Étiquette : passion (Page 1 of 3)

Au fil des pages avec Le vent passe et la nuit aussi

J’ai lu Le vent passe et la nuit aussi de Milena Agus (éd. Liana Levi, janvier 2025, 176 pages), un court roman d’apprentissage se déroulant à Cagliari, en Sardaigne, pour une lecture commune facultative proposée par Eimelle dans le cadre d’Un mois en Italie 2025. Cosima, une lycéenne, « littérature » sa vie, revendiquant le droit de rêver, prenant pour précepte les propos de sa professeure de littérature. Elle enchante ainsi son quotidien au sein d’une famille pauvre en l’enjolivant de ses lectures favorites, que ce soit avec son meilleur ami ou le voisin de sa grand-mère qu’elle rejoint tous les week-ends dans un petit village côtier pour réviser, le berger Costantino Sole de 10 ans son aîné. Mais à force de rêver sa vie, ne passe-t-elle pas à côté de ce qu’elle lui offre déjà? Sa façon d’être au monde ne lui permettrait-elle pas d’en faire son métier?

Il y est ainsi question du pouvoir de la lecture et de l’écriture, de quête initiatique, de la complexité des liens familiaux, d’amitié, d’éveil au sentiment amoureux, de transmission… La jeune femme, à peine majeure, se révèle naïve et poétique, en pleine apprentissage de la vie, trouvant sa source d’inspiration dans les livres et faisant l’expérience de ses premiers émois amoureux. Elle est également bien entourée, que ce soit par son meilleur ami ou la professeure de littérature. Mais elle ne m’a pas autant touché que Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery (éd. Monsieur Toussaint Laventure, 2020, 384 pages) par exemple.

Cette lecture commune m’aura permis de découvrir cette autrice italienne mais aussi une autre dont ce roman rend hommage, Grazia Deledda, Prix Nobel de littérature en 1926 et dont le titre de ce roman s’inspire d’une citation de l’un de ses romans. Une lecture certes agréable qui fait la part belle à l’imagination et à la lecture mais qui se lit vite et déjà vue et revue!

Pour d’autres avis sur ce roman: Eimelle.

Participation #3 Le Mois Italien 2025 d’Eimelle #LC

Participation #11 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Italie

 

Au fil des pages avec Hibakusha

J’ai lu, en version numérique via ma médiathèque, Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna (éd. Dupuis, coll. Aire libre, mai 2017, 64 pages), une BD à partir de 15 ans selon l’éditeur et d’après une nouvelle de l’autrice, Hiroshima, fin de transmission parue en 1983 mais que je n’ai pas lue et dans laquelle elle s’est inspirée des « ombres d’Hiroshima », celles laissées par les corps atomisés.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ludwig Mueller est envoyé par les autorités nazies pour une mission confidentielle à Hiroshima, en tant que traducteur-interprète et y retrouve Okito, un Japonais qu’il a connu enfant et qu’il lui avait causé une blessure aux tendons qui lui a permis d’être inapte à l’armée. Mais très vite, affecté à une usine de produits chimiques, il a bien dû mal à rester neutre, comme il se plaît à se décrire, en traduisant des documents confidentiels cryptés qui le mettent de plus en plus mal à l’aise. Sa rencontre avec l’assistante de l’acupuncteur, une belle Japonaise déjà croisée dans un abri après une alerte à la bombe lui ouvrira-t-il la voie de la rédemption?

Il y est ainsi question des Hibakusha, terme japonais qui désigne les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki des 6 et 9 août 1945 ainsi que du sort réservé aux Allemands après leur capitulation, considéré comme des traites à la Nation japonaise… Jeune homme blessé depuis l’enfance et aux ordres des Nazis, Ludwig est peu sympathique de prime abord, mari et père absent et lâche, fantasmant sur une relation passionnée avec une autostoppeuse juive, jusqu’à sa rencontre avec une belle Japonaise qui lui permet de découvrir l’amour et de se remettre en question. Mais n’est-ce pas trop tard? 

