Étiquette : secrets de famille (Page 3 of 8)

Au fil des pages avec Les ombres de Big Ben

Pour le thème « Roman noir/thriller/policier » du Mois Anglais 2023, j’ai choisi Les ombres de Big Ben de Michelle Salter (éd. L’Archipel, 2023, 350 pages), un roman policier historique que j’ai lu en mars dernier, intriguée par l’illustration de couverture et les thèmes abordés dans le résumé.

En 1920, Iris Woodmore est une jeune journaliste stagiaire qui couvre la campagne des législatives partielles de sa circonscription avec trois candidats dont pour la première fois deux femmes au poste de Député d’Adlershot: Sybil Siddons pour les Libéraux,  Lady Delphina Timpson pour les Conservateurs et Donald Anstey pour les Travaillistes. En suivant cette campagne, elle est amenée à enquêter sur le décès de sa mère. En effet, sa mère était décédée en 1914, peu avant la Première Guerre Mondiale, des suites d’une chute accidentelle dans la Tamise au cours d’une manifestation de suffragettes. Les candidats à cette élection semblent d’ailleurs liés au passé de sa mère tout comme la disparition non résolue d’une autre suffragette, Rebecca qui était femme de chambre chez les Timpson.

J’ai apprécié cette enquête, surtout la première partie, dans une société anglaise en pleine mutation après la Première Guerre Mondiale. Dans un premier temps, nous sommes plongés dans l’univers des suffragettes et leur lutte pour gagner le droit de vote. Puis l’enquête de la jeune femme prend un autre tournant en découvrant les sombres secrets de la famille Timpson. Il est alors toujours question des droits de la femme mais dans la sphère privée, au sein du couple ou plus largement des violences intrafamiliales. Le roman prend  alors un ton que j’ai trouvé trop moderne pour l’époque d’après-guerre, faisant écho à des préoccupations actuelles du lecteur.

Il y est aussi question d’inégalités sociales (comme entre aristocrates et domestiques…), de condition de la femme, des luttes d’émancipation féminine face au fort conservatisme patriarcal, de secrets de famille, du travail des enfants, d’éthique journalistique, de corruption des politiques, du sort des anciens combattants…

Un bon moment de lecture malgré le rythme lent du récit et le fait que je m’attendais à être encore plus plongée dans le combat des suffragettes! Il s’avère que ce roman est le premier d’une nouvelle série livresque mettant en scène Iris Woodmore, une jeune femme de 21 ans au tempérament curieux, ouverte d’esprit, déterminée et indépendante bien qu’encore un peu immature dans certains domaines compte-tenu de son jeune âge. Un deuxième tome est déjà paru au Royaume-Uni. Je le lirai volontiers lorsqu’il sera traduit, ayant également apprécié les personnages secondaires qui entourent la jeune femme comme son mentor et rédacteur en chef du journal Walden Herald, Elijah, le propriétaire du journal, Horace Laffaye et son nouvel ami fort attachant, Percy Baverstock.

Petit aparté judiciaire: Il faut attendre les années 90 pour que la législation sur le viol conjugal progresse au niveau européen et pour qu’enfin le viol conjugal soit reconnu pénalement répréhensible. C’est le cas par exemple avec l’arrêt de la CEDH du 22 novembre 1995, S.W. c/ Royaume-Uni: ici mettant fin à un des principes de la Common Law iss de la thèse du juge Matthew Hale de 1736 d’immunité conjugale, à savoir « Lépoux ne peut être coupable dun viol commis par lui-même sur sa femme légitime, car de par leur consentement et leur contrat de mariage, lépouse sest livrée à son époux, et elle ne peut se rétracter ». En France, ce n’est que depuis 1994 que c’est inscrit dans le Code pénal et que depuis 2014 qu’a été retiré du Code civil le terme « bon père de famille » avec la théorie napoléonienne du « pater familias » comme figure de moralité.

Pour d’autres avis sur ce roman: Light and Smell et Bianca.

