Étiquette : résilience (Page 4 of 5)

Au fil des pages avec Je suis leur silence

Après avoir bien apprécié Malgré tout, j’ai eu envie de lire sa dernière BD, Je suis leur silence de Jordi Lafebre (éd. Dargaud, octobre 2023, 112 pages), une BD adulte sous-titré Un polar à Barcelone et qui est consultable en ligne grâce à ma médiathèque. 

De nos jours, à Barcelone, Eva Rojas, une psychiatre âgée de 34 ans vient d’être suspendue et doit, si elle veut pouvoir exercer à nouveau, faire l’objet d’un bilan psychiatrique par un de ses collègues, le Dr. Llull. Quelques jours auparavant, une de ses patientes, Penelope Monturós l’a invitée dans le vignoble familial, angoissée à l’idée d’assister avec le reste de sa famille à la lecture anticipée le lendemain matin du testament de sa grand-mère. Mais dans la nuit, l’un des oncles de Penelope, Francesc Monturós est retrouvé mort empoisonné, faisant d’Eva la principale suspecte. La jeune femme décide alors de mener sa propre enquête, ce qui l’entraîne dans des questions de sombre héritage, de manigances dans le négoce de vins avec les Chinois et même dans son propre passé familial. Parviendra-t-elle à s’innocenter?

Il y est ainsi question d’enquête policière menée par une brillante psychiatre aussi déjantée et borderline, tant dans sa vie privée que dans son activité professionnelle qu’efficace (bien plus que la police qui semble laisser tous les suspects bien trop libres), de secrets de famille, de la condition de la femme, de patriarcat, de résilience…

Ce polar tient surtout dans la personnalité haute en couleurs de l’héroïne principale, à la fois pétillante, intelligente, franche, bien dans sa peau et qui entend pourtant les voix de trois de ses ancêtres, sa grand-mère et deux grands-tantes (l’une gitane et l’autre milicienne) et qui rappelle dans ses mimiques et son exubérance une autre héroïne de Jordi Lafebre, celle de Malgré tout. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, que ce soit les 3 ancêtres qui guident, inspirent ou mettent en garde Eva,  l’inspectrice adjointe Alemany en charge de l’enquête et ses faux airs d’Angela Merkel,  les membres stéréotypés du clan Monturós, les hommes de la famille étant particulièrement détestables ou bien encore le Dr. Llull semblant dépasser par la répartie de sa consœur. L’humour m’a fait penser à celui de Pedro Almodóvar avec ce côté décalé et loufoque que l’on retrouve dans ses films, tant dans les dialogues que dans les expressions des personnages avec un léger côté manga. Un bon voire très bon moment de lecture avec ce polar plein d’humour malgré une enquête classique!

J’ai enfin noté de nombreux passages gourmands, Eva fumant, buvant à outrance et mangeant par exemple des hamburgers ou lorsqu’elle se souvient de la recette de sofrito de sa grand-mère (p.43).

Participation #38 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Espagne

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant

Au fil des pages avec Pandore

J’ai lu Pandore de Susan Stokes-Chapman (éd. Michel Lafon, 2022, 415 pages), un roman présenté en quatrième de couverture comme une réécriture du mythe de Pandore et sous-titré « Certaines portes sont fermées pour une bonne raison » et se déroulant à Londres, à l’époque géorgienne.

Âgée de 21 ans, Pandora « Dora » Blake vit à Londres, en 1799, avec son oncle paternel Hezekiah depuis ses 8 ans et leur gouvernante Lottie dans une boutique d’antiquités, le Blake’s Emporium ayant perdu de le prestige et sa splendeur d’antan, lorsque ses parents étaient encore vie et qu’ils géraient le commerce tout en menant des fouilles archéologiques en Grèce, son oncle vénal et sans scrupules l’ayant transformé en bazar insalubre de contrefaçons. Dora est une jeune femme solitaire, ayant pour seule amie une pie Hermès et qui rêve de devenir une créatrice de joaillerie, ayant les mêmes capacités de sa mère pour les dessins et croquis et ainsi prendre son indépendance d’un oncle qui la rabaisse continuellement, la faisant vivre tristement et pauvrement dans une petite chambre sans confort du grenier.

Elle fait la connaissance d’Edward Lawrence, un jeune homme de 26 ans travaillant comme finisseur dans un atelier de reliure appartenant à Lord Cornelius Ashmore, son riche et seul ami d’enfance lorsqu’il vivait enfant,  jusqu’à ses 12 ans, sur son domaine de Shugborough Hall, étant le fils du palefrenier. Après un nouvel échec pour intégrer la prestigieuse Société des Antiquaires malgré le soutien de son ami Cornelius, il pense pouvoir enfin réussir à en être membre en se rapprochant de la jeune femme qui lui confie que son oncle est entré en possession, sans doute de façon illégale, d’un mystérieux et immense vase d’argile antique, recouvert de scènes de dieux et héros grecs (Zeus, Prométhée, Athéna, Pandore…) – un pithos – et qu’il a caché dans le sous-sol de la boutique.

La découverte de ce vase attise bien des convoitises. Sera-t-il source de richesse tant attendue pour Hezekiah? Permettra-t-il à Dora ou à Edward de réaliser leur rêve? Les deux jeunes gens ne mettent-ils pas leur vie en danger en tentant de remonter aux origines du vase et de trouver les membres du trafic d’antiquités? Celui-ci sera-t-il aussi maudit que sa légende? Seront-ils rattrapés et emprisonnés dans leur passé? Ou arriveront-ils à le transcender et s’offrir les chances d’un futur bonheur?