Graphiquement, je l’ai trouvé très réussie. Les illustrations avec la couleur dominante du rouge deviennent poétiques et délicates lorsqu’elles ont trait à la passion amoureuse entre Ludwig et la jeune femme alors qu’elles sont plus sombres et violentes lorsqu’elles ont trait à la guerre, que ce soit lorsque Ludwig est encore en Allemagne, auprès de sa femme et de son jeune fils qu’il a délaissés ou lorsqu’il est arrêté, après la reddition allemande. Un bon voire très bon moment de lecture avec cette BD qui prend une dimension fantastique en mêlant une histoire d’amour entre un Allemand et une Japonaise dans l’Histoire et qui à mon avis aurait mérité un peu plus de pages afin d’approfondir certains aspects de l’intrigue!

Pour d’autres avis sur cette BD: Fanny.

La BD de la semaine chez Fanny pour cette semaine

Participation #2 Un Mois au Japon 2025 de Lou et Hilde #BD historique

Participation #7 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Belgique (scénariste)

Au fil des pages avec L’affaire Crystal Singer

J’ai lu L’affaire Crystal Singer d’Ethan Chataignier (éd. Albin Michel, coll. Imaginaire, octobre 2023, 288 pages), roman d’uchronie se déroulant sur plus d’une décennie, entre les années 60 et 70, aux États-Unis, le narrateur, Rick Hayworth, ne pouvant oublier la seule femme qui l’aime, Crystal Singer. Ensemble, avec Ronnie, Otis et Priya trois autres étudiants en mathématiques du MIT, ils avaient réussi à envoyer, en 1960, dans le désert de l’Arizona, au bord de la route 66, la bonne réponse aux martiens à la dernière équation envoyée 30 ans plus tôt, Albert Einstein ayant échoué à résoudre l’équation ayant trait à la relativité. La communication avec Mars était alors repartie mais très vite, la jeune femme de 24 ans avait disparu, laissant derrière elle Rick, son petit ami de 28 ans inconsolable.

Il y est ainsi question de vie extraterrestre, de mathématiques, d’astronomie, de musique mais surtout d’une quête désespérée d’un amour perdu, Crystal Singer s’étant laissée submerger par la réponse à la dernière énigme martienne sur l’entropie et le Curieux Langage, faisant fi de sa propre existence et au détriment de sa propre santé mentale et physique. La persévérance et l’espoir fou de Rick lui permettront-il de la retrouver?

Le roman est bavard à l’image du personnage principal qui a mis également sa propre existence en arrêt ou plus exactement ne vivant qu’à travers son passé, que ce soit sa relation vis-à-vis de son père qui est décédé sans qu’il ne puisse se réconcilier avec lui ou que ce soit sa relation avec Crystal dont il n’arrive pas à se remettre. Toute sa vie est consacrée à la retrouver, encore plus lorsqu’il apprend l’existence de sa fille, désormais âgée de 12 ans et qu’il part à la recherche des personnes qui ont entretenu, comme lui, une correspondance épistolaire décousue. Outre la communication avec les martiens, il est avant tout question de communication entre humains, la distance qu’elle peut créer entre eux et même en eux-mêmes, dans le difficile équilibre entre vie familiale et vie professionnelle. Rick se perd dans sa vie et sur la route, à l’instar de Crystal au point de questionner sur la nature humaine.

D’ailleurs, même si cela peut faire sens avec le caractère de Crystal et sert de rebondissement à l’intrigue, j’ai trouvé maladroit d’introduire l’existence cachée de leur fille et qu’elle n’ait pas été confiée à Rick plus tôt, surtout qu’il n’est pas fait mention d’un déni de grossesse et que Crystal a été victime d’un cambriolage, à la fin de sa grossesse, dont le procès a été médiatisé compte-tenu de sa célébrité.

Un bon moment de lecture avec ce premier roman à la première personne, à la fois bavard et nostalgique, un brin suranné (et donc quelques longueurs redondantes), profondément humain, au style introspectif et avec l’idée, certes pas nouvelle, d’une musicalité des mathématiques et de la vie en général!

