Étiquette : merveilleux

Au fil des pages avec L’Herbier des Fées

J’emprunte à la médiathèque L’Herbier des Fées de Sébastien Perez et Benjamin Lacombe (éd. Albin Michel Jeunesse, 2011), un album jeunesse grand format à partir de 8 ans. Il s’agit du carnet intime d’un éminent botaniste russe, Aleksandr Bogdanovich qui a été envoyé, en mai 1914, dans la forêt de Brocéliande pour trouver un élixir d’immortalité. Il commence ses recherches et découvre des petits êtres. Il en fait part à son entourage resté en Russie, ses confrères aux ordres du Tsar et de Raspoutine et à sa femme Irina. Puis au fil des mois, ces rencontres irréelles le changent profondément au point d’inquiéter son entourage. Réalité, rêves ou folie? Le mystère reste entier…

Comme toujours avec Benjamin Lacombe, les illustrations sont superbes. Elles plongent le lecteur dans un monde merveilleux et onirique, celui des fées de la forêt de Brocéliande et du petit peuple qui y vit, à l’abri des regards humains. L’attitude du botaniste à l’égard des créatures qu’il découvre se transforme au fil des ans et est transposée dans les illustrations mêmes, subtil mélange entre différentes techniques (croquis, peintures à l’huile, dessins à la plume, à l’aquarelle ou encore calques et découpes au laser, effet vieilli des pages). Au début, c’est surtout le botaniste qui s’exprime, tant à travers son carnet de croquis, son journal de bord que de ses échanges épistolaires. Puis c’est l’être humain subjugué devant le petit peuple et non plus le savant. Encore une belle histoire de ce duo auteur/illustrateur!

Participation #19 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Objet: « Herbier »

Au fil des pages avec La potion magique de Georges Bouillon

Sachant que le Mois Anglais 2020 allait commencer, je suis allée récupérer des livres laissés dans le grenier de mes parents pour constituer ma PAL de ce mois de juin. Alors pour la première soirée du RAT, j’ai relu plus de 25 ans après, un roman jeunesse étudié au collège: La potion magique de Georges Bouillon de Roald Dahl (éd. Gallimard, coll. Folio Junior, 1993), un album jeunesse à partir de 9 ans et qui est paru pour la première fois en 1981. Et comme nous sommes le 13 juin 2020, ce roman participe à la journée « Lecture jeunesse » du Mois Anglais.

Un samedi matin, Georges, un petit garçon de 8 ans, reste seul avec sa grand-mère à la maison, une ferme dans la campagne anglaise. Mais Georges n’apprécie guère Grandma, sa grand-mère vieille, aigrie, petite et grincheuse qu’il compare à une sorcière. Elle ne se cesse d’ailleurs toute la matinée de râler et de lui faire peur, tout en lui rappelant de ne pas oublier de lui donner son médicament à 11h00. C’est alors que Georges a l’idée de remplacer son médicament par une potion magique, pensant ainsi changer le caractère de sa grand-mère et même s’en débarrasser. Il va ainsi de pièce en pièce pour fabriquer la potion, mélangeant des produits plus dangereux et toxiques les uns que les autres: des lotions dans la salle de bain, des médicaments pour animaux de la ferme dans la grange et même des  pots de peinture, etc… Et à 11 heures, il fait boire un peu de potion à sa grand-mère qui va grandir, grandir… Sa grand-mère va-t-elle revenir comme avant? Comment vont réagir ses parents à leur retour?

De ma précédente lecture, je ne me souvenais que de peu de choses si ce n’est qu’il s’agissait d’une histoire magique, drôle et qu’elle m’avait plu. Avec cette relecture adulte et de parent, je pensais « Olala que de produits toxiques mis dans les mains d’un enfant! ». Et forcément, quand les effets magiques de la potion se réalisent, je suis aussi surprise que le jeune héros, m’attendant au pire pour cette grand-mère pourtant si antipathique. Pour les enfants, ce sont surtout le comique de répétition et les transformations de la grand-mère et des animaux qui font rire, grandissant ou rapetissant à la manière d’Alice au Pays des Merveilles. Mais l’histoire ne se résume point à cela puisque l’auteur aborde, avec humour, les relations familiales où des tensions peuvent exister entre les membres de la famille, le père de Georges n’appréciant pas non plus sa belle-mère mais aussi une critique de l’élevage intensif et de l’utilisation d’engrais chimiques et pesticides.

Un bon moment de lecture qui me donne envie de relire Le Bon gros géant ou Matilda! Les illustrations expressives et en noir et blanc de Quentin Blake accompagnent à merveille le récit, donnant vie aux transformations loufoques de la potion magique sur la grand-mère qui a vraiment l’air d’une sorcière terrifiante et sur d’autres animaux de la ferme!

Le Mois Anglais de Lou et Titine  #Lecture jeunesse

Au fil des pages avec Ondine

J’emprunte à la médiathèque Ondine de Benjamin Lacombe (éd. Albin Michel Jeunesse, 2012), un album jeunesse grand format avec des calques imprimés à partir de 6 ans (voire plutôt plus grand). S’inspirant du conte éponyme de Friedrich de La Motte-Fouqué et de la pièce de théâtre de Jean Giraudoux, l’auteur relate une histoire d’amour dramatique entre un chevalier, Herr Hans de Ringstetten et Ondine, la fille adoptive, impétueuse et mutine, d’un vieux couple de pêcheurs dans la Forêt-Noire, une forêt enchantée.

Relevant le défi d’Ursule, une gente dame d’un royaume voisin, Hans se perd dans la forêt sous une pluie battante. Il tombe petit à petit amoureux d’Ondine qu’il épouse avant de regagner ensemble son château. Très vite, Ondine et Ursule deviennent amies. Bien que tout semble aller pour le mieux, malgré la présence d’ondins, le destin tragique des protagonistes se met petit à petit en place à travers ce trio. Ursule, arrogante et capricieuse vient compromettre l’amour unissant Hans et Ondine en enracinant, au fil du temps, de sombres idées dans l’esprit de Hans. Rivalités et jalousie amoureuse apparaissent alors. Le drame ne peut qu’arriver, Ondine révélant finalement sa vraie nature.

Les illustrations sont splendides et complètent à merveille le texte, notamment les calques imprimés qui permettent la mise en abîme et de jouer avec l’eau, élément central de l’histoire puisqu’Ondine est un esprit de l’eau qui, si elle se fait aimer d’un homme, recevra en retour une âme humaine. Il y a tout un travail autour des couleurs et des détails, Benjamin Lacombe indiquant lui-même en fin d’album s’être inspiré des peintres préraphaélites du XIXe siècle comme John Everett Millais et Dante Gabriel Rosseti. Coup de cœur pour cet album jeunesse sombre et romantique avec cette légende alsacienne/germanique!

Participation #155 Je lis aussi des albums

Participation #14 Contes & Légendes 2020 de Bidib #légende alsacienne/germanique

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Personne réelle: « Ondine »

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