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Au fil des pages avec Minuit passé

Avec Hilde et Lou, j’ai lu Minuit passé de Gaëlle Geniller (éd. Delcourt, octobre 2024, 204 pages), un roman graphique fantastique au joli jaspage et qui a été choisi comme lecture commune pour le challenge Halloween 2025. Je l’avais repéré depuis sa parution, ayant été attirée par l’illustration de couverture et son aura mystérieuse qui m’avait fait penser à Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce.

Loin de Londres, dans la campagne anglaise, Guerlain, restaurateur d’art s’installe avec son jeune fils, Nisse dans le manoir dans lequel il a vécu plusieurs années auparavant, dans sa jeunesse, avec ses trois sœurs aînées. Ces dernières s’en souviennent mais pas lui. Insomniaque comme lorsqu’il était petit, Guerlain passe des nuits agitées d’autant plus que des événements étranges surgissent. Doit-il s’en méfier ou non? Le manoir serait-il hanté?

Graphiquement, je l’ai particulièrement apprécié avec ce côté suranné, gothique, mystérieux, Art déco et floral, me demandant, comme Guerlain, si la présence des trois corneilles qui lui apportent des fleurs est bienveillante ou malfaisante et qui peut bien être Minuit, d’autant que son fils ne semble pas plus perturbé que cela par ces événements étranges. Les relations entre Guerlain et son fils (autour des livres, en particulier des contes de fées ou des classiques de la littérature anglaise comme Peter Pan) ou avec ses sœurs aînées étaient très touchantes, chaleureuses, soudées et complices, les trois sœurs prenant toujours soin de leur petit frère malgré la distance et les années passées.

Les allers-retours entre présent et passé permettent, petit à petit, de lever le voile sur l’atmosphère onirique et inquiétante du manoir. Les illustrations ont d’ailleurs pris le pas sur l’intrigue, me laissant porter par leur découverte, la fin laissant une part de mystère non dévoilé. Il y est ainsi question de la famille, du temps qui passe, de retour à l’enfance, d’acceptation de soi, de transmission, du plaisir de lire et même de spiritisme et du langage des fleurs… Un très bon moment de lecture moins angoissant et plus lumineux que prévu, même si j’aurai apprécié un peu plus d’explications sur la fin! 

Pour d’autres avis sur ce roman graphique: Hilde, Lou (IG), Nathalie, Chicky Poo et Bianca.

Participation #15 Challenge Halloween 2025 de Hilde et Lou #LC

Participation #25 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine anglaise

Participation # Challenge Contes & Légendes 2025 de Bidib #Contes de fées

Au fil des pages avec Le Restaurant des recettes oubliées

J’ai lu, en e-book, Le Restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai (éd. Nami, avril 2023, 256 pages), un roman contemporain très gourmand et paru pour la première fois au Japon en 2013 et qui avait été proposé, en avril dernier, comme lecture commune pour le challenge Un mois au Japon 2025. Nagare Kamogawa, un ancien policier veuf à la retraite et sa fille Koishi tiennent un restaurant discret, sans enseigne ni menu, à Kyoto mais avec un chat facétieux. Seuls les habitués et ceux qui arrivent à découvrir leur adresse en lisant un court encart publicitaire d’une ligne sibylline paru dans une revue culinaire viennent y déguster de savoureux repas faits maison ou les recruter afin de retrouver un plat qui a marqué intensément leur vie mais dont ils ignorent la recette. 

Ce qui est rare pour moi, je n’ai pas lu d’une traite ce roman mais sur plusieurs jours, l’ayant lu comme si chaque partie était une nouvelle indépendante dans le même univers. En effet, la structure narrative d’une partie à l’autre est similaire en deux temps (deux chapitres): on fait la connaissance d’un client qui se remémore difficilement un plat, d’après ses souvenirs et les émotions qu’il lui évoque encore, tant d’années après, mais sans pouvoir en donner la recette puis celui-ci revient, souvent 15 jours après, afin de déguster le plat ainsi retrouvé. Sera-t-il autant apprécié qu’autrefois? Quelle sera la répercussion future de cette nouvelle dégustation?

