Étiquette : solidarité (Page 1 of 8)

Pause ciné: Laapataa Ladies

J’ai regardé Laapataa Ladies, un film indien réalisé en 2023 par Kiran Rao et sorti en mars 2024, ayant accroché au pitch de départ, deux épouses échangées par erreur alors qu’elles se rendent dans leur belle-famille respective, étant voilées et portant les mêmes vêtements traditionnels de noces.

En 2001, quelque part dans l’Inde rurale, Deepak Kumar, un agriculteur, vient de se marier avec Phool Kumari. Sur le chemin du retour dans son village natal, ils ne sont pas les seuls jeunes mariés dans le train bondé. Alors qu’ils arrivent en pleine nuit à leur destination, le jeune homme ne fait pas attention quand il réveille son épouse, prenant la femme d’un autre marié, Pradeep, pour la sienne. S’inquiétant pour son épouse dont il est épris et malgré le risque d’humiliation et ses réticences bien légitimes à se rendre au poste de police, il part déclarer la disparition de Phool auprès de du chef-policier corrompu Shyam Manohar qui voit là l’occasion de se faire de l’argent avec l’épouse échangée qui a donné un faux nom, Pushpa Rani et non Jaya Tripathi Singh. Tout va-t-il pouvoir rentrer dans l’ordre?

Il y est ainsi question de la condition de la femme dans l’Inde rurale, en particulier des jeunes filles encore très souvent mariées avant leur 18 ans qui est pourtant l’âge légal en Inde pour les femmes (et 21 ans pour les hommes). J’ai trouvé Nitanshi Goel, la jeune comédienne âgée à l’époque du tournage de 16 ans, convaincante (tout comme les autres comédiens) dans son rôle d’épouse adolescente perdue sur le quai de gare, ne connaissant pas le nom du village de Deepak et qui s’émancipe et ne baisse pas les bras, pensant toujours possible de retrouver son mari et se découvrant bien plus forte et indépendante qu’elle ne le pensait. Elle est le pendant de Jaya qui a vu l’occasion d’échapper à un mariage imposé par sa mère à un homme violent alors que son rêve était de poursuivre des études. Il y est donc aussi question d’accès à l’éducation pour les femmes, d’émancipation féminine et de violences conjugales, dans une société indienne rurale encore très patriarcale et sous le poids écrasant de coutumes familiales et religieuses.

D’autre part, il est aussi question de la corruption et de la violence au sein de la police. Le personnage du policier est parfaitement représentatif de cette situation dénoncée dans le film et qui pourtant encore bien actuelle en Inde, nonobstant le côté grotesque de son personnage et de ses subordonnés, notamment lorsqu’il tente de percer à jour la véritable identité de Jaya.

En effet, malgré les thèmes abordés, ce film n’est pas dénué d’humour bien au contraire, venant en contrepied des moments vécus par les protagonistes, comme la musique. Cela m’a d’ailleurs fait penser à l’humour si particulier d’Emir Kusturica, en particulier à son film Chat noir, chat blanc sorti en 1998. Certes, la fin du film apparaît sans doute trop joyeuse et optimiste mais elle ne dénote pas avec le ton donné. Un très bon moment de visionnage avec cette comédie dramatique rocambolesque, drôle et pourtant socialement réaliste! Pour un petit aperçu, j’ai mis la bande-annonce.

Pour la petite anecdote pop culture, j’ai rigolé en voyant un neveu de Deepak jouer à Snake, sur le Nokia appartenant à Jaya, l’histoire se déroulant en 2001, bien avant l’arrivée des smartphones.

J’ai enfin visionné de nombreux passages gourmands, que ce soit par exemple le stand de thé tenu par Manju Mai sur le quai de la gare où Phool a trouvé refuge ou les repas préparés par la mère de Deepak…

Participation #1 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #Film

Participation #4 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Au fil des pages avec le tome 1 des Cœurs de Ferraille

Venant de lire le tome 3, je me suis rendue compte que je n’avais pas chroniqué les deux premiers. En effet, après l’avoir repéré chez Bidib en février 2023, j’avais pu lire plusieurs mois après, en version numérique puis en version papier via ma médiathèque lors du AAHM Challenge 2024, le tome 1 des Cœurs de Ferraille, Debry, Cyrano et moi de Béka (alias du couple Bertrand Escaich et Caroline Rosque) et Jose Luis Munuera (éd. Dupuis, juin 2022, 72 pages), une BD à partir de 9 ans selon l’éditeur mais classée en adulte par ma médiathèque.

