Étiquette : époque victorienne (Page 1 of 4)

Au fil des pages avec Un étranger dans le miroir

Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude de lire les romans policiers « spécial Noël » d’Anne Perry, sur une idée de Syl, grande fan de cette autrice, des tomes spéciaux qui reprennent des personnages secondaires de ses deux séries principales, les Pitt ou Monk. J’avais d’ailleurs lu les premiers tomes de la série « Charlotte et Thomas Pitt », comme par exemple lors du British Mysteries Month 2021, le premier paru, en VO, pour la première fois en 1979: L’étrangleur de Cater Street d’Anne Perry (éd. France Loisirs, 1998). Je ne m’étais pourtant pas lancée dans la découverte de Monk, 24 tomes étant parus (Anne Perry étant décédée en avril 2023). C’est chose faite, le mois dernier, en lecture commune pour ce 6 mars avec Isabelle.

Mais revenons-en au premier tome de Monk: Un étranger dans le miroir d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, juillet 1998, 415 pages), un roman policier paru pour la première fois en 1990 et se déroulant dans le Londres des années 1850, à l’époque de la Guerre de Crimée. William Monk, un inspecteur de police devenu amnésique après un grave accident de cab est chargé d’enquêter sur le meurtre du Major Joscelin Grey, le plus jeune frère de Lord Shelburne, battu à mort à son domicile londonien. Qui a pu commettre un tel crime? Monk est aidé dans son enquête d’un jeune policier Evan et va faire la connaissance d’Esther Latterly, infirmière en Crimée et revenue après le récent décès de ses parents et de son frère soldat auprès de son frère Charles et de sa belle-sœur, leur père s’étant suicidé après un mauvais placement financier ayant entraîné sa disgrâce. Qui a pu commettre un crime aussi odieux alors que le major Grey est considéré comme un héros de guerre dont il est revenu blessé et que ses proches, dont sa mère, Lady Fabia Shelburne, dont il était le fils préféré, le décrit comme un jeune homme charmant, souriant, désinvolte et aimé de tous?

J’ai apprécié l’idée de cette amnésie amenant Monk à enquêter sur lui-même et n’appréciant pas ce qu’il découvre sur lui, comme sa vanité, son ambition et sa solitude et permettant au lecteur de le découvrir en même temps que lui ainsi que le personnage d’Esther Latterly qui s’était volontairement engagée comme infirmière, dans les rangs de Florence Nightingale, à l’hôpital de Scutari, en Crimée et qui a bien du mal avec la hiérarchie militaire et médicale, bien trop patriarcale et misogyne, les femmes  ne pouvant prétendre à exercer la médecine à cette époque ou à participer à la modernisation des pratiques médicales.

La rencontre entre les deux ne pouvait être qu’explosive (lui tentant de masquer sa perte d’identité et de se montrer à la hauteur de son poste et elle ayant du mal à revenir à la place attitrée à une jeune femme de famille aisée, proche d’une « plante verte », bien loin de la liberté et de l’indépendance acquises en Crimée).

Au fil des jours et malgré ses doutes et vulnérabilité liée à son état amnésique, Monk s’humanise, tout en réapprenant ses gestes et méthodes d’inspecteur de police et en faisant preuve de perspicacité et de sens de la justice, tout en cachant son état, en particulier en raison de la rivalité évidente avec son supérieur Runcorn qui le verrait bien échouer et en se contenant (ou pas, comme Esther) face à la famille endeuillée du major Grey. Il est bien difficile pour lui de tenir son ancien rôle, tout en apportant craintes et menaces à l’égard de personnes dont il ne se souvient plus, que ce soit ses collègues ou des informateurs, malfrats des rues malfamées de Londres ou même de sa propre sœur, Beth.

J’ai également apprécié les personnages secondaires et leur caractère, véritable soutiens pour Monk (Evan lui redonnant confiance en voyant en lui un mentor et un inspecteur estimable) ou pour Esther (Lady Callandra Daviot, veuve âgée d’une soixantaine d’années et belle-sœur de Lady Shelburne ayant des idées très modernes pour l’époque).

