Étiquette : roman historique (Page 1 of 6)

Au fil des pages avec L’attaque du Calcutta-Darjeeling (T1)

J’ai lu L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, octobre 2019, 464 pages), un roman policier historique se déroulant à Calcutta, en avril 1919, au temps du Raj britannique. Il s’agit de la première enquête du capitaine Samuel « Sam » Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard fraîchement débarqué de Londres à Calcutta, après avoir perdu sa femme de la grippe espagnole et été traumatisé par la Grande Guerre. Désormais capitaine dans la police impériale et dépendant des drogues (morphine et opium) et assisté par le sergent indien Satyendra « Sat » Banerjee et l’inspecteur adjoint Digby, il se voit confier une enquête politiquement sensible  puisque cela concerne le meurtre d’un haut-fonctionnaire proche du vice-gouverneur, Alexander MacAuley dont le corps a été retrouvé dans une sombre ruelle près d’un bordel et qui semblait corrompu par un magnat irlandais. Ce meurtre serait-il lié à l’attaque d’un train postal, le Calcutta-Darjeeling?

J’ai apprécié cette enquête historique qui se déroule sur une semaine, même si parfois j’aurai apprécié un peu plus de détails historiques. Les courts chapitres s’enchaînent, le lecteur découvrant en même temps que le capitaine Calcutta à l’époque du Raj britannique, dans une ambiance plus sombre que celle par exemple des enquêtes de Perveen Mistry de Sujata Massey, en particulier la troisième, Le Prince de Bombay (éd. Charleston, avril 2023, 489 pages) et avec un personnage principal plus tourmenté, même si j’ai trouvé son attirance pour Annie Grant bien rapide pour quelqu’un qui est dépeint comme ne s’étant pas remis de son deuil.

Il y est ainsi question d’inégalités sociales (avec le plafond de verre des Indiens comme le sergent Banerjee pour toute ascension sociale ou du statut indéterminé de ceux issus d’une relation mixte (indienne et anglaise) comme Annie Grant une Anglo-indienne et secrétaire de la victime, de racisme « ordinaire » (le capitaine Wyndham se reprochant très vite d’être arrogant et méprisant à l’égard des Indiens sans pour autant y mettre un terme et alors même qu’il reconnaît la compétence et l’intelligence du sergent Banerjee), des lois Rowlatt de mars 1919, des prémices du mouvement indépendantiste de l’Inde mené par Gandhi… Un bon moment de lecture qui ne manque pas d’humour indo-british, surtout de la part de Sat Banerjee et malgré quelques longueurs, l’enquête avançant lentement malgré le laps de temps écoulé! J’ai vu qu’il existait d’autres tomes que je lirai volontiers.

J’ai enfin relevé quelques passages gourmands avec des plats anglo-indiens (riz pilaf aux poissons, tourte à la viande et du whisky) même si ce sont ceux ratés de la logeuse du capitaine.

Pour d’autres avis sur ce roman policier historique qui avait fait l’objet d’une lecture commune en février 2022 pour les Étapes Indiennes à laquelle je n’avais pas pu participer, n’ayant pas réussi à l’emprunter à temps: Hilde, Rachel et Pativore.

Participation #4 Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #Roman policier historique

Participation #11 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine anglo-indienne

Participation #15 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni (Angleterre)

Participation #2 Challenge Pages de la Grande Guerre de Nathalie #La fin et les suites de la guerre

Participation #1 Le Mois Anglais 2024 de Lou et Titine #Roman policier historique

Au fil des pages avec Le Prince de Bombay (T3)

En mai dernier, j’ai lu la troisième enquête de Perveen Mistry, Le Prince de Bombay de Sujata Massey (éd. Charleston, avril 2023, 489 pages), un roman policier se déroulant en novembre 1921 avec la venue du Prince Edward à Bombay. Lors du passage du convoi princier à l’université de Woodburn, le corps sans vie de Freny Cuttingmaster, un étudiante faisant partie du Syndicat des étudiants hostile à la venue du Prince est victime d’une chute mortelle. Perveen Mistry avait reçu deux jours avant la jeune femme de 18 ans à son Cabinet, cette dernière voulant connaître les conséquences d’un refus à se rendre à la parade en l’honneur du Prince Edward.