C’est ainsi que défilent dans leur bureau d’enquête: un ancien collègue de Nagare pour son plat préféré que lui préparait autrefois sa défunte épouse et que n’arrive pas à refaire sa nouvelle femme, une femme âgée dont la fille est sur le point de se marier pour un plat qu’elle avait mangé lors d’un dîner avec un homme dont elle avait rejeté sa demande en mariage, un homme politique pressé pour un plat ayant marqué son enfance solitaire, une femme de 50 ans pour un plat préparé par son ex-mari qui est gravement malade et dont la vie est comptée, une jeune étudiante de 19 ans pour partager une dernière fois un plat avec son grand-père atteint d’Alzheimer et qu’ils avaient tous les deux dégusté lors d’un voyage de jeunesse et un jeune entrepreneur trentenaire pour un plat cuisiné par sa mère avant qu’elle ne décède lorsqu’il est encore petit.

En lisant le 4e de couverture, j’avais trouvé l’idée intéressante, gourmande et nostalgique mais j’ai trouvé le roman un peu trop répétitif et finalement assez plat (sans mauvais jeu de mots). Il m’a manqué ce petit quelque chose qui fait le charme et la délicatesse de la littérature japonaise. J’ai eu du mal à m’attacher à Nagare Kamogawa et à sa fille Koishi, le premier veuf et dont le deuil perdure malgré les années, la seconde, la trentaine semblant éprise de Hiroshi, un des clients réguliers du restaurant et qui tient lui-même un restaurant de sushis. Derrière leurs gestuels et chamailleries, on ressent pourtant bien l’amour paternel/filial qu’il se voue l’un à l’autre tout comme leur volonté de retrouver les plats si fort émotionnellement pour leurs clients. Mais je n’ai pas trouvé leur présence plus marquante que cela, surtout que tout ce qui aurait pu être vraiment intéressant, à savoir l’enquête culinaire menée par le père est juste rapportée et finalement peu détaillée.

Quant aux clients, j’en ai trouvé certains fort égoïstes, en particulier l’ancien collègue de Nagare (et in fine la condition précaire et peu enviable de la femme japonaise). Il y est ainsi question de non-dits, de solitudes, de malentendus irréparables, de choix de vie déterminée par un plat du passé, de regrets, de remords, de veuvage, de maladie, du poids de la famille, d’épiphanie lors de la redécouverte du plat ainsi retrouvé… 

J’aurai également apprécié découvrir en fin d’ouvrage la recette de ces plats. Une lecture fort gourmande mais qui ne m’a pas plus emballée que cela! Cela ne m’a pas donné envie de lire les suites qui sont depuis parues: Deuxième service et A la carte. Sur un procédé narratif similaire, j’avais lu récemment La Petite Confiserie de l’allée nocturne de Hiyoko Kurisu et dont j’ai bien plus apprécié l’histoire du personnage servant de fil conducteur, Kogetsu. Mais il y a également, par exemple, un autre roman que j’avais repéré il y a un moment mais que je n’ai toujours pas lu avec la possibilité de voyager dans le passé le temps d’un café: Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi. 

Pour d’autres avis plus enthousiastes sur ce roman: Nathalie et Hilde.

Participation #8 Un Mois au Japon 2025 de Lou et Hilde #LC

Participation #20 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Japon

Participation #16 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Au fil des pages avec le tome 2 d’Eli & Gaston

J’ai lu le tome 2 d’Eli & Gaston, La forêt des souvenirs de Céline Deregnaucourt et  Ludovic Villain (éd. Ankama, 2021, 104 pages), une BD jeunesse à partir de 7 ans et qui se finit avec un petit cahier graphique. Alors qu’elle passe ses vacances d’automne chez sa grand-mère Jo avec son chat Gaston, Eli vient en aide à une jeune fille dont le grand-père également Gardien a perdu la mémoire. Arriveront-ils à temps sur l’île oubliée sur laquelle se trouve le remède?

Comme je le supposais à la fin de la lecture du tome précédent, j’en apprends plus sur les gardiens de la forêt et le passé de la grand-mère d’Eli. La jeune fille est toujours aussi courageuse et prompte à aider les autres autant que son adorable chat Gaston est gourmand. Les illustrations aux couleurs automnales de Céline Deregnaucourt sont tout aussi mignonnes que dans le premier tome avec son lot de petits personnages fantastiques comme les roule-cailloux. Un bon moment de lecture fantastique avant tout pour les illustrations, l’intrigue étant plus classique dans ce tome tout en abordant chez les jeunes lecteurs le thème de la perte de mémoire (qui ici peut se soigner grâce à une mystérieuse fleur) et en permettant à Eli de poursuivre sa quête initiatique en faisant preuve de courage et d’entraide!

