Nous avons lu Les Souris du Buisson-aux-Mûres, Le Printemps de Jill Barklem (éd. Qilinn Éditions, mars 2024, 32 pages), un album jeunesse à partir de 3 ans et paru pour la première fois au Royaume-Uni en 1980. Dans ce tome, les souris organisent un pique-nique surprise pour l’anniversaire du petit Wilfred Toadflax. Le jeune souriceau se sent délaissé depuis qu’il s’est levé et découvert parmi ses cadeaux une flûte.
Je pense qu’il vaut mieux commencer par ce tome car il présente les différentes familles de souris vivant au Buisson-aux-Mûres et qu’on avait découvert avec le tome automnal. C’est tout aussi mignon et gourmand que les autres histoires saisonnières. Les illustrations alternent en effet avec des passages à l’intérieur des foyers des souris, la nourriture n’étant jamais loin ou en pleine nature ici printanière. Nous avons d’ailleurs depuis découvert un autre tome, celui sur La Mer (éd. Qilinn Éditions, avril 2025, 32 pages).
Pour une lecture commune proposée par Eimelle dans le cadre du Mois Italien 2025, j’ai lu La vie d’adulte de Sophie Adriansen, Eloisa Scichilone et Mauro Gandini (éd. First Editions, coll. La vie en bulles, octobre 2022, 216 pages), un roman graphique qui me tentait depuis un moment et qui était (enfin) disponible à ma médiathèque. On y suit Marina qui remet sa vie en question, à l’aube de ses 30 ans, après un accident de la circulation qui lui révèle l’existence d’un anévrisme qu’elle se fait opérer. Quelques temps après son opération, elle décide de laisser derrière sa vie à Paris qui ne lui convient plus (au chômage, enlisée dans une relation de couple qui ne la satisfait plus) et se rend, sans prévenir personne, en Italie, d’abord à Rome puis en Toscane au sein d’une association ayant pour projet de réhabiliter une oliveraie près d’Impruneta. Au gré de ses rencontres, elle tente de donner un sens à sa vie et se découvrir elle-même. Y parviendra-t-elle? Serait-ce ainsi la vie d’adulte?
Il y est ainsi question de quête de soi et de ce que signifie « être adulte », de choix de mode de vie privée et/ou professionnelle, loin des pressions sociales ou supposés impératifs sociétaux comme celui du poids de la maternité sur la femme ou des désirs d’enfant enfouis, de rapport mère/fille, de libre-arbitre, de rencontres fortuites, amicales ou amoureuses, qui peuvent devenir déterminantes, de changement de vie… J’ai apprécié voir évoluer au fil des bulles la jeune femme qui s’épanouit au fur-et-à-mesure de son périple dépaysant, tant dans son changement d’esprit que dans son apparence physique.
Outre l’histoire qui interroge sur le fait de devenir adulte avec une jeune femme touchante et en pleine crise existentielle, je l’ai également apprécié graphiquement, les illustrations crayonnées et aux douces couleurs pastel étant pleines de pep’s et avec une mise en page dynamique. Un bon voire très bon moment de lecture avec ce roman graphique feel good dont l’épigraphe en résume bien l’esprit et qui donne envie, si besoin était, de repartir en Italie ou en Charente-Maritime tant pour les yeux que pour les papilles!
J’ai d’ailleurs noté de nombreuses bulles gourmandes dans ce roman avec des pizzas, des glaces, des suppli (spécialité romaine: boulettes de riz pané), un affogato (un dessert napolitain avec une boule de glace noyée dans un café espresso), côté cuisine italienne mais aussi les huîtres de Marennes…
Pour d’autres avis sur ce roman graphique: Eimelle, Nathalie (IG).
J’ai regardé Laapataa Ladies, un film indien réalisé en 2023 par Kiran Rao et sorti en mars 2024, ayant accroché au pitch de départ, deux épouses échangées par erreur alors qu’elles se rendent dans leur belle-famille respective, étant voilées et portant les mêmes vêtements traditionnels de noces.
