Étiquette : 11-13 ans (Page 2 of 2)

Au fil des pages avec De l’autre côté du pont

J’ai lu hier soir De l’autre côté du pont de Padma Venkatraman (éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 2020, 239 pages), un roman jeunesse à partir de 11 ans se déroulant à Chennai, en Inde. Pour fuir des violences domestiques, deux jeunes sœurs – Viji âgée de 12 ans et Rukku, son aînée d’un an et handicapée mentale – s’enfuient de chez elles. Leur père violent bat régulièrement leur mère et a fini par leur porter des coups. Arrivées dans la grande ville, Viji est bien décidée à trouver un emploi et qui sait peut-être devenir plus tard enseignante et s’occuper de Rukku.

Mais la réalité n’est pas si simple. Vite perdues dans la grande ville et sans argent, elles doivent d’abord se trouver un refuge pour la nuit. Sur un pont en ruine, elles voient un abri de fortune mais qui appartient à deux jeunes garçons sans-abris, Muthu et Arul, tout aussi démunis qu’elles mais qui ont dû apprendre à survivre dans les rues de Chennai. Les quatre enfants s’unissent pour former une nouvelle famille, Viji devenant « Akka », grande sœur et recueillent un petit chien errant, Kutti. Dans une liberté précaire, ils doivent, chaque jour, trouver de quoi se nourrir en évitant les dangers, les mauvaises rencontres et les maladies. Viji a-t-elle fait le bon choix en fuguant avec sa sœur?

Découpée en chapitres courts, l’histoire est racontée par Viji dans une longue lettre qu’elle écrit à sa sœur Rukku, dans un style empathique, interpellant et englobant le jeune lecteur (« tu », « nous »). La jeune fille revient sur leur fuite pour un avenir meilleur, revenant sur leur parcours partagé avec les deux garçons, entre souffrances et lueurs d’espoir. Arul et Muthu ont également un lourd passé qui les a conduit dans la rue.

Les thèmes abordés sont durs, touchants et révoltants avec la difficile et misérable (sur)vie des enfants des rues en Inde, très jeunes et pourtant si débrouillards pour ne pas finir morts dans l’indifférence générale. Comme il s’agit d’une lecture jeunesse, les quatre enfants font heureusement de bonnes rencontres comme la femme d’un vendeur de thés qui donne à Rukku des perles pour faire des colliers ou le jardinier qui leur jette une orange, mais pas tout le temps.

Il y est question des inégalités sociales en Inde, de misère et de violences subies par les enfants des rues: mendicité, travail des enfants (dans les ateliers clandestins ou dans des décharges pour récupérer des déchets recyclables comme le verre en échange de quelques roupies), recherche de restes de nourriture et d’eau, rivalités entre bandes, peur d’être enlevés… Mais aussi de religion et de handicap.

D’autre part, la relation entre les deux soeurs, Viji et Rukku est très joliment décrite. Viji porte sa grande sœur handicapée tout autant que Rukku qui, avec son insouciance et son regard particulier sur le monde, est aussi un des piliers du groupe.

Le message porté par ce roman est aussi lumineux et bienveillant que la magnifique illustration de couverture de  Jennifer Bricking. Les quatre enfants sont forts, dignes, courageux et recherchant toujours la meilleure conduite à tenir et de faire le bien. Un moment de lecture très émouvant (mais pas larmoyant) et basée sur des faits réels, l’autrice ayant repris des témoignages d’enfants défavorisés en Inde!

Mise à jour du 31 juillet 2021: d’autres avis lors d’une LC sur ce roman jeunesse: Blandine, Hilde, Bidib, Agathocroustie (IG) et Inde en livres.

Participation #2 Les Étapes Indiennes 2021 de Hilde et Blandine #6 Jeunesse indienne

challenge 2021 lire au féminin

Participation #35 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice indo-américaine

Au fil des pages avec le tome 1 de La Brigade des cauchemars

Pour la lecture commune avec Hilde, Blandine et Nathalie du 7 octobre 2020 du Challenge Halloween, je lis le tome 1 de La Brigade des cauchemars, Sarah de Franck Thilliez, Yomgui Dumont et Drac (éd. Jungle, coll. Frissons, 2017, rééd. 2020), une BD jeunesse à partir de 11 ans voire pour des lecteurs un peu plus grands.

