Étiquette : enquête policière (Page 1 of 6)

Au fil des pages avec Un deuil dangereux

Ce mois-ci, j’ai lu le tome 2 de Monk, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), un roman policier se déroulant à Londres, à la fin de l’année 1856.  Ce deuxième tome (sur 24) reprend quelques semaines après l’enquête du premier tome, les premiers chapitres faisant mention du procès du coupable.

Cette fois, l’inspecteur Monk, toujours assisté du sergent Evan, est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille de Lord Moidore, qui a été poignardée, en pleine nuit, dans sa chambre. L’hypothèse d’un cambrioleur ayant été écartée par la police, le coupable semble ne pouvoir être qu’un des résidents dans la demeure de Queen Anne Street. Serait-ce un des membres de la famille ou un des domestiques? Son enquête s’annonce aussi complexe et hautement sensible que la précédente.

L’intrigue est moins portée sur l’amnésie de Monk qui fait bon gré mal gré avec cette perte de mémoire. Il tente de faire prévaloir la vérité et la justice, au grand dam de son supérieur Runcorn qui voudrait bien qu’un des domestiques soit vite arrêté. Mais ne risque-t-il pas alors de perdre son travail?

De son côté, à la demande de Monk, Esther se retrouve au cœur de la maisonnée de Queen Anne Street, employée comme infirmière personnelle de Lady Moidore qui surmonte difficilement son deuil en restant, le plupart de son temps, alitée dans sa chambre. Dans une atmosphère pesante et suspicieuse, elle tente de percer les secrets des uns et des autres sans se faire démasquer, Lord Moidore tenant sous sa coupe tant sa famille que ses employés. 

Nous retrouvons également Lady Callandra Daviot qui apparaît un peu comme la marraine la bonne fée tant d’Esther et de Monk, les deux se retrouvant, avec leur caractère si semblable, dans une situation financière difficile au nom de leurs idées progressistes et de justice sociale. J’ai une nouvelle fois apprécié les échanges toujours hautement tendus entre Monk et Esther, tout comme l’introduction d’un nouveau personnage récurrent, l’avocat Oliver Rathbone.

Il y est ainsi question de la société victorienne tout en inégalités sociales et apparences de façade au point de faire condamner un innocent, les membres de la haute aristocratie ne pouvant être coupables du moindre délit ou crime de par leur rang social, de condition de la femme guère enviable (qu’elle que ce soit leur statut: riche ou pauvre, mariée ou célibataire ou même infirmière comme Esther qui se retrouve face à l’arrogance sexiste et rétrograde d’un des médecins de l’hôpital) ou bien des conditions de vie des domestiques au service de l’aristocratie anglaise bien précaires, chacun pouvant risquer sa place à tout moment selon le bon vouloir du chef de la maisonnée…

J’ai d’ailleurs apprécié cette plongée dans la vie quotidienne d’une maisonnée aristocratique anglaise, me faisant penser à la série britannique Downton Abbey, même si celle-ci se déroule plusieurs décennies plus tard ou à un autre roman court de Noël d’Anne Perry renvoyant à son autre série victorienne, les époux Pitt: Un Noël à Eaton Square (éd. 10/18, novembre 2022, 168 pages). 

Encore un très bon moment de lecture avec ce tome 2, surprise par le dénouement que je n’avais pas totalement vu venir! J’ai hâte de retrouver tout ce petit monde dans le tome 3, Défense et trahison (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 2001, 414 pages). J’ai vu qu’il était disponible à l’une des annexes de ma médiathèque et espère pouvoir l’emprunter rapidement.

J’ai enfin noté quelques passages gourmands avec les plats de la logeuse de Monk, les mets raffinés préparés pour la maisonnée Moidore, Esther les appréciant grandement: « elle n’avait jamais goûté nourriture aussi délicieuse. Qui plus est, tout était servi à profusion. Il y avait de la viande, du poisson d’eau douce et du poisson de mer, du gibier, de la volaille, des huîtres, de la langouste, de la venaison, du civet de lièvre, des tourtes, des pâtisseries, des fruits, des gâteaux, des tartes et des flans, du pudding et des crèmes. Et il arrivait souvent aux domestiques de bénéficier des reliefs de repas rapportés de la salle à manger, en plus des plats cuisinés spécialement pour eux » (p.200/201) ou les plateaux amenés dans la chambre de Lady Moidore comme par exemple « un thé accompagné de petites crêpes et de beurre » (p.354)… Sans oublier les chocolats chauds pris par Esther à la maison du chocolat de Regent Street lors de ses rencontres avec Monk pour les avancées de l’enquête.