Participation #16 Challenge Halloween 2022 de Hilde et Lou #BD jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #8 Catégorie Prénom: « Gaston »

Participation #103 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

Au fil des pages avec Pilu des bois

Fin août 2022, j’ai lu Pilu des bois de Mai K. Nguyen (éd. Kinaye, coll. Graphic Kids, 2021, 160 pages), une BD jeunesse à partir de 9 ans. Après le décès de sa mère, Willow a dû mal à gérer son deuil, se laissant submergée par la colère et le chagrin. Après une énième dispute avec sa grande sœur, la jeune fille s’enfuit dans les bois avec son chien Chicorée. Elle rencontre alors Pilu, une petite fée des bois qui s’est disputée avec sa mère et qui ne sait pas comment rentrer chez elle. Willow comprend très vite que Pilu habite le bosquet de magnolias où elle allait avec sa mère. La jeune fille parviendra-t-elle à maîtriser ses émotions, faire face à son chagrin et ramener saine et sauve Pilu chez elle?

Grâce à sa rencontre avec Pilu qui s’est fâchée avec sa mère, Willow va se plonger dans son propre deuil afin d’apaiser son chagrin et sa colère (qui prennent la forme de petits monstres incontrôlables) et ainsi se pardonner à elle-même et éviter à la petite fée des bois de faire les mettre erreur qu’elle avec sa famille. Au contact de la forêt, la jeune fille va s’apaiser avant de rentrer chez elle, auprès de sa sœur aînée et de son père.

En effet, la Nature autour d’elle va participer à son travail d’introspection et de gestion de ses émotions, la jeune fille ayant pris le sentier Pilumnus, du nom du dieu romain protecteur des cultures et des jeunes enfants. Willow partage d’ailleurs avec la petite fée des bois ses connaissances naturalistes et botaniques comme celles sur les champignons. Sous un fond un brin magique/féérique, il y est ainsi question de deuil, d’amitié, de nature et d’écologie. Un très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse tout en douceur et bienveillance aux jolies illustrations automnales!

J’ai enfin noté quelques passages gourmands, en particulier le plat préféré de la défunte mère de Willow, le riz aux champignons. A la fin de la BD, il y a d’ailleurs la recette de ce plat japonais, « Kinoko gohan », l’autrice étant américaine d’origine vietnamienne et japonaise. 

Pour un autre avis sur cette BD jeunesse: Lou.

Participation #15 Challenge Halloween 2022 de Hilde et Lou #BD jeunesse

Participation #27 Challenge Contes & Légendes 2022 de Bidib #Fée des bois

Participation #50 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Riz aux champignons

Participation #102 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Un Amour Américain

J’ai lu Un Amour Américain de Daniela Volpari (éd. Marmaille & Compagnie, 2015, 56 pages), un album jeunesse à partir de 6 ans selon l’éditeur. Marqué par son premier amour Laura dont il conserve précieusement une photo, James recherche toute sa vie cette femme aimée le temps d’un après-midi et qu’il ne peut oublier malgré les années, ce qui le ramènera aux États-Unis, après avoir parcouru le monde. En effet, après une carrière de musicien, James finit sa vie dans le Sud des États-Unis. Le fera-t-il en compagnie de Laura?

Les illustrations sont magnifiques et poétiques, nous immergeant dans la vie de James et de ses souvenirs, que ce soit à Shanghaï (et sa rencontre avec le magicien Go), à New York (et la jazz des années 30/40, ayant en tête alors les mélodies de Billie Holliday) ou dans le Sud des États-Unis en compagnie des lucioles dans les champs de coton et de maïs (et le passage gourmand avec le popcorn). Un très bon moment de lecture empreinte de mélancolie et d’une douce nostalgie qui parlera sans doute plus aux lecteurs adultes qu’aux jeunes enfants! L’histoire est finalement bien triste, celle d’un homme perdu dans son passé amoureux.

Participation #87 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Italie

Participation #40 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Maïs/Popcorn

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