Se sentant coupable de ne pas avoir pu éviter ce drame, elle mène son enquête pour découvrir le coupable, mettant en doute la thèse du suicide, que ce soit sur le lieu du drame, à l’université grâce à l’aide de son amie anglaise, Alice qui y enseigne. Mais celle-ci est rendue compliquée par les émeutiers prônant l’indépendance et les services secrets protégeant le Prince. Pourra-t-elle compter sur ses retrouvailles avec Colin Wythe Sandringham qui se voit confier la mission de rester aux côtés du Prince Edward le temps de sa visite, ayant fait ses études avec lui?

Il y est ainsi question de la condition de la femme, non à travers la purdah comme dans les deux premiers tomes mais sous l’angle de l’émancipation féminine: accès aux études supérieures plutôt que le mariage pour Freny ou l’accès à la salle du coroner pour Perveen qui en tant qu’Avocate ne peut toujours pas plaider et qui assiste la famille endeuillée. Il y est, en effet, aussi question du deuil au sein de la communauté parsie avec les rites funéraires à suivre, la famille du défunt se retirant au sein du Doongerwardi, à Malabar Hill et de l’enquête du coroner de Bombay, Mr King afin de déterminer les causes du décès de Freny.

Dans cette nouvelle enquête, l’autrice s’attache cette fois à décrire les inégalités sociales et les empêchements sociaux et moraux à des unions mixtes, que ce soit entre Indiens mais de castes différentes ou entre Anglais et Indiens, Perveen ne pouvant être vue en compagnie de Colin au risque de mettre à mal sa réputation et même plus largement celle de la Maison Mistry et du Cabinet de son père.

Outre la violence à l’égard des Britanniques, des oppositions fortes existent également entre les Indiens, notamment à  l’égard des Parsis, communauté à laquelle appartient Perveen et qui sont considérés comme partisans du Raj britannique en place.

J’ai trouvé ce thème intéressant mais peut-être pas suffisamment approfondi et l’enquête un peu trop confuse, l’autrice s’arrêtant un peu trop à mon goût sur les apitoiements de Perveen et ayant choisi un motif de meurtre classique, d’autant que j’avais encore en mémoire ma lecture L’attaque du Calcutta-Darjeeling d’Abir Mukherjee (éd. Liana Levi, octobre 2019, 400 pages) qui se déroule quasiment à la même période, en avril 1919 et qui traite également de la condition des Anglo-indiens et du mouvement indépendantiste dans une ambiance plus sombre et teintée des conséquences de la Première Guerre mondiale.

De même, pour la romance qui avance bien trop eu à mon goût mais qui s’explique par leur statut différent qui empêche tout rapprochement malgré des sentiments partagés.  Un bon moment de lecture, malgré quelques longueurs et même s’il reste en deçà du premier tome qui est mon préféré et qui pouvait se suffire à lui-même! Si un quatrième paraissait, je continuerai toutefois la série.

Sans oublier les passages gourmands faits de plats indiens parsis ou lors d’un deuil.

Pour d’autres avis sur cette lecture commune du mois de mai des Étapes Indiennes 2024 avec une des trois enquêtes de Perveen Mistry: Hilde, Nathalie (tome 2), Katell (tome 2) et Eimelle. Et aussi mes billets sur le tome 1, Les veuves de Malabar Hill et le tome 2, La malédiction de Satapur.

Participation #3 Les Étapes Indiennes 2024 de Hilde #LC

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne

Participation #13 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Personne humaine: « Prince »

Participation #3 Le Mois Anglais 2024 de Lou et Titine #Romance historique

Point lecture hebdomadaire 2024 #19

En ce début de semaine, voici mon point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures (mais pas nos relectures) de la semaine dernière qui ont été moins nombreuses que prévues puisque nous avons profité du retour du beau temps et fait le pont.

Nos lectures du 6 au 12 mai 2024:

Des lectures jeunesse:

Avec mon mini lutin, il n’y a eu que des relectures soit prises dans nos bibliothèques soit empruntées à la médiathèque. Il a également relu des tomes de Mortelle Adèle.

Des lectures adulte:

  • (Romance historique) Désignées débutantes, Un duc pour Diana de Sabrina Jeffries (T1)

