Étiquette : roman court (Page 6 of 7)

Au fil des pages avec Ce genre de petites choses

Repéré en décembre 2022 chez Bianca, j’ai emprunté début janvier 2023 à la médiathèque Ce genre de petites choses de Claire Keegan (éd. 2020, 117 pages), un court roman qui a été chroniqué entretemps aussi chez Fondant. En décembre 1985, à l’approche de la quarantaine, Bill Furlong, marchand de bois et de charbon a réussi sa vie tant personnelle (marié et père de cinq filles) et professionnelle (gérant une entreprise prospère), alors même qu’il est né sans père et d’une mère domestique enceinte à 15 ans qui a pu l’élever auprès d’elle grâce à la générosité et la bienveillance de sa patronne, la riche veuve Mrs Wilson. Le travail ne manque pas à l’approche de Noël.

Une livraison de  charbon au couvent de son village va bouleverser sa vie si bien rangée et l’amener à se questionner sur sa propre existence. En effet, dans la réserve de charbon, il découvre une jeune fille esseulée, pieds nus malgré le froid de l’hiver qui semble avoir passé la nuit là et inquiète du sort réservé à son bébé de 14 mois sur le point d’être vendu par les Sœurs du couvent. Ce n’est pas la première fois qu’il est témoin d’incidents dérangeants au couvent. De nombreuses rumeurs circulent d’ailleurs mais personne jusqu’alors ne s’y appesantit d’autant que le couvent est généreux et permet de faire tourner l’économie locale. Face à l’hypocrisie générale et à la très grande influence des religieuses catholiques, que pourrait bien faire Bill Furlong: : fermer les yeux, mettre un terme aux agissements du couvent ou à tout le moins aider cette pauvre jeune fille?

J’ai apprécié le personnage de Bill Furlong, un homme ordinaire, tranquille mais déterminé à ne plus resté indifférent aux agissements constatés au couvent qui le renvoient à sa propre trajectoire de vie, à celle de sa mère qui aurait pu finir dans ce couvent sans Mrs Wilson et à sa quête des origines paternelles. Son bonheur se heurte à la maltraitance du couvent.

L’histoire s’inspire des Magdalene laundry en Irlande, les derniers couvents ayant été fermés en 1996 et qui exploitaient pour des travaux de blanchisseries des femmes et jeunes filles dans des conditions quasi carcérales afin de les « laver de leurs pêchés », la plupart du temps placées par leur propre famille car enceintes hors mariage, considérées comme trop effrontées et impertinentes, voire même trop coquettes et « aguicheuses »…

Un roman certes court mais marquant, tout en pudeur et au style concis, à la fin ouverte qui laisse une petite part à l’espoir, dans l’esprit d’un conte de Noël, même si je serai plus pessimiste, les répercussions s’annonçant terribles pour Bill Furlong!

J’ai enfin noté quelques passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans en cuisine) comme la préparation du gâteau de Noël par la famille de Bill (p.25/26) qui donne envie de lécher la cuillère avec le reste de pâte, les repas de Mrs Kehoe dans son pub (p.96) ou bien encore l’assiette d’œuf ou bien encore le cake aux fruits et le thé servi chez les religieuses (p.72).

Pour d’autres avis: Bianca et Fondant.

Participation #3 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Irlande

Participation #4 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Plats irlandais et de Noël

Au fil des pages avec La passe dangereuse

Pour la journée du 11 juin 2022 du Mois Anglais dédiée à Somerset Maugham, j’ai lu La passe dangereuse de Somerset Maugham (éd. 10/18, rééd. 2019, 183 pages), court roman psychologique paru pour la première fois en 1925. Dans les années 20, après avoir accepté sous la pression familiale et sociétale un mariage sans amour avec Walter Lane, un terne et froid médecin-bactériologue maladroitement amoureux d’elle, Kitty, une jeune femme naïve et frivole de 25 ans part vivre à Hong-Kong et prend un amant séducteur et arrogant, Charles Townsend dont elle tombe très vite éperdument amoureuse. Son mari le découvre et lui pose un ultimatum: le divorce, ce qui provoquerait un scandale dans la haute société anglaise ou un départ immédiat pour un petit village chinois touché par une épidémie de choléra. Repoussé par son amant déjà marié, Kitty suit donc à contrecœur son mari en Chine. Leur couple survivra-t-il?