En 2001, quelque part dans l’Inde rurale, Deepak Kumar, un agriculteur, vient de se marier avec Phool Kumari. Sur le chemin du retour dans son village natal, ils ne sont pas les seuls jeunes mariés dans le train bondé. Alors qu’ils arrivent en pleine nuit à leur destination, le jeune homme ne fait pas attention quand il réveille son épouse, prenant la femme d’un autre marié, Pradeep, pour la sienne. S’inquiétant pour son épouse dont il est épris et malgré le risque d’humiliation et ses réticences bien légitimes à se rendre au poste de police, il part déclarer la disparition de Phool auprès de du chef-policier corrompu Shyam Manohar qui voit là l’occasion de se faire de l’argent avec l’épouse échangée qui a donné un faux nom, Pushpa Rani et non Jaya Tripathi Singh. Tout va-t-il pouvoir rentrer dans l’ordre?
Il y est ainsi question de la condition de la femme dans l’Inde rurale, en particulier des jeunes filles encore très souvent mariées avant leur 18 ans qui est pourtant l’âge légal en Inde pour les femmes (et 21 ans pour les hommes). J’ai trouvé Nitanshi Goel, la jeune comédienne âgée à l’époque du tournage de 16 ans, convaincante (tout comme les autres comédiens) dans son rôle d’épouse adolescente perdue sur le quai de gare, ne connaissant pas le nom du village de Deepak et qui s’émancipe et ne baisse pas les bras, pensant toujours possible de retrouver son mari et se découvrant bien plus forte et indépendante qu’elle ne le pensait. Elle est le pendant de Jaya qui a vu l’occasion d’échapper à un mariage imposé par sa mère à un homme violent alors que son rêve était de poursuivre des études.Il y est donc aussi question d’accès à l’éducation pour les femmes, d’émancipation féminine et de violences conjugales, dans une société indienne rurale encore très patriarcale et sous le poids écrasant de coutumes familiales et religieuses.
D’autre part, il est aussi question de la corruption et de la violence au sein de la police. Le personnage du policier est parfaitement représentatif de cette situation dénoncée dans le film et qui pourtant encore bien actuelle en Inde, nonobstant le côté grotesque de son personnage et de ses subordonnés, notamment lorsqu’il tente de percer à jour la véritable identité de Jaya.
En effet, malgré les thèmes abordés, ce film n’est pas dénué d’humour bien au contraire, venant en contrepied des moments vécus par les protagonistes, comme la musique. Cela m’a d’ailleurs fait penser à l’humour si particulier d’Emir Kusturica, en particulier à son film Chat noir, chat blanc sorti en 1998. Certes, la fin du film apparaît sans doute trop joyeuse et optimiste mais elle ne dénote pas avec le ton donné. Un très bon moment de visionnage avec cette comédie dramatique rocambolesque, drôle et pourtant socialement réaliste! Pour un petit aperçu, j’ai mis la bande-annonce.
Pour la petite anecdote pop culture, j’ai rigolé en voyant un neveu de Deepak jouer à Snake, sur le Nokia appartenant à Jaya, l’histoire se déroulant en 2001, bien avant l’arrivée des smartphones.
J’ai enfin visionné de nombreux passages gourmands, que ce soit par exemple le stand de thé tenu par Manju Mai sur le quai de la gare où Phool a trouvé refuge ou les repas préparés par la mère de Deepak…
Participation #1 Challenge Les Étapes Indiennes 2025 de Hilde #Film
Participation #4 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #Cuisine indienne
Après le tome sur L’Automne, nous avons lu et relu Les Souris du Buisson-aux-Mûres, L’Hiver de Jill Barklem (éd. Qilinn Éditions, mars 2024, 32 pages), un album jeunesse à partir de 3 ans et paru pour la première fois au Royaume-Uni en 1980. Au milieu de l’hiver, les premiers flocons tombent et recouvrent le Buisson-aux-Mûres. Et si c’était l’occasion pour les souris d’organiser un bal de neige pour fêter l’hiver? Chacun s’active dans la construction de la salle des glaces ou en cuisine pour préparer de nombreux plats pour le bal à venir.