Pour d’autres avis sur ce tome 2: Syl et Isabelle.

Participation #4 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Participation #6 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

Participation #8 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine anglaise et chocolat chaud

Au fil des pages avec Les roches rouges

L’été dernier, j’’avais lu Les roches rouges d’Olivier Adam (éd. R, 2020, 240 pages), un roman Young Adult contemporain classé au rayon adulte de ma médiathèque de vacances et vendu en roman adolescent par la plupart des librairies (je dirai pour des adolescents avertis de plus de 16 ans, au vu des thèmes abordés).

Après s’être rencontrés à Pôle Emploi, Leila, une jeune femme de 21 ans, mariée à un homme violent de 12 ans son aîné et mère d’un enfant de 3 ans et Antoine, un jeune homme ayant perdu le goût de la vie et à peine âgé de 18 ans, commencent une liaison. Mais lorsque le mari de Leila le découvre et bat son amant, le jeune couple décide de s’enfuir et de quitter la banlieue parisienne pour la maison de famille d’Antoine, à Agay. Mais un nouveau départ est-il possible? L’histoire alterne les points de vue du jeune couple, celui de Leila à travers des passages de son journal intime et celui d’Antoine.

Le style d’écriture est au départ déconcertant et radicalement différent d’un autre roman précédent de l’auteur que j’avais apprécié, Des vents contraires, même si l’on retrouve le côté cru surtout, bien trop marqué ici, voire même un brin caricatural pour faire parler les deux jeunes de banlieue, surtout dans les premiers chapitres, ce qui s’atténue par la suite, via le journal intime de la jeune femme. En effet, l’histoire alterne les points de vue du jeune couple, celui de Leila à travers des passages de son journal intime et celui d’Antoine.

Il y est question de maltraitance, de pédophilie, de violences conjugales, de deuil ou bien encore de résilience, de droit au bonheur et à la seconde chance. Un destin funeste semble s’abattre à chaque fois sur ce couple improbable qui tente pourtant de s’en sortir. Que de malheurs qui se sont abattus sur Leila et Antoine, voire même un peu trop pour rendre cohérente l’histoire (surtout la dernière partie qui s’accélère en ne tenant plus compte des réalités temporelles d’une enquête judiciaire et d’un procès, surtout dans un contexte franco-italien)! Un moment de lecture dur et âpre comme la vie de ce jeune couple qui se découvre et grandisse ensemble, en quelques semaines, entre non-dits et mensonges sur leur identité, leur passé au sein de famille plus ou moins aimante et dysfonctionnelle et qui se finit sur une fin ouverte, avec peut-être de l’espoir au bout du bout!

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Couleur: « Rouges »

Au fil des pages avec Hiver à l’Opéra

Le mois dernier, j’ai lu Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en février 1897, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur désormais révoqué de la police. Mais l’est-il réellement? Présent lors d’une représentation de la Damnation de Faust à l’Opéra Garnier, il assiste au crime du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du président Faure et se lance à la poursuite de la coupable.  L’inspecteur a-t-il vraiment sombré dans le désespoir et la vengeance depuis le meurtre de sa fille Florine en se rapprochant de groupuscules nationalistes?

Ce nouveau tome mêle enquête policière, complots politiques au cœur de la IIIe République avec une immersion dans les milieux populistes et d’extrême-droite mais aussi spiritisme et hypnose, tout en se réappropriant Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux (1910) – petit clin d’œil au Challenge 2024 sera classique aussi de Nathalie. D’ailleurs, à la place des extraits de Nelly Roussel du premier tome, on trouve cette fois un extrait de Gaston Leroux puis de Victor Hugo, adepte du spiritisme et qui a participé à des tables parlantes afin de rentrer en contact avec l’esprit de sa fille Léopoldine, ne s’étant pas remis de son décès, à l’instar de l’inspecteur qui tente d’oublier dans l’opium. Il y est ainsi aussi question de deuil et de folie.

