Étiquette : deuil (Page 1 of 7)

Au fil des pages avec Tant de nuances de pluie

J’ai lu Tant de nuances de pluie d’Asha Lemmie (éd. HarperCollins, coll. Au gré du monde, octobre 2023, 534 pages), le premier roman de l’autrice dont l’histoire se déroule dans le Japon de l’après-guerre, de 1948 à 1964. Secret honteux et scandaleux de la famille, Nori Kamiza est née d’un adultère de sa mère avec un Afro-américain et du fait de son métissage est abandonnée par sa mère, à 8 ans à sa grand-mère maternelle, une princesse impériale japonaise dans la vaste demeure familiale. Cachée au grenier, elle subit  les coups de sa grand-mère, les piques culpabilisantes et les bains à l’eau de javel afin d’éclaircir sa peau ainsi que le lissage de ses cheveux crépus.

Elle semble résignée à son sort jusqu’à l’arrivée, à l’hiver 1851, d’Akira, son demi-frère aîné légitime, futur héritier de la famille et musicien renommé âgé de 15 ans qui défie leur grand-mère et insuffle un peu de vie, d’espoir et d’amour fraternel à la jeune fille qui en retour lui voue une admiration sans bornes (parfois ambiguë) tout en l’initiant à la musique et en lui apprenant à jouer du violon. Nori laissera-t-elle le poids des traditions familiales l’emporter sur sa soif de liberté et d’amour? Sera-t-elle assez forte pour tenir tête à sa grand-mère comme Akari et comme n’avait pas réussi à le faire leur mère?

Il y est ainsi question de la société japonaise d’après-guerre, les nobles familles impériales comme celle sa grand-mère tentant de maintenir les anciennes traditions face à la modernité et au mode de vie américain, de racisme, d’inégalités sociales, de secrets de famille, du poids des apparences et des préjugés, de la condition de la femme, d’émancipation, de deuil, d’éveil à la musique et à la Nature…

Marcin Piwowarski IG

J’ai apprécié le personnage de Nori dont nous suivons le dur passage à l’âge adulte, combattive et attachante qui, malgré les déceptions et trahisons de personnes en qui elle avait donné sa confiance, cherche sa place dans la société et ne semble pas abandonner l’espoir d’une vie meilleure, malgré les machinations de sa grand-mère, les mois d’absence d’Akari parti en Europe pour ses compétitions de musique, son retour avec des amis anglais, Will et sa cousine Alice ou la découverte des carnets intimes de sa mère…

Un bon moment de lecture avec ce roman choral d’apprentissage malgré une fin abrupte et bien pessimiste, l’histoire s’arrêtant sans que je ne m’y sois attendue! Le passé se répétera-t-il? J’aurai bien continué à tourner quelques pages supplémentaires avec un épilogue plutôt que cette fin ouverte.

Participation # Un Mois au Japon 2024 de Hilde et Lou #Roman historique

Participation #9 (Parcours littéraire) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #États-Unis

Au fil des pages avec Hiver à l’Opéra

Le mois dernier, j’ai lu Hiver à l’Opéra de Philippe Pelaez et Alexis Chabert (éd. Grand Angle, octobre 2023, 72 pages), une BD adulte consultable en ligne grâce à ma médiathèque et qui se passe quelques temps après les faits d’Automne en baie de Somme avec une nouvelle enquête, en février 1897, à Paris, d’Amaury Broyan inspecteur désormais révoqué de la police. Mais l’est-il réellement? Présent lors d’une représentation de la Damnation de Faust à l’Opéra Garnier, il assiste au crime du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du président Faure et se lance à la poursuite de la coupable.  L’inspecteur a-t-il vraiment sombré dans le désespoir et la vengeance depuis le meurtre de sa fille Florine en se rapprochant de groupuscules nationalistes?