Alternant les points de vue (Dora, Edward et un peu Hezekiah), l’intrigue, au rythme lent, aborde, au-delà des mystères entourant le vase antique grec, la pauvreté du peuple londonien à l’époque géorgienne, la condition de la femme, les secrets de famille, le trafic d’antiquités, la résilience, des quêtes initiatiques… Dora et Edward ont bien des points communs: tous deux orphelins, portant, chacun à leur façon, le poids de leur passé et pourtant d’une certaine manière, protégés des duretés de la vie de ceux d’un même niveau social et faisant preuve d’une certaine candeur ou ignorance enfantine, malgré leur âge et leur parcours de vie. Ils se révèlent pourtant, non sans heurts et remises en question, déterminés et plein d’espoir tout comme Cornelius se révèle un personnage que j’ai apprécié et qui demeurera fidèle à Edward, nonobstant sa jalousie ou son amour à sens unique.

L’autrice mélange ainsi les genres: historique, suspense, romance… ce qui m’a, par moments, rappelé la structure narrative et les péripéties d’un autre roman, La fabrique de poupées d’Elizabeth Macneal (éd. Presse de la Cité, 2019, 471 pages) où il est aussi question d’émancipation de la femme, de confiance en soi et de croire en ses rêves sous fond de thriller social. 

S’agissant de son premier roman, il n’évite pas certains défauts comme le fait de trop appuyer sur certains faits ou révélations finales comme si le lecteur n’avait pu les déceler la première fois ou manquant parfois de nuances dans les caractères des personnages, comme par exemple l’orientation sexuelle de Cornelius qui était très vite compréhensible même si Edward n’en voit rien et immédiatement comprise par Dora ou bien encore en prenant le partie de donner au mythe de Pandore une vision plus rationnelle que fantastique, plutôt que d’en garder une aura mystérieuse, même si interprétable comme l’identité du vieil homme ayant discuté avec Edward et l’ayant mis sur la piste de Dora.

En effet, le mythe de la boîte de Pandore n’est pas le cœur de roman mais est prétexte à suivre la vie de personnages qui seront liés, de près ou de loin, au pithos. Un bon moment de lecture!

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman historique à suspense

Participation #10 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni/Angleterre

Participation #8 Challenge Contes et Légendes 2023 de Bidib #Mythologie grecque

Au fil des pages avec Le temps des cerises

Nous avons lu Le temps des cerises d’Agnès de Lestrade et Valeria Docampo (éd. Alice Jeunesse, 2022), un album jeunesse à partir de 5/6 ans. Après le passage d’un cyclone, le pays de Nine, une petite fille joyeuse vivant chez ses parents et grands-parents avec son chat Bastien, a perdu toute ses couleurs. Du jour au lendemain, tout est devenu gris. La grand-mère de Nine, Mamé se souvient du temps ancien, au temps des couleurs dont elle associe chacune à de la nourriture (le rouge des fraises et des cerises, le jaune des citrons et des frites…).  Après avoir trouvé une boîte de crayons de couleurs, Nine décide de les planter dans la terre. Et si les couleurs réinvestissaient le monde comme autrefois?

Le duo autrice/illustratrice que j’apprécie toujours autant aborde une nouvelle fois les thèmes de la tristesse, de la résilience et de l’espoir à travers la relation intergénérationnelle entre une petite fille et sa grand-mère à la suite d’une catastrophe naturelle. On retrouve le même procédé que dans La fileuse de brume avec des illustrations sepia et grises qui se colorient au fil des pages. Les deux petites filles se font écho, la tristesse de Rose s’estompant avec le retour de son père face à la joie de Nine qu’elle communique aux autres. Encore un très bon moment de lecture avec cet album jeunesse magnifiquement illustré!

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Végétal: « Cerises »

Participation #23 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Argentine (illustratrice)

Au fil des pages avec Florette

Nous relisons cette année Florette d’Anna Walker (éd. Kaléidoscope, diff. L’école des loisirs, 2019), un album jeunesse à partir de 6 ans selon l’éditeur voire même avant que nous avions lu pour la première fois au printemps 2021. Lorsque Maé déménage avec sa famille dans une grande ville, la nature lui manque terriblement. La petite fille arrivera-t-elle à surmonter ce changement?

Au fil des jours, la petite fille tente d’accepter ce changement en ajoutant des touches de nature dans sa chambre, comme sur les cartons de déménagement ou en laissant sécher des fleurs sur le rebord de sa fenêtre ou en transmettant à ses camarades de classe sa passion de la Nature. Les jolies illustrations aux couleurs pastels se parent alors au fil des pages de vert contrastant avec le gris de la grande ville. Il y est ainsi question de déménagement, de résilience, d’écologie et d’enfance. Un bon moment de lecture avec cette petite fille qui retrouve le sourire grâce à la Nature! J’ai même noté un passage gourmand avec la dînette de la petite fille.

Participation #19 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Australie

Participation #12 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Pique-nique/dînette

Au fil des pages avec Prendre le large

Nous avions lu en avril 2021 Prendre le large de Johan Pegot (éd. NordSud, 2019), un album jeunesse à partir de 3 ans. Un petit garçon vit mal l’absence de son père, ce qui le plonge dans une grande tristesse et solitude. Un jour, il découvre sur la plage un oiseau migrateur blessé. Et si cette nouvelle amitié lui permettait de retrouver le sourire? Mais jusqu’à quand? L’oiseau prendra-t-il également le large comme son père?

Il y est question de l’absence d’un père (son origine n’étant pas précisé – séparation d’avec la mère, absence pour raison professionnelle ou deuil?), du lien d’attachement et d’amitié. Au fil des pages, le petit garçon tente de gérer l’absence de son père (tristesse, résilience, espoir d’un retour…). Un bon moment de lecture avec cet album jeunesse aux jolies illustrations épurées!

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Verbe: « Prendre »

Participation #62 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

« Older posts Newer posts »

© 2025 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