Il y est ainsi question des inégalités sociales, en particulier lors de l’enquête policière (les aristocrates faisant peu de cas de l’inspecteur de police, le traitant comme un moins que rien facilement congédiable, au mieux au rang d’un domestique) ou au sein même des fratries des familles aisées et de la haute aristocratie anglaise, seul l’aîné héritant du titre et des richesses associées, de la condition de la femme à l’époque victorienne, du sort des anciens soldats revenant à la vie civile… 

Un très bon moment de lecture avec cette première enquête, même si mes premiers soupçons sur le coupable ont été confirmés et ayant déjà été habituée au rythme lent de l’autrice dans les « hors-série » de Noël! J’étais frustrée de ne pas avoir, tout de suite sous la main, le tome 2, Un deuil dangereux d’Anne Perry (éd. 10/18, coll. Grands Détectives, 1999, 476 pages), tome par lequel a commencé Isabelle et qui poursuit cette enquête, une fois le coupable démasqué et interpellé et afin d’en connaître un peu plus sur Monk qui n’est pas guéri de son amnésie. Depuis, j’ai pu lire le tome 2 il y a quelques jours et j’en reparlerai très vite.

Pour d’autres avis sur ce tome 1: Syl et Isabelle.

Participation #3 Challenge British Mysteries 2024 de Lou et Hilde #Roman policier historique

Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Objet: « Miroir »

Participation #3 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni

Au fil des pages avec Un chant de Noël, une histoire de fantômes

J’ai lu Un chant de Noël, une histoire de fantômes de José Luis Munuera (éd. Dargaud, novembre 2022, 80 pages), une BD adulte adaptant la nouvelle éponyme de Charles Dickens parue pour la première fois en 1843. A Londres, en ce 24 décembre 1843, tout le monde se prépare à fêter Noël si ce n’est Elizabeth Scrooge, une riche et intelligente femme d’affaires égoïste, capitaliste, avare, hautaine, ambitieuse et misanthrope. La jeune femme célibataire se décrit, quant à elle, comme ayant l’esprit pratique, les festivités de Noël n’étant que futilités et pertes d’argent, donnant à contre-cœur son jour de congé à son employé Bob Cratchit. La veille de Noël, trois esprits viennent lui rendre visite, comme le lui avait annoncé quelques instants plus tôt le spectre de son ancien associé décédé 7 ans auparavant: celui des Noëls passés, du Noël présent et des Noëls futurs. Cette rencontre permettra-t-elle à la jeune femme de revoir sa philosophie de vie? Ou restera-t-elle inflexible face à ces esprits?

J’ai beaucoup apprécié cette réécriture moderne et féministe de la nouvelle originelle, le personnage de Scrooge et de son neveu devenant des femmes, ce qui permet de s’interroger à la fois sur la condition de la femme et des inégalités sociales à l’époque victorienne et en en permettant une « morale » plus nuancée et subtile que celle du conte originel.

En faisant du personnage principal une femme, José Luis Munuera apporte, en effet, un regard moderne sur un débat sociétal qui perdure pourtant encore un peu trop souvent aujourd’hui, comme s’il n’y avait que deux figures possibles de la femme, le choix se réduisant alors entre carrière professionnelle et vie privée, la réussite professionnelle de la femme ne pouvant se réaliser qu’au détriment d’une vie de famille et inversement et non en recherchant un équilibre entre les deux ou tout autre épanouissement personnel; ce qui ressort de l’opposition entre Scrooge et sa nièce qui s’est mariée par amour.

De même pour les inégalités sociales, Scrooge soutenant que les pauvres étant coupables de l’être et « méritant » leur sort, comme Cratchit et sa famille nombreuse qui, malgré des revenus très modestes, a 6 enfants dont le dernier malade et qui va dépenser ses maigres économies, et même s’endetter, pour fêter Noël en famille.

Il y est ainsi question d’esprit de Noël, de famille, de choix de vie, de résilience, le passé de la jeune femme ayant influencé ce qu’elle est devenue et forgé ses convictions profondes.

J’ai également été conquise par les dessins de José Luis Munuera que ce soit pour décrire une ville enneigée avec ses miséreux ou pour retranscrire l’ambiance fantastique et magique des 3 esprits de Noël. Il y a un côté un peu Peter Pan dans l’allure d’Elizabeth Scrooge, prise dans les limbes du temps, les 3 esprits tentant de lui ouvrir les yeux sur ce qui est bon ou juste afin de s’éviter une mort solitaire. 

J’allais écrire un très bon moment de lecture mais finalement je choisis que c’est un coup de cœur pour cette bande dessinée! Je l’ai lue en version consultable en ligne grâce à  ma médiathèque mais j’ai vu que la version papier est de nouveau disponible alors je l’ai empruntée avant-hier car certaines doubles pages rendent bien mieux en version papier.

