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Au fil des pages avec Le Prince de Bombay (T3)

En mai dernier, j’ai lu la troisième enquête de Perveen Mistry, Le Prince de Bombay de Sujata Massey (éd. Charleston, avril 2023, 489 pages), un roman policier se déroulant en novembre 1921 avec la venue du Prince Edward à Bombay. Lors du passage du convoi princier à l’université de Woodburn, le corps sans vie de Freny Cuttingmaster, un étudiante faisant partie du Syndicat des étudiants hostile à la venue du Prince est victime d’une chute mortelle. Perveen Mistry avait reçu deux jours avant la jeune femme de 18 ans à son Cabinet, cette dernière voulant connaître les conséquences d’un refus à se rendre à la parade en l’honneur du Prince Edward.

Se sentant coupable de ne pas avoir pu éviter ce drame, elle mène son enquête pour découvrir le coupable, mettant en doute la thèse du suicide, que ce soit sur le lieu du drame, à l’université grâce à l’aide de son amie anglaise, Alice qui y enseigne. Mais celle-ci est rendue compliquée par les émeutiers prônant l’indépendance et les services secrets protégeant le Prince. Pourra-t-elle compter sur ses retrouvailles avec Colin Wythe Sandringham qui se voit confier la mission de rester aux côtés du Prince Edward le temps de sa visite, ayant fait ses études avec lui?

Il y est ainsi question de la condition de la femme, non à travers la purdah comme dans les deux premiers tomes mais sous l’angle de l’émancipation féminine: accès aux études supérieures plutôt que le mariage pour Freny ou l’accès à la salle du coroner pour Perveen qui en tant qu’Avocate ne peut toujours pas plaider et qui assiste la famille endeuillée. Il y est, en effet, aussi question du deuil au sein de la communauté parsie avec les rites funéraires à suivre, la famille du défunt se retirant au sein du Doongerwardi, à Malabar Hill et de l’enquête du coroner de Bombay, Mr King afin de déterminer les causes du décès de Freny.

Dans cette nouvelle enquête, l’autrice s’attache cette fois à décrire les inégalités sociales et les empêchements sociaux et moraux à des unions mixtes, que ce soit entre Indiens mais de castes différentes ou entre Anglais et Indiens, Perveen ne pouvant être vue en compagnie de Colin au risque de mettre à mal sa réputation et même plus largement celle de la Maison Mistry et du Cabinet de son père.

Outre la violence à l’égard des Britanniques, des oppositions fortes existent également entre les Indiens, notamment à  l’égard des Parsis, communauté à laquelle appartient Perveen et qui sont considérés comme partisans du Raj britannique en place.

J’ai trouvé ce thème intéressant mais peut-être pas suffisamment approfondi et l’enquête un peu trop confuse, l’autrice s’arrêtant un peu trop à mon goût sur les apitoiements de Perveen et ayant choisi un motif de meurtre classique, d’autant que j’avais encore en mémoire ma lecture L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, octobre 2019, 400 pages) qui se déroule quasiment à la même période, en avril 1919 et qui traite également de la condition des Anglo-indiens et du mouvement indépendantiste dans une ambiance plus sombre et teintée des conséquences de la Première Guerre mondiale.

De même, pour la romance qui avance bien trop eu à mon goût mais qui s’explique par leur statut différent qui empêche tout rapprochement malgré des sentiments partagés.  Un bon moment de lecture, malgré quelques longueurs et même s’il reste en deçà du premier tome qui est mon préféré et qui pouvait se suffire à lui-même! Si un quatrième paraissait, je continuerai toutefois la série.

Sans oublier les passages gourmands faits de plats indiens parsis ou lors d’un deuil.

Pour d’autres avis sur cette lecture commune du mois de mai des Étapes Indiennes 2024 avec une des trois enquêtes de Perveen Mistry: Hilde, Nathalie (tome 2), Katell (tome 2) et Eimelle. Et aussi mes billets sur le tome 1, Les veuves de Malabar Hill et le tome 2, La malédiction de Satapur.

