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Au fil des pages avec Au prochain arrêt

J’ai lu, le mois dernier, Au prochain arrêt de Hiro Arikawa (éd. Actes Sud, mai 2021, 192 pages), un court roman choral à la magnifique couverture printanière et se déroulant sur la ligne ferroviaire reliant Takarazuka à Nishinomiya et suivant le temps de leur trajet, des passagers montant et descendant, au gré des 8 gares (chacune donnant le titre des chapitres) que dessert le train de banlieue, à l’aller puis au retour, quelques mois plus tard, d’une saison à l’autre (du printemps à l’automne), chacun à un moment de leur existence, avec ses pensées et choix futurs à rêver ou à accomplir. Et si certaines de ces rencontres fortuites pouvaient changer le cours de leur vie?

J’ai apprécié suivre cet entrelacement de tranches de vie de passagers du train quel que soit leur âge ou leur situation personnelle ou professionnelle, avec leurs pensées, leurs doutes et leurs préoccupations (amitié, rupture, comportement malpoli, embarras, prémisses amoureux…), comme par exemple Shōko, revenant, tout de blanc vêtu du mariage de son ex-fiancé et qui se demande comment elle pourra mettre un terme à sa rancœur, Tokié et sa petite fille, la vieille dame ayant toujours voulu avoir un chien mais qui s’y refuse en mémoire de son défunt mari qui en avait peur ou bien encore Misa prise dans une relation toxique avec son petit ami violent et qui hésite encore à le quitter, le début d’une histoire amoureuse entre deux habitués de la bibliothèque municipale…

Derrière ces destins croisés, il est fait la part belle au transport par train avec ses règles spécifiques (règles que j’avais fait d’ailleurs découvrir avec mon mini lutin en lisant Japorama). Y est également dépeint un tableau de la société japonaise, que ce soit la condition de femme, de la place de la jeunesse ou des personnes âgées, des conditions de travail, des relations amicales ou amoureuses… Un très bon moment de lecture feel good tout en douceur, moins léger qu’il n’y paraît et qui permet de se questionner sur notre propre chemin de vie!

Pour d’autres avis sur ce roman qui avait fait l’objet d’une lecture commune lors de l’édition 2022 d’un Mois au Japon à laquelle je n’avais pas réussi à participer: Hilde, Tiphanya (IG) et Rachel.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman choral

Participation #11 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Japon

Au fil des pages avec Les délices de Tokyo

J’avais lu, en 2021, Les Délices de Tokyo de Durian Sukegawa (éd. Albin Michel, février 2016, 239 pages), un roman que je n’avais pas pris le temps de chroniquer mais que je fais désormais pour une lecture commune avec Isabelle.

Afin de rembourser une dette et malgré l’ennui qu’il chasse par la boisson, Sentarô gère, en face d’un cerisier, une échoppe de dorayaki, des pâtisseries japonaises à base de pancakes et fourrées de purée de haricots rouges confits, sa clientèle étant surtout des collégiennes dont une qui va attirer son attention, plus réservée que les autres et qui envisage d’arrêter ses études, Wakana. Il passe une petite annonce pour embaucher quelqu’un pour l’aider. Une vieille dame aux doigts déformés, Tokue, se présente et insiste pour être embauchée. Bientôt, les talents de pâtissière de Tokue font la renommée de l’échoppe de Sentarô. Mais le secret qu’elle cache ne va-t-il pas tout venir arrêter?

J’ai beaucoup apprécié cette lecture où il est question de cuisine bien sûr avec la préparation des dorayaki, Tokue ayant l’art de si bien les préparer depuis plus de 50 ans. J’ai ainsi noté quelques passages gourmands comme lorsque Tokue apprend à Sentarô à préparer les dorayaki avec les bons ustensiles (p.34/35, p.42/43).

Mais derrière cette passion pour la pâtisserie, il est question d’un passé plus sombre du Japon, la société japonaise étant bien peu tolérante à l’égard des personnes malades ou handicapées. Il y est en effet question de préjugés, de discrimination mais également d’amitié intergénérationnelle, de transmission, de résilience et in fine d’espoir, malgré une fin plus dramatique.

Par cette lecture, j’ai, en effet, découvert le traitement des lépreux au Japon qui, jusqu’encore récemment, était isolés du reste de la population, retirés de leur famille et internés dans des sanatoriums en raison d’une politique de ségrégation encore en vigueur jusqu’en 1996. 

