Étiquette : naturaliste

Au fil des pages avec La milléclat dorée

En novembre 2021, nous avions lu La milléclat dorée de Benjamin Flow  (éd. La Pastèque, 2017), un album jeunesse aux très jolies illustrations à partir de 5 ans. Un soir, plongé dans la lecture d’un de ses nombreux livres de botanique, Renard découvre l’existence d’une fleur très rare: la milléclat dorée qui ne pousse que dans la montagne et que personne n’a encore pu observer. Et voici Renard parti en randonnée. Parmi toute la flore qu’il connaît déjà, parviendra-t-il à en observer une?

Au cours de sa randonnée, Renard est aidé par d’autres animaux qu’il rencontre. Son attente est grande tout comme son plaisir lorsqu’il arrive enfin à observer une milléclat dorée. L’auteur a réussi à retranscrire les émotions ressenties par Renard dans sa quête du milléclat dorée comme pourrait l’être tout naturaliste, en herbe ou confirmé à la recherche d’une nouvelle coche.

J’ai également apprécié le changement d’attitude de Renard qui au lieu de cueillir la fleur pour décorer sa maison va finalement la dessiner dans son carnet de croquis. Cette fleur m’a forcément fait penser à une fleur rare, protégée et emblématique de montagne: l’edelweiss. Un très bon moment de lecture au côté de ce renard naturaliste, le texte étant à la fois poétique et instructif (l’auteur ayant intégré dans son histoire des doubles pages pédagogiques sur la flore des montagnes)! Sans oublier un passage gourmand avec les sandwichs au pâté de raisin.

Participation #29 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Sandwich au pâté de raisin

Participation #60 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #France

Participation #7 Challenge Cottagecore 2022 de MissyCornish #Promenons-nous dans les bois

Au fil des pages avec le tome 1 de la BD Miss Charity

J’emprunte à nouveau à la médiathèque le tome 1 de Miss Charity, L’enfance de l’art de Loïc Clément et Anne Montel (éd. Rue de Sèvres, 2020), l’adaptation en BD du roman éponyme de Marie-Aude Murail, ayant déjà lu les deux l’année dernière.

Ce premier tome reprend la première partie du roman d’apprentissage jusqu’au départ de la gouvernante, la veille des 15 ans de l’héroïne, en ouvrant l’histoire non comme le roman aux 5 ans de Charity mais sur un événement survenu à Londres, en 1886. Alors qu’elle sort furieuse de chez Monsieur Dampf à qui elle a vendu des aquarelles, Miss Charity Tiddler évite de peu l’accident de la circulation et se replonge dans son passé, vers l’âge de 5 ans. C’est à cet âge qu’elle a commencé à élever sa première souris, Miss Petitpas pour rompre sa solitude de fille unique avant d’avoir une véritable ménagerie d’animaux blessés et/ou sauvés (ou non) des mains de la cuisinière. La petite fille est d’ailleurs couverte par sa bonne écossaise Tabitha puis aussi plus tard, à ses 10 ans, à la gouvernante française, Mademoiselle Blanche Legros.

Vivant librement son enfance dans la Nature et les livres, la petite fille grandit selon ses envies, loin des contraintes sociales imposées aux jeunes filles de la haute société victorienne et avec toute une ménagerie d’animaux qui inspireront plus tard ses aquarelles. Nous sommes loin de l’éducation rigoureuse imposée alors aux jeunes filles de son rang. Ici, il est question d’autonomie, de liberté et d’épanouissement personnel qui poseront les fondements de sa vie d’adulte, une jeune femme émancipée.

Comme dans le roman, le thème de la mort est présent et est partie prenante de la vie de l’héroïne et ce dès les premières pages avec une discussion sur la religion entre Charity alors âgée de 5 ans et sa mère. La petite fille a pour amies imaginaires ses petites sœurs décédées avant de les remplacer par sa ménagerie. Les morts nombreuses des animaux recueillis par Charity dans sa nursery sont traitées à hauteur d’enfant et comme objets d’expériences scientifiques, sans l’empathie qu’un adulte y mettrait et bien qu’elle soit effrayée par les histoires terrifiantes de sa bonne Tabitha.