J’ai lu le tome 1 de la trilogie Désignées débutantes, Un duc pour Diana de Sabrina Jeffries (éd. J’ai lu pour elle, coll. Aventures & Passions, mai 2024, 384 pages), une romance historique se déroulant à Londres, au printemps 1811. Geoffrey Brookhouse, ingénieur roturier désormais Lord en ayant hérité, à 30 ans, le titre du duché, entend bien offrir à sa sœur cadette, Rosabel « Rosy », sa première saison. N’y connaissant rien au milieu aristocratique et encore moins aux usages d’une saison londonienne, il engage Elegants Occasions, une agence de bonnes manières créée 4 ans auparavant par les sœurs Harper, après le scandale de leurs parents (bien que leur père soit comte) qui a mis fin à toute velléité de mariage pour les deux plus jeunes, Diana et Verity et qui a poussé le mari de l’aînée, Eliza à s’engager dans l’armée. Lady Diana entend bien également apprendre les bonnes manières à Geoffrey. J’ai apprécié le duo formé entre Diana et Geoffrey, les deux ayant un fort tempérament et ne souhaitant, chacun pour des raisons propres (lui en raison des circonstances entourant de le décès de son père et elle préférant rester « vieille fille », à 24 ans, afin de garder son indépendance, ne croyant pas au mariage en raison de celui désastreux de ses parents), ne pas se marier malgré leur attirance. Un bon moment de lecture léger et non dénué d’humour!

  • (Romance historique) Les sœurs Chance, Abigail d’Anne Gracie (T1)

J’ai lu le tome 1 des Sœurs Chance, Abigail d’Anne Gracie (éd. J’ai lu pour elle, coll. Aventures & Passions, mai 2024, 384 pages), une romance historique se déroulant à Londres en 1816. Abigail Chantry âgée de 24 ans démissionne de son poste de gouvernante lorsqu’elle doit sauver sa sœur cadette, à peine âgée de 18 ans, Jane qui a été enlevée dans une maison close alors qu’elle quittait l’Institution Pillbury pour filles de ladys en détresse, non loin de Cheltenham, pour être conduite à son poste de dame de compagnie de l’épouse d’un pasteur. Elle est sauvée in extremis avant sa vente aux enchères grâce à l’aide de deux autres jeunes femmes, Damaris également enlevée, pauvre et éduquée orpheline de parents missionnaires et Daisy, servante dans les cuisines de la maison close.

Après un cambriolage raté en désespoir de cause pour soigner sa sœur malade, Abby fait la connaissance de Lady Beatrice Davenham, isolée et maltraitée par ses domestiques, son unique neveu ne semblant faire peu de cas d’elle, plus préoccupé par sa compagnie maritime en Extrême-Orient, après avoir hérité 10 ans auparavant, à à peine 18 ans, du titre de son oncle et de ses dettes, ce qu’il a caché à sa tante. Lady Beatrice décide de faire passer les 4 jeunes femmes pour ses nièces, les sœurs Chance. J’ai apprécié le caractère d’Abby ainsi que celle de Lady Beatrice tout comme sa relation avec son neveu. On retrouve comme dans la romance précédente la condition de la femme, en particulier du sort réservé à la femme mariée et aux veuves. Un bon moment de lecture léger même si parfois certaines situations étaient un peu trop modernes pour l’époque et si Max aurait pu être un peu plus charismatique, avec plus de répondants face aux si forts tempéraments que sont Abby et sa tante!

  • (Romance Steampunk) Aquilon: Rébellion de Nanie Bai (T2)

J’ai lu, en e-book, le second tome du diptyque Aquilon: Rébellion de Nanie Bai (éd. Caméléon, février 2023, 188 pages), une romance steampunk qui reprend là où le premier tome s’était arrêté. Revenue sur Aquilon avec Thomas, Penelope s’investie auprès de la rébellion, la Black Milice, menée par Stuart Perwick et entre, pour espionner une des familles des Quinze, comme domestique au sein de la famille Farewell comme Patty. Une lecture qui clôt avec son lot d’actions, de rebondissements et de révélations une intrigue originale! J’ai apprécié le personnage de Penelope Edenbrooke « Penie Hide » et sa jolie relation avec Thomas, leur vie étant aussi chamboulée que celle de la société aquilonienne et le sort des Primis. Pourra-t-elle compter sur les membres et même son ancien promis, Richard, le fils bégayant de Georges Tennings, sénateur d’Aquilon? Il y est ainsi question de libertés, de quête de soi et de mise en place de la démocratie. Elle veut sa vengeance sur le naufrage du Gloria et l’assassinat de ses parents. Une courte conclusion tout en rebondissements et enjeux politiques dans ce second tome, même si j’ai préféré le premier tome!