Participation # Le Mois Anglais 2023 de Lou et Titine #Roman Policier

Participation #8 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman policier

Au fil des pages avec De fâcheuses fiançailles

J’ai lu, en e-book, le tome 4 d’Une enquête de Beatrice Hyde-Clare, De fâcheuses fiançailles de Lynn Messina (éd. Les Escales, 2023, 363 pages), un cosy mystery se déroulant sous la Régence anglaise sous fond de romance historique et qui reprend là où s’était arrêté le tome précédent, quelques instants après « le dernier scandale » de la jeune femme lors d’un bal en compagnie du duc. Contrairement aux tomes précédents où il fallait attendre (trop) longtemps avant que l’enquête démarre, l’autrice nous rappelle ici de façon plus concise les enquêtes précédentes et ayant amené aux fiançailles.

Beatrice Hyde-Clare tente d’assimiler qu’elle est désormais fiancée à Damien Matloc, le duc de Kesgrave et qu’elle va devenir une future duchesse, au grand désarroi de sa tante Vera. Afin de gérer la situation au mieux, elle ne voit rien d’autre que de mener une nouvelle enquête pour le compte de la comtesse d’Abercrombrie qui la touche intimement puisqu’il s’agit d’en savoir plus sur le décès de ses parents survenus 20 ans auparavant. Leur naufrage était-il un tragique accident ou au contraire ont-ils été tués en raison de leur qualité d’espions au sein de The English Correspondence Guild, une association de radicaux prônant le droit de vote pour tous les hommes désormais dissoute? Cela pourrait-il compromettre son propre mariage?

Pour mener à bien son enquête, la jeune femme est toujours aussi audacieuse et pleines de ressources que dans les tomes précédents, reprenant son apparence de jeune homme afin d’approcher le fondateur de The English Correspondence Guild ou bien des amis de ses parents comme le comte de Wem ou le vicomte Braxfields. Au travers de ses recherches, il y est ainsi question de condition de la femme, d’homophobie, d’inégalités sociales et de questions politiques (avec l’apparition d’un personnage fort sympathique, Madame Palmer avec son plaidoyer autour des impôts) ou bien encore de relations amoureuses (infidélité, jalousie maladive…).

La jeune femme menant seule son enquête, le duc de Kesgrave est beaucoup moins présent dans ce tome. Mais, à l’instar de Béatrice, j’avais hâte de voir apparaître le duc à ses côtés, leurs échanges étant tout aussi savoureux, complices et sarcastiques que dans les tomes précédents. Avec un style introspectif et sarcastique bien particulier qui pouvait être déstabilisant de prime abord dans le premier tome, l’autrice rend bien vivant et attachant les sentiments amoureux liant les deux fiancés, leurs réparties et leur confiance mutuelle.

Encore un très bon moment de lecture avec ce tome qui permet à Beatrice Hyde-Clare d’en apprendre plus sur ses parents et de se préparer à sa manière à se marier! Il est vrai que j’avais découvert très vite l’identité du coupable mais cela ne m’a pas du tout gâché ma lecture, me demandant comme la jeune femme allait finalement le démasquer à son tour. J’ai hâte de pouvoir lire les tomes suivants lorsqu’ils paraîtront en français.

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Cosy Mystery

Participation #6 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec De larmes, de rouille et d’acier

Ayant bien apprécié Jadis, je t’aime de Romane Clessie, j’ai lu un autre roman de cette autrice: De larmes, de rouille et d’acier de Romane Clessie (éd. Bookmark, coll. Onirique, 2023, 476 pages), un roman steampunk mêlant espionnage, enquête policière et romance. Pour pouvoir soigner sa jeune Poly très malade, Violette a choisi de devenir une prétendante au sein de l’institution de Néo-Terra tenue par Madame Bihorel et ainsi pouvoir devenir l’épouse d’un riche Néo-Terrien. Mais à la suite d’une effroyable agression qui l’a laissée pour morte, elle est recyclée et sous une nouvelle identité, Rose devient une espionne et en colère, souhaitant à tout prix retrouver ses agresseurs et venger la mort de Poly faute de soins payés.