En enchaînant de courts chapitres au style épuré mais non dénué de sensibilité, Somerset Maugham décortique la personnalité et les états d’âme de chacun des personnages, en particulier de Kitty qui face aux épreuves qu’elle traverse va se découvrir. Il y est ainsi question de mariage arrangé, de condition de la femme dans les années 20, de relation de couple, du sens du devoir et du sacrifice, du poids des erreurs, des commérages et du pardon, que ce soit à travers Kitty ou des autres personnages gravitant autour d’elle (Walter se dévouant à corps perdu dans son travail, Charlie séducteur et arriviste qui tiendra à son mariage malgré ses infidélités, Waddington vivant avec une Mandchoue ou bien encore les religieuses catholiques s’occupant de l’orphelinat et des jeunes filles chinoises orphelines ou abandonnées à la naissance…).

J’ai apprécié la façon dont l’auteur dissèque psychologiquement ce couple si mal assorti tout en questionnant le sentiment amoureux et en posant un regard acerbe et cynique sur le mariage, institution qui oppresse les époux, la liberté n’étant alors recouvrée que par le veuvage, même si je ne me suis pas attachée à l’héroïne en quête de soi et de paix intérieure, prisonnière de son époque, pleine d’états d’âme et bercée d’illusions. Un bon moment de lecture à remettre toutefois dans le contexte de l’époque, notamment vis-à-vis du racisme et de cette supposée supériorité anglaise à l’égard des Chinois colonisés!

Pour d’autres avis autour d’un livre de Somerset Maugham: Lou et Hélène avec Il suffit d’une nuit, Nathalie avec Le sortilège Malais et qui avait déjà lu et chroniqué La passe dangereuse.

Participation #3 au Mois Anglais 2022 de Lou et Titine #Somerset Maugham

Participation #6 Challenge 2022 en classiques de Blandine et Nathalie #Classique anglais

Participation #43 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Angleterre

Point lecture hebdomadaire #38

En cette fin de semaine, voici notre point lecture hebdomadaire avec un retour sur nos lectures de la semaine dernière (mais pas nos relectures) et ma lecture en cours.

Nos lectures du  18 au 24 avril 2022:

Des lectures jeunesse:

  • (BD jeunesse) Sous les arbres, Le premier printemps de Dav (T4)

J’avais oublié de parler la semaine dernière du dernier tome paru de Sous les arbres, le tome 4: Le premier printemps de Dav (éd. de la Gouttière, 2022), une BD jeunesse joliment illustrée à partir de 5 ans et au format à l’italienne. Pour son premier printemps, un petit marcassin tente, malgré son allergie au pollen, à cueillir avec son père un bouquet pour sa mère. Les illustrations sont toujours aussi réussies que dans les tomes précédents. Encore un coup de cœur pour ce nouveau tome qui aborde avec beaucoup de pudeur et de délicatesse le thème du deuil!

  • (Album jeunesse) Un amour d’ami de Daniel Pinkwater et Will Hillenbrand

Nous lisons Un amour d’ami de Daniel Pinkwater et Will Hillenbrand (éd. L’école des loisirs, 2013), un album jeunesse à partir de 3 ans dont l’illustration de couverture m’a attirée dans les rayonnages de la médiathèque. Un matin, un ours trouve devant sa grotte une carotte puis les jours suivants de plus en plus de carottes. En remerciement, il laisse à son tour à son mystérieux donateur des présents. Et si de cet échange inattendu se nouait une belle amitié? L’histoire est tendre et douce comme les illustrations à l’aquarelle. Un très bon moment de lecture avec cet album joliment illustré!

  • (Album jeunesse) Je ne sais pas comment appeler mon chat de Simon Philip et Ella Bailey

Nous lisons également Je ne sais pas comment appeler mon chat de Simon Philip et Ella Bailey (éd. Little Urban, 2016), un album jeunesse à partir de 3 ans. Une petite fille adopte une chatte mais ne sait comment l’appeler. En réalité il s’agit d’un chat. Une fois le chat disparu, il est amusant de le repérer dissimuler dans les pages en train d’observer la petite fille. Reviendra-t-il chez elle? Aura-t-il finalement un nom? Un bon moment de lecture rigolo avec cet album jeunesse qui a beaucoup plu à mon mini lutin!