Iséa est une jeune fille solitaire, se plongeant dès qu’elle le peut dans Cyrano de Bergerac, film que lui a conseillé sa seule amie, Tal qu’elle ne rencontre que par écran interposé. Elle a  également reporté son amour filial sur sa nounou-robot, Debry, à défaut d’une mère aimante. Lorsque sa mère renvoie Debry, la jeune fille décide de s’enfuir pour la retrouver, avec l’aide d’un camarade de classe, Tilio. Les deux enfants arriveront-ils à se rendre dans la ville de Tulpia et à y retrouver Debry avant que des limiers ne les retrouvent?

J’ai apprécié me plonger dans ce monde rétrofuturiste et à l’ambiance sombre dans lequel les robots rappellent la condition des Afro-américains avant l’abolition de l’esclavage. La fugue des deux enfants fait immédiatement penser à celle des esclaves dans les les plantations de coton des États du Sud des États-Unis, avant la guerre de Sécession, certains réussissant à fuir en empruntant le chemin de fer souterrain.

Il y est ainsi question de l’amour maternel ou filial, des rapports entre mère et fille, d’amitié, d’inégalités sociales, de nature humaine, de vivre ensemble… Qui se révèle finalement le plus humain entre être organique et être mécanique et la plus représentative d’une mère aimante? Les sentiments tels que l’amour maternel ne sont-ils que l’apanage de l’être humain? Un très bon moment de lecture avec ce premier tome!

J’ai depuis lu, en version numérique via ma médiathèque, le tome 2, L’inspiration (éd. Dupuis, juin 2023, 72 pages) qui met en scène d’autres personnages comme Eva, une adolescente orpheline et vagabonde, accompagnée de son chien, qui va mettre sa vie en danger après avoir découvert un livre écrit par un robot, tout en poursuivant la thématique de la nature humaine via l’inspiration et la création artistique, ce qui fait écho aux débats actuels autour de l’intelligence artificielle ainsi que le tome 3, Sans penser à demain (éd. Dupuis, juin 2024, 72 pages) avec l’amour interdit entre Naïad, fille d’un riche industriel qui après une émeute entre humains et « robots » dans l’usine de son père, tombe amoureuse du Limier venu rétablir l’ordre.

Pour d’autres avis sur cette BD: Bidib (T1) et Nathalie (T1 et T2).

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Partie du corps: « Cœurs »

Participation # (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Espagne (dessinateur)

Au fil des pages avec Désenchantées

Ayant apprécié un de ses romans précédents, Ainsi gèlent les bulles de savon, j’ai lu cet été, en e-book, Désenchantées de Marie Vareille (éd. Charleston, mars 2023, 312 pages), un roman à suspense contemporain se déroulant dans les années 2010, 20 ans après la disparition inquiétante de Sarah Leroy, alors âgée de 15 ans, une des 4 adolescentes surnommées les « Désenchantées » avec Angélique, Morgane et Jasmine.

Au décès de sa mère, Fanny, la sœur d’Angélique, retourne dans son village natal, Bouville-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, sa responsable lui confiant une enquête journalistique sur l’affaire Sarah Leroy, le coupable devant être libéré prochainement. C’est bien à contrecœur que la jeune femme se retrouve à enquêter, accompagnée de sa belle-fille, Lilou qui s’est imposée comme stagiaire lycéenne et dont les rapports avec elle sont conflictuels. Son passé s’entrechoque avec sa vie actuelle. Qu’a-t-elle caché lors la disparition de Sarah pour protéger sa sœur Angélique de poursuites judiciaires?

Ce qui est arrivé à Sarah était-ce une fugue? Un suicide? Un meurtre? Que pouvait cacher cette adolescente timide et sans histoires qui en-dehors du lycée passaient son temps à la piscine, au sein d’une famille recomposée, son père s’étant très vite remariée au décès de sa mère avec Iris qui avait elle-même deux garçons, Eric, de 5 ans son aîné et Benjamin du même âge qu’elle? Ayant perdu tout espoir et n’obtenant le soutien d’aucun adulte qui ne voit pas sa souffrance vécue ou ne veut pas l’entendre, comme sa belle-mère qui la maltraite, pouvait-elle se confier à ses amies? Devant l’insoutenable, comment y survivre et ne pas laisser son agresseur impuni?