Cette lecture entre, avec un peu/beaucoup de retard (ou d’avance!) pour Noëlloween et le challenge British Mysteries, avec ces esprits mystérieux et bienveillants malgré leur apparence un peu inquiétant, surtout celui du Noël présent lorsqu’il vit ses derniers instants. Sans oublier des bulles gourmandes pour le challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 avec l’esprit du Noël présent et la dinde de Noël.

C’est aussi une participation au challenge Contes & Légendes 2024 de Bidib (conte de Noël).

Pour d’autres avis sur cette BD: Hilde et Chicky Poo.

Participation #20 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #BD de Noël

Participation #19 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #BD de Noël

Participation#2 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie #Conte de Noël

Participation #2 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de de Bidib#Espagne

Participation #1 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Réveillon de Noël

Au fil des pages avec La fiancée de Noël

J’ai lu La fiancée de Noël d’Anne Perry (éd. 10/18, novembre 2023, 192 pages), un court roman policier historique de Noël en vue d’une lecture commune avec Isabelle et Syl, Hilde nous accompagnant avec un autre roman policier britannique.

Dans ce nouvel opus spécial Noël d’Anne Perry, décédée en avril dernier, nous retrouvons deux personnages secondaires de la série William et Esther Monk que je n’ai pas encore lue et qui se déroule à Londres, à l’époque victorienne avec Scuff, le fils adoptif de Monk, étudiant en médecine et qui vit dans la clinique gratuite de son mentor, le Dr. Crowe, dans les bas quartiers de Londres.

Un soir, le Dr. Crowe assiste à une altercation violente entre Eliza « Ellie » Hollister, une jeune femme aisée qu’il avait soignée plusieurs mois auparavant d’un grave accident de la circulation et son fiancé, Paul Dolan dont le père, riche négociant des docks est en affaire avec le père de la jeune femme, ce dernier détenant des entrepôts dans l’un desquels avait eu lieu, quelques mois auparavant un incendie ayant causé le décès du veilleur de nuit. Souhaitant aider la jeune femme et lui éviter un mariage imposé, le Dr. Crowe, qui n’est pas insensible à la jeune femme, décide d’enquêter sur cet incendie auprès de ses anciens patients, soupçonnant très vite une escroquerie à l’assurance et un chantage de Dolan sur Hollister. Arrivera-t-il à découvrir la vérité à temps et ainsi permettre à son ami, William Monk, chef de la police fluviale de faire repartir l’enquête policière?

Pendant ce temps, Scuff s’occupe de la clinique et recueille une jeune orpheline Mattie, enfant des rues de cinq ans et qui lui offre un chaton, Rosie en remerciement de soins reçus. Et si Noël amenait son lot de bonheur malgré tout?

Une fois le décor posé, le rythme du roman s’essouffle, l’autrice se focalisant beaucoup trop sur les suppositions et hypothèses redondantes du Dr. Crowe, amoureux transi et médecin intentionné quel que soit le statut social de ses patients, jusqu’à ce que son enquête reparte, vers la fin. Heureusement, l’intrigue secondaire avec Scuff apporte une touche d’esprit de Noël bienvenue, la richesse du cœur étant plus importante.

Il y est ainsi question d’entraide, d’esprit de Noël, d’inégalités sociales avec la dichotomie classique riches/pauvres (les riches et puissants étant bien plus hypocrites, mesquins et avides de pouvoir et d’argent que les pauvres gens, souvent invisibles, qui, par bonté et gentillesse, partagent le peu qu’ils ont, à l’image des patients du Dr. Crowe qui sont heureux de pouvoir lui venir en aide). Un moment de lecture plaisant malgré des longueurs (que de procrastination chez le Dr. Crowe!), qui fait la part belle aux bons sentiments qui fleurissent à Noël et qui m’a donné envie de découvrir le tome 1 (sur 24) de la série « Monk », Un étranger dans le miroir paru pour la première fois en 1990!

Pour d’autres avis sur cette lecture de Noël: Syl, Isabelle et Eimelle.

Participation #10 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Roman policier de Noël

 

Participation #9 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #Roman policier de Noël

 

Participation # Challenge British Mysteries de Hilde et Lou #Roman policier de Noël

 

Participation #16 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Royaume-Uni

Au fil des pages avec Les dames pirates

J’ai lu le tome 1 de Dangereuses Demoiselles, Les dames pirates d’India Holton (éd. J’ai Lu, coll. Regency, n°13880, août 2023,  384 pages), une romance historique de style gaslamp fantasy. Sous le règne de la Reine Victoria, Cecilia Bassingwaithe vit, depuis le décès de sa mère, avec sa grande-tante, Melle Darlington. Cette jeune lady âgée de 19 ans a hâte d’intégrer en tant que senior la Wisteria Society dont est membre sa grand-tante. Et si le fait qu’un assassin, Ned la prenne pour cible le lui permette? Mais n’y a-t-il pas une conspiration bien plus grande derrière tout ça mise en œuvre par Morvath, un poète raté, qui n’est autre que le père de la jeune femme et qui est bien décidé à renverser la Wisteria Society?