Outre ses recherches scientifiques sur la faune et la flore de son jardin, Charity voue une autre passion aux oeuvres de Shakespeare, les apprenant par cœur.  Il est ainsi aussi question de théâtre, de vie et de passion amoureuse, comme par exemple lorsque Charity s’immisce dans la relation entre sa gouvernante et Herr. Schmal, le précepteur allemand de son cousin.

Je retrouve ainsi dans cette BD jeunesse toute l’espièglerie de la petite fille, sa candeur enfantine tout comme son imagination débordante qui rompe sa solitude et qui assouvit sa curiosité insatiable et sa soif de connaissance, comme cela ressort notamment de sa relation avec Kenneth Ashley qu’elle a rencontré un soir de Noël chez ses cousins et qu’elle croque dans ses dessins sous les traits d’un renard anthropomorphe. Ce n’est d’ailleurs pas le seul à être croqué sous forme d’animaux mais c’est celui qui accapare le plus les pensées de Charity, la relation Charity/Kenneth étant, je trouve, plus appuyée dans cette adaptation en BD.

Les illustrations à l’aquarelle, douces et colorées rappellent celles  naturalistes de Beatrix Potter qui a inspiré cette histoire à Marie-Aude Murail. La mise en page est aérée et dynamique, reproduisant le tourbillon des idées et pensées enfantines de Charity. J’ai trouvé cette adaptation fidèle et réussie au roman originel avec ce petit brin de fantaisie, d’insouciance et de fraîcheur propre au personnage de l’héroïne et aussi avec l’humour déjà présent dans le roman. Un bon moment de lecture avec cet ode à l’enfance, à la Nature et à la lecture et qui appelle à lire les deux tomes suivants, un triptyque étant prévu!

Pour d’autres avis sur ce premier tome: Bidib et Enna.

Participation #15 au Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Adaptation en BD

Participation #31 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Adaptation en BD

Participation #13 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish #Les propriétés et jardins dissimulés

Challenge Petit Bac d’Enna #9 Catégorie Être humain: « Miss »

Au fil des pages avec Le brouillard

Nous lisons Le brouillard de Kyo Maclear et Kenard Pak (éd. La Pastèque, 2017), un album jeunesse à partir de 6 ans. Fauve, une petite fauvette jaune vit sur une île, son passe-temps favori étant d’observer la nature et les humains qui viennent visiter l’île. Mais brusquement, un profond brouillard se lève.  Seul le petit oiseau s’inquiète et alerte, le brouillard s’étendant de plus en plus en même temps que les visiteurs humains disparaissent. Mais un jour, Fauve voit une petite fille à capuchon rouge. Cette dernière verra-t-elle aussi ce brouillard inquiétant? Agira-t-elle avec l’oiseau pour le faire partir?

Les illustrations douces et épurées de Kenard Pak accompagnent avec simplicité et poésie le message écologique de cette histoire via un petit oiseau naturaliste. Il y est bien sûr question d’une amitié naissante entre un petit oiseau et une petite fille mais aussi une prise de conscience des changements climatiques et l’importance de protéger collectivement notre environnement, à l’heure où de nombreux espèces disparaissent. Nous y retrouvons les différents comportements humains: l’ignorance face au changement, l’adaptation sans chercher de solution durable, au point d’oublier ce qui existait avant et les actions communes possibles… Un très bon moment de lecture avec cette histoire philosophique et écologique!

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Météo: « Brouillard »

Au fil des pages avec Sur l’origine des espèces de Charles Darwin

Pour la journée « Animaux » du Mois Anglais 2021, nous lisons Sur l’origine des espèces de Charles Darwin de Sabina Radeva (éd. Hélium, 2019), un album jeunesse à partir de 7 ans.

Diplômée en biologie moléculaire, Sabina Radeva rend accessible aux jeunes lecteurs la théorie de l’évolution développée au XIXe siècle par Charles Darwin en vulgarisant son œuvre principale, Sur l’origine des espèces publié pour la première fois en 1859. Elle revient sur le remarquable travail de naturaliste effectué par Charles Darwin, les autres théories soutenues à l’époque comme celles de De Buffon ou De Lamarck mais aussi celles actuelles avec la découverte de l’ADN. L’autrice revient aussi, à la fin du livre, sur les idées reçues autour de la théorie de Darwin.