A côté des 3 personnages principaux qui sont, chacun, à une étape particulière de leur vie et portant comme ils le peuvent leurs blessures et leur mal-être, l’auteur fait du cerisier un « personnage à part entière », témoin du temps qui passe et des liens qui se nouent entre eux. Un très bon moment de lecture!

Pour prolonger cette lecture, j’ai repéré que le film éponyme adapté du roman et sorti en 2015 était disponible à ma médiathèque. Je suis bien tentée également de préparer des dorayaki comme Hilde l’avait déjà fait et Isabelle qui va réessayer dimanche.

Pour un autre avis sur ce roman: Isabelle.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman

Participation #10 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Japon

Challenge Petit Bac d’Enna #4 Catégorie Lieu: « Tokyo »

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant#Cuisine japonaise/Dorayaki

Au fil des pages avec Tant de nuances de pluie

J’ai lu Tant de nuances de pluie d’Asha Lemmie (éd. HarperCollins, coll. Au gré du monde, octobre 2023, 534 pages), le premier roman de l’autrice dont l’histoire se déroule dans le Japon de l’après-guerre, de 1948 à 1964. Secret honteux et scandaleux de la famille, Nori Kamiza est née d’un adultère de sa mère avec un Afro-américain et du fait de son métissage est abandonnée par sa mère, à 8 ans à sa grand-mère maternelle, une princesse impériale japonaise dans la vaste demeure familiale. Cachée au grenier, elle subit  les coups de sa grand-mère, les piques culpabilisantes et les bains à l’eau de javel afin d’éclaircir sa peau ainsi que le lissage de ses cheveux crépus.

Elle semble résignée à son sort jusqu’à l’arrivée, à l’hiver 1851, d’Akira, son demi-frère aîné légitime, futur héritier de la famille et musicien renommé âgé de 15 ans qui défie leur grand-mère et insuffle un peu de vie, d’espoir et d’amour fraternel à la jeune fille qui en retour lui voue une admiration sans bornes (parfois ambiguë) tout en l’initiant à la musique et en lui apprenant à jouer du violon. Nori laissera-t-elle le poids des traditions familiales l’emporter sur sa soif de liberté et d’amour? Sera-t-elle assez forte pour tenir tête à sa grand-mère comme Akari et comme n’avait pas réussi à le faire leur mère?

Il y est ainsi question de la société japonaise d’après-guerre, les nobles familles impériales comme celle sa grand-mère tentant de maintenir les anciennes traditions face à la modernité et au mode de vie américain, de racisme, d’inégalités sociales, de secrets de famille, du poids des apparences et des préjugés, de la condition de la femme, d’émancipation, de deuil, d’éveil à la musique et à la Nature…

Marcin Piwowarski IG

J’ai apprécié le personnage de Nori dont nous suivons le dur passage à l’âge adulte, combattive et attachante qui, malgré les déceptions et trahisons de personnes en qui elle avait donné sa confiance, cherche sa place dans la société et ne semble pas abandonner l’espoir d’une vie meilleure, malgré les machinations de sa grand-mère, les mois d’absence d’Akari parti en Europe pour ses compétitions de musique, son retour avec des amis anglais, Will et sa cousine Alice ou la découverte des carnets intimes de sa mère…

Un bon moment de lecture avec ce roman choral d’apprentissage malgré une fin abrupte et bien pessimiste, l’histoire s’arrêtant sans que je ne m’y sois attendue! Le passé se répétera-t-il? J’aurai bien continué à tourner quelques pages supplémentaires avec un épilogue plutôt que cette fin ouverte.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman historique

Participation #9 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec L’enfant et le bonsaï

Lors du RAT du Mois au Japon 2024, nous avons lu L’enfant et le bonsaï de José Campanari et Luciano Lozano (éd. Belin Jeunesse, octobre 2016, 48 pages), un album jeunesse pour les 3/5 ans selon l’éditeur et qui a été classé parmi les albums illustrés du rayon « adolescents » par ma médiathèque.

Yoshi, un petit garçon laisse sa mère s’occuper de lui pour tous les actes de la vie courante, comme se nourrir, se laver ou se couper les ongles. Chaque jour, il grandit tout en observant son voisin qui s’occupe d’un bonsaï. Prenant conscience qu’il ne veut pas être comme le bonsaï de son voisin, parviendra-t-il à gagner en autonomie!