Ma lecture en cours:

(Roman choral) Mississippi d’Hillary Jordan

J’avais prévu de lire cette semaine le premier tome de la dernière pentalogie parue d’Aki Shimazaki, Suzuran, la troisième enquête de Perveen Mistry, Le Prince de Bombay de Sujata Massey et le second tome du diptyque YA De Lune et de sang avant de m’apercevoir que je devais rendre mardi prochain à la médiathèque Mississippi d’Hillary Jordan (éd. 10/18, juin 2011, 365 pages), un roman choral – le premier de l’autrice paru pour la première fois aux États-Unis en 2008 – repéré chez Nathalie, en février dernier, pendant l’AAHM Challenge et qui se déroule dans l’après-guerre, dans les années 40, dans une Mississippi ségrégationniste, autour de 2 familles, l’une blanche, Henry McCallan, le frère aîné ayant acheté une ferme pour cultiver du coton, y vivant avec sa femme, Laura, leurs deux petites filles, son père Pappy et son frère cadet, Jamie, aviateur pendant la Seconde Guerre Mondiale et l’autre noire, des métayers sur sa ferme, Florence et Hap Jackson ainsi que leur fils aîné, Ronsel. J’ai commencé à le lire jusqu’à la page 112, le récit étant bien sombre, la tension narrative et le drame couvant. Pour le moment, j’apprécie ce roman, chaque chapitre étant sous le point de point de l’un des 6 personnages principaux. J’ai d’ailleurs vu qu’il avait été adapté en film, Mudbound que je regarderai par la suite.

Cette semaine c’était une Semaine à mille pages organisée par Le pingouin vert sur IG chaque mois tout au long de l’année 2024. Alors combien ai-je lu de pages cette semaine?  1.067 pages lues sans compter les livres jeunesse lus ou non avec mon mini lutin.

Au fil des pages avec Tant de nuances de pluie

J’ai lu Tant de nuances de pluie d’Asha Lemmie (éd. HarperCollins, coll. Au gré du monde, octobre 2023, 534 pages), le premier roman de l’autrice dont l’histoire se déroule dans le Japon de l’après-guerre, de 1948 à 1964. Secret honteux et scandaleux de la famille, Nori Kamiza est née d’un adultère de sa mère avec un Afro-américain et du fait de son métissage est abandonnée par sa mère, à 8 ans à sa grand-mère maternelle, une princesse impériale japonaise dans la vaste demeure familiale. Cachée au grenier, elle subit  les coups de sa grand-mère, les piques culpabilisantes et les bains à l’eau de javel afin d’éclaircir sa peau ainsi que le lissage de ses cheveux crépus.

Elle semble résignée à son sort jusqu’à l’arrivée, à l’hiver 1851, d’Akira, son demi-frère aîné légitime, futur héritier de la famille et musicien renommé âgé de 15 ans qui défie leur grand-mère et insuffle un peu de vie, d’espoir et d’amour fraternel à la jeune fille qui en retour lui voue une admiration sans bornes (parfois ambiguë) tout en l’initiant à la musique et en lui apprenant à jouer du violon. Nori laissera-t-elle le poids des traditions familiales l’emporter sur sa soif de liberté et d’amour? Sera-t-elle assez forte pour tenir tête à sa grand-mère comme Akari et comme n’avait pas réussi à le faire leur mère?

Il y est ainsi question de la société japonaise d’après-guerre, les nobles familles impériales comme celle sa grand-mère tentant de maintenir les anciennes traditions face à la modernité et au mode de vie américain, de racisme, d’inégalités sociales, de secrets de famille, du poids des apparences et des préjugés, de la condition de la femme, d’émancipation, de deuil, d’éveil à la musique et à la Nature…

Marcin Piwowarski IG

J’ai apprécié le personnage de Nori dont nous suivons le dur passage à l’âge adulte, combattive et attachante qui, malgré les déceptions et trahisons de personnes en qui elle avait donné sa confiance, cherche sa place dans la société et ne semble pas abandonner l’espoir d’une vie meilleure, malgré les machinations de sa grand-mère, les mois d’absence d’Akari parti en Europe pour ses compétitions de musique, son retour avec des amis anglais, Will et sa cousine Alice ou la découverte des carnets intimes de sa mère…

Un bon moment de lecture avec ce roman choral d’apprentissage malgré une fin abrupte et bien pessimiste, l’histoire s’arrêtant sans que je ne m’y sois attendue! Le passé se répétera-t-il? J’aurai bien continué à tourner quelques pages supplémentaires avec un épilogue plutôt que cette fin ouverte.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman historique

Participation #9 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Un deuil dangereux

Ce mois-ci, j’ai lu le tome 2 de Monk, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), un roman policier se déroulant à Londres, à la fin de l’année 1856.  Ce deuxième tome (sur 24) reprend quelques semaines après l’enquête du premier tome, les premiers chapitres faisant mention du procès du coupable.