Ce nouveau tome mêle enquête policière, complots politiques au cœur de la IIIe République avec une immersion dans les milieux populistes et d’extrême-droite mais aussi spiritisme et hypnose, tout en se réappropriant Le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux (1910) – petit clin d’œil au Challenge 2024 sera classique aussi de Nathalie. D’ailleurs, à la place des extraits de Nelly Roussel du premier tome, on trouve cette fois un extrait de Gaston Leroux puis de Victor Hugo, adepte du spiritisme et qui a participé à des tables parlantes afin de rentrer en contact avec l’esprit de sa fille Léopoldine, ne s’étant pas remis de son décès, à l’instar de l’inspecteur qui tente d’oublier dans l’opium. Il y est ainsi aussi question de deuil et de folie.

Un bon moment de lecture avec ce tome 2 même si j’ai préféré le tome précédent qui m’avait bien plu surprise pour son ambiance noire et un brin immorale! Nous retrouvons cette ambiance ici, l’inspecteur étant toujours aussi sombre, mais cette fois dans un décor hivernal et un brin fantomatique et paranormal, la folie n’étant jamais loin. Cela ressort de la mise en page dynamique et parfois en abîme des planches de dessin d’Alexis Chabert. Je me  suis même habituée aux traits un peu grossier des personnages tout en appréciant les décors parisien de la Belle-Époque et l’influence d’Alfons Mucha et d’Edgar Degas. Si un tome 3 venait à paraître (sur le printemps?), je n’hésiterai pas à le lire.

Challenge Petit Bac d’Enna #2 Catégorie Lieu: « Opéra »

Participation#5 Challenge 2024 sera classique aussi! de Nathalie

Au fil des pages avec A la lumière du petit matin

J’ai lu fin décembre, en e-book, À la lumière du petit matin d’Agnès Martin-Lugand (éd. Michel Lafon, mars 2018, 312 pages), une romance contemporaine entre Paris et une bastide dans le Lubéron. Depuis le décès de ses parents 4 ans auparavant, Hortense, âgée de 39 ans, s’est perdue dans sa vie entre son travail de professeur de danse à Paris et sa relation adultérine avec Aymeric, marié et père de deux filles.

Après une entorse qui l’oblige à être arrêtée pendant 2 mois, elle décide de revoir sa façon de vivre et de passer sa convalescence dans la maison d’hôtes héritée de ses parents, près de sa meilleure amie, Cathie, de son mari Mathieu et de leur fils Max, tout en s’occupant de ses hôtes, des touristes de passage dans la région mais aussi d’un homme qui a l’air aussi paumé qu’elle, Elias, un médecin qui après le décès d’un jeune patient, se laisse dépérir. Au fil des jours, les deux parviendront-ils à se faire mutuellement confiance, à surmonter leurs blessures affectives et à reprendre goût à la vie?

Il y est ainsi question de changement de vie, de remise en question, de confiance en soi, de deuil, de choix de vie et de romance. J’ai apprécié le style d’écriture introspectif qui colle aux états d’âme et remise en question de l’héroïne. Une lecture feel good plaisante, même si le tout est finalement très convenu dans le trope « changement de vie » sous fond de romance slow burn, avec les mêmes écueils que j’avais pu trouver dans Les gens heureux lisent et boivent du café!

Challenge Petit Bac d’Enna #6 Catégorie Moment de la journée: « Petit matin »

Au fil des pages avec Noël, avalanche et hésitations

J’ai lu, en e-book, Noël, avalanche et hésitations de Rose Mia (éd. Hugo Poche, octobre 2021, 357 pages), une romance contemporaine de Noël se déroulant dans un petit village des Alpes, en bas d’une station de ski. En ce soir de réveillon de Noël, Lila a hâte de finir sa journée de travail de caissière du magasin d’altitude d’Avoriaz, Tip Top Shop, pour passer la soirée en famille, en fan de Noël mais c’est sans compter sur un dernier client de dernière minute, Mathieu, un médecin urgentiste tatoué fraîchement arrivé dans l’hôpital local et qui se serait bien passé de Noël. Mais soudain, les voilà tous les deux victimes d’une avalanche qui les piège dans la supérette en partie détruite en attendant l’arrivée des secours, l’un des secouristes n’étant que l’ami d’enfance de Lila, Julien avec qui elle entretient une relation adultérine, celui-ci étant déjà fiancé. Cette nuit passée dans la salle de repos de la supérette ne sera-t-elle qu’une parenthèse enchantée pour ces deux cœurs en souffrance?