Les illustrations donnent l’impression que l’histoire se passe dans un Japon ancien et suranné alors que quelques détails, comme la tétine du petit garçon, l’ancre dans une époque moderne. J’ai trouvé l’idée rigolote de comparer la croissance du petit garçon à un bonsaï (entraînant une angoisse et une prise de conscience chez lui). Un bon moment de lecture avec cette jolie histoire, non dénuée d’humour, sur le fait de grandir avec Yoshi, un petit garçon qui était aussi petit qu’un bonsaï et qui apprend à être autonome, sous le regard de son chat!

Participation #4 Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Album jeunesse

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Personne humaine: « Enfant »

Participation #8 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Participation #6 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Argentine (auteur) et Espagne (illustrateur)

Au fil des pages avec La Marche de Mina

Avec retard pour la LC du 15 avril 2022, j’ai lu La Marche de Mina d’Yoko Ogawa (éd. Actes Sud, 2008, 318 pages), un roman initiatique dans lequel Tomoko, désormais adulte se souvient lorsqu’elle a vécu, pendant un an (entre 1972 et 1973), dans la maison d’Ashiya chez son oncle et sa tante, après le décès de son père, sa mère ne pouvant s’occuper d’elle compte-tenu d’une formation professionnelle qu’elle suit, lorsqu’elle était âgée de 12 ans. Elle s’était alors fortement liée d’amitié avec sa cousine, Mina, d’un an plus jeune qu’elle.

Le rythme lent va bien avec l’histoire pleine d’anecdotes et de souvenirs d’enfance de Tomoko à un âge charnière, celui du passage de l’enfance à l’adolescence et qui se mélange avec des faits historiques marquants de l’année 1972 comme le décès d’un célèbre écrivain japonais, Yasunari Kawabata ou les JO de Munich (prise d’otages d’athlètes israéliens et médaille d’or pour les Japonais en volley-ball masculin) et qui amène la jeune fille d’alors à se questionner sur l’étranger, la question des origines ou bien encore ses premiers émois amoureux.

Un bon moment de lecture teinté de nostalgie et de doux sentiments auprès des habitants de la maison d’Ashiya avec chacun leur personnalité excentrique (son oncle très souvent absent et qui semble avoir une double vie mais chaleureux quand il est là, sa tante qui fume trop et qui boit en cachette du whisky, la grand-mère Rosa, allemande et coquette, Madame Yodena qui s’occupe de tout dans la maisonnée, Pochiko l’hippopotame nain ou bien encore sa cousine Mina, asthmatique et précoce, dévorant les livres et collectionnant les boîtes d’allumettes illustrées sur lesquelles elle invente des histoires (parfois étranges et bien surprenantes pour une jeune fille de son âge) comme celle de l’éléphant sur une bascule, celle des deux hippocampes tentant de rejoindre la lune bleue ou bien encore celle de l’ange avec son nécessaire de couture en train de recoudre ses ailes…)!

Sans oublier de nombreux passages gourmands pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine: le dîner à l’occidental préparé par le personnel de l’hôtel des monts Rokko: « agneau mijoté au vin rouge garni de truffes » et en dessert « un bavarois à la fraise des bois » (p.101) ou des plats typiquement japonais comme la cuisine de Madame Yoneda (p.134) comme par exemple un pique-nique avec « des boulettes de riz et de thé d’orge grillé glacé (…) Toutes les boulettes dont le panier était plein, fourrées au saumon, aux prunes confites et aux flocons de poisson séchés » (p.187/188)… Toutefois, je ne tenterai pas de boire, ne serait-ce qu’une goutte, de Fressy, « une boisson rafraîchissante au radium » (p.17/18) commercialisée par la société familiale de boissons de l’oncle de Tomoko.

Pour d’autres avis avec cette LC autour d’un livre d’Yoko Ogawa: Hilde et Katell avec Petites Boîtes, Rachel avec Le musée du silence.

Participation #8 Un Mois au Japon 2022 de Hilde et Lou #LC autour d’Yoko Ogawa

Participation #21 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2022 de Bidib et Fondant #Cuisine japonaise

Participation #39 Challenge Le tour du monde en 80 livres de Bidib #Japon

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