Participation #3 Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #LC

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Participation #13 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Personne humaine: « Prince »

Participation #3 Le Mois Anglais 2024 de Lou et Titine #Romance historique

Throwback Thursday Livresque: acteur/actrice

TTL n°266 chez Carole #Acteur/Actrice

Ce jeudi 6 juin 2024, je participe au Throwback Thursday Livresque, un rendez-vous livresque initialement chez Bettie Rose Books et repris depuis par Carole, les liens étant à déposer chez My-Bo0ks. Le principe est de partager chaque jeudi un livre en fonction d’un thème donné. Cette semaine, le thème est « Acteur/Actrice ».

J’ai lu quelques romances contemporaines dont le personnage principal est un acteur mais celle qui m’est revenu en tête en premier est celle lu en janvier 2022. C’est d’ailleurs aussi l’un des choix d’Audrey pour ce thème.

Attirée par le titre poétique, j’avais en effet lu, en e-book, La librairie des rêves suspendus d’Emily Blaine (éd. HarperCollins, 2019, 320 pages), une romance contemporaine se passant dans une librairie d’un petit village de Charente appartenant à Sarah, une jeune femme timide, généreuse, rêveuse et vivant à travers ses livres qui accepte d’héberger, pendant 2 mois, Maxime, un acteur reconnu mais à fleur de peau, enfermé dans une colère qui le submerge depuis son enfance et qui vient d’être condamné après une agression de trop. Leur rencontre improbable grâce à un ami commun, Damien, leur permettra-t-elle de s’ouvrir l’un à l’autre et de repenser leur vie?

J’ai mis du temps à rentrer dans l’histoire qui alterne les points de vue entre Maxime et Sarah, l’autrice ayant inventé une histoire invraisemblable de « condamnation judiciaire » obligeant Maxime à vivre chez Sarah avec un bracelet électronique et en faisant un travail d’intérêt général dans sa librairie sans qu’à aucun moment la procédure pénale n’ait été respectée. Or dans la réalité, il faut une peine ferme bien plus longue pour un aménagement avec bracelet électronique (au moins 6 mois) et on ne peut pas le cumuler avec un travail d’intérêt général sauf s’il y avait déjà une condamnation précédente ayant été prononcée pour un autre délit avec une audience devant le Juge de l’Application des Peines. Avec une si courte peine et vu sa situation, celle-ci aurait ainsi fait l’objet de jours-amende.

Puis la romance s’installe, Sarah et Maxime devenant moins stéréotypés dans leur cohabitation forcée et laissant émerger des blessures anciennes qui influencent leur vie présente. Si je mets de côté l’aspect pénal de l’intrigue, un bon moment de lecture « feel-good »!

Et vous, quel livre auriez-vous choisi pour cette thématique? La semaine prochaine, le thème sera: « Un titre qui forme une phrase ».

Au fil des pages avec le tome 1 du Pont des Tempêtes

Ayant lu la semaine dernière le tome 3 de la série du Pont des Tempêtes, je me suis rendue compte que je n’avais pas écrit de billet sur les deux tomes précédents. Alors voici mon avis sur le tome 1 que j’ai lu l’année dernière: Le Pont des Tempêtes (éd. Bragelonne, coll. Fantasy, mars 2023, 442 pages), une romantasy se déroulant dans un monde ravagé par des tempêtes sauvages, l’unique voie de passage commerciale étant le pont des tempêtes détenu par le roi d’Ithicana.

