiance automnale et le folklore japonais apportent douceur et onirisme à ce conte initiatique, atténuant ainsi les situations les plus sombres comme le génocide du peuple kitsune ordonné par le Roi d’automne ou l’enlèvement (et même le viol) de sa première femme. D’ailleurs, ces passages ont été édulcorées par le duo autrice/illustratrice, la BD s’adressant à un lectorat jeune qui ne comprendra sans doute pas toute leur horreur. 

Il y est ainsi question de quête d’identité, du rapport des Humains à la Nature, de famille, de filiation, de deuil, de vengeance, de pardon, d’amitié, de la condition de la femme… Un bon voire très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse mêlant conte fantastique et initiatique, folklore japonais et douce ambiance automnale! Sans oublier de nombreuses références au Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry (le renard, la rose, les étoiles…) et tout en créant un lien ténu à Entre Neige et Loup avec l’avènement de l’hiver et des thèmes communs comme le fait de grandir.

Pour un autre avis enthousiaste sur cette BD jeunesse: Hilde.

Participation # Challenge Halloween 2023 de Hilde et Lou #Automne

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Couleur: « Ambre »

Participation #11 Challenge Contes & Légendes 2023 de Bidib #Conte moderne initiatique et folklore japonais

Au fil des pages avec Le ciel de Darjeeling

J’ai lu, en début de semaine dernière, Le ciel de Darjeeling de Nicole Vosseler (éd. Archipoche, 2020, 519 pages), une romance historique se déroulant entre la Grèce, l’Angleterre et les Indes britanniques et qui avait été choisie comme lecture commune dans le cadres des Étapes Indiennes 2022 et que j’ai choisi pour la journée du 21 juin « Meeting India » du Mois Anglais 2022.

En 1876, orpheline ruinée de 16 ans et cavalière émérite, Helena accepte, à contrecœur et  pour rester avec son jeune frère de 11 ans, la proposition de mariage de Monsieur Ian Neville, âgé de 32 ans, un homme riche, beau, au passé mystérieux et qui a fait fortune dans le commerce du thé dans les Indes britanniques. L’adolescente a-t-elle fait le bon choix en s’en remettant à lui et en laissant derrière elle les Cornouailles pour une vaste plantation de thé à Darjeeling, dans l’Himalaya?

S’ensuit alors dans une longue première partie classique et convenue l’acceptation par l’adolescente de son sort puis de son départ pour une aventure vers l’inconnu. Mais se fera-t-elle à sa vie de jeune épouse avec un mari taiseux et un brin colérique qui semble (trop) enfermé dans un sombre passé? Helena est d’ailleurs sur le point de s’enfuir avec un autre homme rencontré avant son départ, lors d’un bal à Londres. C’est alors que Mohan, serviteur fidèle de son époux, décide de la retenir pour lui révéler le passé d’Ian. Quelle vie la jeune adolescente finira-t-elle par choisir?

Il y est ainsi question de secrets de famille, d’amour contrarié, de double culture anglaise/indienne, du système de caste, de l’hindouisme à l’époque de la colonisation de l’Inde par les Britanniques et à l’ère des Maharadjas (choc des cultures, guerre de territoire, révoltes lourdement réprimées…) ou bien encore la condition de la femme (peu enviable) que ce soit en Angleterre ou en Inde…

Je n’ai pas été emballée par cette lecture faite en trois parties très inégales (le voyage d’Helena, l’histoire des parents d’Ian et le dénouement rapide plus centré sur Ian) que j’ai trouvée fade et sans souffle romanesque ni sensuel (un peu plus dans la deuxième partie avec l’histoire des parents d’Ian) et ne me suis pas du tout attachée à la (trop) jeune héroïne qui arrive à faire chavirer le cœur de deux hommes mûrs… J’ai un peu plus apprécié le personnage d’Ian (surtout sa relation avec Mohan, un peu moins son besoin insensé de soif de vengeance mais pas du tout son improbable attirance pour Helena qui ne tient qu’au fait qu’elle sait bien monter à cheval et qui est loin de la femme forte qui aurait pu lui tenir tête pour l’apaiser et faire le deuil de son passé).

Même le style d’écriture de Nicole Vosseler ne m’a pas emporté, trop classique et pas très fluide lorsque l’autrice insère des explications historiques certes intéressantes mais qui sont plus là pour nous lecteurs que pour l’adolescente dans sa découverte d’un nouveau pays et de la culture indienne, n’exploitant pas non plus la rivalité des deux hommes épris d’Helena.

Je pensais avoir, enfin, plein de passages gourmands à relever avec du thé pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine mais finalement il y en a eu peu comme lors de la cérémonie indienne de mariage ou bien encore les passages expliquant la récolte du thé dans la plantation d’Ian qui se révèle fin connaisseur et très investi dans sa plantation.

Pour d’autres avis (un peu plus enthousiastes que moi) sur ce roman: Hilde, Blandine (IG) et Lilly (IG).

Participation #3 Les Étapes Indiennes 2022 de Hilde et Blandine #LC

Participation #7 au Mois Anglais 2022 de Lou et Titine #Meeting India

Participation #5 Challenge Cottagecore 2022 de MissyCornish #Les propriétés et jardins dissimulés

Participation #47 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Allemagne

Participation #23 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Thé

« Older posts

© 2024 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