Étiquette : liberté (Page 5 of 5)

Au fil des pages avec Les chemins secrets de la liberté

Après l’avoir lu il y a presque trente ans, j’ai ressorti la semaine dernière, pour le Mois Américain, Les chemins secrets de la liberté de Barbara Smucker et illustré par Yves Beaujard (éd. Castor Poche Flammarion, 1982, rééd. 1991), un roman jeunesse à partir de 10 ans. Âgées de 13 ans, Julilly et Lisa sont deux jeunes esclaves qui se lient d’amitié dans une plantation de cotons du Mississippi. Ensemble, elles tentent de s’enfuir au Canada. Mais leur périple de nuit est très long et dangereux, les chasseurs d’esclave pouvant les retrouver à tout moment, même dans les États du Nord non esclavagistes. Elles peuvent toutefois compter sur des abolitionnistes, souvent Quakers et qui font partie du Chemin de fer souterrain. Esclaves fugitives, parviendront-elles à être enfin libres et en sécurité?

C’est la même émotion que je ressens à la lecture de cette histoire certes fictive mais reprenant des faits historiques et des abolitionnistes qui ont participé au Chemin de fer clandestin au XIXe siècle: Alexander Milton Ross  et Levi Coffin. Même si ce roman est destiné à de jeunes lecteurs avec une fin plutôt heureuse, son propos n’est pas édulcoré face aux conditions de vie des jeunes esclaves: maltraitance, coups et humiliations, pauvreté… Le texte est accompagné de quelques illustrations en noir et blanc qui mettent en scène le périple accompli par les deux jeunes filles. Un roman à lire pour tout jeune futur citoyen du monde!

america

Le Mois Américain de Titine #Roman jeunesse

Au fil des pages avec La tresse

Lors du RAT des Étapes Indiennes du premier week-end de juillet 2020, j’ai lu l’adaptation par l’autrice elle-même, Laetitia Colombani, en album jeunesse de son roman La tresse. Il s’agit de La tresse ou le voyage de Lalita de Laetitia Colombani et illustrée par Clémence Pollet (éd. Grasset Jeunesse, 2018), un album jeunesse à partir de 6 ans.

Dans cette adaptation pour les jeunes lecteurs, l’histoire reprend la partie indienne du roman tout en la développant avec une fin heureuse, à savoir l’histoire de Smita et de sa petite fille âgée de 6 ans, Lalita pour peut-être, au bout, briser la chaîne de leur statut de Dalits – d’Intouchables et de vivre dans de meilleurs conditions de vie comme le droit pour la fillette d’aller à l’école.

En effet, Smita refuse que sa fille subisse les mêmes discriminations et injustices qu’elle et son mari. Elle persuade ce dernier de demander à l’instituteur du village, un Brahmane, d’accepter leur fille dans sa classe. Mais malheureusement Lalita est rabaissée par l’instituteur à son rang d’Intouchable. La seule issue que Smita voit: la fuite sous la protection de Vishnou avec sa fille vers une autre ville du pays où une école pour tous les enfants a été ouverte. Arrivera-t-elle à briser le sort d’ordinaire réservé aux Intouchables, femmes de surcroît? Son mari viendra-t-il les rejoindre?

Les illustrations douces et très colorées tempèrent la dureté de la vie de la famille de Lalita, même si son histoire est moins sombre et plus optimiste que dans le roman puisqu’elle est adaptée pour de jeunes lecteurs. Dans le roman, l’intrigue se termine à la sortie de l’offrande au temple de Vishnou sur une fin ouverte, laissant leur sort entre les mains du lecteur. Du haut de ses 6 ans, Lalita est le personnage qui m’a le plus touché. Battue par l’instituteur pour qui elle n’avait pas sa place à l’école en tant qu’Intouchable, elle donne ses cheveux – cheveux considérés comme sa seule richesse – pour une divinité ou plutôt pour l’amour de sa mère qu’elle suit inconditionnellement malgré sa peur et le silence de cette dernière tout aussi inquiète mais déterminée à lui offrir une vie meilleure.

Cette adaptation permet ainsi d’aborder le système des castes en Inde qui perdure malgré son abolition il y a déjà une cinquantaine d’années et la difficulté que rencontre encore aujourd’hui un trop grand nombre d’enfants dans l’accès à l’instruction et à l’école.

Puis quelques jours plus tard, j’emprunte le roman court, La tresse de Laetitia Colombani (éd. Librairie Générale Française, coll. Livre de Poche, rééd. 2018), son premier roman classé comme roman Feel Good. Il s’agit des destins croisés – qui s’entrelacent comme une tresse – de trois femmes:

  • en Inde, dans le village de Badlapur : Smita (et sa petite fille Lalita), une Dalit – une Intouchable trentenaire et mariée vivant dans la misère et les discriminations subies au quotidien par sa caste inférieure
  • en Sicile, à Palerme : Guilia, célibataire vivant son premier grand amour avec Kamaljit récemment régularisé, la vingtaine et qui travaille dans l’atelier familial, au bord de la faillite, de perruques fabriquées à partir de cheveux humains
  • et au Canada, à Montréal : Sarah, mère divorcée de trois enfants, avocate quadragénaire sur le point d’obtenir une promotion au sein d’un prestigieux cabinet et qui cache à son entourage son cancer du sein.