Cette fois, l’inspecteur Monk, toujours assisté du sergent Evan, est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille de Lord Moidore, qui a été poignardée, en pleine nuit, dans sa chambre. L’hypothèse d’un cambrioleur ayant été écartée par la police, le coupable semble ne pouvoir être qu’un des résidents dans la demeure de Queen Anne Street. Serait-ce un des membres de la famille ou un des domestiques? Son enquête s’annonce aussi complexe et hautement sensible que la précédente.

L’intrigue est moins portée sur l’amnésie de Monk qui fait bon gré mal gré avec cette perte de mémoire. Il tente de faire prévaloir la vérité et la justice, au grand dam de son supérieur Runcorn qui voudrait bien qu’un des domestiques soit vite arrêté. Mais ne risque-t-il pas alors de perdre son travail?

De son côté, à la demande de Monk, Esther se retrouve au cœur de la maisonnée de Queen Anne Street, employée comme infirmière personnelle de Lady Moidore qui surmonte difficilement son deuil en restant, le plupart de son temps, alitée dans sa chambre. Dans une atmosphère pesante et suspicieuse, elle tente de percer les secrets des uns et des autres sans se faire démasquer, Lord Moidore tenant sous sa coupe tant sa famille que ses employés. 

Nous retrouvons également Lady Callandra Daviot qui apparaît un peu comme la marraine la bonne fée tant d’Esther et de Monk, les deux se retrouvant, avec leur caractère si semblable, dans une situation financière difficile au nom de leurs idées progressistes et de justice sociale. J’ai une nouvelle fois apprécié les échanges toujours hautement tendus entre Monk et Esther, tout comme l’introduction d’un nouveau personnage récurrent, l’avocat Oliver Rathbone.

Il y est ainsi question de la société victorienne tout en inégalités sociales et apparences de façade au point de faire condamner un innocent, les membres de la haute aristocratie ne pouvant être coupables du moindre délit ou crime de par leur rang social, de condition de la femme guère enviable (qu’elle que ce soit leur statut: riche ou pauvre, mariée ou célibataire ou même infirmière comme Esther qui se retrouve face à l’arrogance sexiste et rétrograde d’un des médecins de l’hôpital) ou bien des conditions de vie des domestiques au service de l’aristocratie anglaise bien précaires, chacun pouvant risquer sa place à tout moment selon le bon vouloir du chef de la maisonnée…

J’ai d’ailleurs apprécié cette plongée dans la vie quotidienne d’une maisonnée aristocratique anglaise, me faisant penser à la série britannique Downton Abbey, même si celle-ci se déroule plusieurs décennies plus tard ou à un autre roman court de Noël d’Anne Perry renvoyant à son autre série victorienne, les époux Pitt: Un Noël à Eaton Square (éd. 10/18, novembre 2022, 168 pages). 

Encore un très bon moment de lecture avec ce tome 2, surprise par le dénouement que je n’avais pas totalement vu venir! J’ai hâte de retrouver tout ce petit monde dans le tome 3, Défense et trahison (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 2001, 414 pages). J’ai vu qu’il était disponible à l’une des annexes de ma médiathèque et espère pouvoir l’emprunter rapidement.

J’ai enfin noté quelques passages gourmands avec les plats de la logeuse de Monk, les mets raffinés préparés pour la maisonnée Moidore, Esther les appréciant grandement: « elle n’avait jamais goûté nourriture aussi délicieuse. Qui plus est, tout était servi à profusion. Il y avait de la viande, du poisson d’eau douce et du poisson de mer, du gibier, de la volaille, des huîtres, de la langouste, de la venaison, du civet de lièvre, des tourtes, des pâtisseries, des fruits, des gâteaux, des tartes et des flans, du pudding et des crèmes. Et il arrivait souvent aux domestiques de bénéficier des reliefs de repas rapportés de la salle à manger, en plus des plats cuisinés spécialement pour eux » (p.200/201) ou les plateaux amenés dans la chambre de Lady Moidore comme par exemple « un thé accompagné de petites crêpes et de beurre » (p.354)… Sans oublier les chocolats chauds pris par Esther à la maison du chocolat de Regent Street lors de ses rencontres avec Monk pour les avancées de l’enquête.

Pour d’autres avis sur ce tome 2: Syl et Isabelle.

Participation #4 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Participation #6 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

Participation #8 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine anglaise et chocolat chaud

« Older posts

© 2024 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