Âgée de 20 ans, Lara Veliant, fille du roi de Maridrina a été élevée pendant 15 ans dans le désert pour devenir une espionne tueuse afin de libérer son peuple du joug du royaume d’Ithicana et de s’accaparer le pont des tempêtes. Sous prétexte d’honorer un traité de paix entre Maridrina et Ithicana, le mariage de Lara est arrangé avec Aren, roi d’Ithicana âgé de 24 ans. Mais une fois son arrivée sur l’île centrale d’Ithicana, rien ne se passe comme prévu. Aren ne correspond pas du tout à ce qui lui a été enseigné. Certes, il est un guerrier impitoyable mais il se révèle bien plus humain, juste et idéaliste, à l’écoute de son propre peuple qui subit les saisons des tempêtes. Lara remet alors petit à petit en question tout ce qu’elle a appris jusqu’alors. Sa détermination pour sauver son peuple suffira-t-elle pour mener à bien sa mission?

J’ai bien apprécié l’univers imaginé par l’autrice avec au centre de ce monde, le pont des tempêtes, objet de toutes les convoitises. Nous avons d’un côté le royaume désertique de Maridrina et dont le peuple souffre de famine et de l’autre le royaume d’Ithicana constitué de nombreuses îles reliées par le pont des tempêtes et vivant sous le rythme des saisons des tempêtes, des attaques et en autarcie. Le duo formé par Lara et Aren est attachant, l’un et l’autre vouant leur vie à sauver leur peuple, l’une de la famine et l’autre des attaques incessantes des autres royaumes.

L’écriture est fluide et addictive, la tension étant palpable à chaque page, Lara étant amenée à faire un choix crucial qui peut faire ou non tomber le royaume d’Ithicana. Un très bon moment de lecture avec ce premier tome riche en actions, rebondissements, d’intrigues politiques et mensonges sous fond de romance slow burn « enemies to lovers » et de mariage arrangé! J’ai vu qu’il existait en VO 5 tomes à cette saga fantasy. J’ai depuis lu les trois premiers tomes et ai hâte de lire le tome suivant.

Pour d’autres avis sur cette série: Kio chez Bidib (tomes 1 et 2).

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Lieu: « Pont »

Participation #12 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Canada

Au fil des pages avec Au prochain arrêt

J’ai lu, le mois dernier, Au prochain arrêt de Hiro Arikawa (éd. Actes Sud, mai 2021, 192 pages), un court roman choral à la magnifique couverture printanière et se déroulant sur la ligne ferroviaire reliant Takarazuka à Nishinomiya et suivant le temps de leur trajet, des passagers montant et descendant, au gré des 8 gares (chacune donnant le titre des chapitres) que dessert le train de banlieue, à l’aller puis au retour, quelques mois plus tard, d’une saison à l’autre (du printemps à l’automne), chacun à un moment de leur existence, avec ses pensées et choix futurs à rêver ou à accomplir. Et si certaines de ces rencontres fortuites pouvaient changer le cours de leur vie?

J’ai apprécié suivre cet entrelacement de tranches de vie de passagers du train quel que soit leur âge ou leur situation personnelle ou professionnelle, avec leurs pensées, leurs doutes et leurs préoccupations (amitié, rupture, comportement malpoli, embarras, prémisses amoureux…), comme par exemple Shōko, revenant, tout de blanc vêtu du mariage de son ex-fiancé et qui se demande comment elle pourra mettre un terme à sa rancœur, Tokié et sa petite fille, la vieille dame ayant toujours voulu avoir un chien mais qui s’y refuse en mémoire de son défunt mari qui en avait peur ou bien encore Misa prise dans une relation toxique avec son petit ami violent et qui hésite encore à le quitter, le début d’une histoire amoureuse entre deux habitués de la bibliothèque municipale…

Derrière ces destins croisés, il est fait la part belle au transport par train avec ses règles spécifiques (règles que j’avais fait d’ailleurs découvrir avec mon mini lutin en lisant Japorama). Y est également dépeint un tableau de la société japonaise, que ce soit la condition de femme, de la place de la jeunesse ou des personnes âgées, des conditions de travail, des relations amicales ou amoureuses… Un très bon moment de lecture feel good tout en douceur, moins léger qu’il n’y paraît et qui permet de se questionner sur notre propre chemin de vie!

