Étiquette : critique sociale

Au fil des pages avec Madame le Lapin Blanc

Voici avec autant de retard qu’aurait pu en avoir le Lapin Blanc d’Alice, mon billet prévu initialement samedi sur Madame le Lapin Blanc de Gilles Bachelet (éd. Seuil Jeunesse, 2012), un album jeunesse prenant le point de vue de la femme du célèbre lapin blanc toujours en retard d’Alice au Pays des Merveilles. Repéré il y a longtemps à la médiathèque, j’attendais de relire Alice au Pays des Merveilles pour l’emprunter, ce qui fut chose faite en juin 2021 en compagnie de Blandine.

Madame le Lapin Blanc écrit à son journal son quotidien bien rempli, entre sa vie de femme au foyer avec ses six enfants (comme une fille aînée adolescente rêvant d’être mannequin, des jumeaux turbulents ou bien encore une autre fille terrifiée d’aller à l’école…) et d’épouse du Lapin blanc obnubilé par son travail au Palais, sans oublier l’adoption du chat du Cheshire et les visites d’Alice, tantôt immense tantôt minuscule.

Dans l’intimité de la famille du Lapin blanc, il est question de critique sociale, des rapports Homme/Femme dans les tâches domestiques et de la condition de la femme. Les illustrations colorées, expressives et remplies de détails plongent le lecteur dans un univers carrollien et victorien revisité et participent à l’humour grinçant de l’histoire, humour s’appuyant également sur le décalage entre les anecdotes de bonheur notées dans son journal par Madame le Lapin Blanc et retranscrites en images loufoques par Gilles Bachelet.

Un très bon moment de lecture hilarant avec cet album jeunesse à partir de 6/7 ans mais plutôt pour les plus âgés qui connaissent l’univers carrollien pour en comprendre l’humour et les clins d’œil! Sans oublier un passage gourmand avec une double-page de recettes de carottes imaginées par Gilles Bachelet.

Pour une autre lecture autour d’Alice au Pays des Merveilles: Blandine avec Dans mon petit monde de Sandrine Bonini et Élodie Bouédec.

Challenge Petit Bac d’Enna #12 Catégorie Couleur: « Blanc »

Participation #62 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant #Carottes

Participation #37 Challenge A year in England pour les 10 ans du Mois Anglais de Lou, Titine et Cryssilda #Album jeunesse

Participation #59 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib

Au fil des pages avec Le loup en slip

Nous lisons Le loup en slip de Wilfrid Lupano, Mayanna Itoïz et Paul Cauuet (éd. Dargaud, 2016, rééd. 2018), une BD jeunesse à partir de 5 ans et qui peut être lu seul par des jeunes lecteurs sachant lire en écritures majuscules et qui n’en oublie pas le lecteur adulte avec un clin d’œil à la fin aux Vieux Fourneaux. Il s’agit du premier tome sur les 6 déjà parus. Un loup terrifie tous les habitants de la forêt jusqu’au jour où il est aperçu avec un slip que lui a offert une chouette afin qu’il n’ait plus froid aux fesses. Mais un loup en slip est-il vraiment méchant? Et que faire lorsque la peur du loup n’a plus de raison d’être?

Avec beaucoup d’humour tout en étant une critique sociale, l’histoire aborde les thèmes des préjugés, de la peur de l’autre et de l’inconnu et de ceux qui en profitent tout en s’amusant avec l’image du loup issue des contes et légendes. Est ainsi réinventé, en intrigue secondaire, le sort réservé aux trois petits cochons. Un très bon moment de lecture avec cette BD jeunesse avec des illustrations aux animaux très expressifs et remplis de détails! Sans oublier des passages gourmands avec un écureuil opportuniste et peut-être bien plus terrifiant que le loup. Il ne nous reste plus qu’à découvrir les autres tomes.

Challenge Petit Bac d’Enna #11 Catégorie Objet: « Slip »

Participation #57 au Challenge Contes & Légendes 2021 de Bidib #Conte détourné

Participation #57 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine de Bidib et Fondant

Au fil des pages avec Konbini

Lors du RAT des Étapes Indiennes, je n’ai pas lu que des histoires indiennes mais ai fait une escale au Japon avec Konbini également paru sous le titre La fille de la supérette de Sayaka Murata (éd. Denoël, 2018), un roman court que j’aurai voulu emprunter pour le Mois au Japon 2020 et qui a obtenu le Prix Akutagawa en janvier 2016 (prix littéraire japonais qui récompense les auteurs débutants de nouvelles ou de romans courts). À 36 ans, Keiko Furukuna est célibataire et occupe un emploi précaire depuis ses 18 ans, celui de vendeuse à temps partiel dans un konbini. Un jour, un nouveau vendeur est embauché, Shiraha, un célibataire de 35 ans qui semble aussi perdu qu’elle.

Keiko ne vit que par et pour son travail au sein du konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. Elle est pourtant mal considérée par son entourage. Une jeune femme de son âge devrait être déjà mariée et avoir un « vrai » travail. Sous la pression sociale et pour se conformer aux exigences de la société, elle décide de passer un arrangement particulier avec Shiraha en se faisant passer pour un couple. Keiko arrivera-t-elle à trouver un sens à sa vie et accepter sa différence, loin du regard des autres et des traditions?

L’autrice, du même âge que son héroïne lorsqu’elle a écrit ce roman en 2016, nous plonge dans la société japonaise en en faisant une critique sociale. Elle dresse le portrait de deux anti-héros qui ont du mal à se fondre dans la société, mais le faut-il? Keiko qui dans son incompréhension du monde, froide et presque robotique, semble atteinte d’une maladie de l’ordre de l’autisme et est attachante dans sa quête de soi. De son côté, Shiraha est aussi désœuvré mais très antipathique. Se pose alors la question de la place de l’individu dans la société actuelle, en particulier pour les personnalités différentes? Un bon moment de lecture avec ce roman court, avec parfois des maladresses d’écriture, qui pose des questions existentielles.

Pour d’autres avis sur ce roman: Hilde et Rachel.

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