Nous avons tout autant apprécié ce tome que le précédent, au charme suranné, avec des souris à l’apparence so british et aux illustrations douces et gourmandes, les souris ne manquant pas l’heure du thé. Mon mini lutin a particulièrement apprécié la salle de glaces qui lui a rappelé La Reine des Neiges. L’histoire est douce et enfantine, avec des souris enfants qui ont hâte de découvrir la neige. Les plus grands ne sont pas en reste non plus, heureux de s’amuser et de danser, profitant pleinement de la nuit, une fois les petits endormis. Il y est ainsi question de vivre ensemble, de joie de vivre, de d’émerveillement face à une Nature hivernale, de réconfort et de moment de partage, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
Encore un très bon moment de lecture réconfortante, chaleureuse mais aussi gourmande, parfaite pour un hiver cosy! J’ai d’ailleurs relevé de nombreux passages gourmands, à l’image de l’illustration de couverture, que ce soit les plats de Mme Apple (pâtés, puddings, gâteaux à l’anis, café de maïs…) que ceux de la famille Toadflax (soupe de noisettes, tartines beurrées, thé de feuilles de mûrier…), la préparation du souper du bal (tartes, gâteaux aux pommes ou à la crème, punch aux groseilles…) ou l’immense réserve des souris. Au passage, je coche la case « Cuisine de fête » du bingo gourmand 2025.
Participation #8 Challenge Christmas Time 2024 de MyaRosa #Album jeunesse
Participation #10 Challenge Il était 12 fois Noël de Chicky Poo et Samarian #Album jeunesse
Participation #5 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2025 de Bidib #Royaume-Uni (Angleterre)
Challenge Petit Bac d’Enna #1 Catégorie Animal: « Souris »
Participation #3 Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2025 de Bidib et Fondant #cuisine de fête
Comme les copinautes, nous avons lu avec mon mini lutin Les Souris du Buisson-aux-Mûres en commençant par le tome de saison, celui sur L’Automne de Jill Barklem (éd. Qilinn Éditions, mars 2024, 32 pages), un album jeunesse à partir de 3 ans et paru pour la première fois au Royaume-Uni en 1980. Alors que les souris du Buisson-aux-Mûres sont en pleine récolte avant l’hiver et l’arrivée de la pluie, la petite Primrose échappe à la vigilance de son père, Lord Woodmouse en pleine cueillette de mûres et s’éloigne des autres souris, curieuse de découvrir la campagne environnante. Mais lorsque la nuit tombe et la tempête se lève, elle se perd. Sera-t-elle retrouvée saine et sauve?
L’histoire et les illustrations vintage et un brin suranné m’ont fait penser, également, à l’univers de Kazuo Iwamura (La famille Souris et les écureuils Nic, Nac et Noc) et de Beatrix Potter. Les illustrations regorgent de détails avec un texte plus long que chez Kazuo Iwamura et une petite leçon de vie comme chez Beatrix Potter. Il y est ainsi question de curiosité, d’exploration, de peur, de solidarité… La Nature est alors vue à hauteur de souris (ou d’enfant), parfois enchanteresse et parfois terrifiante.
Un très bon moment de lecture à la douce ambiance enfantine, so british et automnale! Sans oublier une touche d’inquiétude, lorsque la petite souris se perd ou de notes gourmandes, que ce soit, par exemple, la réserve remplie de provisions (mûres, aubépines, champignons et autres gourmandises…) ou le thé servi accompagné d’un cake par les souris des champs. Nous avons déjà lu le tome sur L’hiver (éd. Qilinn Éditions, octobre 2024, 32 pages) tout aussi mignon avec l’organisation d’un bal de neige. Il en existe un sur les deux autres saisons.
Pour d’autres avis sur ce tome: Bidib, Syl et Hilde.
Participation # Challenge Halloween 2024 de Hilde et Lou
Challenge Petit Bac d’Enna #5 Catégorie Lieu: « Buisson-aux-Mûres »
Participation # Challenge Des livres (et des écrans) en cuisine 2024 de Bidib et Fondant #Cuisine champêtre et teatime
Participation #11 (Parcours illustré) Challenge Le tour du monde en 80 livres 2024 de Bidib #Royaume-Uni (Angleterre)
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