  • (Album jeunesse) Le jardin de Basilic, Les fleurs tombent-elles amoureuses? de Sébastien Perez et Annelore Parot (T2)

Nous lisons le tome 2 du Jardin de Basilic, Les fleurs tombent-elles amoureuses? de Sébastien Perez et Annelore Parot (éd. Flammarion Jeunesse, 2021), un album jeunesse à partir de 3 ans autour de la pollinisation. Avec son chat, Basilic est un petit garçon qui adore s’amuser dans son jardin. Un jour, il découvre le jardin recouvert de « neige » toute jaune. Sa mamie Carotte lui explique alors de façon poétique puis plus naturaliste la pollinisation. Un très bon moment de lecture!

  • (Album jeunesse) Le grand changement de François Roussel

Nous lisons Le grand changement de François Roussel (éd. Glénat Jeunesse, 2020), un album jeunesse à partir de 3 ans avec la transformation d’une petite chenille manquant d’estime de soi en papillon. Grâce à ce grand changement qui l’attend et une nouvelle amitié, arrivera-t-elle à s’aimer et ne plus être affectée par les remarques blessantes d’une autre chenille qui n’arrête pas de lui dire qu’elle est moche? Un bon moment de lecture!

Des lectures adultes:

  • (Roman adulte) La saison des roses de Victoria Connelly

J’ai fini de lire La saison des roses de Victoria Connelly (éd. Amazoncrossing, 2017, 344 pages), un roman qui se déroule quelques semaines après le décès de la mère de trois sœurs, Céleste, Évelyne et Gertrude Hamilton. Alors qu’elle ne pensait plus y mettre les pieds, après s’être fâchée trois ans auparavant avec sa mère, Céleste, désormais âgée de 30 ans et récemment divorcée revient dans le manoir de son enfance en bien mauvais état et la roseraie familiale auprès de ses deux sœurs cadettes Évelyne et Gertrude, respectivement âgées de 26 ans et 21 ans. Les trois sœurs parviendront-elles à prendre les difficiles décisions qui leur permettront de conserver le manoir qui a besoin de lourds travaux de rénovation?

Entre souvenirs, rancœurs  et non-dits sur la relation pesante qu’entretenait chaque sœur avec leur mère décédée et qui les a éloignées les unes des autres, l’histoire avance lentement et s’entremêle à des romances pour chacune des trois sœurs. Un moment de lecture agréable avant tout pour cette immersion dans la roseraie familiale et son côté feel-good (comment se construire dans l’ombre d’une mère narcissique et toxique qui même décédée continue de blesser et retrouver son estime de soi) mais moins pour les romances un peu trop lisses et convenues voire mièvres à mon goût (premiers amours, adultère, seconde chance)!

  • (Romans courts adulte) A l’ombre du chardon d’Aki Shimazaki (Cycle 3)

Pendant le week-end, j’ai lu Azami (éd. Actes Sud, 2015, 134 pages), Suisen (éd. Actes Sud, 2017, 162 pages) et Fuki-no-tô (éd. Actes Sud, 2018, 146 pages) à savoir 3 des 5 romans courts composant la troisième pentalogie d’Aki Shimazaki, L’Ombre du chardon, ayant pu en emprunter 4 à la médiathèque à l’exception du deuxième, Hôzuki. J’ai également commencé le dernier tome de cette pentalogie: Maïmaï.

(Roman adulte) Azami d’Aki Shimazaki (T1 du cycle 3)

Dans ce premier tome, il s’agit de l’histoire de Mitsuo Kawano, rédacteur dans une revue culturelle et âgé de 36 ans qui vit à Nagoya avec sa femme Atsuko et leurs deux enfants. Un jour, il croise par hasard (ou non) un ancien camarade de classe qu’il n’avait pas revu depuis 24 ans, Gorô Kida qui lui permet de revoir Mitsuko Tsuji dont il était amoureux lorsqu’il avait 11 ans et qui est devenue une troublante et belle entraîneuse dans un bar le soir en même temps que serveuse dans un café la journée. Bien que formant depuis quelques années un couple sexless avec sa femme, Mitsuo ne l’avait jamais trompée jusqu’à ses retrouvailles avec Mitsuko qui ravivent en lui des désirs et des rêves de jeunesse. Mitsuo choisira-t-il de sauver son mariage ou se laissera-t-il emporter dans la passion avec Mitsuko?