Pour d’autres avis sur ce roman qui avait fait l’objet d’une lecture commune lors de l’édition 2022 d’un Mois au Japon à laquelle je n’avais pas réussi à participer: Hilde, Tiphanya (IG) et Rachel.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman choral

Participation #11 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Japon

Au fil des pages avec dans Les Yeux de Mona

J’ai lu Les Yeux de Mona de Thomas Schlesser (éd. Albin Michel, février 2024, 496 pages), un roman contemporain en lecture commune avec Enna qui l’a écouté, elle, en version audio (Audiolib).  Mona, âgée de 10 ans, est victime d’une perte soudaine et temporaire de la vue suffisamment inquiétante pour être examinée par des médecins, le risque étant grand qu’elle devienne aveugle d’ici l’année à venir. Un suivi avec un pédopsychiatre est conseillé aux parents de la jeune fille. Son grand-père maternel octogénaire, Henry « Dadé » est censé amener Mona aux séances mais à la place, pendant 52 semaines, il va se rendre avec elle dans des musées parisiens voir une œuvre d’art tous les mercredis après-midi. Ils commencent par le musée du Louvre. Cette initiation à l’art sera-t-elle aussi un apprentissage de la vie pour Mona?

J’ai apprécié ce parcours artistique ainsi que la belle relation intergénérationnelle entre la petite fille et son grand-père, érudit et bienveillant. Il y a ainsi question d’éveil à l’Art, d’apprentissage, de transmission. Mais j’ai eu bien du mal à croire que Mona, du haut de ses 10 ans, puisse faire preuve d’autant de maturité et comprendre tout ce que lui explique son grand-père, en ayant autant de recul qui s’acquière avec l’expérience et l’âge. De même, ce parcours artistique pouvait très bien être mis en place par le grand-père sans être au détriment d’un suivi pédopsychiatrique.

Au fil des œuvres d’art, on suit la vie de Mona auprès de ses parents, Camille et Paul, brocanteur alcoolique, de ses camarades de classe de CM² comme ses meilleures amies, Jade et Lili et son grand-père, qui n’a pas fait le deuil de son épouse, ne parlant jamais d’elle même si les souvenirs de la grand-mère maternelle ne sont jamais loin dans l’esprit de Mona qui se questionne à son sujet. Pourquoi un tel silence alors que son grand-père est si intarissable sur d’autres sujets?

La vie quotidienne de la jeune fille sert ainsi de fil conducteur au parcours artistique qui prime sur l’histoire familiale même, avec son lots de secrets de familles et de difficultés. Cela m’a d’ailleurs fait penser au Monde de Sophie de Jostein Gaarder (éd. Seuil, mars 1995, 558 pages), un roman qui a trait à la philosophie avec l’histoire de Sophie Amundsen, une adolescente norvégienne de 14/15 ans qui s’éveille à la philosophie et que j’avais lu au lycée, pendant les vacances d’été avant l’entrée en Terminale. Je pense que j’aurai plus apprécié ce roman plus jeune, l’auteur, à travers le personnage de Henry, étant très didactique envers nous, lecteur, afin de nous plonger dans le monde de l’Art.

Je pensais le lire d’une seule traite mais finalement j’ai lu ce roman initiatique sur plusieurs jours, les chapitres étant répétitifs, une œuvre d’art regardée en silence par la jeune fille sous l’œil attentif de son grand-père, un bout de vie familiale, le ressenti de Mona et l’explication du grand-père avec sa conclusion morale. L’étude de ces œuvres, la plupart déjà connues, m’a rappelé mes cours d’histoire de l’Art à la fac. Je pense que j’aurai plus accroché à ce roman lorsque j’étais au lycée ou à la fac. Une lecture ludiquement instructive!

Pour d’autres avis sur ce roman artistique: Enna (version audio).

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Partie du corps: « Yeux »

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