Pour chaque parcours de vie, il est question de la condition de la femme et plus largement d’une quête de liberté, entre espoirs et incertitudes. Malgré leurs conditions sociales fort différentes, chacune doit faire preuve de courage, de dignité et d’adversité envers les discriminations subies, que ce soit des discriminations dues à leur origine, à leur sexe ou à la maladie. Ce roman se lit facilement, en quelques heures, passant d’une vie à l’autre à chaque chapitre, sans pour autant qu’aucune ne se croise. Un lien unit pourtant ces trois femmes, un lien qui était résumé par une carte du monde dans la dernière page de l’album jeunesse et qui se lit en filigrane dans le résumé de la quatrième de couverture.

L’écriture est simple comme dans un Feel Good, l’autrice forçant sur certains caractères des personnages de façon parfois trop répétitive voire même caricaturale. Je pourrai même y voir du cynisme puisque derrière l’offrande payante de Smita et Lalita, le Temple de Vishnou tire profit des cheveux en en faisant commerce.

Ces lectures font partie de l’Étape Indienne n°6 « Politique sociale (corruption, critique de la société…) » et plus précisément n°6.1 « Les Intouchables ». Pour d’autres avis sur le roman: Hilde, Blandine et Nath Sci et pour un autre avis sur l’album jeunesse: Mya Rosa.

étapes indiennes, inde, lectures

Participation #3 aux Étapes Indiennes de Hilde #RAT et #Étape n°6.1

Challenge Petit Bac d’Enna #8 et 9 Catégorie Objet: « Tresse »

Au fil des pages avec Clic et Cloc

Nous empruntons à la médiathèque Clic et Cloc d’Estelle Billon-Spagnol (éd. Talents Hauts, 2018), un album jeunesse à partir de 3 ans et qui a été sélectionné pour le Prix des Incos 2019/2020 dans la catégorie « Maternelle ». Clic et Cloc sont deux oiseaux bleus inséparables depuis leur naissance, à tel point qu’il est bien difficile de savoir qui est qui. Mais un jour, Cloc disparaît. Clic s’inquiète jusqu’à ce qu’il voit Cloc en train de s’amuser sans lui. Est-ce la fin de leur amitié?

Estelle Billon-Spagnol aborde avec humour et douceur le thème de l’amitié qui permet au jeune lecteur de s’interroger sur sa nature: amitié exclusive, partage de passions différentes… Et si une séparation pour mieux se retrouver était plus forte et enrichissante qu’une amitié exclusive? Dans son texte, l’autrice s’amuse d’ailleurs autour de cette exclusivité dans les jeux de mots puis laisse son envol à chacun des deux oiseaux pour une bien jolie scène de retrouvailles. Les illustrations sont épurées sur fond de noir et blanc faisant ressortir les oiseaux très colorés, à l’image de l’illustration de la couverture. Coup de cœur pour cet album jeunesse!

Semaine 19 du Projet 52-2020: L’art dans la ville

Pour la semaine 19 du Projet 52-2020 de Du côté de chez Ma’, le thème est « L’art dans la ville« . Cela me fait immédiatement penser à du Street Art, comme à Mouans-Sartoux. Et puis finalement, je choisis la Statue de la Liberté, une petite réplique du sculpteur Auguste Bartholdi, présente à Nice, depuis 2014, sur le Quai des États-Unis à Nice, lors d’une sortie sur la Prom’ en février 2020. La Liberté éclairant le monde…

Ô liberté!

Pour cette semaine 30 du Projet 52-2019 de Du côté de chez Ma’, le thème est « Liberté« . Alors direction le Palais de Justice de Nice et la devise de la République française inscrite au-dessus des trois portes du palais. On entre par la Fraternité.  Puis on ressort par la Liberté.  Mais pas pour tout le monde, le Palais abritant en son sein  la Cour d’assises,  le Tribunal correctionnel et le Tribunal pour Enfants.  Certains arrivant par la souricière ne verront jamais la devise et leur privation de liberté continuera. D’autres ressortiront libres. Puis d’autres encore arriveront libres mais sortiront condamnés et menottés, un mandat de dépôt ayant été prononcé à leur encontre. 

C’est dire comme se joue la liberté dans le Palais entraînant dans son sillage toute une palette d’émotions! Elle est d’ailleurs palpable dans la salle des pas perdus lors de l’attente parfois angoissante des délibérés.

Puis le délibéré est prononcé: soit la joie en cas de relaxe soit le soulagement en cas de condamnation sans emprisonnement soit la douleur ou la colère face à la liberté perdue. Pour d’autres enfin,  la liberté sera de courte durée en attendant la mise à exécution du jugement par le Juge de l’Application des Peines.  Devant ce dernier, la défense de la liberté se rejouera alors. De même,  du côté des victimes quand liberté et sérénité résonnent dans leur tête lorsque leur constitution de partie civile est acceptée et aussi devant des excuses sincères du prévenu – ce qui est malheureusement rare.

D’autres situations me viennent en tête pour lesquelles il ne reste que ma liberté d’en parler ou non, n’ayant abordé que le pénal: retrait du permis de conduire, hospitalisation d’office en hôpital psychiatrique, placement d’enfant, mise sous tutelle ou curatelle, expulsion ou vente forcée de son logement, prolongation de placement en centre de rétention, etc. Ô liberté!

Newer posts »

© 2025 JOJO EN HERBE

Theme by Anders NorenUp ↑