(Roman adulte) Suisen d’Aki Shimazaki (T3 du cycle 3)

Dans Suisen, l’histoire se focalise sur Gorô Kida, désormais âgé de la cinquantaine et qui voit peu à peu sa vie basculer. Fier d’être président de sakaya Kida, une société familiale et prospère d’importation d’alcools et de whisky et d’entretenir des maîtresses à l’insu de tous, il pense avoir bien mené sa vie tant professionnelle que privée. Mais ce qu’il pensait comme acquis se désagrège petit à petit: ses maîtresses le quittent, sa femme et ses enfants se détournent de lui et même son poste de président est sur le point de lui être retiré. Arrogant, égoïste, fainéant et narcissique, Gorô en vient alors à se rappeler une de ses jeunes maîtresses, Sayoko qu’il avait fréquenté jusqu’à la veille de son mariage arrangé et qui l’avait mis face à ses blessures d’enfance. Parviendra-t-il à donner à nouveau souffle à sa vie loin de son arrogance et de ses excès?

(Roman adulte) Fuki-no-tô d’Aki Shimazaki (T4 du cycle 3)

Dans Fuki-no-tô, je retrouve Atsuko Kawano désormais âgée de 40 ans, quelques années après les évènements du premier tome, sa petite ferme biologique ayant pris de l’ampleur. Débordée de travail, elle décide d’engager une assistante et porte son choix sur Madame Enju qui se révèle être Fukiko Yada avec laquelle elle avait entretenu une relation amicale très spéciale lorsqu’elles avaient 17 ans, n’échangeant que par écrit, en se remettant chaque semaine un cahier. Ses retrouvailles lui permettront-elles de comprendre l’infidélité de Mitsuo dont elle avait vu la maîtresse? Se laissera-t-elle à nouveau emportée par ses sentiments amoureux à l’égard de Fukiko? 

J’ai une nouvelle fois bien apprécié le style épuré, délicat et pourtant riche en émotions contenues, retrouvant des thèmes déjà présents dans Tsubaki (T1 du cycle 1, Le poids des secrets), même si cette fois les histoires de famille ne sont pas entremêlées avec la grande Histoire. Dans ce cycle, se dessinent et se révèlent certains secrets qui nouent des personnes de même famille ou qui se sont perdues de vue ou retrouvées mais dont un refrain du passé ressurgi brusquement (une berceuse de sa grand-mère pour Mitsuo, une cravate aux motifs enfantins pour Gorô ou bien encore un poème de sa mère pour Tarô). Il y est question de famille au sens large (que ce soit celle de sang ou celle du cœur…), la relation de couple, la sexualité au Japon encore bien régi par le poids des traditions familiales (mariage arrangé, adultère, homosexualité), de choix de vie entre désirs, rêves et blessures de l’enfance confrontés à la réalité présente et la routine quotidienne…

Ma lecture en cours:

(Roman adulte) Maïmaï d’Aki Shimazaki (T5 du cycle 3)

J’ai également commencé à lire Maïmaï d’Aki Shimazaki (éd. Actes Sud, 2019, 174 pages), un roman court qui se focalise cette fois sur Tarô, désormais âgé de 26 ans, sa mère, Mitsuko venant de décéder. Il découvre alors des secrets de famille tout en renouant avec une amie de jeunesse, Hanako les deux tombant amoureux l’un de l’autre.

Au fil des pages avec Diane

L’été dernier, lors du RAT gourmand d’août 2020, j’avais lu Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand (éd. Michel Lafon, éd. Pocket, n°15716, 2014), le premier roman court de l’autrice. Un an après le terrible accident de la circulation qui a emporté son mari Colin et sa fille Clara, Diane part seule s’enterrer – se reconstruire – en Irlande, à Mulranny, se raccrochant au fait que son défunt mari adorait la guiness. Elle quitte Paris, son meilleur ami et employé Félix à qui elle confie la gestion du café littéraire nommé « Les gens heureux lisent et boivent du café ». Elle loue un cottage à un couple âgé, Abby et Jack dont le neveu, Andrew, un photographe solitaire et bourru vivant avec son chien, vit dans la maison voisine. Rien ne semble pouvoir les rapprocher. Et pourtant?