Un bon moment de lecture avec ce tome 2 même si j’ai préféré le tome précédent qui m’avait bien plu surprise pour son ambiance noire et un brin immorale! Nous retrouvons cette ambiance ici, l’inspecteur étant toujours aussi sombre, mais cette fois dans un décor hivernal et un brin fantomatique et paranormal, la folie n’étant jamais loin. Cela ressort de la mise en page dynamique et parfois en abîme des planches de dessin d’Alexis Chabert. Je me  suis même habituée aux traits un peu grossier des personnages tout en appréciant les décors parisien de la Belle-Époque et l’influence d’Alfons Mucha et d’Edgar Degas. Si un tome 3 venait à paraître (sur le printemps?), je n’hésiterai pas à le lire.

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Lieu: « Opéra »

Participation#5 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie

Au fil des pages avec Un étranger dans le miroir

Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude de lire les romans policiers « spécial Noël » d’Anne Perry, sur une idée de Syl, grande fan de cette autrice, des tomes spéciaux qui reprennent des personnages secondaires de ses deux séries principales, les Pitt ou Monk. J’avais d’ailleurs lu les premiers tomes de la série « Charlotte et Thomas Pitt », comme par exemple lors du British Mysteries Month 2021, le premier paru, en VO, pour la première fois en 1979: L’étrangleur de Cater Street d’Anne Perry (éd. France Loisirs, 1998). Je ne m’étais pourtant pas lancée dans la découverte de Monk, 24 tomes étant parus (Anne Perry étant décédée en avril 2023). C’est chose faite, le mois dernier, en lecture commune pour ce 6 mars avec Isabelle.

Mais revenons-en au premier tome de Monk: Un étranger dans le miroir d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, juillet 1998, 415 pages), un roman policier paru pour la première fois en 1990 et se déroulant dans le Londres des années 1850, à l’époque de la Guerre de Crimée. William Monk, un inspecteur de police devenu amnésique après un grave accident de cab est chargé d’enquêter sur le meurtre du Major Joscelin Grey, le plus jeune frère de Lord Shelburne, battu à mort à son domicile londonien. Qui a pu commettre un tel crime? Monk est aidé dans son enquête d’un jeune policier Evan et va faire la connaissance d’Esther Latterly, infirmière en Crimée et revenue après le récent décès de ses parents et de son frère soldat auprès de son frère Charles et de sa belle-sœur, leur père s’étant suicidé après un mauvais placement financier ayant entraîné sa disgrâce. Qui a pu commettre un crime aussi odieux alors que le major Grey est considéré comme un héros de guerre dont il est revenu blessé et que ses proches, dont sa mère, Lady Fabia Shelburne, dont il était le fils préféré, le décrit comme un jeune homme charmant, souriant, désinvolte et aimé de tous?

J’ai apprécié l’idée de cette amnésie amenant Monk à enquêter sur lui-même et n’appréciant pas ce qu’il découvre sur lui, comme sa vanité, son ambition et sa solitude et permettant au lecteur de le découvrir en même temps que lui ainsi que le personnage d’Esther Latterly qui s’était volontairement engagée comme infirmière, dans les rangs de Florence Nightingale, à l’hôpital de Scutari, en Crimée et qui a bien du mal avec la hiérarchie militaire et médicale, bien trop patriarcale et misogyne, les femmes  ne pouvant prétendre à exercer la médecine à cette époque ou à participer à la modernisation des pratiques médicales.

La rencontre entre les deux ne pouvait être qu’explosive (lui tentant de masquer sa perte d’identité et de se montrer à la hauteur de son poste et elle ayant du mal à revenir à la place attitrée à une jeune femme de famille aisée, proche d’une « plante verte », bien loin de la liberté et de l’indépendance acquises en Crimée).

Au fil des jours et malgré ses doutes et vulnérabilité liée à son état amnésique, Monk s’humanise, tout en réapprenant ses gestes et méthodes d’inspecteur de police et en faisant preuve de perspicacité et de sens de la justice, tout en cachant son état, en particulier en raison de la rivalité évidente avec son supérieur Runcorn qui le verrait bien échouer et en se contenant (ou pas, comme Esther) face à la famille endeuillée du major Grey. Il est bien difficile pour lui de tenir son ancien rôle, tout en apportant craintes et menaces à l’égard de personnes dont il ne se souvient plus, que ce soit ses collègues ou des informateurs, malfrats des rues malfamées de Londres ou même de sa propre sœur, Beth.

