Étiquette : acteur

Au fil des pages avec Hollywoodland

J’ai lu, en e-book, Hollywoodland de Zoé Brisby (éd. Albin Michel, février 2025, 306 pages), un roman revenant sur les derniers mois Peg Entwistle, une jeune comédienne de théâtre new-yorkais aspirant à jouer au cinéma, avant son suicide du haut de la lettre « H » du célèbre panneau publicitaire, Hollywoodland, dans la nuit du 16 septembre 1932, pendant la Grande Dépression. La jeune femme de 24 ans semble pourtant, quelques mois plus tôt, avoir devant elle un avenir prometteur, se liant d’amitié avec deux starlettes et aspirantes comédiennes comme elle: Maggie et Joyce et tombant amoureuse de Joe, un acteur de 30 ans qui commence à se faire un nom à Hollywood, ancien fermier d’Oklahoma qui survit dans l’un des bidonvilles qui s’est formé derrière la RKO, un des grands studios de l’âge d’or d’Hollywood.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture même si dès le premier chapitre, l’histoire ne peut pas bien se terminer. Malgré le décompte fatal, je me suis attachée à la courte vie de la jeune femme broyée, comme tant d’autres, par un monde de l’industrie cinématographique impitoyable et misogyne pour toutes celles et ceux qui pensent y voir se concrétiser leur rêve californien, le profit passant avant l’humain, d’autant plus que les studios et les plateaux de tournage commencent à être secoués par les prémisses du code de censure du Sénateur Hays. Entre rivalités, superficialité, pressions et désillusions, peu réussiront à percer. Mais à quel prix? Certains sont prêts à tout donner, comme Wanda, une des starlettes qui prend en grippe Peg. Il est bien difficile également de garder à distance et de prouver son talent ou de protéger sa vie face à des producteurs ou réalisateurs qui abusent de leur pouvoir, faisant fi du consentement et qui en demandent toujours plus, que ce soit sur les plateaux de tournage ou dans l’intimité. 

Malgré son jeune âge, Peg est une jeune femme qui a déjà bien vécu: orpheline très tôt ayant été adopté, avec ses deux jeunes frères, par son oncle et sa tante puis divorcée à 19 ans de Robert Keith, un acteur-scénariste violent, elle se veut combattive et résiliente. Ses deux nouvelles amitiés semblent l’aider à affronter la dure réalité des castings au cours desquelles elle n’est qu’une parmi les autres femmes au physique parfait avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus et sa frêle silhouette. De même, elle retrouve la même honnêteté et combativité auprès de Joe qui a lui-même un dur vécu derrière lui et qui est venu tenter sa chance à Hollywood après avoir perdu sa ferme pendant le Dust Bowl. Mais cela sera-t-il suffisant? Maggie, Joyce et Joe réussiront-ils également à s’en sortir?

En s’inspirant de ce fait divers, l’autrice dresse un portrait sans concessions de Hollywood. Il y est question de l’industrie cinématographique aspirant les rêves et espoirs, de la condition de la femme dans les années 30 et de leur difficile émancipation, de soif de liberté, de seconde chance… J’ai une nouvelle fois bien apprécié ce roman comme les deux autres qui font partie du triptyque américain de l’autrice, même si Les mauvaises épouses et La double vie de Dinna Miller se passent dans les années 60 pour le premier et les années 50 pour le deuxième. Un très bon moment de lecture!

Throwback Thursday Livresque: acteur/actrice

TTL n°266 chez Carole #Acteur/Actrice

Ce jeudi 6 juin 2024, je participe au Throwback Thursday Livresque, un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre en fonction d’un thème donné. Cette semaine, le thème est « Acteur/Actrice ».

J’ai lu quelques romances contemporaines dont le personnage principal est un acteur mais celle qui m’est revenu en tête en premier est celle lu en janvier 2022. C’est d’ailleurs aussi l’un des choix d’Audrey pour ce thème.

Attirée par le titre poétique, j’avais en effet lu, en e-book, La librairie des rêves suspendus d’Emily Blaine (éd. HarperCollins, 2019, 320 pages), une romance contemporaine se passant dans une librairie d’un petit village de Charente appartenant à Sarah, une jeune femme timide, généreuse, rêveuse et vivant à travers ses livres qui accepte d’héberger, pendant 2 mois, Maxime, un acteur reconnu mais à fleur de peau, enfermé dans une colère qui le submerge depuis son enfance et qui vient d’être condamné après une agression de trop. Leur rencontre improbable grâce à un ami commun, Damien, leur permettra-t-elle de s’ouvrir l’un à l’autre et de repenser leur vie?

J’ai mis du temps à rentrer dans l’histoire qui alterne les points de vue entre Maxime et Sarah, l’autrice ayant inventé une histoire invraisemblable de « condamnation judiciaire » obligeant Maxime à vivre chez Sarah avec un bracelet électronique et en faisant un travail d’intérêt général dans sa librairie sans qu’à aucun moment la procédure pénale n’ait été respectée. Or dans la réalité, il faut une peine ferme bien plus longue pour un aménagement avec bracelet électronique (au moins 6 mois) et on ne peut pas le cumuler avec un travail d’intérêt général sauf s’il y avait déjà une condamnation précédente ayant été prononcée pour un autre délit avec une audience devant le Juge de l’Application des Peines. Avec une si courte peine et vu sa situation, celle-ci aurait ainsi fait l’objet de jours-amende.

Puis la romance s’installe, Sarah et Maxime devenant moins stéréotypés dans leur cohabitation forcée et laissant émerger des blessures anciennes qui influencent leur vie présente. Si je mets de côté l’aspect pénal de l’intrigue, un bon moment de lecture « feel-good »!

Et vous, quel livre auriez-vous choisi pour cette thématique? La semaine prochaine, le thème sera: « Un titre qui forme une phrase ».

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