Pour sa première mission, elle est envoyée comme l’une des 4 prétendantes au sein d’une riche et influente famille Néo-Terrienne, les Delorme afin de séduire Jules, le fils dont les parents veulent lui trouver une épouse et enquêter sur des activités très controversées du père et sur une série de meurtres dont les victimes sont retrouvées sans leurs globes oculaires. La jeune femme arrivera-t-elle à ses fins et à rester en vie, les prétendantes non retenues étant tuées les unes après les autres? Pourra-t-elle faire confiance au neveu de la famille, Édouard?

Même s’il y a quelques facilités scénaristiques dans la résolution de l’enquête, l’écriture est fluide et addictive. On cherche, comme Violette, à percer les mystères de chacun et les liens qui unissent les personnages entre eux, leurs parts d’ombre. L’enquête tient en haleine même si la fin qui prend une dimension politique et sociale est à mon goût un peu trop rapide et simple et un peu trop en happy end (je m’attendais à un peu plus de morts et moins de rédemption et pardon). Quant à la romance entre Violette et Edouard, elle est toute mignonne et apporte une touche de légèreté.

J’ai apprécié l’univers steampunk et rétrofuturiste inspiré de l’ère victorienne imaginé par l’autrice, en particulier avec les personnes et animaux recyclés et dont les corps sont réparés avec du métal, la maison « vivante » dont les pièces changent de place chaque jour ou bien encore les machines robotiques inventées par Édouard. J’ai également apprécié cette revisite en quelque sorte de La Machine à voyager dans le temps de H.G. Wells en mode steampunk, Néo-Terra étant le lieu de fortes inégalités sociales entre pauvres vivant sous terre et riches vivant à la surface. Un bon voire très bon moment de lecture riche en révélations, secrets de familles, intrigues politiques et révolte!

Au fil des pages avec Poster Girl

Je viens de finir de lire Poster Girl de Veronica Roth (éd. Michel Lafon, 2022, 319 pages), un roman dystopique pour les adolescents. Dix ans après la rébellion ayant mis fin au régime totalitaire de la Délégation en portant au pouvoir le Triumvirat, Sonya Kantor croupit dans la ville-prison, l’Objectif, avec d’autres Enfants de la Délégation, des opposants politiques ayant adhéré à divers niveaux à l’ancien régime, comme elle, surnommée « Poster Girl » et qui a été la fille des affiches de propagande. Un jour, en échange de sa liberté, Alexander Price, le frère aîné de son fiancé Aaron qui a été tué pendant la rébellion, lui propose de retrouver Grace Ward, une adolescente qui a été retirée à sa famille sous la Délégation lorsqu’elle avait 3 ans car conçue dans l’illégalité. Où mènera l’enquête de Sonya? La jeune femme peut-elle réellement espérer un autre avenir que celui de la prison? Mérite-elle une telle seconde chance? Ou restera-t-elle à jamais ce visage figé dans le passé?

La narration lente et introspective plonge le lecteur dans un monde futuriste gris et sombre dans lequel chacun tente de se remettre de la Délégation qui avait formaté les individus à vivre dans un schéma de vie conditionné par la Perception, un implant cérébral et oculaire qui surveillait la population et quantifiait la moindre parole ou le moindre geste en accordant un montant positif ou négatif de cryptodeniers tout en leur permettant d’avoir accès à une réalité augmentée et à un réseau social amplifié directement relié au cerveau. Que ce soit Sonya ou Alexander, chacun doit vivre avec sa culpabilité et l’après-Perception. Comment survivre à ses choix passés et à une vie calculée? Malgré l’endoctrinement technologique, chacun n’avait-il pas malgré tout une part de choix, même infime, autre que de l’adhésion totale, de l’opportunisme ou à tout le moins de la docilité, certains ayant réussi à résister? 