J’ai également apprécié les personnages secondaires et leur caractère, véritable soutiens pour Monk (Evan lui redonnant confiance en voyant en lui un mentor et un inspecteur estimable) ou pour Esther (Lady Callandra Daviot, veuve âgée d’une soixantaine d’années et belle-sœur de Lady Shelburne ayant des idées très modernes pour l’époque).

Il y est ainsi question des inégalités sociales, en particulier lors de l’enquête policière (les aristocrates faisant peu de cas de l’inspecteur de police, le traitant comme un moins que rien facilement congédiable, au mieux au rang d’un domestique) ou au sein même des fratries des familles aisées et de la haute aristocratie anglaise, seul l’aîné héritant du titre et des richesses associées, de la condition de la femme à l’époque victorienne, du sort des anciens soldats revenant à la vie civile… 

Un très bon moment de lecture avec cette première enquête, même si mes premiers soupçons sur le coupable ont été confirmés et ayant déjà été habituée au rythme lent de l’autrice dans les « hors-série » de Noël! J’étais frustrée de ne pas avoir, tout de suite sous la main, le tome 2, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), tome par lequel a commencé Isabelle et qui poursuit cette enquête, une fois le coupable démasqué et interpellé et afin d’en connaître un peu plus sur Monk qui n’est pas guéri de son amnésie. Depuis, j’ai pu lire le tome 2 il y a quelques jours et j’en reparlerai très vite.

Pour d’autres avis sur ce tome 1: Syl et Isabelle.

Participation #3 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Objet: « Miroir »

Participation #3 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

Au fil des pages avec Le lys rouge

J’avais lu Le lys rouge de Karen Rose (éd. Harlequin, coll. Mira, 2008, 541 pages), une romance policière contemporaine se déroulant à Chicago. Après le suicide de l’une de ses jeunes patientes par une nuit froide de mars, Tess Ciccotelli, psychiatre est la principale suspecte, la police pensant qu’elle aurait poussé la victime au suicide. Mais ne serait-elle pas au cœur d’une machination? Comment prouver son innocence quand tout la désigne coupable? Pourra-t-elle compter sur l’inspecteur Aidan Reagan, en charge de l’enquête ou de l’aide de son amie avocate?

En empruntant ce livre à la médiathèque en 2022, j’avais été intriguée par le résumé de 4e de couverture qui me faisait penser aux romans policiers de Mary Higgins Clark sans m’apercevoir qu’il s’agissait d’un Harlequin. J’ai apprécié au départ d’avoir le point de vue aussi du tueur et d’essayer de découvrir qui était derrière ce coup monté, Tess étant de plus en plus isolée face à l’accumulation des preuves contre elle, des préjugés et rancœurs des policiers à son égard après une précédente affaire. La jeune femme est alors replongée dans son passé et ne peut s’empêcher de culpabiliser malgré son innocence face à ces meurtres qui touchent n’importe qui dans son entourage (patients, amis, vagues connaissances et même personnes juste croisées de façon fortuite).

Mais très vite, la romance entre Tess et Aidan prend trop le pas sur l’enquête policière qui est pourtant bien rythmée, l’étau de ce tueur manipulateur se refermant à tort sur la jeune femme (confirmant mes premiers soupçons). Ce thriller psychologique aurait mérité de se dérouler sur un laps de temps plus grand, tout s’enchaînant bien trop vite avec une fin où tout se finit bien un peu trop facilement, après avoir vécu le pire! La romance spicy avait tout pour me plaire avec le trope « ennemies to lovers » mais elle est bien trop rapide (le grand amour en quelques jours à peine!) et immature, au vu de leur âge respectif (tous les deux étant beaux et sexy à en oublier que les meurtres s’enchaînent autour d’eux!).

Certains passages renvoyant à une affaire antérieure, celle de Kristen, la belle-sœur d’Aidan, je me suis dit que ce roman faisait partie d’une série, ce qui est bien le cas. Il s’agit du tome 5 de la série « Don’t tell ». Un bon moment de lecture dans l’ensemble qui m’avait donné envie de lire le tome 3, Dors bien cette nuit!

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Couleur: « Rouge »

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