Il y est question d’adolescence dans les années 90 (ce qui a donné un côté nostalgique à cette lecture), d’amitié, de deuil, de famille recomposée, de maternité, de résilience sous fond de thriller… La structure du roman est similaire à celui que j’avais précédemment lu de l’autrice, donnant la voix à chacune des Désenchantées et également à la sœur aînée d’Angélique, Fanny et entrecoupées des documents de travail de l’affaire Sarah Leroy de 1992 à 1995. Les allers-retours entre passé et présent accentuent les répercussions sur la vie de celles qui ont « survécu » à l’affaire Sarah Leroy. Très vite, on est pris dans l’engrenage sans espoir dans lequel se sont enfermées les adolescentes.

Tout au long de ma lecture j’ai d’ailleurs eu en tête la chanson de Mylène Farmer même si la fin de ce roman n’est pas aussi sombre que celui du clip-vidéo. Un bon voire très bon moment de lecture même si j’avais repéré bien vite le twist final et que cela aurait sans doute été plus percutant avec une fin moins feel-good au vu des thèmes abordés!

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Adjectif: « Désenchantées »

Au fil des pages avec Poussière, Crapaud et Ver de terre (T2)

Parmi nos lectures halloweenesques de cette année, nous avons découvert le tome 2 de Poussière, Crapaud et Ver de terre de Sibylline et Julie Gore (éd. Sens dessus dessous, septembre 2024, 56 pages), un album jeunesse à partir de 4 ans. Au cœur de la toute toute petite forêt, Crapaud organise sa fête d’anniversaire dans sa mare. Son ami, Ver de terre arrivera-t-il à vaincre sa peur de l’eau, ne sachant pas nager, afin de s’y rendre? Pourra-t-il compter sur l’aide de Poussière, une petite sorcière et des autres habitants de la forêt?

Poussière est une petite sorcière bienveillante, prête à aider, grâce à sa magie, les animaux de la forêt. Il y est ainsi question d’amitié, de peur de l’eau, de solidarité, avec une touche magique. Les personnages sont attachants, que ce soit Poussière qui tente toutes les potions possibles pour aider son ami que Ver de Terre qui, bien entouré, fait preuve de persévérance et de courage.

Les illustrations épurées, colorées sont pleines de pep’s, à l’image des essais de potions de Poussière. L’argenté scintillant renforce le côté magique. Un bon moment de lecture avec cette histoire toute mignonne, non dénuée d’humour enfantin et instructive! Sans oublier des passages gourmands avec le pique-nique et le goûter d’anniversaire. J’ai, en effet, apprécié découvrir une courte partie naturaliste sur le ver de terre ainsi qu’à la toute fin des activités pour dessiner soi-même les personnages et faire de la peinture aux bulles. A vos chaudron et grimoire magiques!

Participation # Challenge Halloween 2024  Hilde et Lou

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Animal: « Ver de terre »

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Pique-nique et anniversaire

Au fil des pages avec Bibi

La semaine dernière, nous avons profité du pont de l’Ascension et du retour du beau temps pour un petit séjour en Occitanie, à Toulouse et la Cité de l’Espace avec des pauses pendant le trajet, que ce soit à l’aller ou au retour en Camargue. C’est ainsi que, même si l’histoire ne se déroule pas en Camargue, notre court passage à l’étang du Ponant dont les berges étaient bien basses et le sol craquelé m’a fait penser à Bibi de Jo Weaver (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, janvier 2022, 32 pages), un album jeunesse joliment illustré à partir de 3/4 ans que je n’avais pas encore pris le temps de chroniquer sur le blog, même si nous l’avions lu pour la première fois en octobre 2022.

Une colonie de flamants roses doit quitter leur lieu de vie devenu aride et inhabitable, le lac s’étant asséché. Bibi, la plus âgée d’entre eux s’est toujours occupé des plus petits, comme Tott, soutien indéfectible et tout en bienveillance envers eux. Mais au moment du départ pour ce long périple à venir, Bibi est en difficulté. Parviendra-t-elle à s’envoler avec toute la colonie?

Il est ainsi question d’entraide pour survivre à la sécheresse et vis-à-vis des aînés, comme Bibi, sur qui il faut veiller en retour comme elle l’avait fait auparavant avec les plus jeunes, de relation intergénérationnelle, de réchauffement climatique, de transmission… Comme les autres albums jeunesse que nous avons pu lire de cette autrice/illustratrice, les illustrations sont magnifiques et réalistes, tout en noir et blanc avec des dégradés de rose, celui de ces jolis oiseaux migrateurs. Un très bon moment de lecture avec cette histoire émouvante et faisant la part belle à la solidarité intergénérationnelle!

Participation #8 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Angleterre

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