Une lecture plaisante avec ce roman dont le résumé me paraissait complètement déjanté et original et que j’avais repéré cet été! Mais il m’a manqué un petit quelque chose pour véritablement accrocher totalement à cette histoire. J’ai apprécié la société inventée par l’autrice qui m’a rappelée un peu celle du Protectorat de l’Ombrelle, même si cela manquait de descriptions plus détaillées (tout en m’imaginant une ambiance steampunk encore plus poussée que celle décrite) et les réparties complètement loufoques, décalées et détonantes entre les protagonistes, que ce soit entre les ladies pirates de la Wisteria Society ou les joutes verbales entre Cecilia et Ned, même si leur romance est restée très (voire même trop) secondaire.

Les membres de la Wisteria Society détonnent avec leurs maisons volantes façon vaisseau pirate, leurs tentatives de meurtre à l’heure du thé tout en insistant sur la bienséance en vigueur à l’époque victorienne pour les ladies et qui vont finalement faire front commun face à Morvath.

Je ne sais pas pourquoi, sans doute pour son côté décalé mais le personnage de Ned m’a fait penser tout au long de ma lecture à celui de Westley sous les traits de Cary Elwes dans le film de Rob Reiner de 1987, Princess Bride.

Malgré tout, même si j’en attendais plus, je lirai la suite qui si j’ai bien compris sera plus un ennemies to lovers. En effet, le deuxième tome, La ligue des sorcières distinguées, est paru le 1er novembre 2023 et se consacre au meilleur ami pirate de Ned, Alex O’Riley et à sa rencontre mouvementée avec une jeune sorcière, Charlotte.

Participation #13 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2023 de Bidib #Nouvelle-Zélande

Au fil des pages avec Sous les étoiles de Bloomstone Manor

Pendant le Mois Anglais 2023, j’ai lu Sous les étoiles de Bloomstone Manor de Mary Orchard (éd. Casterman, 2023, 310 pages), un roman jeunesse historique à partir de 13 ans. En 1898, Agathe Langley est une jeune femme de 19 ans passionnée par les sciences, en particulier l’astrophysique qu’elle étudie en secret grâce à l’aide de sa gouvernante. Retirée à la campagne avec ses parents, elle fait connaissance de leur voisin, Lord Nathanaël Stone qui l’invite à venir seule dans sa demeure de Bloomstone Manor et à participer à un concours de sciences naturelles organisé par la Royal Society. Contre l’avis de ses parents qui n’envisagent pour elle que le mariage et grâce au patronage de Lord Stone et le soutien d’Adrian Carver, parviendra-t-elle à mener à bien ses recherches sur la découverte d’une nouvelle planète?

Derrière la douce et mignonnette romance slow burn entre Agathe et Adrian, deux jeunes adultes qui ne voient pas que chacun des deux est amoureux de l’autre, il  y est question de la condition de la femme à l’époque victorienne que ce soit au sein de la famille/du couple, de l’accès à l’éducation et aux carrières professionnelles comme les sciences/l’astrophysique (avec des questionnements autour d’une nouvelle planète), des rapports Homme/Femme, d’égalité des sexes, d’homophobie (l’homosexualité étant alors fermement condamnée pénalement), de féminisme ou bien encore de filiation.

L’autrice reprend pour un lectorat adolescent les codes de la romance historique avec des personnages atypiques et attachants. Agathe se révèle déterminée dans sa quête d’émancipation parentale en participant au concours tout en étant timide et incertaine dans ses premiers émois amoureux. Lord Stone est chaleureux et bienveillant à l’égard de tous les êtres qui lui sont chers, que ce soit Adrian, son personnel ou son amour interdit. Un bon voire très bon moment de lecture!

Pour d’autres avis sur ce roman jeunesse: Émilie, Bianca et Belette.

Participation # Le Mois Anglais 2023 de Lou et Titine #Roman jeunesse

 

Challenge Petit Bac d’Enna #3 Catégorie Lieu: « Bloomstone Manor »

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