Au fil de l’enquête de Sonya sous la surveillance d’Alexander qui n’est pas sans dangers et qui s’accélère dans la dernière partie du roman, nous en apprenons plus sur le fonctionnement de la Délégation et sur le passé de la famille de la jeune femme. Sonya n’est plus la jeune fille naïve et docile de 17 ans dont le visage est associé aux affiches de propagande, même si dix ans plus tard elle est toujours considérée comme la « Poster Girl », que ce soit à l’intérieur de la prison qu’à l’extérieur. Au fil des années, elle a pourtant développé une personnalité bien différente de celle que lui avait façonnée sa Perception: elle est devenue plus mature et débrouillarde même si d’apparence froide, elle conserve en elle, par peur et par habitude, les réflexes, codes et usages de la Délégation (posture à adopter dans les transports en commun, choix des mots quand elle s’exprime…). 

Il est ainsi question d’identité, de libre-arbitre, de liberté, de conditionnement par la technologie et de la vie après avoir vécu en dictature. L’intrigue m’a fait penser à des épisodes de Black Mirror comme l’épisode 1 de la saison 3 « Chute libre » avec Bryce Dallas Howard. Certes, il y a quelques facilités scénaristiques mais j’ai apprécié que les personnages ne soient pas manichéens, chacun ayant une part d’ombre et que le monde d’après ne soit pas utopique bien qu’ayant permis le retour de libertés mais avec ses propres défauts: délabré, pauvre, sans opulence, rempli d’objets du quotidien venant du passé ou bien encore fortement marqué par le régime précédent et le réchauffement climatique. Il n’a pas non plus tranché le débat autour des technologies, permettant le retour des Précepteurs et luttant contre l’Armée analogique, un groupuscule d’individus radicaux et violents qui souhaitent la disparition de toute technologie et qui prônent la démédication pour tous. 

Un très bon moment de lecture avec cette dystopie avec un zeste de romance qui décrit un monde futuriste bien trop proche de l’anticipation et qui questionne sur le rôle des nouvelles technologies sur la constitution de l’identité d’un individu et avec une fin ouverte! D’ailleurs, ce questionnement sociétal, philosophique et politique est très actuel puisque l’illustration de couverture de ce roman fait polémique ayant été générée par une intelligence artificielle, l’IA MidJournée.

J’ai enfin noté quelques passages pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine malgré les difficultés à se nourrir correctement dans ce monde dystopique: des légumes et fruits du potager de Sonya et Nikhil qui servent principalement au troc, des boîtes de conserve… La jeune femme se régale de peu: une tomate cerise croquée, un chocolat chaud et un croque-monsieur qui lui rappelle son enfance alors qu’un simple jus d’orange l’écœure par son côté sucré. 

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Objet: « Poster »

Participation #1 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #États-Unis

Participation #2 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant

Au fil des pages avec le tome 2 d’Eli & Gaston

J’ai lu le tome 2 d’Eli & Gaston, La forêt des souvenirs de Céline Deregnaucourt et  Ludovic Villain (éd. Ankama, 2021, 104 pages), une BD jeunesse à partir de 7 ans et qui se finit avec un petit cahier graphique. Alors qu’elle passe ses vacances d’automne chez sa grand-mère Jo avec son chat Gaston, Eli vient en aide à une jeune fille dont le grand-père également Gardien a perdu la mémoire. Arriveront-ils à temps sur l’île oubliée sur laquelle se trouve le remède?

Comme je le supposais à la fin de la lecture du tome précédent, j’en apprends plus sur les gardiens de la forêt et le passé de la grand-mère d’Eli. La jeune fille est toujours aussi courageuse et prompte à aider les autres autant que son adorable chat Gaston est gourmand. Les illustrations aux couleurs automnales de Céline Deregnaucourt sont tout aussi mignonnes que dans le premier tome avec son lot de petits personnages fantastiques comme les roule-cailloux. Un bon moment de lecture fantastique avant tout pour les illustrations, l’intrigue étant plus classique dans ce tome tout en abordant chez les jeunes lecteurs le thème de la perte de mémoire (qui ici peut se soigner grâce à une mystérieuse fleur) et en permettant à Eli de poursuivre sa quête initiatique en faisant preuve de courage et d’entraide!

Participation #16 Challenge Halloween 2022 de Hilde et Lou #BD jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #8 Catégorie Prénom: « Gaston »

Participation #103 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

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