Participation #1 Challenge marsien (autour de la planète Mars) – 2e édition de Ta d loi du cine, « squatter » chez Dasola

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Prénom : « Crystal »

Participation # (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Nipponia Nippon

Dimanche dernier, pendant le RAT du Mois au Japon 2024, j’ai lu Nipponia Nippon d’Abe Kazushige (éd. Philippe Picquier, mai 2016, 143 pages), un court roman qui suit Haruo Tôya, un adolescent de 17 ans qui a un projet lié à l’ibis japonais, oiseau en voie d’extinction et symbole de la Nation japonaise, les derniers spécimens ayant été réintroduits grâce à la coopération du Japon avec la Chine, sur l’île de Sadô, centre de sauvegarde. Son projet est-il de les libérer ou de les tuer?

Reclus seul dans un appartement de Tokyo, loin de sa famille et sans travail comme peut l’être un hikikomori, il prépare mois après mois son projet, grâce à de nombreuses recherches et achats sur Internet. Il y est ainsi question du poids de la solitude, du passage à l’âge adulte, de l’éveil à la sexualité, de harcèlement scolaire, de la condition de la jeunesse dans la société japonaise… 

Ce récit a une certaine « étrangeté » que j’ai pu constater dans d’autres livres d’auteurs japonais, entretenant une part de malaise, les pensées de Haruo étant troublantes, agressives voire dérangeantes, ce dernier, pathologiquement instable, liant son destin à celui des ibis qui l’obsèdent comme une adolescente Sakura dont il est épris et dont il a été séparé. Rien ne semble pouvoir le tirer de cette spirale obsessionnelle, pas même ses parents. Tout cela ne peut que mal finir, le style d’écriture renforçant le mal-être et le passage à l’acte inéluctable. Un roman un brin insolite qui permet de rentrer dans la peau d’un adolescent japonais perturbé et qui se termine sur une fin ouverte et quelque pessimiste, son cas ne semblant pas isolé!

Participation #3 Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman court

Participation #7 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Japon

 

Au fil des pages avec Malgré tout

J’avais lu, en mai 2022, Malgré tout de Jordi Lafebre (éd. Dargaud, septembre 2020, 152 pages), un roman graphique avec l’histoire d’un amour à rebours entre Ana et Zeno, l’auteur partant du chapitre 20 au chapitre 1. Désormais sexagénaires, ils arrivent à un nouveau tournant de leur vie. Mais que s’est-il passé depuis 37 ans dans leur vie pour en arriver là que maintenant? Nous remontons ainsi leur fil de leur histoire d’amour.

La structure narrative est, en effet, étonnante, sous forme de puzzle amoureux dans lequel chaque pièce du passé permet d’arriver au dénouement qui n’est pas une fin mais la concrétisation d’un amour. En remontant le cours de leur vie, on se demande ce qui a fait qu’aucun des deux n’a jamais jusque-là sauter le pas vers une relation de couple.

Leur histoire est belle, touchante et romantique même si elle a pris le temps d’une vie pour ce couple aux personnalités bien différentes, à l’instar de leur prénom, chacun à l’extrémité de l’alphabet (A et Z), d’oser afficher au grand jour leurs sentiments tus jusqu’alors, entre occasions manquées, doutes, aléas de la vie privée et professionnelle, non-dits ou peur de sauter le pas dans cet amour fou. Les deux ont une vie bien remplie: elle: mariée, mère et maire de sa ville, aux faux airs d’Audrey Hepburn et d’une autre héroïne de Jordi Lafebre tout aussi espiègle mais blonde, Eva Rojas dans Je suis leur silence et lui, ancien libraire qui a passé sa vie à écrire sa thèse, à voyager à travers le monde, à ne jamais s’engager sentimentalement et à l’esprit bohême.

J’ai aussi bien apprécié les illustrations colorées, expressives (notamment dans les échanges de regard), dynamiques, pleines de pep’s et qui nous entraînent dans le tourbillon des émotions du couple Ana/Zeno, me faisant penser à la chanson de Serge Rezvani, Le tourbillon de la vie chantée par Jeanne Moreau. Un très bon moment de lecture avec cette histoire pétillante et légère d’Ana et de Zeno mais bien plus amère pour Guiseppe, l’époux d’Ana et dont on peut la relire à l’envers, du chapitre 1 à 20!

Pour d’autres avis sur cette BD: Blandine et Eimelle.

Participation #3 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Espagne

« Older posts

© 2025 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