Le texte très documenté se lit comme une histoire. Malgré la mine d’informations scientifiques, nous ne sommes pas perdus, l’autrice récapitulant à la fin sous forme presque d’un tableau les points essentiels et notions-clé de la théorie de l’évolution. Les magnifiques illustrations facilitent la compréhension du texte scientifique pour les plus jeunes. Sabina Radeva a également intégré un petit jeu d’observation, le jeune lecteur étant invité à rechercher au fil des pages les papillons et coléoptères de la très belle page  de garde. Une très belle première approche de la théorie de l’évolution avec cet album jeunesse documentaire pour tous les mini curieux et scientifiques en herbe! Coup de cœur!

Participation #6 au Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Animaux

Participation #23 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Album jeunesse

challenge 2021 lire au féminin

Participation #40 au Challenge Lire au féminin de Tiphanya #Autrice anglaise

Participation #18 au challenge 2021, cette année sera classique de Blandine et Nathalie #Charles Darwin

Participation #6 au Challenge Cottagecore 2021 de MissyCornish

Au fil des pages avec Là où chantent les écrevisses

J’ai lu, lors du Mois Américain 2020, Là où chantent les écrevisses de Delia Owens (éd. du Seuil, janvier 2020, 480 pages), un premier roman que j’avais déjà repéré dans les sorties littéraires de 2020 pour sa couverture et son titre intrigant. L’histoire débute par le décès mystérieux d’un jeune homme, Chase Andrews, en 1969 au pied d’une tour de guet dans les marais, à côté de la petite ville ségrégationniste de Barkley Cove, en Caroline du Nord. Puis retour dans le passé, en 1952 avec l’histoire d’une jeune enfant de 6 ans, Kya abandonnée par sa mère Ma et laissée à son père Pa, un homme alcoolique et violent, avec Jordie, l’un de ses frères un peu plus âgé qu’elle et qui ne s’est pas encore enfui, dans une cabane insalubre au fonds des marais. 

Les années passent et à 10 ans, Kya se retrouve définitivement seule, après le départ de son père, trouvant ses seules ressources en elle-même et dans les marais. Petit à petit, grâce à sa rencontre avec un  garçon un peu plus âgé qu’elle, Tate qui lui apprend à lire et à écrire, elle arrive à trouver sa place dans les marais. Elle apprend ainsi les sciences et à percer les mystères de la faune et de la flore des marais, ramassant des plumes par exemple, répertoriant les coquillages ou champignons, observant et notant les comportements des animaux et/ou en faisant des croquis ou des aquarelles, etc.

Mais la solitude continue de lui peser, année après année, avec son lot d’abandons comme lorsque Tate part à l’université pour ses études de biologiste et malgré la présence maternante à sa façon du couple de Noirs, Jumping et Mabel qui a veillé sur elle, d’autant que Kya reste pour la communauté blanche de Barkley Cove, la Fille des marais, cette sauvageonne pauvre et analphabète.

Devenue une jeune femme, Kya cherche, malgré ses peurs et sa timidité, à rompre cette solitude en se laissant alors séduire par Chase, leurs deux vies s’entremêlant irrémédiablement. Y a-t-il un lien entre cette toute jeune fille abandonnée dans les marais et ce décès survenu des années plus tard et qui a tout l’air d’être un meurtre?

L’autrice alterne entre des chapitres suivant le déroulement de l’enquête sur le décès de Chase et ceux consacrés à la vie de Kya dans les marais sur une vingtaine d’années. Je me laisse plongée dans l’atmosphère si particulière des marais, dans cette Nature tour à tour hostile et bienveillante. Kya est une héroïne très attachante, très forte malgré son jeune âge et sa solitude et qui fait preuve d’incroyables capacités d’adaptation en arrivant à trouver des moyens de survivre et de manger, son père lui ayant laissé un moyen de locomotion indispensable, une petite barque à moteur. Kya arrivera-t-elle à avoir ce petit bout de bonheur malgré tout? Coup de cœur pour ce roman mélangeant roman policier, roman initiatique, romance avec un trio amoureux et roman naturaliste! J’aurai pu le choisir tant pour les journées « Nature » que « First Ladies » ou encore « Roman policier », voire même « Désir » de ce Mois Américain.

Pour d’autres avis sur ce roman: Eva, Sabrina et Carine

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Le Mois Américain de Titine #roman policier

Challenge Petit Bac d’Enna #10 Catégorie Animal: « Écrevisses »

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