Cette petite romance se laisse facilement lire, l’histoire changeant très vite de style dès la rencontre entre Diane et Andrew, le deuil de son mari et de sa petite fille passant en second plan. J’avais été un peu déçue de ma lecture, tant dans le style d’écriture que dans une romance du type Harlequin, surtout après avoir lu sur le même thème, Des vents contraires d’Olivier Adam.

Pourtant, cette semaine, en me rendant à la médiathèque, j’ai vu l’adaptation en roman graphique de ce roman, Les gens heureux lisent et boivent du café de Véronique Grisseaux et Cécile Bidault, d’après Agnès Martin-Lugand (éd. Michel Lafon, 2019). Je l’ai empruntée avec la suite de ce roman, La vie est facile, ne t’inquiète pas d’Agnès Martin Lugand (éd. Michel Lafon, éd. Pocket, n°16442, 2016).

S’agissant du roman graphique, je l’ai trouvé fidèle au roman d’autant que certains traits caricaturaux des personnages, comme Félix, ont été atténués. Même la question du deuil est plus présente, l’évolution physique de Diane dans les illustrations y contribuant largement. Je pense qu’il est préférable de lire le roman avant pour comprendre certaines ellipses ou raccourcis de l’adaptation due à son format.

Puis je lis la suite, La vie est facile, ne t’inquiète pas. L’histoire reprend un an après le départ de Diane de Mulranny. Elle semble avoir repris sa vie en main, à Paris, avec son fidèle ami, Félix, même si la douleur est encore bien présente, surtout la perte de sa fille Clara l’empêchant tout contact avec un enfant. Elle est sur le point de racheter les parts de ses parents du café littéraire et vient de rencontrer Olivier, un homme éperdument amoureux d’elle. Mais alors que tout semble aller pour le mieux, elle revoit Andrew, lors d’une exposition de ses photos, qui lui apprend qu’Abby est très malade. Ni une ni deux, elle retourne à Mulranny où elle doit aussi faire face à une rencontre inattendue et déstabilisante. Arrivera-t-elle à surmonter un nouveau décès?

J’ai bien apprécié cette suite, un court roman feel good que j’ai trouvé mieux construit et mieux écrit que Les gens heureux lisent et boivent du café. En retrouvant sa « seconde » famille irlandaise si soudée malgré les blessures enfouies ou non de chacun des membres, Diane sera plus forte qu’elle ne le pense, parvenant malgré ses hésitations et ses angoisses, à vivre avec le décès de sa fille. La romance accompagne bien mieux la vie d’après la perte. Il y a même un peu plus de références au paysage irlandais et à ses plats typiques (et non plus que la guiness) comme le pain noir, l’irish stew et l’irish breakfeast (« ça sentait le bacon, les œufs, les toasts grillés »). Un bon moment de lecture avec cette suite!

Pour d’autres avis: Enna (roman graphique).

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégories Être humain: « Gens », Adjectif: « Facile » et Aliment/Boisson: « Café »

Participation #6 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Cuisine irlandaise

Au fil des pages avec La tresse

Lors du RAT des Étapes Indiennes du premier week-end de juillet 2020, j’ai lu l’adaptation par l’autrice elle-même, Laetitia Colombani, en album jeunesse de son roman La tresse. Il s’agit de La tresse ou le voyage de Lalita de Laetitia Colombani et illustrée par Clémence Pollet (éd. Grasset Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 6 ans.

Dans cette adaptation pour les jeunes lecteurs, l’histoire reprend la partie indienne du roman tout en la développant avec une fin heureuse, à savoir l’histoire de Smita et de sa petite fille âgée de 6 ans, Lalita pour peut-être, au bout, briser la chaîne de leur statut de Dalits – d’Intouchables et de vivre dans de meilleurs conditions de vie comme le droit pour la fillette d’aller à l’école.