J’ai bien plus apprécié la première partie, lorsque les deux sont bloqués par l’avalanche que la seconde (à partir du chapitre 15), se déroulant sur les semaines suivantes, moins fluide et linéaire, avec des longueurs et ellipses temporelles tout en étant en même trop rapide. Cette romance de Noël aurait pu être une simple nouvelle, s’arrêtant à la fin de cette première partie, avec une fin ouverte sur l’après-sauvetage, laissant libre cours à l’imagination du lecteur sur ce rapprochement inattendu. Cela m’a donné l’impression que l’autrice ne savait pas trop comment faire repartir son histoire.

Le temps de l’avalanche, leur rapprochement se fait en douceur et est tout mignon, entre la pétillante Lila et le solitaire grognon Mathieu, sur le trope « sunshine/grumpy ». Tout semble alors pouvoir être possible jusqu’à ce que les secours arrivent et que la vie reprenne son cours. Mais est-ce possible pour chacun des deux de reprendre leur vie telle qu’elle était? Elle en étant la seconde femme, celle cachée et qui végète dans un poste de caissière au lieu de développer sa chaîne YouTube d’influenceuse « Kitchen Desastre » et lui en fuyant, sans cesse, toute relation, passant d’un hôpital à un autre et d’une femme à une autre?

Les péripéties de la seconde partie (qui correspondent bien aux « hésitations » du titre) ne m’ont pas plus emballées que cela, un peu trop convenues et décousues à mon goût. Certes, c’est sans doute dû au fait qu’il y ait un triangle amoureux, trope dont je ne raffole pas, même si la jeune femme va très (trop) vite faire son choix, se révélant bien plus entreprenante et déterminée qu’auparavant tandis que le jeune homme a bien du mal à tisser des liens sociaux et amicaux comme avec son collègue de travail, Thomas. Il y est ainsi question de choix de vie tant dans sa vie personnelle que professionnelle, de passé familial douloureux, d’apparence trompeuse, de droit de vivre et d’aimer… Un moment de lecture plaisant, bien qu’inégal, avec sa dose d’humour et de feel-good!

Participation #18 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Romance de Noël

Participation #17 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #Romance de Noël

Au fil des pages avec Le jour où j’ai failli ne pas t’aimer

J’avais lu, en janvier 2022, en e-book, Le jour où j’ai failli ne pas t’aimer de Marie Lerouge (éd. Autoédition, novembre 2020, 232 pages), une romance contemporaine de Noël. Un groupe d’amis partent en Laponie pour fêter Noël et l’anniversaire d’Alex qui se remet difficilement du décès de sa tante qui l’a élevé et qui se montre peu accueillant avec Léonie tant il est concentré sur les dernières volontés de sa tante. Léonie aurait d’ailleurs préféré passer Noël toute seule, embarquée bien malgré elle dans ce voyage par sa meilleure amie Orianne. Mais si Noël était propice à réparer ces deux cœurs brisés?

Il y est question de passé familial douloureux tant pour Alex que Léonie, de peur d’aimer et d’être aimé ou de s’ouvrir aux autres, de deuil et de résilience… Un doux et bon moment de lecture avec l’attachant duo Alex/Léonie qui en se découvrant vont panser leurs blessures affectives pour se donner le droit de vivre et pour mieux s’aimer, sous les aurores boréales! Il existe un préquel à cette romance, Le jour où j’ai failli te rencontrer (éd. Autoédition, mars 2021), une nouvelle de 71 pages se déroulant à Paris, 6 mois avant leur rencontre en Laponie mais que je n’ai pas lue.

J’avais, enfin, noté des passages gourmands, lorsque la bande d’amis se retrouvent au restaurant de l’hôtel et l’envie de tester comme Léonie un glögg, « la version suédoise du grog, avec beaucoup d’épices et un soupçon de vodka » (p.117).

Participation #9 Challenge Il était 11 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Romance de Noël

Participation #8 Challenge Christmas Time 2023 de MyaRosa #Romance de Noël

Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2023 de Bidib et Fondant #Cuisine de Noël

Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Moment de la journée: « Jour »

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