Tristan et Esteban, deux adolescents de 14 ans font partie, après leurs journées de lycée, de la Brigade des cauchemars. En effet, le père de Tristan, le professeur Albert Angus dirige la clinique du sommeil qui a la particularité de soigner des personnes de leurs cauchemars en rentrant littéralement dans leur tête. Mais rentrer dans les rêves de tels patients n’est pas sans dangers, même si Tristan, en fauteuil roulant est ravi de pouvoir marcher lorsqu’il pénètre dans un rêve. C’est ainsi qu’arrive Sarah, une jeune adolescente admise à la demande de sa mère et en proie à un terrible cauchemar récurrent. Esteban semble la connaître mais ne sait plus d’où. Les deux adolescents arriveront-ils à comprendre l’origine de son cauchemar pour y mettre fin et ainsi la guérir?

Dès l’illustration de couverture, l’histoire semble sombre, mystérieuse et angoissante. Le modus operandi pour rentrer dans le rêve/cauchemar des patients me fait penser au film Inception de Christophe Nolan sorti en 2010. L’histoire est racontée par les pensées d’un des protagonistes, Esteban, un jeune qui a été recueilli trois ans auparavant par le professeur Angus après avoir été retrouvé seul et amnésique dans la forêt. Il y est question des angoisses et des inquiétudes que peuvent connaître les adolescents vis-à-vis du passage à l’âge adulte par exemple. Le cauchemar de Sarah est ainsi particulièrement angoissant avec des adolescents qui disparaissent, pourchassés par des adultes armés. Les illustrations me font alors penser à des séries américaines de science-fiction comme la récente Colony ou d’autres « post-apo ». Mais je ne suis pas sûre que les jeunes lecteurs connaissent ces références. Ce premier tome de mise en place des protagonistes laisse des mystères en suspens, même si le cauchemar de Sarah est vite résolu – BD jeunesse oblige – et donne envie de lire les deux tomes suivants.

Pour d’autres avis sur cette BD jeunesse: Bidib, Blandine et NathSci et Syl.

Challenge Halloween de Hilde et Lou #BD Jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #11 Catégorie Mot au pluriel: « Cauchemars »

Au fil des pages avec Cœur de pierre

Dans le cadre du Halloween Challenge 2019 organisé par Hilde et Lou en duo avec Bidib de Ma Petite Médiathèque les 17 et 27 octobre 2019 pour le Challenge Contes et Légendes au pays d’Halloween 2019, je lis Cœur de pierre de Séverine Gauthier et Jérémie Almanza (éd. Delcourt, 2013), une BD jeunesse à partir de 11 ans.

 Dès l’illustration de couverture, je pense à Tim Burton et Dyonisos. Que de poésie dans le texte en alexandrins et dans les illustrations magnifiques! Mais aussi que de pincements au cœur à la lecture de cette histoire qui parlera à toute personne ayant vécu un chagrin d’amour! Nous suivons un garçon au cœur de pierre dont s’est épris une fille au cœur d’artichaut. Mais cet amour n’est pas réciproque. La petite fille n’a pourtant d’yeux que pour lui, ignorant elle-aussi un autre garçon secrètement amoureux d’elle. De ce trio, qui sortira indemne?

A l’image des illustrations, tour à tour très sombres côté cœur de pierre ou très lumineuses et colorées côté cœur d’artichaut, ce conte onirique est bouleversant. Les plus jeunes lecteurs se feront ainsi une idée du sentiment amoureux et des émotions qui peuvent être ressenties (joie ou souffrance par exemple). Pour les plus grands, cela pourra les renvoyer à leur propre vécu comme, par exemple, à une occasion manquée, lorsque l’un est prêt à aimer mais pas l’autre. Un gros coup de cœur (si je puis dire) pour cette bande dessinée!

Challenge Halloween 2019 de Hilde et Lou

Challenge Petit Bac d’Enna – #10 catégorie Partie du corps: « Cœur »

Newer posts »

© 2025 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