En effet, Smita refuse que sa fille subisse les mêmes discriminations et injustices qu’elle et son mari. Elle persuade ce dernier de demander à l’instituteur du village, un Brahmane, d’accepter leur fille dans sa classe. Mais malheureusement Lalita est rabaissée par l’instituteur à son rang d’Intouchable. La seule issue que Smita voit: la fuite sous la protection de Vishnou avec sa fille vers une autre ville du pays où une école pour tous les enfants a été ouverte. Arrivera-t-elle à briser le sort d’ordinaire réservé aux Intouchables, femmes de surcroît? Son mari viendra-t-il les rejoindre?

Les illustrations douces et très colorées tempèrent la dureté de la vie de la famille de Lalita, même si son histoire est moins sombre et plus optimiste que dans le roman puisqu’elle est adaptée pour de jeunes lecteurs. Dans le roman, l’intrigue se termine à la sortie de l’offrande au temple de Vishnou sur une fin ouverte, laissant leur sort entre les mains du lecteur. Du haut de ses 6 ans, Lalita est le personnage qui m’a le plus touché. Battue par l’instituteur pour qui elle n’avait pas sa place à l’école en tant qu’Intouchable, elle donne ses cheveux – cheveux considérés comme sa seule richesse – pour une divinité ou plutôt pour l’amour de sa mère qu’elle suit inconditionnellement malgré sa peur et le silence de cette dernière tout aussi inquiète mais déterminée à lui offrir une vie meilleure.

Cette adaptation permet ainsi d’aborder le système des castes en Inde qui perdure malgré son abolition il y a déjà une cinquantaine d’années et la difficulté que rencontre encore aujourd’hui un trop grand nombre d’enfants dans l’accès à l’instruction et à l’école.

Puis quelques jours plus tard, j’emprunte le roman court, La tresse de Laetitia Colombani (éd. Librairie Générale Française, coll. Livre de Poche, mai 2017, rééd. mai 2018, 237 pages), son premier roman classé comme roman feel-good. Il s’agit des destins croisés – qui s’entrelacent comme une tresse – de trois femmes:

  • en Inde, dans le village de Badlapur : Smita (et sa petite fille Lalita), une Dalit – une Intouchable trentenaire et mariée vivant dans la misère et les discriminations subies au quotidien par sa caste inférieure
  • en Sicile, à Palerme : Guilia, célibataire vivant son premier grand amour avec Kamaljit récemment régularisé, la vingtaine et qui travaille dans l’atelier familial, au bord de la faillite, de perruques fabriquées à partir de cheveux humains
  • et au Canada, à Montréal : Sarah, mère divorcée de trois enfants, avocate quadragénaire sur le point d’obtenir une promotion au sein d’un prestigieux cabinet et qui cache à son entourage son cancer du sein.

Pour chaque parcours de vie, il est question de la condition de la femme et plus largement d’une quête de liberté, entre espoirs et incertitudes. Malgré leurs conditions sociales fort différentes, chacune doit faire preuve de courage, de dignité et d’adversité envers les discriminations subies, que ce soit des discriminations dues à leur origine, à leur sexe ou à la maladie. Ce roman se lit facilement, en quelques heures, passant d’une vie à l’autre à chaque chapitre, sans pour autant qu’aucune ne se croise. Un lien unit pourtant ces trois femmes, un lien qui était résumé par une carte du monde dans la dernière page de l’album jeunesse et qui se lit en filigrane dans le résumé de la quatrième de couverture.

L’écriture est simple comme dans un feel-good, l’autrice forçant sur certains caractères des personnages de façon parfois trop répétitive voire même caricaturale. Je pourrai même y voir du cynisme puisque derrière l’offrande payante de Smita et Lalita, le Temple de Vishnou tire profit des cheveux en en faisant commerce.

Ces lectures font partie de l’Étape Indienne n°6 « Politique sociale (corruption, critique de la société…) » et plus précisément n°6.1 « Les Intouchables ». Pour d’autres avis sur le roman: Hilde, Blandine et Nath Sci et pour un autre avis sur l’album jeunesse: Mya Rosa.

étapes indiennes, inde, lectures

Participation #3 aux Étapes Indiennes de Hilde #RAT et #Étape n°6.1

Challenge Petit Bac d’Enna #8 et 9 Catégorie Objet: « Tresse »

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